Les Musicals ont leur festival, leur site Internet, il leur - Accueil

Les Musicals ont leur festival, leur site Internet, il leur manquait un magazine. C’est
chose faite désormais avec MUSICALS MAGAZINE. Ce nouvel outil tentera de montrer
au grand public, tout au long de l’année, la richesse et la quali des musicals produits
en France. Sous cette terminologie encore rare dans notre pays, sont regroupés la
comédie musicale (musical comedy), le spectacle de tâtre musical (musical theatre),
le spectacle musical (musical show), lopérette et le lm musical (musical lm). Certes,
l’introduction d’un nouveau vocable nest jamais simple, mais il facilite la compréhen-
sion d’un art qui porte un nom quasi identique en anglais, en allemand, en italien et
en espagnol. Lintérêt grandissant du public pour ce genre rite quon y consacre
un magazine l’actualitoie les dossiers de fond, les critiques, les annonces de
spectacle et les stars, celles et ceux qui progressent dans l’ombre. Cette aventure qui
commence n’aurait jamais vu le jour sans l’engagement infectible de Bernard Gray,
de Jenny Krie et de l’équipe du festival Les Musicals qui prépare la troisme édition
à ziers du 22 au 25 vrier 2007, puis une édition grand public à Paris du 21 juin au
14 juillet 2007. MUSICALS MAGAZINE vous donne d’ores et déjà rendez-vous en juin
pour son numéro d’été et vous souhaite d’ici là, une bonne lecture.
Matthieu Gallou
Directeur de la Publication
Il y a encore une dizaine d’années, le théâ-
tre musical - dans un registre léger - avait
presque totalement déserté les scènes de
notre capitale. Son retour a été fulgurant
et en dix ans, toute une génération d’artis-
tes d’un très haut niveau est née.
Paris fut le berceau du théâtre musical
léger. Il eut, au cours des siècles, des
hauts et des bas et plus d’une fois, au
cours de sa tumultueuse histoire, on
l’a déclaré moribond. Pourtant, à cha-
que fois, il a su évoluer, se renouveler
et se mettre au goût du jour, pour se
relever avec encore plus de vigueur.
Son dernier eondrement avait eu lieu au
cours des années 1970. Malgré l’augmen-
tation devenue exorbitante des coûts de
production, on avait alors tenté de préser-
ver l’opérette, en la montant (trop souvent)
à l’économie et des productions de qualité
médiocre avaient alors proliféré. Devenue
ainsi synonyme de spectacle ringard’ ou
vieillot, elle s’eondra, entraînant dans sa
chute la comédie musicale qui nit par re-
naître, tel Le Phénix, au milieu des années
1990.
Au cours de ces vingt années de traversée
du désert, seul, un magazine trimestriel :
’Opérette’ (créé en 1971 et qui deviendra
en 1991 : ’Opérette Théâtre Musical’’), a
soutenu le genre contre vents et marées.
Avec l’arrivée d’Internet, le site ’’Regard en
Coulisse l’a rejoint et ils sont désormais
devenus tous deux, une formidable source
documentaire et d’information en matière
de spectacles musicaux et, je tenais ici, à
leur rendre hommage(1). D’autres nom-
breux sites sont venus depuis les rejoindre
sur la toile, mais la nécessité d’un tel maga-
zine - gratuit - devenait également indis-
pensable pour assurer la promotion d’un
genre qui n’est encore que très modeste-
ment relayé par les gros médias.
Pour ce premier numéro, je me retrouve
promu ’’rédacteur en chef, au bénéce
de l’âge. Titre démesuré car je n’ai fait que
canaliser la jeune équipe qui s’est alors
rapidement constituée, en laissant ’carte
blanche’ à chacun de ses rédacteurs. Cela
vous permettra, au l de leurs articles, d’y
trouver la plus totale diversité de tons,
de styles et de sujets exclusivement
consacrés au musical’.
