Biotope - Voie d`Avenir – Etudes préalables à la DUP – Lot 1 : Etude

Biotope - Voie d’Avenir – Etudes préalables à la DUP – Lot 1 : Etude d’impacts Milieux naturels Faune Flore et études d’incidences Natura 2000
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V. Etat initial milieux naturels flore et faune
V.1 Habitats naturels
Cf. Cartes : Habitats naturels
Description générale de l’aire d’étude
Sur la bordure nord-orientale du bassin d’Aquitaine, les Causses du Quercy correspondent à de larges
affleurements calcaires et dolomitiques datant du Jurassique moyen et supérieur. Les vallées de la Dordogne et
du Lot qui les traversent, individualisent du nord au sud, les causses de Martel, de Gramat et de Limogne. Au
nord de la Dordogne, le Causse de Martel se caractérise par un important relief karstique, résultant d’une
longue période d’érosion et de dissolution, marqué par la présence de vallées mortes, d’avens et de dolines. La
Tourmente, affluent de la Dordogne, vient elle aussi entailler ce causse. Au nord-ouest de celle-ci, la frontière
régionale entre Midi-Pyrénées et Limousin individualise le Causse corrézien. Ce dernier, rattaché à la grande
unité que constituent les causses du Quercy, représente le seul espace au sol de nature calcaire de la région
Limousin.
L’aire d’étude est caractérisée par une grande diversité de milieux appartenant à trois grandes entités
géographiques et paysagères :
Le causse corrézien : il correspond à la partie nord du tracé T2-1 et s’étend sur les communes de
Nespouls et Turenne jusqu’aux lieux-dits Plachamp/Muzat, sur la commune de Sarrazac. Il regroupe un
ensemble de prairies et pelouses plus ou moins sèches voire rocailleuses, du mésobromion au
xérobromion, ainsi que plusieurs forêts de chêne pubescent, mélangées de charme lorsqu’elles sont
situées au cœur de dolines boisées au sol mieux drainé. Cette zone est faiblement marquée par les
activités humaines, ou seulement par des activités agricoles extensives : élevage ovin/bovin, pâturage
équin, exploitation forestière, cultures de céréales/luzerne, vignoble, plantations de noyers.
Les vallées de la Tourmente et du Vignon : sous-montées de fortes couches argileuses imperméables,
laissent place à une mosaïque de prairies plus ou moins engorgées (Oenanthion, Bromion racemosi). Ces
milieux, valorisés en agriculture par une production de fourrage ou une mise en pâture, sont
actuellement en régression au profit des cultures céréalières (maïs notamment). Au sud-ouest des
Quatre-Routes-du-Lot, ces prairies laissent place à de nombreux vergers dominés par le noyer. Cet
ensemble de milieux agricoles, sillonnés d’une multitude de cours d’eau, témoigne cependant d’une
agriculture peu intensive pratiquée sur des parcelles de petite taille.
Le Causse de Martel : au sud de l’aire d’étude, entre les lieux-dits Ripane et Mirandol s’étend de
nouveau un paysage constitué de chênaies pubescentes et de pelouses sèches avec l’entrée dans le
Causse de Martel marquant la limite septentrionale des causses du Quercy.
Présentation de grandes formations végétales recensées
Pelouses sèches à très sèches et ourlets
Les pelouses sèches sont des formations végétales rases composées essentiellement de plantes herbacées
vivaces. La sécheresse du sol, liée ici à la nature calcaire du substrat, limite le nombre de végétaux capables de
les coloniser. Il faut distinguer les pelouses sèches sur sols peu profonds dominées par les plantes herbacées
vivaces (pelouses du Mesobromion) et les pelouses très sèches sur sols superficiels marqué par une plus grande
fréquence des petits chaméphytes et des plantes annuelles (formations du Xerobromion). Lorsque ces espaces
ne sont plus régulièrement exploités par fauchage et/ou pâturage, d’autres espèces s’installent et forment ce
que l’on appelle des ourlets, notamment en périphérie des parcelles. Ces habitats sont très riches d’un point de
vue floristique, abritent de nombreuses espèces rares ou menacées, parmi lesquelles de nombreuses espèces
d’orchidées.
Sur l’aire d’étude, les pelouses calcicoles plus ou moins sèches (du mésobromion au xérobromion) et les ourlets
sont bien représentées, notamment au nord du fuseau T2-1 sur le causse corrézien, et, de manière plus
ponctuelle, au sud du fuseau T3 sur le Causse de Martel.
