La Gaule - Marc Le Bris

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La Gaule
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Les gaulois
Les gaulois sont un ensemble de tribus avec une
langue et une civilisation commune. Ils sont des
« celtes ». Ce sont les romains qui nous ont transmis
les noms de ces tribus.
C'est une civilisation agricole qui cultive le blé,
pratique l'élevage, connaît le tissage ... Ils ont même
inventé le savon et les tonneaux de bois.
Les gaulois sont installés sur un très grand territoire,
mais ils ont une langue et des moeurs(1) communs.
Les principaux dieux s'appellent Bran, Toutatis ou
Bélénos. Les druides sont à la fois des savants et des
prêtres. Ils sont très respectés. Le barde gaulois
raconte et chante les légendes. Il est la mémoire
vivante de cette civilisation qui n'a pas l'écriture.
Les archéologues ont retrouvé de nombreuses traces
de villages gaulois ; c'étaient principalement des
huttes de bois et de chaume construites autour de
piquets dont on retrouve les trous.
L'invasion romaine
Le général romain Jules César a des ambitions
politiques. Il aimerait bien devenir empereur. On peut penser que c'est beaucoup pour cela qu'il a conquis
la Gaule ; il a d'ailleurs écrit le récit de ses exploits dans un livre « De bellum gallicum » (La guerre
gauloise) qui nous renseigne beaucoup sur la Gaule.
Les tribus de la Gaule du sud, la Gaule transalpine ou la Narbonnaise, sont déjà alliées des romains.
Lorsque Jules César commence à attaquer les autres tribus une par une, le chef arverne Vercingétorix
réussit à rassembler la plupart des tribus gauloises sous son commandement.
Les légions romaines vont devoir livrer bataille contre une troupe nombreuse et très courageuse : « Les
gaulois n'ont peur que d'une chose, que le ciel leur tombe sur la tête ! » A Gergovie, en 52 avant JC, les
gaulois ont repoussé les légions de César..
Alésia
Le chef gaulois met alors le reste de ses troupes en retraite vers l'oppidum (place forte) d'Alésia avec
80000 soldats et envoie des cavaliers à la recherche de renforts dans toute la Gaule.
Le dispositif défensif romain
César décide d'assiéger les gaulois en profitant de cette retraite improvisée des gaulois. Afin d'éviter la
tenaille dont il fut victime lors du siège de Gergovie, César fait preuve d'une exceptionnelle maîtrise de
l'art du siège en entreprenant une double protection de lignes fortifiées :
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l'une de 15km orientée vers l'oppidum pour résister aux tentatives de sortie des 80000 gaulois
retranchés : la contrevallation,
l'autre de 20km orientée vers l'extérieur pour résister à l'armée de secours demandée par
Vercingétorix aux autres peuples gaulois pour lui venir en aide : la circonvallation.
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L'armée romaine est alors composée de 10 à 12 légions, soit près de 70000 légionnaires (dont certains
étaient d'ailleurs des gaulois !).
Afin de gêner au maximum l'approche des enceintes, une série de pièges sont établis :
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des pointes de fer sont enfoncées dans le sol,
des trous profonds de 90cm sont disposés en quinconce avec au fond de chacun d'eux un pieu
pointu. Les trous sont ensuite camouflés par des broussailles,
5 lignes de fossés profonds de 1,50m sont creusées, dans lesquelles sont fixées des grosses
branches attachées les unes aux autres,
2 autres fossés de 4,50m de large et profonds de 2,50m sont creusés, et dont l'un est rempli d'eau,
enfin, les branches pointues sont fixées au rempart de terre pour en compliquer l'escalade.
Reconstitution d'une enceinte et des pièges : archéodrome de Bourgogne.
La bataille
250 000 gaulois appuyés de 8000 cavaliers arrivent au secours de Vercingétorix environ 2 mois plus tard.
Les 2 premiers assauts sont repoussés et le 3ème voit une implication de toutes les forces disponibles : les
défenses sont enfoncées mais les cavaliers germains alliés des romains chargent et les troupes de secours,
décimées, s'enfuient.
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La reddition de Vercingétorix (il se rend)
Vercingétorix jette ses armes devant César, tableau de L.Royer (1888)
Acculé, Vercingetorix se rend à César et sera assassiné en prison en 46. Cette défaite accélère la
progression romaine : César se rend maître de la Gaule dans les mois qui suivent cette victoire.
Lecture : Les deux versions de la rencontre entre Vercingetorix et César :
César écrit : «César ordonne que les armes soient rendues, que les chefs soient conduits à lui. Lui-même
s’assied dans le retranchement, devant le camp. Les chefs y sont conduits. Vercingétorix se rend. Les
Héduens et les Arvernes furent mis à part, pour le cas où il pourrait, grâce à eux, reprendre des villes.