Bernard Gray
Rédacteur en chef
(1) Site de la revue ’’Opérette - Théâtre Musical ’’ :
http://perso.orange.fr/anao
Site ’’Regard en coulisse’’ :
http://www.regardencoulisse.com
EDITO
1
1
MUSICALS MAGAZINE est édité par MAGLOO Productions - 14, rue Cavé 75018 Paris - 1 - Printemps 2007 - Tirage : 10 000
exemplaires - Directeur de la publication : Matthieu Gallou - Rédacteur en chef : Bernard Gray - Rédacteurs : Barbara Coulon
(B.C.) - Suzia Denys (S.D.) - Magali Dieux (M.D.) - Nicolas Engel (N.E.) - Dorothée Gallou (D.G.) - Bernard Gray (B.G.) - Jenny Krie
(J.K.) – Deborah Pierre-Bloch (D.PB.) - Secrétaire de rédaction : Hélène Milon - Conception graphique et mise en page : Jenny
Krie - Crédits photographique : Disney (High School Musical, Cheetah Girls) - TFM distribution (La Môme) - Jenny Krie (L’autre
histoire de Babel), Marie-Noëlle Robert (Candide) - Marthe Lemelle (Souingue Souingue) - Sylvie Lalanne, Yann Philippe, Annemiek
Veldman (Les Dindes galantes) - Franchella/Stoet (Signé Venus) - Crédits photographique du programme des Musicals© :
Sébastien Cirade (Duel) - Annemiek Veldman (Les Dindes Galantes) - Stage Entertainment France / Sébastien Mathé (Claire
Pérot) - Olivier Vadrot (Alyssa Landry) - Chantal Depagne (Sinan Bertrand) - Stage Entertainment France / Philippe Wojazer (Fabian
Richard) - Jean-Bernard Susperregui (Trophée) - Illustration Alfrédo Lopez - Responsable multimédia : Victor Zamouline-
Prescott - Iconographie Fany Dias - Impression : PRINTALL, Lettonie - Rédaction : [email protected] - Publicité,
partenariat : [email protected] - Site Internet : www.lesmusicals.com - Aucun texte ou illustration ne peut être reproduit
sans l’autorisation de l’éditeur. Merci. - LES MUSICALS® est une marque déposée. *Producteur en France de Cabaret et bientôt du Roi Lion.
sommairE
4 CINÉ-MUSICALS
High School Musical - Cheetah Girls -
Dreamgirls - La Môme - Foon
DVD EXPRESS
6 COUP DE PROJECTEUR
À la recherche de Joséphine
9 COCOACH MINUTE
10 TÉ COUR - CÔTÉ JARDIN
Panique à bord - Le Roi Lion -
L’Histoire de Sally Mac Laureen - LOpéra de Sarah
11 ÉVÉNEMENT
LAutre histoire de Babel
12 PLEINS FEUX SUR
Lambert Wilson
Candide au Châtelet
16 NOUS AVONS VU
Shoubidoo - À Voix et à vapeur - Épouse-moi ! -
Cabaret - Souingue souingue - Mon alter Hugo -
Adam, le sans-logis de la logique - Lucienne et les garçons -
Le Cabaret des hommes perdus - Les Années St-Germain
20 BROADWAY - HOLLYWOOD
The Rocky Horror (Picture) Show
24 RENCONTRE AVEC Olivier Séverin
25 COUP DE PROJECTEUR
Les Dindes galantes
26 AGENDA
La Valse des pingouins - Un et un Feydeau -
LOpéra thérapeutique - Les Brigands -
Jerey - Signé Venus
28 DEMANDEZ LE PROGRAMME !
Les Musicals de Béziers 2007
Quel musical a marQué votre enfance ?
A la maison, nous écoutions en boucle West Side Story (L.
Bernstein, A. Laurents). Comme je m’étais imaginé et repré-
senté les personnages, j’ai été presque déçu lorsque j’ai vu le
lm. Mais c’est un autre musical, Side by side by Sondheim, qui
m’a révélé la puissance de l’équilibre idéal entre le théâtre et
la musique. J’avais 18 ans. Les trois années passées au Drama
Center à Londres mont convaincues que le chant faisait partie
des qualités d’un interprète. En France, il y a une scission en-
tre les comédiens et les chanteurs, ce qui est presque impen-
sable aux États-Unis ou en Angleterre. Heureusement, cela
commence à changer et je n’ai enn plus à me justier d’être
comédien ET chanteur.
