Dans ce numéro

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Volume 1 numéro 6
Février 2014
Numibec.com
Dans ce numéro
-Second empire
-Monnaie de Juba II
-La banque Henry
Association des numismates et des
philatélistes de Boucherville Inc.
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2
Éditorial
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L’Association des numismates et des philatélistes de Boucherville
Inc a aussi pensé à ses numismates en produisant des timbresphoto montrant des pièces de monnaie (voir illustrations) et même
une portion de billet de banque.
Si vous avez des idées originales, n’hésitez pas à nous envoyer une
photo de vos timbres. C'est avec plaisir que nous partagerons
l'information avec nos lecteurs.
Dans un autre ordre d’idées, le temps froid qui ne nous invite pas à
sortir dehors vous laissera peut-être du temps pour écrire un article
sur un sujet qui vous tient à cœur. Nous sommes toujours à la
recherche d’auteurs qui veulent partager leurs connaissances.
Jean Lafontaine,
Éditeur
Numibec
3
Isabelle Lerquet
Découvrons l'histoire à travers la
monnaie
L'ascension politique de Louis-Napoléon Bonaparte (1848-1870) :
du 5 francs Cérès (1849) de la Deuxième République aux 5 francs
Napoléon III (1870) du Second Empire
Comment Louis-Napoléon Bonaparte parvient-il à fonder le Second Empire et
comment ce nouveau régime va-t-il évoluer ?
La construction de l’Empire
Le coup d’État du président de la Deuxième République
5 francs Cérès, 1849
Frappée dans l’atelier de Strasbourg (BB) par Alfred Renouard de Bussière (Abeille). Tranche en relief : «Dieu protège la
France». (25g, 37 mm, argent 900 pour 1000). Avers : tête de la République à gauche en Cérès, déesse des moissons, portant
un collier de perles, un double chignon et une couronne composite de blé, fleurs, oliviers et olives, chêne et glands, nouée par
un ruban descendant sur le cou et passant sur le front où est inscrit le mot Concor[de]. Titulature : République Française.
Revers : 5 / Francs en deux lignes dans le champ, au-dessus du millésime, dans une couronne composite de deux branches de
chêne et de deux de laurier, nouées deux par deux en bas d’un ruban, titulature : (feuille de laurier) Liberté . Egalité .
Fraternité.
Le 10 décembre 1848, Louis-Napoléon Bonaparte est élu président de la Deuxième
République. On ne trouve pas de pièces de monnaie à son effigie en tant que président, mais
en 1849, un nouveau type de pièces en argent, 5 francs Cérès avec une tête de femme ―
déesse des moissons ― symbolisant la Deuxième République, est mis en circulation. Il est à
noter qu’à la même époque est créé le premier timbre-poste papier qui représente cette même
effigie.
Numibec
4
Dès 1850, Louis-Napoléon entre en conflit avec l’Assemblée, car se profile l’échéance
électorale de 1852 qui doit décider d’un nouveau président de la République, à laquelle,
d’après la Constitution, il ne peut se représenter.
Face à la division des royalistes partagés entre les partisans du jeune comte de Paris
âgé de 12 ans, petit-fils de Louis-Philippe, et ceux du comte de Chambord, petit-fils de
Charles X, Louis-Napoléon tente de faire réviser la Constitution pour permettre sa réélection.
L’Assemblée vote favorablement, mais la majorité des trois-quarts nécessaire, n’est pas
atteinte, et une proposition de rétablissement du suffrage universel échoue.
Sentant le climat favorable, mais la voie légale impossible, afin de conserver le
pouvoir, Louis-Napoléon, un an avant la fin de son mandat, passe à l’action. Le 2 décembre
1851, date anniversaire du couronnement de Napoléon Ier et de la victoire d’Austerlitz, le
président organise un coup d'État1 : il décrète la dissolution de l’Assemblée, le
rétablissement du suffrage universel et s'empare de tous les pouvoirs. Il prend le titre de
Prince-Président de la République française. Il fait arrêter les opposants les plus fermes
(Thiers) et les généraux les plus hostiles (Cavaignac) ; son demi-frère Morny2 devient
ministre de l’Intérieur et le général Saint-Arnaud, ministre de la Guerre. L’armée, dont les
chefs sont majoritairement favorables au président, soutient le coup d’État et réprime les
manifestations populaires hostiles qui éclatent à Paris et en province. L’armée tire sur la foule
et environ 10 000 opposants sont condamnés et exilés en Algérie. Cette résistance
républicaine contribue à faire accepter le nouveau régime par les partis conservateurs.
Cependant, le coup d’État et la répression qui l’a suivi creusent entre le pouvoir bonapartiste
et les républicains réduits à l’impuissance, mais non soumis, un fossé qui ne sera jamais
comblé.
Pour assurer sa légitimité, Louis-Napoléon Bonaparte organise aussitôt un plébiscite
qui, par 7 145 000 oui contre 592 000 non, l’autorise à rester au pouvoir et à réformer la
Constitution (21 décembre 1851). Calquée sur celle du Consulat, la nouvelle Constitution
est promulguée le 14 janvier 1852. Elle prolonge de 10 ans le mandat de Louis-Napoléon qui
n’est responsable que devant la Nation consultée par plébiscites, auxquels les citoyens doivent
répondre par oui ou non, à des questions posées par le président, et dans des circonstances
décidées par lui.
