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Atlas éditions
Mohamed salah Ben romdhane
Ahmed Afli
Nabiha Ben M’barek
INTRODUCTION
Les côtes tunisiennes, étendues sur plus de 1300 kilomètres, sont ouvertes
sur les deux bassins de la méditerranée. Les côtes Nord sont caractérisées
par une alternance de fond dur et de fond meubles et un plateau continen-
tal à pente forte. Cette diversité des biotopes leur confère une biodiversité
élevée. Les côtes Est sont moins rocheuses et pourvues d’un plateau conti-
nental relativement étendu avec des herbiers de posidonie assez fréquents
et en bon état. Quant aux côtes Sud, elles sont caractérisées par des fonds
sableux et sablo-vaseux, favorables au développement des prairies de végé-
taux marins. Elles disposent d’un plateau continental très étendu, à pente
très douce et caractérisé par une marée de forte amplitude et une salinité
relativement élevée. Ceci leur confère une biodiversité particulière soute-
nue par les herbiers de posidonie. Comme le reste du pourtour méditerra-
néen, ce milieu subit une pression anthropique générée par l’urbanisation
intensive, l’affluence touristique et les activités industrielles. La surexploi-
tation des ressources halieutiques, le développement des transports mariti-
mes et la pollution grandissante engendrée par l’utilisation des engrais chi-
miques en agriculture ont accentué cette pression. Par conséquent, des
effets néfastes ont commencé à apparaître affectant la biodiversité marine
en général ; des espèces, autrefois, abondantes se sont raréfiées, d’autres ont
disparu et certaines espèces exotiques se sont introduites dans d’autres eaux
et ont provoqué un certain déséquilibre dans l’écosystème. Ces signes
d’alarme sont amplifiés par les changements climatiques induits par les
émissions de gaz à effet de serre.
Consciente de l’importance de son patrimoine naturel, la Tunisie a signé et
ratifié plusieurs conventions pour la protection et la conservation de la bio-
diversité
Ce document comprend quatre parties :
- La première est un aperçu général sur l’état de la biodiversité marine en
Méditerranée et en Tunisie.
- La deuxième partie sera consacrée à la description des principaux écosys-
tèmes marins remarquables par leur richesse floristique et faunistique tout
en accordant une attention particulière au golfe de Gabès.
- Quant à la troisième partie, elle se focalisera sur les espèces phares de la
biodiversité.
- La dernière partie traitera des aspects réglementaires et législatifs en rap-
port avec la protection de la biodiversité et des ressources marines.
La biodiversité ou diversité biologique désigne en général la variabilité des
organismes vivants de toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes
terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont
ils font partie. La biodiversité comprend la diversité au sein des espèces et entre
espèces ainsi que celle des écosystèmes
Il ressort de cette définition les trois composantes suivantes :
La biodiversité spécifique : Elle se rapporte à la fois au nombre d’espèces dans une
région (la richesse spécifique) et aussi aux relations mutuelles entre espèces (la
diversité taxinomique ).
La biodiversité génétique : Elle concerne des populations distinctes de la même
espèce. Longtemps, son évaluation s’est restreinte aux espèces domestiquées et à
certaines espèces étudiées en particulier. Elle est utilisée surtout en agriculture et en
agronomie (génie génétique) pour l’amélioration des races de certaines espèces.
La biodiversité fonctionnelle (ou biodiversité écosystémique) : Elle met en relation
les diversités constitutives -génétiques et spécifiques- et la diversité structurelle et
fonctionnelle des écosystèmes (abondance relative des espèces, structure des popula-
tions en classes d’âges, processus biologiques comme la prédation, le parasitisme, le
mutualisme, etc.).
Dans les études d’écologie marine, la biodiversité spécifique est la plus utilisée à
cause de la nature des données disponibles à l’échelle mondiale, la commodité des
approches spécifiques et l’importance des résultats se référant à l’unité élémentaire
des biocénoses qui est l’espèce. Mais, dans certains écosystèmes particuliers, la
biodiversité fonctionnelle peut donner des explications à certains aspects.