Quel est le dernier musical Que vous
ayez vu ?
Je vois beaucoup de spectacles et de tous genres. Mais un
musical… C’était il y a longtemps… Et j’avoue que je ne me
souviens même plus lequel c’était ! Par contre, je men veux
d’avoir raté la reprise de Company (S. Sondheim, G. Furth) à
Broadway l’an passé.
Quel style de musical inspire ?
Je suis très exigeant et cela est du, justement, à la spéci-
cité des musicals qui savent mélanger livret, lyrics, musique
et danse. Je fuis ceux qui ne me semblent pas équilibrés ou
dont l’un des’ ingrédients n’est pas à la hauteur des autres.
J’aime les musicals dont thème est original ou profond. C’est
pourquoi je suis un fan absolu des oeuvres de Sondheim. Pour
nen citer que quelques unes : Assassins (livret de J. Weidman)
met en scène de façon très décalée les assassins de présidents
américains, Into the Woods (livret de J. Lapine) explore les
contes pour enfants avec beaucoup d’humour en s’inspirant
des ouvrages du psychanalyste américain Bettelheim, et en-
core, A Little night music (livret de H. Wheeler) dont le thème
des amours croisées est abordé avec beaucoup de nesse.
Que pensez-vous de lévolution du
musical en france ?
Le genre semble être mieux accepté et reconnu ces dernières
années après avoir été longtemps ringardisé. Aux États-Unis
et en Angleterre, l’opérette a évolvers le style musical que
l’on connaît actuellement et ce dernier est plébiscité par le
public, tout comme en Espagne, en Allemagne, aux Pays-
Bas… En France, le musical ’moderne de qualité commence
enn à prendre ses marques et à (re)conquérir le public.
Les succès récents du Chanteur de Mexico et de Candide le
montrent bien. J’en prote pour féliciter Jean-Luc Choplin, le
nouveau directeur du Théâtre
du Châtelet, qui a su prendre le
risque de les programmer. J’es-
père que cette initiative incitera
d’autres salles françaises, publi-
ques et privées. Encore faut-il
quelles en aient les moyens.
Peut-être aussi, y a-t-il un esprit
’rebelle du public français qui
se mée de l’inuence américai-
ne. Et pourtant, même le thème
historique des Misérables (A.
Boublil, C.M. Schönberg) na pas
trou son public il y a 20 ans
alors qu’il connait depuis des
années un grand succès Outre-
manche. Il y aurait peut-être
un créneau à développer pour
des œuvres plus intimistes, qui
nécessitent moins de moyens et
d’interprètes sur scène. The Little
shop of horrors qui a marché en
France en est un bon exemple.
pensez-vous Que
le festival des
musicals ou Que
limplantation
de stage entertainment* puissent
contribuer au renouveau du musical
en france ?
Oui, s’ils permettent de mettre en valeur des musicals de bon-
ne qualité. Les spectateurs, avec ces cautions, seront peut-être
au rendez-vous. Encore que Stage Entertainment est une ma-
chine bien huilée et pourrait fausser la donne au détriment
d’autres salles.
avez-vous des musicals en projet ?
J’adorerais interpréter des musicals tels Sweeney Todd (S.
Sondheim, H. Wheeler), Sunday in the park with George (S.
Sondheim, J. Lapine) ou encore Carousel (R. Rodgers et O.
Hammerstein). Et pourquoi pas, remonter sur les planches
pour A Little night music. Mais, cette fois, pour y interpréter le
rôle de Frederik Egerman, l’ancien amant de Desiree.
Propos recueillis par Dorothée Gallou
En quelques questions et autant de réponses formulées par sa
voix suave, Lambert Wilson nous livre sa vision du musical et
nous fait partager son admiration pour Stephen Sondheim.