Le président choisit les membres du gouvernement et concentre tous les pouvoirs. Il
nomme à vie les membres du Sénat gardien de la Constitution. Deux autres assemblées sont
maintenues : le Conseil d’État (formé de fonctionnaires) qui rédige les projets de loi et le
Corps législatif (composé d’élus d’arrondissements) qui ne peut qu’accepter ou refuser les
projets de loi qui lui sont soumis, mais ne peut en aucun cas les modifier.
La République abandonne ainsi le régime parlementaire dont l’usage avait commencé
à s’établir sous la monarchie de Louis XVIII et laisse place à une république autoritaire.
Pour marquer ce nouveau régime, une pièce est frappée à l’effigie du Prince-président,
tête nue, avec pour titulature : Louis-Napoléon Bonaparte sur l'avers, et sur le revers, une
couronne de lauriers avec 5 francs 1852 au centre et République française pour titulature
(décret du 3 janvier 1852).
1
Le coup d’État est préparé par Morny, le demi-frère de Louis-Napoléon, Persigny honnête compagnon
des temps difficiles, le préfet Maupas et le général de Saint-Arnaud, chef d’une armée qui ne demande qu’à en
finir avec la République.
2
Avant le coup d’État, le duc de Morny, libéral et mondain, est officier en Algérie, puis industriel. Il va
participer activement au gouvernement impérial : tout d’abord, en tant que ministre de l’Intérieur, puis comme
président du Corps législatif. Il pousse au développement bancaire et fait construire Deauville.
Numibec
5
5 francs Louis-Napoléon (1852) – République française
Frappée dans l’atelier de Strasbourg (BB) par Alfred Renouard de Bussière (Abeille), sous la direction du graveur général
Jean-Jacques Barre (levrette à oreille basse). (25g ; 37 mm ; argent 900 pour 1000). Tranche en relief : «Dieu protège la
France». Avers : Tête nue de Louis-Napoléon Bonaparte à gauche ; au-dessous signé Barre le long du cou ; Revers : 5/Francs
en deux lignes au-dessus du millésime, dans une couronne composite de deux branches de chêne et de laurier comme la
Cérès de 1849, titulature : République française.
L’année 1852 voit se développer une propagande officielle pour le rétablissement de
l’Empire. Hâtant les étapes, le Sénat, le 7 novembre 1852, propose de rétablir la dignité
impériale héréditaire et de faire du Prince-Président, l’Empereur Napoléon III. Un nouveau
plébiscite, le 21 novembre 1852, sanctionne favorablement cette décision (7 824 000 oui, 2
millions d’abstentions et 253 000 non).
Le 2 décembre 1852, à la suite de ce plébiscite triomphal, Napoléon III fait son entrée
solennelle à Paris. Il descend les Champs-Élysées à cheval pour se rendre aux Tuileries. Le
Second Empire est créé.
Aussitôt, l’Angleterre, la Prusse, la Russie et l’Autriche reconnaissent l’Empire par un
protocole secret, prenant acte des déclarations pacifiques de Napoléon III.
Début 1853, pour marquer ce changement de régime, apparaissent les pièces à l’effigie
de Napoléon III, tête nue, mentionnant son nouveau statut d’Empereur.
5 francs Napoléon III empereur, tête nue (1854)
Frappée par le graveur Charles-Louis Dierickx (main), sous la direction du graveur général Jean-Jacques Barre (levrette à
l’oreille basse). (25g ; 37 mm ; argent 900 pour 1000). Tranche en relief : «Dieu protège la France». Avers : tête nue de
Napoléon III à gauche ; au-dessous BOUVET F et la lettre A de l’atelier de Paris ; Revers : 5. F. de part et d’autre du collier
de la Légion d’honneur brochant deux sceptres (main de justice et sceptre de Charlemagne) posés en sautoir, reposant sur une
tenture ornée de mouchetures d’hermine à l’intérieur et d’abeilles à l’extérieur, sommée d’une couronne impériale.
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6
Quelques jours après son élection, en janvier 1853, Napoléon III épouse Eugénie
Marie de Montijo de Guzman, comtesse de Téra, aristocrate espagnole de grande noblesse,
d’une éblouissante beauté et ardemment catholique, afin d’assurer sa succession3. Le 16 mars
1856, va naître de cette union, un fils nommé Louis-Napoléon (Napoléon Eugène Louis Jean
Joseph). Après la naissance du prince impérial, Eugénie fait chambre à part. Elle laisse à son
mari toute liberté dans ses liaisons féminines (de nombreuses favorites se succéderont) et
conduite par son amour maternel et par les déceptions de sa vie conjugale, elle se passionne
de plus en plus pour la politique4. Elle va exercer une grande influence sur l’empereur qu’elle
poussera à défendre les intérêts catholiques dans le monde.
Dans la famille impériale, les personnages les plus marquants, outre l’impératrice
Eugénie, sont le cousin de l’empereur, le prince Jérôme, volontiers démocrate anticlérical et
son demi-frère, Morny, un conciliateur.
La cour reprend les usages et l’allure somptueuse de Napoléon Ier, mais elle est moins
guindée. C’est une cour de parvenus, brillante cependant, qui mène une vie frivole et dont,
rapidement, toute l’Europe accepte avec empressement toutes les invitations.
Napoléon III va gouverner pendant près de vingt ans en concentrant entre ses mains
l'essentiel des pouvoirs. Son règne peut se diviser en trois périodes : l’empire autoritaire
jusqu’en 1860, l’empire libéral de 1860 à 1870, puis l’empire parlementaire en 1870.