Les autres captifs sont distribués à toute l’armée comme butin, à raison d’un prisonnier par personne».
C’est plus romanesque chez Plutarque (Vie de César) et c’est cette image que l’on a conservée :«Les
assiégés, après s’être donné bien du mal à eux-mêmes et en avoir donné beaucoup à César, finirent par
se rendre. Vercingétorix, qui avait été l’âme de toute cette guerre, fit parer son cheval, prit ses plus
belles armes et sortit ainsi de la ville. Puis, après avoir fait caracoler son cheval autour de César, qui
était assis, il mit pied à terre, jeta toutes ses armes et alla s’asseoir aux pieds de César où il se tint en
silence, jusqu’au moment où César le remit à ses gardes en vue de son triomphe».
Merci au site de Jean-François Mangin http://assoc.pagespro-orange.fr/jean-francois.mangin/romains/bataille_alesia.htm
Résumé
Les gaulois sont une civilisation agricole et guerrière. Les nombreuses tribus gauloises se
rassemblent sous les ordres du chef Arverne Vercingétorix, pour résister à l'invasion de la
Gaule par les légions du général romain Jules César.. Après les avoir vaincus à Gergovie, ils
sont vaincus au siège d'Alésia, en 52 avant JC. Vercingétorix se rend à César.
La Gaule devient alors une province romaine, pendant une longue période de paix et de
prospérité. L'administration romaine construit des routes, apporte la langue latine et l'écriture.
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La Gaule Romaine
Les Romains ne sont pas des conquérants destructeurs : quelques centaines de fonctionnaires civils
parviennent à provoquer l’évolution d’une population gauloise estimée à 7 millions de personnes (les
traces des recensements effectués pour raisons fiscales n’ont hélas jamais été retrouvées).
La Gaule est unifiée et organisée en 4 provinces administrées par Rome :
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la Lyonnaise, qui va jusqu'à Brest !
l’Aquitaine
la Belgique
la Narbonnaise (provincia), qui était déjà romaine depuis 125 av
JC (elle se nommait "Gaule Transalpine" avant d'être réorganisée
par Auguste en 27 av JC).
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L'aristocratie gauloise est enrôlée dans l'armée romaine ou intégrée progressivement dans l’élite
municipale voire même sénatoriale. L'habileté des romains réside dans le fait de ne pas avoir
détruit l'aristocratie gauloise, mais plutôt de l'avoir incitée à adhérer au système romain par
intérêt et par fascination via à vis de la grandeur de Rome : l'organisation et le mode de vie
romain s'imposeront donc naturellement aux notables, puis au peuple. En 212, la citoyenneté
romaine est d’ailleurs accordée à tous les hommes libres de l’Empire, à l’exclusion donc des
esclaves.
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Le peuple gaulois (à l'exclusion des barbares et des esclaves) peut bénéficier pleinement des
apports de la civilisation romaine et profite ainsi d'un mode de vie urbain agréable : thermes,
voies romaines équipées de bornes, théâtres, arènes (dont celles de Nîmes accueillaient jusqu'à
20 000 visiteurs), aqueducs, ...
Les romains et les gallo-romains étaient friands de spectacles sanguinaires
De nombreux spectacles (ludi) sont organisés
par l'élite sénatoriale pour satisfaire le peuple
qui réclame "du pain et des jeux" dans des
arènes dont les plus grandes peuvent
accueillir jusqu'à 20000 personnes.
Arènes de Nîmes
Arènes d'Arles
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Les grandes invasions
Une migration de peuples
Les grandes invasions barbares du IVe au Ve siècle disloquent définitivement l'Empire Romain en
renforçant dans la population un sentiment de précarité.
Ces invasions sont globalement constituées d’une série de migration de tribus causée par un peuple
nomade terrifiant : les huns.
Ces derniers viennent des steppes d’Europe Orientale et pénètrent brutalement sur les terres des goths en
371. Leur cavalerie légère est d’une efficacité redoutable et ils poussent ainsi les goths, qui eux-mêmes
catapultent d’autres peuples en Gaule : il s’agit donc d’une partie de billard de peuples (selon l'expression
de Michel Rouche) dont voici les principales migrations :
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Arrivée en 371 des Huns venus d'Asie Centrale sur les terres des Ostrogoths (Russie méridionale)
: ces derniers négocient avec les romains leur installation comme «peuple fédéré» de l'Empire en
Thrace (actuelle Bulgarie) avant d’envahir l’Italie.
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Les Vandales, les Suèves et les Alains fuyant eux aussi les Huns, franchissent en 406 avec
environ 150000 hommes le Rhin qu’un hiver d'une rigueur exceptionnelle avait gelé : cela prive
le monde romain de sa plus précieuse frontière naturelle.