Rencontre avec WILSON
Lambert
... en couverture
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HigH ScHool MuSical de Kenny ortega
Diusé sur M6 en octobre 2006, High School Musical est un des musicals à
succès de l’année. Ce télélm américain produit par Disney Channel est de-
venu un véritable phénomène outre Atlantique : six nominations aux Emmy
Awards, une bande originale qui s’est déjà vendue à 2,7 millions de copies,
deux DVD, des romans tirés du lm, des sonneries de téléphone…
Ces histoires d’amours et d’amitiés chantées et dansées sont pourtant des
plus banales Troy, le capitaine de l’équipe de basket-ball rencontre Ga-
briella, une jeune lle timide et douée en mathématiques. Se découvrant une
passion commune pour le chant, ils décident de s’unir pour participer à la
comédie musicale du lycée mais se heurtent aux regards de leurs camarades.
On se remémore Grease, Roméo et Juliette ou encore Dirty Dancing (dont Ken-
ny Ortega, le réalisateur avait signé les chorégraphies) mais on en regrette
un peu le mordant tant lensemble est ici aseptisé par les studios Disney. Le
public visé est celui des très jeunes adolescents. Le producteur exécutif, Bill
Borden, explique d’ailleurs qu’il a voulu faire un lm qui puisse être vu et revu
un grand nombre de fois en famille, un lm qui dégage une énergie très po-
sitive et de bonnes valeurs morales. Pari tenu ! Le lm surfe d’ailleurs sur la
vague Star Academy en entretenant le rêve selon lequel chacun peut réussir
et devenir la nouvelle star.
Au programme des mois à venir : une sortie DVD française, une suite pour
l’été prochain, une adaptation scénique à BroadwayAlors prévenez
vos petites sœurs : on n’a pas ni d’entendre parler de High School
Musical !
Nicolas Engel
www.disney.fr/DisneyChannel/originalmovies/highschoolmusical
Elles viennent de New York et ont bien l’in-
tention de devenir les prochaines Spice Girls !
Cheetah Girls 2, téléfilm américain diffusé sur
Disney Channel, suit les péripéties de quatre adoles-
centes se rendant en Espagne pour participer à un Festival
de Musique. En chemin, les ‘‘amigas Cheetahs’ vont apprendre
tout un tas de choses sur l’amitié, l’indépendance et la danse. Vous
l’aurez compris, Kenny Ortega, le réalisateur de High School Musi-
cal remet le couvert. Avis aux amateurs ! (N.E.)
Adapté d’un musical de Broadway, Dreamgirls
s’inspire de l’histoire du groupe The Supremes
pour relater l’évolution aux États-Unis de la mu-
sique Rn’B. Il s’agit d’un projet de longue date
qui a déjà failli voir le jour à de nombreuses
reprises. Il fut ainsi question de Whitney Hous-
ton, de Lauryn Hill ou encore de Kelly Price
Ce sont nalement sous les traits de Beyoncé
Knowles, Jennifer Hudson et Anika Noni Rose
que prend vie le groupe The Dreams. Elles sont
accompagnées d’un casting masculin de pre-
mier choix réunissant Jamie Foxx, Eddie Mur-
phy ou encore Danny Glover.
Écrit et réalisé par Bill Condon, le scénariste de
Chicago, le lm a rencontré outre Atlantique
un joli succès réconciliant le public américain
avec les comédies musicales (après les échecs
de The Phantom of the Opera, Rent et The Pro-
ducers). Espérons que les spectateurs français
réserveront un accueil tout aussi chaleureux
aux Dreamgirls.
Verdict le 28 février 2007… (N.E.)
DREAMGIRLS
Film français des Quiches (2005)
Sortie DVD le 3 janvier 2007
Suite au succès de son court-métrage
Grease Side Story, l’équipe des Quiches (du
programme court de Canal+ Allô Quiches)
a réalisé un long métrage musical sorti au
cinéma en novembre 2005 dans l’indifféren-
ce générale. Profitez donc de la sortie DVD
pour (re)découvrir cet étrange objet ciné-
matographique !