Un régime autoritaire et personnel (1852-1860)
L’empereur, l’homme public, est un personnage habitué à la réserve, sans doute à
cause de son passé de conspirateur et de prisonnier. L’homme privé est indulgent et
bienveillant, fidèle à ses amis, bon pour ses serviteurs de qui il est aimé. Son intelligence est
ouverte, portée vers l’avenir. Pour lui, l’idée napoléonienne est avant tout «sociale,
industrielle, commerciale et humaine». Le gouvernement doit être fondé sur une base
démocratique où seul le chef a le pouvoir gouvernemental, mais où il se doit de dialoguer
directement avec le peuple par plébiscite. Les restrictions apportées à la liberté en matière de
presse et de réunion, si elles s’avèrent nécessaires, doivent disparaître dès l’affirmation du
régime. La liberté pourra être répandue dès qu’elle ne se heurtera plus à une opposition qui
met en cause le principe même du régime. Louis-Napoléon s’inspire de la monarchie anglaise
pour laquelle il a une grande admiration.
Tout en glorifiant les idéaux de la Révolution française et en rétablissant le suffrage
universel masculin, Napoléon III commence par instaurer un régime autoritaire, où il exerce
son pouvoir sans partage. Il est à la fois le chef de l’État et le chef du gouvernement. Il ne
permet pas au Conseil de discuter des affaires.
Pour s’assurer le soutien de la population, il recourt fréquemment aux plébiscites. Pour
renforcer son autorité sur le pays, il s’appuie sur ses ministres, sur les préfets,
l’administration, la police et le clergé. Pour réduire l’opposition au silence, il pratique une
politique de répression et de censure. Jusqu'en 1860, le Second Empire est un régime
autoritaire, mais qui maintient les grands principes de la Révolution et continue la
souveraineté du peuple grâce à la consultation par plébiscite. Cependant, les libertés
d'expression et de réunion restent fortement limitées (les journaux pratiquent même
l’autocensure pour éviter leur suppression).
3
Il l’épouse au moment où l’on négocie son mariage avec la nièce de la reine Victoria d’Angleterre. Il
comptait faire d’Eugénie sa maîtresse, mais elle exige le mariage ou rien : «Le chemin de ma chambre passe par
l’autel».
4
Eugénie est régente à plusieurs reprises (en 1859, lors de la guerre d’Italie ; en 1865, lors du voyage de
Napoléon III en Algérie ; en 1870, lors de la guerre contre la Prusse). Elle lutte pour assurer la couronne à son
fils, le prince impérial. À la mort de celui-ci, le 1er juin 1879 (tué par les Zoulous en Afrique Australe en luttant
au sein de l’armée britannique), elle renonce à toute activité politique.
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7
Les préfets exercent une puissance illimitée dans les départements. Les maires, les
fonctionnaires sont nommés par le gouvernement. Comme sous le Premier Empire,
l’éducation et les universités sont surveillées. L’Église, les grands propriétaires fonciers et
l’administration contrôlent le monde rural.
L’opposition ne peut s’exprimer que clandestinement. On fait circuler les vers
vengeurs de Victor Hugo (Les Châtiments).
Les royalistes ne présentent pas une menace réelle. Ils sont divisés entre ceux qui
voient en Napoléon III le garant de l’Ordre, et ceux qui, favorables à une restauration
monarchique, se contentent d’une contestation de salon ; les républicains sont exilés (Victor
Hugo) ou contraints au silence par la censure.
L’opposition à l’Empire se manifeste essentiellement par l’abstention aux diverses
élections, mais très peu de républicains sont élus (deux députés et ensuite cinq).
Cependant, Napoléon III est confronté à un attentat auquel il échappe : le 14 janvier
1858, trois bombes lancées sur le cortège impérial par Orsini, révolutionnaire italien, font
environ 150 victimes. Cela provoque un nouveau durcissement du régime. La Chambre vote
une loi de sûreté générale qui permet de condamner ou d’exiler sans jugement les opposants
notoires.
En réalité, l’opposition demeure très faible, bien que violente. La masse du pays est
satisfaite du rétablissement de l’ordre, de la prospérité économique et des succès extérieurs
qui assurent le prestige du régime.
Un accroissement du prestige de l’Empire, grâce à la prospérité économique et aux
succès extérieurs.
La France bénéficie, comme les autres pays, de conditions générales favorables
et des progrès techniques qui permettent l’essor de l’économie et la prospérité du pays. L’or
californien afflue depuis 1848 et l’or australien depuis 1851. 44% de cet or arrive en France,
ce qui permet outre la multiplication de la monnaie (pièces en or de 5, 10, 20, 50, 100 francs à
l’effigie de Napoléon III) de favoriser l’essor des affaires.
50 francs or Napoléon III, tête nue, 1857A
Frappée à Paris (A), par Charles-Louis Dierchix (main), sous la direction du graveur général Albert-Désiré Barre (ancre).
(28 mm, 16.12903g, or 900 pour mille). «Tranche en relief : Dieu protège la France».
De plus, la stabilité du régime inspire confiance aux possédants qui placent plus
volontiers leur argent dans des affaires nouvelles, ce qui permet à Napoléon III de favoriser
une ambitieuse politique de développement économique, symbolisée par la création d’un
réseau de chemins de fer national (l’Étoile de Legrand5). C’est entre 1852 et 1871 qu’est
5
L’ingénieur Legrand crée un réseau ferré en forme d’étoile : Paris est le cœur de cette étoile d’où
partent des voies ferrées pour relier Paris aux principales villes françaises.