Ils profitent du fait que le général romain Stilicon avait dégarni la frontière fortifiée rhénane pour
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arrêter les Wisigoths. Les hordes de Vandales, de Suèves, d'Alains et de Burgondes franchissent
le fleuve le 31 décembre 406 en dévastant tout sur leur passage. Les Vandales, dont le nom
restera synonyme de destructeur, s’installeront avec 80 000 hommes en Afrique en 429 et les
Suèves se fixeront en Espagne.
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Les burgondes passent le Rhin en 407, se fixent dans l’Allemagne actuelle puis sont installés par
les romains comme colons en Savoie après leur terrible défaite contre les Huns de 436 dans
laquelle 20 000 d’entre eux périssent,
Les francs rhénans pillent à de nombreuses reprises la ville de Trèves et ses environs (en 413, 423,
425, 432, 455).
Les francs saliens, au titre du foedus qui fait d’eux des « soldats romains » depuis 359 dans le nord-est de
la Gaule, respectent à de rares exceptions près leur engagement de fidélité vis-à-vis de l’Empire : ils
justifient leur qualificatif de "Barbares les mieux romanisés".
L'impuissance des romains
A partir de 430 et durant 20 années, le général Aetius fera pourtant de son mieux pour maintenir l’Empire
Romain en composant avec les Barbares : ses qualités militaires et diplomatiques feront de lui le héros
des romains. Son séjour comme otage à la cour d’Attila (qui garantissait le respect par Rome de ses
engagements vis-à-vis des Huns) lui permet de bénéficier de mercenaires Huns qui lui seront d’un grand
soutien. Il saura ainsi ponctuellement rappeler aux Wisigoths, aux Burgondes et aux Francs que Rome
n’avait pas encore totalement disparue : il renégociera avec eux les foedus.
Les huns
Il semble qu’il s’agisse d’un peuple provenant d'Asie Centrale, chassé par les chinois au II siècle avant
JC. Il se nomadise alors dans les steppes au nord du Caucase puis, en quittant les steppes asiatiques à la
fin du IVème siècle, pousse les autres tribus barbares vers l'ouest en direction de l'Empire Romain. Les
Huns sont d’une férocité abominable, et Attila semble mériter son qualificatif de « fléau de Dieu » :
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ils sont rasés et déforment les crânes des bébés pour que leurs têtes s’emboîtent mieux sous le
casque,
ils tuent leurs vieillards,
ils vivent de racines et de viandes mortifiées sous la selle des chevaux (leur viande n’est jamais
cuite),
ils ignorent les habitations sédentaires (y compris les cabanes !), restent éternellement nomades,
et sont rompus au froid et à la faim.
Contrairement aux autres peuples barbares, ils n’ont jamais songé à s’installer sur les terres de l’Empire :
seules ses richesses les intéressent mais il faut reconnaître que les huns exploitent avec une remarquable
intelligence les dissensions du monde romain.
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Lecture
Citation du romain Amiens MARCELUN :
"Les Huns dépassent en férocité et en barbarie tout ce qu'on peut imaginer. lls labourent de cicatrices
les joues de leurs enfants pour empêcher la barbe de pousser, lls ont le corps trapu, les membres
robustes, la nuque épaisse; leurs carrures les rendent effrayants. On dirait des animaux bipèdes ou de
ces figures mal dégrossies en forme de troncs qui bordent les parapets des ponts...
Les Huns ne cuisent ni n'assaisonnent ce qu'ils mangent; ils ne se nourrissent que de racines sauvages
ou de la chair crue du premier animal venu qu'ils réchauffent quelque temps, sur le dos de leur cheval,
entre leurs cuisses. Ils n'ont pas d'abri... On les dirait cloués sur leurs chevaux qui sont laids mais
vigoureux. C'est sur leur dos que les Huns vaquent à toute espèce de soin, assis quelquefois à la
manière des femmes. A cheval jour et nuit, c'est de là qu'ils négocient les achats et les ventes. Ils ne
mettent pied à terre ni pour manger ni pour boire; ils dorment inclinés sur le maigre cou de leur
monture, où ils rêvent tout à leur aise... ".
Résumé
Les Huns poussent vers l'ouest de nombreuses tribus 'barbares' qui envahissent petit à petit la
Gaule. Les Burgondes, les Francs, les Wisigoths sont des tribus germaines. Ces barbares
s'installent en Gaule en faisant la guerre mais aussi en s'alliant avec l'empire.
En 451, les huns du terrible Attila pillent des dizaines de villes. Le général romain Aetius
rassemble une armée de coalition ( romains, francs, burgondes et wisigoths 60 000 hommes)
qui livre bataille aux Champs Catalauniques contre Attila et ses 50 000 huns, le 20 juin 451 ;
Attila est repoussé.
Après cette terrible bataille, les barbares ne font plus confiance à l'empire romain pour les
protéger.
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