L’action se déroule dans un lycée de la ‘ban-
lieue ouest de Philadelfoon s’opposent
deux bandes rivales : les ‘‘Foons’ (les élèves
rebelles, branleurs et very fashions) et les
‘Pas Foons’ (les ringards moches et re-mo-
ches). Parodie des ’’High School comedies’ à
l’américaine, Foon est une joyeuse pagaille
interprétée en franglais dont les situations
renvoient aussi bien à Grease qu’au Rocky
Horror Picture Show (en passant par Carrie
de De Palma ou Cry Baby de John Waters), le
tout agrémenté de numéros musicaux… Au
programme : une déclaration d’amour chan-
tée à la cafet’, un ’blues du beau gosse‘ou
encore une chanson Isabelle-adjaniesque au
fond d’une piscine !
Lensemble est assez bancal, pas toujours
drôle mais très séduisant. Les Quiches ont le
mérite d’oser ce que peu ou pas de produc-
tions françaises osent faire de nos jours : un
vrai film de genre totalement assumé.
Et rien que pour la composition de lexcel-
lentissime Dominique Frot dans le rôle de
Miss Ashtrey, ce film ne devrait pas manquer
de séduire les amateurs de séries B. Ou Z…
(N.E.)
Le site officiel http://www.foon.fr
LES CLASSIQUES
- Cabaret (1972) - Vous avez
applaudi Claire Pérot aux Folies
Bergère, découvrez maintenant
l’inoubliable Liza Minnelli dans le
rôle qui l’a consacrée, accompagnée
du saisissant Joel Grey dans le rôle
d’Emcee. Vous ne verrez sans doute
pas le spectacle du même œil
ensuite…
- Un Violon sur le toit (1971) -
Cela fait déjà 40 ans que le brave
laitier Tevye conserve comme il
peut, mais toujours avec bonne
humeur, l’équilibre dans son petit
shetl juif au cœur de la Russie
tsariste. Mazel Tov à ce DVD donc,
orant en bonus bande-annonce,
commentaire audio du réalisateur
et livret d’informations.
- Grease (1977) - Nouveau
packaging et karaoké intégré pour
replonger dans les souvenirs de
Sandy et Danny…
FILMS MUSICAUX
- Tout le monde dit I love you - Le
plus romantique des Woody Allen,
entre New York, Venise et Paris, où
Joe (Woody Allen), malheureux
célibataire, est poussé par sa lle à
rencontrer l’amour (Julia Roberts),
en chansons bien entendu !
L’OPÉRETTE
- Le Chanteur de Mexico - Luis
Mariano, Bourvil et Annie Cordy
dans la ’’Lopezeriecemment
remise au goût du jour au Châtelet.
Un immortel chef-d’œuvre baigné
de soleil, de musique et de
romance. Ou comment installer des
cigales dans son salon !
SUR SCÈNE
- Le Roi Soleil (2006) - Le
spectacle événement enn en
DVD. En bonus : making-of, clips,
commentaires audio de Kamel
Ouali, Dove Attia et Albert Cohen,
et un livret de 23 photos pour la
version collector.
POUR LES ENFANTS
- Émilie Jolie (2003) - Après 15 ans
d’absence, Émilie et ses amis font
à nouveau rêver grands et petits
dans une toute nouvelle mise en
scène de Philippe Chatel au Théâtre
Mogador. Les enfants ont grandi,
les interprètes aussi, mais la magie,
elle, est restée intacte au pays des
lapins bleus.
- Annie (1982) - L’histoire éternelle
de la malicieuse orpheline Annie (ici
interprétée par Aileen Queen) et de
son non moins éternel sourire en
dépit des épreuves traversées. Une
excellente introduction au musical
pour les téléspectateurs en herbe !
En bonus : bande-annonce, notes
biographiques, galerie photos,
musique isolée. Vous voyez que la
vie nest pas si dure !