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édifiée la plus grande partie du réseau ferré français. On passe de 1322 km de voies en 1848 à
18000 km en 1870. Le développement des chemins de fer permet celui des échanges. La
construction des chemins de fer est un des éléments essentiels de la prospérité du pays à
l’époque du Second Empire.
L’empereur et ses conseillers encouragent vivement l’agriculture, le commerce et
l’industrie : en 1860, un traité de libre-échange sera signé avec l’Angleterre abaissant les prix.
Ils encouragent aussi toutes les nouveautés. Ainsi se créent les grandes banques (Comptoir
d’escompte en 1848, Crédit foncier et Crédit mobilier en 1852, Crédit industriel et
commercial en 1859, Crédit lyonnais en 1863, Société générale en 1864), les grandes
compagnies de navigation, les grandes compagnies de chemin de fer, les grands
magasins (le Bazar de l’Hôtel de Ville ― BHV ― en 1855 appelé jusqu’en 1870 Bazar
Napoléon, Le Bon Marché avec entrée libre en 1863, La Grande Maison du Blanc en 1865,
Le Printemps en 1865, La Belle Jardinière en 1866, Les Magasins réunis en 1867, …). Des
institutions de bienfaisance sont créées également.
Napoléon III préconise l’association du capital et du travail et crée les sociétés de
secours mutuel et l’inspection du travail. En 1854, il encourage le premier système de
retraite ouvrière6.
L’essor économique et industriel est important ― mais il est cependant très inégal
selon les régions et les secteurs ; on assiste à une mécanisation de l’industrie : machine à
vapeur (5322 en 1850, 27 950 en 1870). La production de charbon augmente (7 600 000
tonnes en 1848, 12 200 000 tonnes en 1869). La force motrice des machines à vapeur et la
consommation du charbon triplent la production de fonte et celle de l’acier. La production du
textile se mécanise, surtout celle du coton. La chimie transforme la fabrication des colorants
et des parfums.
L’agriculture se modernise. Au début de l’Empire, les agriculteurs utilisent encore les
instruments aratoires du XVIIIe siècle. La construction de grandes voies ferrées et le
percement de chemins vicinaux assurent la diffusion des méthodes modernes de culture
(labourage profond, emploi de machines agricoles, circulation de produits…).
L’État contribue à l’activité économique en faisant exécuter lui-même de grands
travaux (assèchement et enrichissement de zones marécageuses comme la Sologne, les
Dombes, les Landes). L’outillage des ports est amélioré.
La prospérité amène une évolution démographique et sociale. Les grandes villes se
transforment. À Paris, notamment, des travaux considérables sont réalisés sous l’impulsion du
préfet de la Seine, Haussmann. L’empereur veut à la fois embellir la ville, donner du travail
aux ouvriers et supprimer, surtout dans le centre, le dédale des rues où des manifestants
peuvent aisément tenir tête à la police et à l’armée. Il fait percer de grandes avenues larges
et droites, bordées d’immeubles en pierre de taille (les immeubles haussmanniens), creuser
des égouts, agrandir et construire des gares (gare de l’Est en 1852, gare de Lyon et gare de
l’Ouest ou Montparnasse entre 1848 et 1852), les halles (1854-1866) et le théâtre de l’Opéra
(achevé seulement en 1875), aménager des parcs, des squares et des bois : le bois de
Vincennes et le bois de Boulogne. Les arrondissements parisiens sont portés de 12 à 20 par
absorption de communes suburbaines. Lyon est aussi modernisée.
Toutes les classes de la société profitent de la prospérité, mais inégalement. À la
campagne, le travail demeure pénible, mais les rendements sont améliorés et les paysans se
nourrissent mieux. Napoléon ne se désintéresse pas du sort des ouvriers dont la vie est
toujours très dure. Grâce à l’activité générale, les risques de chômage diminuent et les salaires
progressent lentement. Les principaux bénéficiaires de cette prospérité sont les commerçants,
les industriels, les gens d’affaires. Ils constituent l’ensemble de la bourgeoisie et forment une
société qui mène une vie brillante (surtout à Paris).
6
Le 3 juillet 1870, il fait présenter un texte la rendant obligatoire, mais la guerre survient et le projet est
abandonné. L’idée sera reprise 75 ans après.
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Avec l’enrichissement général, le niveau de vie s’élève. L’instruction se répand. Un
peu de confort s’introduit dans les habitations en ville ; l’éclairage au gaz n’est plus une
rareté. À Paris, les boulevards avec leurs théâtres et leurs cafés sont le centre d’une animation
brillante. Les voyages deviennent plus faciles. La haute société commence à prendre
l’habitude des vacances, dans les villes d’eau (Vichy) ou des stations balnéaires (Trouville ou
Biarritz), mises à la mode par l’impératrice Eugénie.
Les expositions universelles de 1855 et de 1867 sont les manifestations les plus
éclatantes de la prospérité. On peut y comparer les meilleures productions françaises et
étrangères. Ces expositions attirent à Paris de nombreux étrangers, la plupart des souverains
d’Europe et sont l’occasion de fêtes brillantes. La «fête impériale» bat son plein.
