FICHE SPECTACLE
CHICKS FOR MONEY AND
NOTHING FOR FREE
THÉÂTRE, PERFORMANCE DÈS 15 ANS Durée : 1h05
DE ET AVEC
Gilles De Schryver, Arend Pinoy, Olivier Roels,
Robrecht Vanden Thoren, Hendrik Van Doorn,
Yahya Terryn.
DRAMATURGIE
Ellen Stynen
COACHING
Pieter Ampe
CONCEPTION LUMIÈRE
Dirk Du Chau
RÉGIE TECHNIQUE
Jeroen Doise, Tijs Michiels, Bardia Mohammad,
Sebastien Van Huffel
DIRECTION DE PRODUCTION
Karel Clemminck
ASSISTANCE
Lara DHose
PRODUCTION
Kopergietery & het Kip
Le Grand Bleu Etablissement National de Production et de Diffusion Artistique
36 avenue Marx Dormoy 59000 LILLE
03.20.09.88.44 / www.legrandbleu.com / legrandbleu.over-blog.fr / relationspubliques@legrandbleu.com
Le spectacle
Explosifs, éblouissants, cinq compères dynamitent toutes les règles de la bienséance
théâtrale.
A travers quatre tableaux, tranches de
vie dadolescents en chemin vers lâge
adulte, une bande de garçons excessifs,
parfois pathétiques mais toujours drôles,
passe en revue les clichés de la virilité.
La compétition, la lutte pour trouver sa
place bien sûr, les rêves de lenfant dont
ils sont encore proches, lamitié entre
potes, les défis, lexploration de leurs
limites, la volonté dêtre fort mais aussi
léchec et la vulnérabilité, autant de
passages obligés qui ont forgé les
hommes quils sont devenus.
Chacun, homme ou femme, retrouvera
dans ce spectacle transgressif, entre théâtre et chorégraphie, avec nostalgie et jubilation,
une petite part de lui-même.
Het KIP (Koninklijk Instituut voor de Podiumkunsten ou Institut royal des Arts de la scène, créé
en août 2011) est le produit de la fusion de Toneelgroep Ceremonia (la troupe d'Eric De
Volder, décédé en 2010) et Het GEIT, un jeune collectif gantois. Le collectif se compose de
huit créateurs et interprètes : Gilles De Schryver, Johan Knuts, Ineke Nijssen, Oliver Roels,
Yahya terryn, Robrecht Vanden Thoren, Hendrik Van Doorn et Geert Vanoorlé. Chicks for
money and nothing for free est une coproduction avec le théâtre KOPERGIETERY.
Kopergietery est une maison pour les arts de la scène, spécialement orientée vers le théâtre,
la danse et la musique dans un ancien timent industriel niché au cœur de Gand, se
produisent des compagnies et artistes venus de Belgique et d'autres pays.
Extraits dentretien avec la compagnie
LA COMPETITION AUTOUR DU FEU DE CAMP
Au début des répétitions, à part l'image de l'affiche, un titre une version écorchée du titre
d'un morceau des Dire Straits et la distribution, rien n'était décidé.
Affiche du spectacle Chicks for money and nothing for free
Comment avez-vous travaillé ?
Yahya : Le début a été difficile. Nous savions uniquement que nous voulions parler de la
masculinité. Pour l'affiche, nous avions opsans vergogne pour la virilité et le machisme à la
Top Gun, mais nous voulions absolument l'éviter dans la pièce même. La peur de retomber
dans des poncifs nous en retenait. Ce n'est qu'au moment où nous avons décidé malgré tout
de faire face aux clichés ls à la virilité, que tout un monde s'est ouvert à nous. Soudain, les
possibilités étaient immenses.
Qu'est-ce qui vous a inspirés ?
Yahya : Nous nous sommes racontés des anecdotes du passé, nous avons regardé des films
et des documentaires qui nous ont envoyés dans une certaine direction, même si leurs traces
ne sont pas toujours restées visibles dans le spectacle. Mais une influence directe a été le
documentaire Pumping Iron de 1977, qui montre comment Arnold Schwarzenegger et
d'autres bodybuilders se préparent à la compétition pour le titre de « Mr Olympia ». C'est
légèrement ridicule, mais en même temps très beau, la façon dont ces petits groupes
d'hommes tentent d'arriver à quelque chose ensemble et dont ce type qui est aussi un
perdant, en un sens les inspire. Nous nous sommes appuyés dessus pour la première scène
du spectacle. À part ça, nous avons aussi beaucoup travaillé avec des substances que nous
associons à la masculinité : la bière, le tabac, la mousse à raser. À un certain moment, le
plateau était recouvert d'un fatras d'objets ; nous voulions même y ajouter des motos
miniatures, des drones, des costumes de Superman, des fusils de paint-ball L'élimination de
tous ces objets a été une étape importante dans le processus de répétition. Pour finir, nous en
sommes revenus à nos corps, tout simplement, ainsi qu'à un nombre limité de matériaux et
objets soigneusement sélectionnés.