DVD EXPRESS
Édith Piaf est née dans la misère et
pourtant elle deviendra l’une des plus
grandes légendes universelles. La
Môme Piaf’’, comme l’avait surnommé
Louis Leplée, alors directeur d’un caba-
ret sur les Champs-Élysées, saura aussi
bien lancer des modes que des carriè-
res. Une vie marquée par une renom-
mée extraordinaire, une succession de
drames et cette force de caractère qui
l’animera toute sa vie. Disparue depuis
plus de 40 ans, elle renaîtra le 14 -
vrier prochain, portée par une Marion
Cotillard complètement habitée par
l’artiste. Elle succède ainsi à Évelyne
Bouix qui avait joué sa vie en 1983
dans le drame sentimental de Claude
Lelouch, Édith et Marcel. Le film y retra-
çait la passion de Piaf pour le boxeur
Marcel Cerdan. De Belleville à New
York, Marion Cotillard nous transporte
dans le destin incroyable de cette ga-
mine de la rue, forte et fragile, intense,
dévouée à son art jusqu’à sa mort.
Olivier Dahan, réalisateur des Rivres
pourpres 2, signe ici l’un des films les
plus attendus du moment… Autant
dire qu’il ne sera pas possible de pas-
ser à côté de Piaf cette année. Tantôt
incarnée par Nathalie Lhermitte, poi-
gnante dans Piaf, une vie en rose et
noir de Jacques Plessis (actuellement
en tournée) ou retrouvant la scène de
l’Olympia en juillet prochain avec Piaf,
je taime de Jacques Darcy, la Môme
semble continuer de nous faire voir la
vie en rose…. (J.K.)
Sortie en salle le 14 février 2007
cheetahgirls
FOON
LA MÔME
PIAF
Ciné-musiCals... ...Ciné-musiCals
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Jérôme Savary devant le succès
de sa nouvelle création,
à la recherche de Joséphine,
la reprendra du 26 avril au 9
juin 2007, à l’Opéra Comique.
A la recherche
de
joséph inE,
à l’Opéra Comique
Cette reprise nous permettra de retrouver autour de Nicole
Rochelle Leach qui, dans le rôle de Cindy, évoque Joséphine
Baker de façon saisissante, sans jamais l’imiter. Allen Hoist, que
nous avions déjà pu apprécier dans le rôle du sympathique
G.I. de Zazou, un Jimmy Justice tour à tour drôle et émouvant,
un captivant James Campbell, dans le rôle pourtant statique
du narrateur et Michel Dussarrat qui tient le seul rôle français
de la distribution et donne la touche humoristique au spec-
tacle, avec son habituelle ecacité (il en signe aussi, comme
dans la plupart des spectacles de Jérôme Savary, les superbes
costumes). Ils sont entourés par une brillante équipe de dan-
seurs (sur des chorégraphies très variées de Wanjiru Kamuyu
et Brian Scott Bagley), accompagnés par un petit orchestre
composé de musiciens d’exception.
Racisme, ségrégationnisme et colonialisme ne pouvaient
laisser Jérôme Savary insensible et l’on connaît sa passion
pour le jazz et la musique afro-cubaine. C’est donc à partir
de ces ingrédients de base, qu’il a construit le livret de ce
spectacle, en hommage à Joséphine Baker (dont il fête ainsi,
à sa manière, le centenaire) : un producteur de spectacles
français, recherche dans les ruines de la Nouvelle-Orléans dé-
vastée par l’ouragan Katrina, une danseuse noire pour incar-
ner Joséphine Baker, dans une revue parisienne. Des livrets
que Meilhac et Halévy écrivirent pour Oenbach maniant
la satire de façon parfois féroce, aux livrets de Hamerstein II,
pour Rodgers qui ne dédaignait pas aborder en costumes,
des problèmes de société contemporains, le théâtre musical,
sous des airs de légèreté, n’a jamais hésité à aborder des su-
jets sérieux. Cest dans cette lignée que Jérôme Savary nous
propose ce spectacle qui irte tout autant avec la comédie
musicale qu’avec la revue.