On assiste à un mouvement d’idées non seulement dans la vie politique, mais aussi
dans la vie culturelle. Le romantisme, jugé irréaliste, fait place au réalisme et positivisme. Des
lettrés (Renan, Auguste Comte, Fustel de Coulanges, Littré, Taine, Sainte-Beuve…), des
romanciers (Flaubert, Alexandre Dumas, Les Goncourt…), des poètes (Baudelaire, Théophile
Gaultier…), des peintres (Courbet impressionniste…) illustrent cette période.
Les succès extérieurs contribuent aussi à l’accroissement du prestige de la France.
Voulant exercer l’hégémonie en Europe, Napoléon III pratique une politique extérieure active.
Il entreprend des guerres pour assurer à son empire la gloire militaire, ainsi que l’avait fait
Napoléon Ier.
Un des premiers soucis de l’empereur est d’effacer la honte des traités de 18157 et de
placer la France au rang des grandes puissances. Cela le mène à des revendications
territoriales en Europe aussi bien qu’aux colonies d’où sortiront des conquêtes de territoires et
des profits économiques. En même temps, Napoléon III se fait le défenseur des intérêts du
catholicisme dans le monde.
Partisan convaincu du principe des nationalités, Napoléon III aide les peuples qui le
désirent à réaliser leur unité. L’attentat d’Orsini n’empêche nullement la France d’intervenir
en Italie où elle soutient les efforts des Italiens qui veulent chasser les Autrichiens de leur
pays et unifier la péninsule italienne. Le Piémont gagne des territoires vers l’Est. La France
obtient Nice et la Savoie par le Traité de Turin de mars 1860.
Le Second Empire mène des guerres sur des théâtres variés. Jusqu’en 1860, Napoléon
III ne connaît que des succès qui contribuent à la popularité du régime. En même temps qu’il
participe à l’expansion de l’Europe dans le monde par des entreprises coloniales en Afrique et
en Extrême-Orient, il intervient avec succès dans les guerres d’Orient : le prestige militaire est
accru par la guerre de Crimée8 (1854-1855) qui permet à la France de jouer un rôle
international.
La conquête de l’Algérie se continue et se termine en 1857, mais Napoléon III refuse
l’antagonisme colons-indigènes.
Des territoires sont conquis : la Nouvelle-Calédonie annexée en 1853, la BasseCochinchine (1863). Le Cambodge devient un protectorat français en 1863. Au Sénégal,
Louis Faidherbe, gouverneur de 1854 à 1855, fonde Dakar et étend la présence française à
l’intérieur des terres.
Napoléon III s’illustre pacifiquement en Égypte avec le percement du Canal de Suez
par Ferdinand de Lesseps (1854 à 1869). Ce canal est inauguré par l’impératrice en 1869.
Pour magnifier ses succès militaires, à partir de 1862, Napoléon III, tout comme son
oncle Napoléon Ier, commence à se faire représenter en empereur glorieux sur les pièces de 5
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La France perd des territoires et revient à ses dimensions d’avant le Premier Empire.
Face aux prétentions de Nicolas Ier de Russie de soumettre l’Empire ottoman et de contrôler les
Balkans, une armée franco-anglaise attaque la Crimée en septembre 1854. Le général Mac-Mahon prend la Tour
de Malakoff le 8 septembre 1855. Il en résulte une démilitarisation de la mer Noire et la création d’un État
roumain, réalisée en 1859.
8
Numibec
10
francs, non plus tête nue, mais avec une couronne de lauriers, symbole antique des victoires
impériales.
5 francs Napoléon III empereur, tête laurée (1862)[crée par loi du 18 juillet 1860]
Frappée à Paris (A) par le graveur Alfred Renouard de Bussière (abeille), sous la direction du graveur général Albert-Désiré
Barre (ancre). (25g ; 37 mm ; argent 900 pour 1000). Tranche en relief : «Dieu protège la France». Avers : tête laurée de
Napoléon III à gauche, un ruban descendant sur l’épaule ; au-dessous, Barre, contre le listel, suivi de la lettre de l’atelier ;
Revers : identique à la pièce de 5 francs de 1854.
Une évolution libérale du régime, saccadée (1860-1870)
Un affaiblissement du régime
À partir de 1860, la situation devient moins favorable; des difficultés surgissent. La
prospérité se maintient, mais le monde industriel n’est pas satisfait de la politique
commerciale du gouvernement qui permet aux produits anglais de venir sur place
concurrencer ceux de l’industrie française.
Les catholiques s’inquiètent de l’appui donné aux patriotes italiens qui menacent l'État
du pape. La bourgeoisie conservatrice qui, jusque-là, a toujours fidèlement soutenu le régime
impérial, risque de s’en détacher.
L’autorité de Napoléon III est affaiblie aussi par de fortes tensions sociales qui
reflètent les inégalités de la société : certains Français sont très privilégiés, mais la grande
majorité de la population vit dans la pauvreté.
Napoléon III, qui craint de perdre l’appui de la bourgeoisie, veut gagner la sympathie
des milieux plus populaires par des mesures libérales.
Une libéralisation du régime
L’évolution libérale se fait par saccades, l’empereur renonçant par paliers successifs à
la plupart des pratiques du régime autoritaire : le Second Empire, commencé sous le signe de
l’autoritarisme, évolue vers plus de libertés dans les domaines économique et social : traité
libre-échangiste de commerce avec l’Angleterre (1860) assurant l’essor de l’industrie et du
commerce, augmentation du pouvoir des assemblées et autorisation de publication de leurs
délibérations (1860-1861), élargissement des libertés publiques, restauration des libertés de
réunion, octroi du droit de grève9 (1864) et libéralisation de la presse (1868).