Pelouse du Mesobromion à Plachamp (Sarrazac)
CHAPUIS Antoine (BIOTOPE)
Pelouse du robromion à Bontemps (Turenne)
CHAPUIS Antoine (BIOTOPE)
Boisements et fourrés thermophiles
Les forêts et fourrés thermophiles sont issus de la fermeture des pelouses sèches lorsque celles-ci ne sont pas
rajeunies par des processus naturels ou artificiels (fauchage, pâturage, incendie…). En fonction de leur degré
de fermeture, les espèces de pelouses sèches y sont encore plus ou moins présentes. Les fourrés se
caractérisent par la présence de nombreux arbustes comme le Prunellier (Prunus spinosa), le Bois de Sainte-
Lucie (Prunus mahaleb), le Cornouiller mâle (Cornus mas) ou encore lErable de Montpellier (Acer
monspessulanum). Quant aux formations arborées, elles sont dominées par le Chêne pubescent (Quercus
pubescens).
Au niveau du Causse corrézien, ces milieux sont assez bien représentés en alternance avec les pelouses sèches.
Au niveau du Causse de Martel, ils constituent l’habitat dominant, et sont caractérisés par une topographie plus
marquée qui modifie l’exposition de ces boisements, alors soumis à une sécheresse édaphique moins importante
laissant place à des formations mésophiles.
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Chemin au cœur d’une chênaie pubescente à la Jargassade
(Nespouls)
CHAPUIS Antoine (BIOTOPE)
Pelouse en cours de fermeture vers Fougères (Nespouls)
CHAPUIS Antoine (BIOTOPE)
Prairies de fauches et pâtures
Il s’agit de formations mésophiles à mésohygrophiles, se développant sur des sols plus profonds que les pelouses
et mieux alimentées en eau. Sur les secteurs de causses, elles sont présentes en fond de vallon ou sur des
coteaux en ombrée. Dans les vallées, elles occupent les niveaux topographiques les plus hauts. Elles sont
marquées par la présence d’espèces telles que le Fromental (Arrhenatherum elatius), la Gaudinie fragile
(Gaudinia fragilis), le Brome mou (Bromus hordaceus), le Trèfle des prés (Trifolium pratense), l’Oenanthe faux
boucage (Oenanthe pimpinelloides) ou encore la Crépide annuelle (Crepis biennis). Ces prairies sont en
générales fauchées mais peuvent aussi être pâturées en fin de saison, avec un impact plus ou moins important
sur la végétation en fonction de la pression de pâturage. Dans le cas de pâtures permanentes, les espèces
sensibles au piétinement régressent voire disparaissent et sont alors remplacées par des plantes adaptées à ces
conditions mais les parcelles perdent de leur intérêt floristique.
Sur l’aire d’étude, les prairies de fauche sont nombreuses et disséminées sur l’ensemble de l’aire d’étude,
notamment au niveau du fuseau T2 (causse et vallées), elles font parfois l’objet d’un pâturage estival (ovin
au nord du lieu-dit Plachamp et bovin dans les vallées de la Tourmente et du Vignon).
Prairie de fauche près du Château de Crozes (Sarrazac)
CHAPUIS Antoine (BIOTOPE) Pâture à vaches au Champ de Lafon (Sarrazac)
CHAPUIS Antoine (BIOTOPE)
Boisements mésophiles
Sur le causse corrézien, les dolines qui résultent de l’érosion des calcaires en contexte karstique, sont le plus
souvent caractérisées par un sol constitué d’argiles de décalcification, propice au développement d’une
végétation plus riche qui contraste avec le plateau calcaire environnant. En milieu forestier, ce phénomène se
manifeste par le remplacement du Chêne pubescent par le Charme (Carpinus betulus), tandis qu’en sous-bois,
la strate herbacée est colonisée par des espèces mésophiles et neutroclines.
Ces dolines boisées sont assez bien représentées au niveau de la forêt de Turenne sur le Causse corrézien,
lorsqu’elles n’ont pas été remplacées par des plantations de résineux.
En dehors du causse corrézien, sur les coteaux dominant les vallées de la Tourmente et du Vignon, sont souvent
occupées par des formations boisées plus fraiches à la faveur d’une exposition moins « favorable ». L’Erable
champêtre (Acer campestre) et le Frêne élevé (Fraxinus excelsior) y sont alors souvent abondants et les strates
inférieures sont marquée par la présence de plantes plus mésophiles (Corylus avellana, Phyllitis scolopendrium,
Mercurialis perennis, Lamium galeobdolon…).
Doline à Charme à la Bleynie (Turenne)
CHAPUIS Antoine (BIOTOPE)
Strate herbacée de frênaie de pente à Ripane (Strenquels)
CHAPUIS Antoine (BIOTOPE)
Prairies humides
Les prairies humides sont caractérisées une hygrométrie supérieure aux prairies de fauche. Elles sont ainsi
positionnées sur les points topographiques les plus bas et sous soumises à des inondations au moins une partie
de l’année. Grâce à leur forte productivité, ces prairies sont souvent utilisées pour une production fourragère,
leur fauche étant réalisée en été durant leur période d’assèchement. Il faut distinguer :
Les prairies du Bromion racemosi soumises à une immersion de courte durée et caractérisées par la
présence du Trèfle jaune (Trifolium patens), le Trèfle maritime (Trifolium maritimum), l’Orge faux-seigle
(Hordeum secalinum), le Brome à grappes (Bromion racemosi), la Fétuque faux-roseau (Festuca
arundinacea) ou encore l’Orchis à fleurs lâches (Anacamptis laxiflora).