Le 29 août 2005, l’ouragan Katrina dévastait la Nouvelle-Or-
léans. Tragédie humaine, ce cataclysme fut également un dé-
sastre culturel. Grâce à la tradition française de libéralisme, au
temps de lesclavage (contrairement au puritanisme anglais
qui régnait sur l’ensemble des États-Unis), les musiciens noirs,
en Louisiane, étaient libres de s’exprimer, le plus souvent dans
les rues et sous forme de fanfares. Lorsque naquit le jazz, au
coup de projecteur sur...
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A LA RECHERCHE
DE JOSEPHINE
Spectacle musical écrit et mis en scène par Jérôme Savary
Assistance à la mise en scène : Manon Savary et Simone Strickner
Chorégraphies : Wanjiru Kamuyu et Brian Scott Bagley
Décors : Jérôme Savary - Costumes : Michel Dussarrat
Avec : Nicole Rochelle Leach (Cindy / Joséphine), Jimmy Justice (Old Joe),
Allen Hoist (Tom), Michel Dussarrat (Le producteur), James Campbell (Le
Narrateur) - Ballet composé de : Stéphanie Batten Bland, Wanjiru Kamuyu,
Myorah B. Middleton, Carmen Barika White, Meimouna Co, William Aballi-
Perez, Brian Scott Bagley, Kendrick Jones et Santiago Herrera Quesada, -
Ensemble instrumental intégré au spectacle : David Boeddinghaus (piano),
Allen Hoist (saxophone), Kathleen Cavera (banjo, guitare), Otis Bazoon
(saxophone, clarinette), Chris Tyle (cornet à pistons), Michael Joussein
(trombone), Tom Saunders (tuba), James Alsanders (batterie) et Orlando
Poleo (percussions).
tout début du XXe siècle (a priori vers 1903), ceux, en parti-
culier de la Nouvelle-Orléans et de Saint-Louis, s’en empa-
rèrent pour créer ce style jazz band très particulier. Depuis
plus d’un siècle, les musiciens noirs y avaient perpétué - de
génération en génération - ce jazz, qualié de ’’Nouvelle-Or-
léans’. Ils sont aujourd’hui disséminés aux quatre coins des
États-Unis.
Il y a cent ans, à Saint-Louis justement, naissait celle qui
imposa, au cours des Années Folles, avec ses excès, l’image
d’une femme libérée : Joséphine Baker. Après une enfance
dicile, elle découvrait Paris, en 1925, au sein de la troupe
de la célèbre ’Revue nègre’ elle fera scandale… et nira
par faire un triomphe ! Multipliant les excentricités et les pro-
vocations, elle aura alors, rapidement, le ’Tout Paris’ des arts
et des lettres à ses pieds. Elle posa pour Van Dongen, Foujita
et Picasso. Elle eut pour secrétaire Georges Simenon. Elle en
t son amant ! (Ce passage de sa vie a fait l’objet d’une comé-
die musicale : Simenon et Joséphine de Patrick Laviosa sur un
livret de Stéphane Laporte). Son courage durant la guerre,
ses prises de position et ses engagements en faveur des
droits civils et de la communauté noire, son combat pour sa
famille ’de toutes les couleurs’ qu’elle avait constituée, avec
son mari, le chef d’orchestre Jo Bouillon, en adoptant des en-
fants de toutes les ethnies et de toutes les religions, transfor-
meront son image de sauvageonne en celle d’une icône de
courage et d’humanité. Personnage hors du commun, elle
eut les honneurs de funérailles militaires, pour son action,
durant la guerre.
Lorsquelle était arrivée de sa Louisiane natale, à Paris en
1925, la situation de la communauté noire dans la capitale
était pour le moins ambiguë. Depuis près de cinquante ans,
on exhibait telles des bêtes curieuses, des gurants noirs,
hommes, femmes et enfants, à moitié nus, dans des re-
constitutions de villages ’nègres et un public dit civilisé’
se pressait dans ces ’zoos humains’ (qui ne disparaîtront
qu’en 1931), avec un certain voyeurisme. Mais la Grande
Guerre était passée par et avait modié les esprits, car
près de deux cent mille Noirs (dont cent quatre-vingt mille
tirailleurs Sénégalais) étaient venus en métropole pour dé-
fendre ’la mère patrie’. Le Noir, placé en premières lignes,
y avait été une véritable chair à canon et son image de
sauvage primitif avait fait place à celle du bon ’’bamboula
loyal et courageux. Les Noirs à Paris, et quelles que soient
leurs origines, ne souraient donc pas du racisme (qui était
presque inexistant), encore moins de ségrégation et pou-
vaient vivre une vie normale’. Aussi, lorsque les jazzmen
noirs américains débarquèrent dans la France de l’entre-
deux-guerres, ils crurent rêver (le régime ségrégationniste
ne se termina - ociellement et dicilement - qu’en 1954,
aux États-Unis) et Paris devint rapidement (et jusque dans
les années 1950) un des hauts lieux du jazz.