Ces mesures vont se retourner en fait contre le régime en permettant à l’opposition
républicaine de s’exprimer (apparition d’une opposition dans le Corps législatif).
En 1863, l’opposition a triplé le nombre de ses électeurs et obtenu 32 députés, surtout
élus à Paris et dans les grandes villes ; les candidats «officiels» soutenus par le pouvoir et les
9
D’où naîtra le syndicalisme français.
Numibec
11
autorités locales deviennent plus modérés et favorables à un accroissement du pouvoir de la
Chambre.
Les proches de l’empereur se partagent alors entre les partisans du maintien d’un
régime autoritaire (Eugène Rouher), d'autres qui acceptent l’évolution vers le
parlementarisme (Morny) et des républicains prêts à soutenir un empire libéral (Emile
Ollivier).
Le régime doit faire face aux attaques des libéraux intransigeants, à l’éloquence
dangereuse (Thiers), et au mécontentement populaire provoqué par un ralentissement de la
croissance économique.
À partir de 1864, l’empereur, sérieusement malade («maladie de la pierre» : calcul de
la vessie), est fatigué. Il n’arrive plus à imposer sa volonté. Sa politique prend un tour confus
et hésitant.
À partir de 1866, les échecs de la politique extérieure lors de l’intervention française
au Mexique aggravent très sérieusement la situation : Napoléon III apporte un soutien à
Maximilien d’Autriche qui réside au Mexique afin d’y créer un Empire. Il espère ainsi, grâce
à cet appui, développer les intérêts français au Mexique. Après de premiers succès (18611864), cette intervention française s’avère être un échec militaire et diplomatique (1867).
En 1867-1868, avec l’assouplissement du régime de la presse, les attaques contre
l’empire redoublent de violence (le caricaturiste Daumier exprime son opposition au régime
avec ses caricatures grinçantes).
L’empire parlementaire (2 janvier 1870 au 3 septembre 1870)
Les élections de 1869 sont très mauvaises pour le régime et l’opposition obtient 45%
des voix. Napoléon III décide alors de libéraliser progressivement le régime pour le
transformer petit à petit en régime parlementaire.
En 1870, de nouvelles mesures établissent un régime très proche du régime
parlementaire, avec des ministres responsables devant le Corps législatif. Un plébiscite
approuve l’évolution à une forte majorité.
Bien que l’empereur ait perdu de son autorité, les pièces de 5 francs Napoléon III lauré
le glorifiant continuent à être émises en 1869 et 1870.
5 francs argent Napoléon III, tête laurée, 1869BB
Frappée à Strasbourg (BB) par le graveur Henri Delbecque (croix tréflée), sous la direction du graveur général Albert-Désiré
Barre (ancre). (37 mm, 25g, argent 900 pour mille).
Le 2 janvier 1870, Napoléon III confie la direction du gouvernement à Emile Ollivier,
chef du parti orléaniste et libéral. C’est un républicain modéré qui dispose de l’appui d’une
Numibec
12
majorité de députés hostiles aussi bien aux partisans de l’Empire autoritaire qu’aux
républicains irréductibles. L’avenir paraît assuré.
La chute de l’Empire
Après Sadowa en 1866, où la Prusse écrase l’Autriche, l’affaire du trône d’Espagne
(un Autrichien de la famille Hohenzollern est candidat au trône d’Espagne) et la dépêche
d’Ems (indiquant que Guillaume Ier refuse de garantir le désistement définitif de cette
candidature Hohenzollern) entraînent la France à déclarer la guerre à la Prusse le 19 juillet
1870. Napoléon III part avec le prince impérial pour Metz, prendre le commandement de
l’armée du Rhin, laissant la régence à sa femme.
En quelques semaines, la France, dont l’armée est mal préparée et inférieure en
nombre, accumule les revers ; le 6 août, l’armée prussienne du général Von Moltke bat les
Français en Lorraine et en Alsace à Forbach et à Frœschwiller. Le général Bazaine est
encerclé dans Metz. Napoléon III se replie avec le général Mac-Mahon vers Sedan, où il est
capturé avec son armée épuisée et mal commandée, le 2 septembre 1870. Le seul fait d’armes
français de cette désastreuse campagne militaire est la charge suicidaire des cuirassiers, à
Reichshoffen, qui a permis le repli inutile de l’armée d’Alsace de Mac-Mahon.
La France capitule donc. Napoléon III est alors emmené en captivité en Hesse
(Allemagne).
Cette capitulation déclenche un mouvement populaire à Paris qui pousse les députés
républicains, Ferry et Gambetta, à prononcer la fin de l’Empire et à proclamer la
République (la Troisième) dès le 4 septembre 1870.
L’impératrice Eugénie s’enfuit des Tuileries ce même jour du 4 septembre et arrive à
Hastings, en Angleterre. Le 8 septembre, elle y retrouve son fils qui avait débarqué à
Douvres, le 6 septembre, après avoir franchi la frontière franco-belge dès l’annonce du
désastre de Sedan.
La guerre terminée, Napoléon III libéré, rejoint son épouse en Angleterre. Il s’établit,
le 20 mars 1871, à Camden Place, à Chislehurts (20 km de Londres). Un complot est prévu
pour le faire rentrer en France, mais il veut d’abord se faire opérer de son calcul de la vessie et
meurt le 9 janvier 1873, des suites de l’opération. Il est inhumé à Farnborough (Angleterre).