Arnold Schwarzenegger, Superman La matière est-elle proche des hommes (ou garçons)
que vous êtes vous-mêmes ?
Robrecht : Je le pense, oui. La matière est issue avant tout de la rencontre entre des individus
bien réels. Par conséquent, le spectacle parle en partie de cette rencontre, de qui nous
sommes. Au théâtre, les personnages se rencontrent aussi, mais comme ici, il s'agit de
mouvement, la première impulsion vient réellement de nous-mêmes.
Arend : En fait, le spectacle contient très peu d'éléments personnels, à part quelques
anecdotes. Je me reconnais autant que je ne me reconnais pas dans l'image de l'homme
telle que nous la proposons. Ce qui est proche de nous, en revanche, c'est la dynamique de
groupe. Et en ce sens, ça parle de nous en rapport avec les autres hommes qui sont en
scène.
Gilles : Je pense que la pièce parle très explicitement de ce que cela veut dire d'être un
garçon ou un homme. Et donc de nous-mêmes, puisque nous sommes des hommes. Le
culturisme ne m'intéresse pas en soi, mais c'est une exagération d'un élément familier. Tout le
monde a une certaine vanité et le bodybuilding en est le summum : investir tant de temps et
d'énergie dans un truc d'une telle superficialité.
Oliver : Moi, je ne pense même pas que ce soit une exagération. À seize ans, je faisais partie
d'une équipe de foot et j'étais le seul à ne pas fréquenter la salle de fitness et le solarium. Je
mets ce que nous faisons ici en rapport avec les moments sous la douche à l'époque où je
jouais au foot. Car ce sont des moments où on est entre hommes. À seize ans, on se
préoccupe de toute façon beaucoup de tout ce qui a trait au corps. Ça, nous l'avons
retrouvé à présent, pour ce spectacle. Nous regardons en arrière, vers notre adolescence.
Yahya : Et nous lui disons adieu. Parce qu'il y a du nouveau, il y a autre chose. Nous sommes
à un moment charnière.
Est-ce que cela vaut aussi pour vous, Hendrik ? Ou en tant que quadragénaire, êtes-vous un
cas à part parmi ces hommes qui ont la vingtaine ou la trentaine ?
Hendrik : Je suis effectivement conscient de la différence d'âge. Lors des répétitions, ça se
passe bien, c'est donnant-donnant. J'ai la me énergie qu'eux. Mais lcart d'âge s'efface
également pendant les représentations. Nous sommes de toute façon très différents les uns
des autres, également sur scène, et l'âge n'en est qu'une facette. Mes rêves d'adolescent
n'ont pas changé en vieillissant. Je ne pense pas, au fond, qu'il soit tellement important que
j'en suis éloigné de dix ou quinze ans de plus que les autres. D'ailleurs, je n'associe pas le
spectacle à une étape bien définie dans la vie d'un homme par exemple, quand il a une
vingtaine d'années et doit s'établir mais purement au fait d'être des garçons ; le sentiment
de faire les zouaves ensemble, d'être forts ensemble.
Arend : Essentiellement, ça ne parle de rien d'autre que de l'enfant présent dans l'homme. Je
suppose qu'un spectacle fait par six quadragénaires serait différent du nôtre. Les rêves
d'adolescents restent les mêmes, mais la dynamique et l'approche sont probablement
différentes. Même si c'est marrant de se dire que nous pourrions encore faire ce spectacle
quand nous aurons une soixantaine d'années.
Gilles : Ce que nous montrons, en définitive, c'est une palette contrastée de façons d'être, de
types de masculinité. La soif de compétition, l'ambition, mais aussi la grande incertitude,
l'échec et la vulnérabilité.
Yahya : Chicks présente la masculinité sous toutes ses facettes. Le spectacle brosse le portrait
des hommes par le biais de leurs rêves d'enfance, du garçon qu'ils portent en eux. Mais à
mes yeux, il s'agit aussi de la lutte pour trouver sa place dans un groupe, et de l'amitié. C'est
lié à la nostalgie : à un certain âge, l'amitié passe après le couple. Je ne pense pas que ce
soit négatif. On peut encore entretenir un certain nombre d'amitiés, mais traîner des journées
entières avec ses amis n'est plus possible.