C’est avec le recul que nous pouvons désormais mesurer
l’inuence qu’eut l’Art Nègre sur la culture française (et
européenne). Les compositeurs les plus classiques furent
inuencés par le jazz, puis par l’ensemble des rythmes afro-
cubains. Les peintres cubistes et plasticiens de l’époque, fu-
coup de projecteur sur... JOSÉPHINE
LA PÉRICHOLE,
LA CHANTEUSE ET LE DICTATEUR
C’est sa Périchole, la chanteuse et le
dictateur, une vision très personnelle
de la célèbre opérette d’Oenbach, que
Jérôme Savary reprend actuellement
à l’Opéra Comique (jusqu’au 25 mars
2007). Il terminera la saison avec un
projet qu’il a depuis longtemps en
tête : Carmen 2, le retour, un ouvrage
original mêlant (avec la complicité de
Gérard Daguerre) les grands succès du
célèbre ouvrage de Georges Bizet, à
des standards de salsa, de jazz ou de
amenco. Vous en verrez de belles !
nous promet-il, mais avant de rajouter :
notre Carmen 2 n’est pas un canular,
c’est un hommage’. Chanteurs lyriques
et comédiens chantants y seront
accompagnés par l’Ensemble Orchestral
de Paris, placé sous la direction de
Dominique Trottein.
DU 26 AVRIL AU 9 JUIN 2007
À LOPÉRA COMIQUE, PARIS
WWW.OPERACOMIQUE.COM
rent fortement inuencés par l’esthétique ’’nègre’. Quant au
peuple des faubourgs, il allait alors se déhancher au rythme
du charleston, de la biguine ou de la rumba, dans les bals nè-
gres qui avaient ni par s’installer dans la plupart des quar-
tiers de la capitale.
NdR : J’ai employé dans cet article des mots qui - aujourd’hui
- ont pris une connotation raciste. C’était les mots utilisés à
l’époque. Le mot ’’nègre’ (d’ailleurs étymologiquement le
seul correct) n’avait alors rien de péjoratif et le plus populai-
re, ’’bamboula’, (qui a fait, a priori, son apparition en France
après la guerre de 1914-1918 en même temps que le ’’bam-
boula Banania), était plutôt aectueux (empreint toutefois
d’une certaine condescendance).
Bernard Gray
VOTRE ÉCHELLE
DES VALEURS.
Votre vie est-elle en phase avec
votre échelle des valeurs ?
Notre société nous pousse à :
1. AVOIR des connaissances pour...
2. CHOISIR la bonne lière pour
ensuite...
3. FAIRE un métier pour enn...
4. ÊTRE réalisé.
La sagesse nous encourage à :
1. Nous connaître (ETRE) avant de...
2. FAIRE des expériences qui nous
permettront de...
3. CHOISIR notre contribution au
monde qui nous fera...
4. récolter (AVOIR) les fruits de notre
parcours.
Et vous, dans quel ordre mettez-vous
ces 4 verbes ? ’’Pour moi, l’important
c’est...
Est-ce que les grands choix de votre vie
correspondent à votre échelle des va-
leurs ?
Si oui : bravo, votre vie est en harmonie
avec votre manière de penser.
Si non : de quelles façons pourriez-vous
synchroniser votre vie avec votre échelle
des valeurs ?
Posez vos questions sur :
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par Magali Dieux
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