La guerre contre la Prusse en 1870, provoquée par le chancelier Bismarck pour
consolider l’unité allemande, a signé la fin du régime impérial et le début d’un autre régime
politique, la République.
Comment cette Troisième République va-t-elle réussir à s’imposer ?
Isabelle Lerquet
Mes remerciements au site www.inumis.com et pour l’illustration de cet article.
Monnaies et Détections, n°70, juin-juillet 2013, «L'ascension politique de Louis-Napoléon
Bonaparte (1848-1870) : Du 5 francs Cérès (1849) de la Deuxième République aux 5 francs
Napoléon III (1870) du Second Empire », Partie I, p. 44-45
Monnaies et Détections, n°69, avril-mai 2013, «L'ascension politique de Louis-Napoléon
Bonaparte (1848-1870) : Du 5 francs Cérès (1849) de la Deuxième République aux 5 francs
Napoléon III (1870) du Second Empire», Partie II, p. 32-36
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Le Billet du Mois par Pierre Minguy
[email protected]
Texte et images tirés de Wikipédia, graphiques Worldatlas
Ce mois-ci notre billet du mois nous provient du Turkménistan.
Sa dénomination est de 1000 manats (TMM) 0.0747972 CAD et son numéro du Standard
Catalog of World Paper Money (SCWPM) est le P-20.
Ce billet est daté de 2005
Ce billet est vert sur un fond multicolore. Le Président Niyazov y figure au centre. Il y a un
filigrane à gauche représentant le Président, une signature et un trait de sécurité à droite.
Les dimensions sont de 156 X 78 mm.
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Saparmyrat Nyýazow
Saparmyrat Ataýewiç Nyýazow (ou en transcription française : Saparmourat Niazov, Saparmurat
Niyazov, Saparmyrat Niyazow, Saparmurat Niyazov, etc.), dit Türkmenbaşy (Turkmenbachi), né
le 19 février 1940 et mort le 21 décembre 2006, fut un homme politique turkmène.
Il a été successivement premier secrétaire du Parti communiste de la R.S.S. du Turkménistan de
1985 à 1991, président du Soviet suprême de la R.S.S. du Turkménistan en 1990 et président du
Turkménistan indépendant de 1991 à sa mort en 2006. Considéré comme étant l'un des
dictateurs les plus autoritaires du monde (il cumulait les postes de chef de l'État, de chef du
gouvernement, de commandant suprême de l'armée et de président du Parti démocratique du
Turkménistan, le seul parti autorisé), il avait également l'habitude d'imposer à son pays ses
excentricités personnelles.
Né à Gypjak, à quelques kilomètres d'Achgabat,
capitale de la République socialiste soviétique
turkmène, Nyýazow devient orphelin dès son plus
jeune âge. Selon la version officielle, son père est
mort en combattant les Allemands durant la
Seconde Guerre mondiale et le reste de sa famille
est tué lors du violent tremblement de terre qui a
dévasté Achgabat en 1948. Une autre version,
officieuse, le dit fils d'un déserteur, toujours lors de
la Seconde Guerre mondiale, et d'une prostituée.
Il est ensuite élevé dans un orphelinat soviétique,
avant d'être recueilli par un lointain parent. En
1962 Nyýazow rejoint le Parti communiste de
l'Union soviétique au sein duquel il est rapidement
promu, devenant en 1985 le chef du Parti
communiste
turkmène
(qu'il
renommera
ultérieurement
Parti
démocratique
du
Turkménistan). Nyýazow, en tant que leader de la
République socialiste soviétique turkmène,
soutient le putsch de Moscou contre Mikhaïl Gorbatchev en 1991 et conserve le contrôle de son
pays après la chute de l'Union soviétique. Il devient le premier président turkmène.
Le 22 octobre 1993, il change officiellement de nom et devient Türkmenbaşy, c'est-à-dire « Chef
des Turkmènes », à l'instar de Mustafa Kemal devenu Kemal Atatürk, « Père des Turcs ». Le 29
décembre 1999, il est proclamé président à vie par le corps législatif fantoche du pays, le Majlis,
décision confirmée en 2002 par le Conseil du peuple, qui est censé se réunir une fois par an,
mais qui ne l'avait plus fait depuis trois ans.
Il est décédé le 21 décembre 2006 d'un arrêt cardiaque. Les sources d'opposition ne sont pas
sûres de la date de sa mort. Le gouvernement et le conseil de sécurité ont annoncé dans un
communiqué commun que le vice-premier ministre turkmène Gurbanguly Berdimuhamedow a été
nommé président par intérim, alors que ce rôle aurait dû revenir au président du Parlement,
Öwezgeldi Ataýew. D'après la Constitution, une élection présidentielle doit avoir lieu dans les
deux mois suivant la nomination du président par intérim.
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15
(Verso)
Au verso y figure le Palais présidentiel du turmenbasy.
Le palais du Türkmenbaşy est un édifice public de la ville d'Achgabat, capitale de la république
du Turkménistan.
Siège de la présidence de la république, dont les travaux furent achevés en mars 19971, il doit
son nom à Saparmyrat Nyýazow, premier président du Turkménistan indépendant (1991-2006)
qui s'était proclamé « Türkmenbaşy », c'est-à-dire « Chef des Turkmènes ».