ETAT DE LA BIODIVERSITE EN MEDITERRANEE
ET EN TUNISIE
La biodiversité en Méditerranée, comme celle des autres mers et océans du globe,
reste méconnue. Le nombre d’espèces de métazoaires, animales et végétales, en
Méditerranée doit se situer autour de 12.000, mais inégalement réparti entre les
différents groupes taxonomiques. Néanmoins, chaque année quelques dizaines de
nouvelles espèces sont signalées ou décrites pour la première fois.
Au total, la faune et la flore méditerranéennes apparaissent comme particulièrement
riches, et il ne semble pas qu’il s’agisse d’un artéfact lié à une pression d’étude plus
importante que pour d’autres régions du monde. Alors que la Méditerranée ne
représente que 0,7 % de la surface de l’océan mondial, sa faune et sa flore réunissent
environ 8 % des espèces décrites. La biodiversité de la Méditerranée orientale est
inférieure à celle de la Méditerranée occidentale. En Tunisie, selon les inventaires
environ 30 % des espèces de la méditerranée sont signalées dont 35 espèces sont
considérées menacées (d’aprés la Convention de Berne et le Protocole de Barcelone
relatif aux aires spécialement protégées et à la biodiversité en Méditerranée).
A titre d’exemple, selon les derniers recensements, le nombre d’espèces de poissons
vivant dans les côtes tunisiennes est de 332, réparties entre 30 ordres, 114 familles et
221 genres. Sur ces 332 espèces recensées, 270 ont été répertoriées dans la zone Nord,
173 dans celle du Centre et 250 dans le Sud. Pour ce qui est des invertébrés, nous
citons l’exemple des éponges, dont le nombre d’espèces est de 132, réparties en 13
ordres, 36 familles et 61 genres et dont la distribution biogéographique indique une
préférence à la zone Sud (45 %), suivie des zones Nord (34 %) et Est (21 %).
DÉFINITION
7
6
Cystoseire
Cystoseira stricta
Famille : cystoseiracées
Taille maximum 20 cm
C’est une algue brune, photophile et très ramifiée. Elle vit fixée au substrat
rocheux. Elle est devenue, de plus en plus, rare en Méditerranée car elle est très
sensible à la pollution. C’est un bon indicateur biologique de l’état de l’écosys-
tème.
Les algues sont des végétaux marins qui n’ont ni
racines ni feuilles. Elles vivent fixées sur le fond ou
flottant à la surface de l’eau. On distingue, selon la
taille, les macro algues et les micro algues. Les para-
mètres physico-chimiques du milieu, essentiellement
la température, la salinité, la lumière et les courants
marins conditionnent leur développement.
Etant donné que la Méditerranée est une mer semi-
fermée et le renouvellement de l’eau y est lent, sa
végétation présente certaines caractéristiques parti-
culières :
- La taille des végétaux marins est relativement
réduite par rapport à celles dans les régions plus
froides
- La rareté des espèces laminaires et fucales avec
l’abondance des cystoseires
Les macro algues
Flore marine
Algue brune
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Mesophyllum lichenoides
Famille : Corallinacées
Taille maximum 20 cm
Cette algue est une espèce vivace qui vit fixée sur les bords rocheux
dans l’herbier de posidonie. Elle est rouge encroûtante, très calcifiée
avec un thalle formant des lames superposées roses à roses violacés, à
marges blanches et à bords ondulés.
Algue rouge
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Ulva rigida
Famille : Ulvacées
Taille 10 à 30cm et peut
atteindre 1m dans les zones
calmes et anthropisées
C’est une algue verte de thalle
foliacé et polymorphe. Elle est
fixée sur le substrat par un disque
souvent caractéristique d’entra-
phisation du milieu.
Algue verte
Les magnoliophytes (phanérogames)
Posidonia oceanica
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