Les prairies de l’Oenanthion fistulosae, soumises à en engorgement tardif et positionnées dans les
cuvettes et dépressions au sein des prairies humides du Bromion racemosi. Elles se caractérisent par la
présence de l’Oenanthe fistuleuse (Oenanthe fistulosa), du Gaillet chétif (Galium debile), du Scirpe à une
écaille (Eleocharis uniglumis) ou encore la Lysimaque nummulaire (Lysimachia nummularia).
Dans la zone d’étude, les prairies humides sont localisées dans les vallées de la Tourmente et du Vignon, qui du
fait de leurs pentes quasi nulle et de leurs sols de nature argileuse, sont engorgées la majeure partie de l’année.
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Bromion racemosi à Carlucet (Cazillac)
CHAPUIS Antoine (BIOTOPE)
Oenanthion fistulosae (Condat)
CHAPUIS Antoine (BIOTOPE)
Végétations palustres
Il s’agit de formations herbacées croissant dans les zones presque constamment en eau et dominées par des
hélophytes. Ces formations sont par exemple les mégaphorbiaies (dominées par des plantes plutôt élevées
comme l’Epilobe hirsute (Epilobium hirsutum), la Salicaire commune (Lythrum salicaria), la Reine des prés
(Filipendula ulmaria)), les cariçaies à Laiche des rives (Carex riparia), les formations à Rubanier négligé
(Sparganium erectum subsp. neglectum), ou encore les formations de cressonnières avec l’Ache nodiflore
(Apium nodiflorum) et le Cresson de fontaine (Nasturtium officinale).
Dans la zone d’étude, ces végétations sont localisées dans les vallées de la Tourmente et du Vignon, en bordure
des cours d’eau, le long des réseaux de fossés ou encore dans des dépressions humides (cariçaies notamment).
Cariçaie (Condat)
CHAPUIS Antoine (BIOTOPE) Cressonnière à Bardot (Cavagnac)
CHAPUIS Antoine (BIOTOPE)
Boisements humides
Contrairement à ce que laisserait penser une lecture photographique aérienne, les boisements alluviaux sont
faiblement représentés en vallée de la Tourmente et du Vignon. En effet, les formations boisées qui
accompagnent les rivières sont plus des alignements d’arbres que véritables ripisylve. Ainsi, les boisements
alluviaux sont présents uniquement sur le Vignon en amont du Moulin de Paunac. L’Aulne glutineux (Alnus
glutinosa), le Frêne élevé (Fraxinus angustifolia), le Saule blanc (Salix alba), la Viorne obier (Viburnum opulus),
la Laiche à épis pendants (Carex pendula), l’Orge d’Europe (Hordelymus europaeus), la Canche cespiteuse
(Deschampsia cespitosa) caractérisent notamment ces formations.
Ripisylve en aval du Moulin de Murel (Martel)
CHAPUIS Antoine (BIOTOPE)
Ripisylve de la Tourmente (Condat)
CHAPUIS Antoine (BIOTOPE)
Espaces cultivés et zones anthropiques
Sont rassemblés ici les habitats soumis à l’influence prédominante de l’activihumaine. Les espaces cultivés se
composent des cultures, prairies améliorées, les vergers, les vignes, les alignements d’arbres, les haies et les
terrains en friche. Certaines espèces patrimoniales associées à ce type de milieu sont devenues aujourd’hui assez
rares. Il s’agit essentiellement des plantes messicoles, plantes adventices des cultures peu intensives. Les zones
anthropiques correspondent aux surfaces construites par l’Homme ou très fortement imprégnées de ses activités
(zones urbaines et industrielles). La couverture de végétation naturelle y a été en quasi-totali remplacée par
des espèces plantées : parcs, jardins, espaces verts...
Sur l’aire d’étude, les zones anthropiques sont disséminées un peu partout. Elles sont plus rares sur les causses
(habitations isolées, murets) et plus abondantes vers les Quatre-Routes-du-Lot et Condat l’urbanisation est
plus importante. Les parcelles cultivées sont globalement peu abondantes sur l’aire d’étude et disséminées sur
les deux fuseaux mais en progression en vallée de la Tourmente, aux dépends des prairies. Les vergers sont en
revanche abondants sur les fuseaux Sud. Quant aux haies et alignements d’arbres, ces éléments linéaires sont
particulièrement abondants sur les deux fuseaux, en particulier dans la vallée de la Tourmente et sur les coteaux
de Sarrazac.
Parcelle de blé à Fougères (Nespouls)
CHAPUIS Antoine (BIOTOPE)
Végétation sur muret de pierres à Bontemps (Turenne)
CHAPUIS Antoine (BIOTOPE)
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