Robrecht : La matière rassemblée est un instantané. Une certaine nostalgie de l'univers des
jeunes garçons en fait certainement partie. Cette nostalgie et ce regard en arrière indiquent
peut-être qu'un moment charnière va se présenter dans notre vie. Même si je pense que
c'est propre aux gens de théâtre de s'interroger à nouveau avant chaque processus de
création. Chaque spectacle est une nouvelle quête : on va réinventer la roue, regarder qui
on a été, qui on est à présent, ce que signifie cet instant, le sens que pourrait avoir l'avenir
Hendrik : À un niveau plus abstrait, il s'agit aussi dans Chicks de se vider le corps. Pas
seulement du point de vue physique la guerre d'usure attendue reste dans les limites du
raisonnable mais aussi, ou surtout, au niveau émotionnel. L'événement a un certain effet
cathartique.
Le spectacle repose aussi en grande partie sur la compétition. Cette rivalité est-elle
typiquement masculine ?
Yahya : Peut-être, oui. Mais à mon avis, on considère trop souvent, à tort, la compétition
comme néfaste. J'aime le sport et j'aime les jeux, alors que je perds invariablement. Et
pourtant, c'est plus amusant quand il y a un enjeu, car à ce moment-là, tout prend une
certaine importance. Ça crée une énergie favorable : on progresse, on arrive à aller plus loin.
Dans le spectacle, llément de compétition est abordé sous plusieurs angles. Même dans les
moments les plus émouvants, il y a de l'émulation. Prenons une soirée autour du feu de
camp. Ça a l'air merveilleux, mais en même temps on s'énerve en voyant le type à la guitare
qui tente d'impressionner les filles. Du coup, on prend sa propre guitare en espérant jouer un
morceau encore plus fort qui les impressionnera encore plus.
Yahya, vous avez subi une commotion cérébrale au cours des répétitions, ce qui vous a
empêché de participer en tant qu'acteur et danseur. Vous vous êtes donc chargé de la mise
en scène. Mais à l'origine, le spectacle devait être une création collective des six interprètes
et créateurs.
Yahya : Le spectacle aurait pu exister sans metteur en scène, mais cela aurait été difficile.
Pour la plupart d'entre nous, c'est la première fois que nous créons un spectacle de théâtre
de mouvement. Ici, nous ne pouvions retomber que partiellement sur les points de repère et
l'aplomb que nous avons acquis ces dernières années dans le théâtre de texte. Cela a rendu
le processus plus laborieux, mais aussi plus frais et ouvert.
Dans des spectacles tels que Klein Rusland et PUT, le mouvement était aussi très présent, mais
il restait toujours subordonné au récit. Dans Chicks for money nous avons voulu inverser
l'ordre. Enfant, Arend, Oliver et moi, nous avons participé à plusieurs spectacles de théâtre
de mouvement de KOPERGIETERY, dont Mannen, Rennen, Tom waits for no man Quand j'ai
fait De titel is alvast geweldig avec Gilles, le texte était un élément nouveau.
Nous avons continué dans cette voie depuis et, dans ce spectacle, il nous a semblé amusant
de rechercher une nouvelle fois le mouvement.
Ce n'est pas devenu une véritable pièce de danse.
Yahya : C'est plutôt du théâtre imagé. Et c'est intéressant de voir comment les images
peuvent susciter des émotions. Mais moi, dès le départ, j'avais besoin d'un texte. Les quelques
passages parlés qui ont finalement été conservés dans la pièce sont des anecdotes qui
servent de contrepoids au mouvement. Elles le rendent d'une certaine façon plus ordinaire,
plus terre-à-terre.
Arend : Moi, il me faut toujours un récit comme point d'appui. Voilà le tiraillement permanent
pendant les répétitions : va-t-on chercher un récit ou, au contraire, laisser le mouvement aussi
ouvert que possible ?
Oliver : Avec la danse, on court le risque d'aboutir à des mouvements creux qui ne racontent
rien. Pendant les répétitions, nous avons sondé chaque mouvement pour trouver un contenu
possible, un sens. Le sultat est un spectacle à mi-chemin entre le théâtre et la danse. Nous
avons examiné comment transposer une donnée concrète une fête, par exemple dans
une image qui n'y renverrait qu'indirectement. Comment montrer beaucoup de choses à
l'aide de quelques éléments seulement.
Hendrik : Il s'agit effectivement de montrer, plutôt que de raconter. Nous avons recherc
une grande intégrité et sincérité sur scène.
Gilles : Nous avons découvert combien la simplicité peut être puissante. À mesure que nous
simplifions les images pour nous, le spectateur peut y lire de plus en plus et ces images
acquièrent davantage de niveaux.
Robrecht : En optant pour la danse et le mouvement, nous nous sommes rencontrés d'une
autre façon. Quand on travaille sur des textes, le psychologisme arrive bien plus tôt. On s'y
confronte tout de suite mutuellement au cours d'improvisations, pendant la recherche d'un
contenu. Dans un processus comme le nôtre, il faut laisser une grande liberté les uns aux
autres. Le psychologisme n'intervient qu'à la fin : qu'avons-nous créé, qu'est-ce que cela veut
dire, où cela a-t-il sa place ?
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