Le nouveau palais présidentiel s'inscrit dans le plan d'urbanisme voulu par Saparmyrat Nyýazow
afin de « repenser » sa capitale et de la doter d'infrastructures modernes. La construction de cet
édifice monumental est confiée au groupe français Bouygues, en collaboration avec des
architectes du ministère turkmène de la construction et de l'architecture et les cabinets
d'architectes français Bellon et Art Études (pour l'aménagement intérieur).
Entouré d'un parc de 20 000 mètres carrés agrémenté d'essences rares et de compositions
végétales originales, il est précédé d'un parvis couvert d'un pavage de granit de trois tons
différents, agrémenté de fontaines et de pièces d'eau.
Le corps de bâtiment s'inspire librement à la fois du
classicisme français, de l'architecture ottomane,
mais aussi de courants architecturaux se voulant
héritiers de l'architecture traditionnelle turkmène.
Précédé d'un portique tétrastyle (à quatre colonnes
pseudo-doriques) d'inspiration antique, le palais
forme un vaste ensemble quadrangulaire s'étendant
sur trois niveaux. L'extérieur surprend par les
tonalités claires des murs (recouverts de plaques de
marbre de Carrare) percés de grandes baies vitrées
à claustras d'or, contrastant avec la masse de la
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16
coupole centrale (22 mètres de diamètre) plaquée d'émaux de Briare rehaussés de feuilles d'or,
prolongée par un mât portant les couleurs nationales.
L'intérieur s'organise autour du grand salon d'apparat, s'articulant autour d'un escalier
monumental à deux volées. Les sols, constitués de marqueterie de chêne et d'acajou, répondent
aux tons beiges des murs et aux couleurs plus marquées des colonnes en marbre des Pyrénées
ou « Botticino ». Les portes monumentales (en bronze) qui desservent les différentes pièces sont
ornées de motifs géométriques ou de l'aigle à cinq têtes (armes présidentielles). Le rez-dechaussée est presque entièrement occupé par le grand salon d'apparat, hormis la salle des
banquets et l'oratoire privé du président. Des ascenseurs panoramiques en verre dépoli
permettent d'accéder aux étages supérieurs.
Le premier étage accueille le bureau du président, mais aussi la salle du conseil, ornée de
boiseries en noyer. De part et d'autre de ces deux salles se trouve également la salle des lettres
de créance, lieu où sont reçus les ambassadeurs, mais également les hôtes de marque et les
chefs d'État étrangers. Son mobilier est particulièrement soigné, comprenant notamment une
commode de style Louis XVI en ronce d'acajou et bronze ciselé, des fauteuils en bois précieux et
velours et une table en acajou du Honduras. Toutes ces pièces accueillent des tapis traditionnels
provenant des cinq provinces du pays (Ahal, Labap, Daşoguz, Balkan et Mary).
Le second étage est constitué par les appartements personnels du président ainsi que les suites
réservées aux invités de marque. Une salle de sport et une piscine y sont également aménagées.
Deux ailes latérales viennent se greffer à la structure principale. Elles accueillent les bureaux de
plusieurs ministres et des services administratifs.
Le manat (TMM) est l'unité monétaire du Turkménistan. Il a été créé le 1er novembre 1993, en
remplacement du rouble russe au taux de 1 manat = 500 roubles. Un manat turkmène se
compose du 100 tenges. Actuellement, les billets de banque émis sont de 1, 5, 10, 20, 50, 100,
500, 1000, 5000 et 10000 manats, les pièces de monnaie sont de 500 et 1000 manats (1999).
Le mot Manat est emprunté au mot russe « moneta » qui est prononcé « manyeta » signifie en
russe « pièce de monnaie ».
Depuis le 01/01/2009 le manat est remplacé par le nouveau manat (TMT). Le taux de conversion
fut de 5000 anciens manats pour 1 nouveau manat.
Le Pays
•
•
•
•
•
•
Devise nationale :
Langue officielle :
Capitale :
Superficie :
Population :
Monnaie :
«Un Pays, un Peuple, un Leader»
Turkmène, russe
Achgabat
488 100 km2
4 997 503 habitants.
Manat turkmène (TMT)
Ce billet et ceux des prochains articles seront disponibles lors des rencontres du club. Si vous
désirez ce billet et ne participez pas aux rencontres, simplement m’écrire.
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17
MPBL2
Monnaies & Passions
Boulard et Leblanc 2
Spécialités: Monnaies décimales canadiennes
(à l’unité ou en rouleau), variétés et sous-variétés,
ensembles hors-circulation.
Accessoires numismatiques et achat métaux précieux
Robert Leblanc, département des achats : 514-617-6546
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Pour connaître notre inventaire, nos nouveautés, nos
dates de rencontres, visitez notre site internet:
Monnaie.boulard.info
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Évaluation
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annonces classées de la revue Numibec.
Adresse électronique : [email protected]
Adresse postale : Case postale 274, Boucherville, Qc, J4B 5J6
Numibec
18
Des articles déjà
publiés dans des
revues locales
mais qui ont conservé une saveur
toujours d’actualité
DÉJÀ VU
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Yvon Marquis
2001
Les variétés du 10 cents
La première variété se retrouve en 1870, où il y a deux
pièces différentes :
1- Pièce dont le ‘0’ de la date est ROND.
2- Pièce dont le ‘0’ de la date est OVALE.
En 1893, il y a encore deux variétés :
1- Pièce dont le dessus du ‘3’ est plat.
2- Pièce dont le dessus du ‘3’ est rond.
En 1871, il y a également deux variétés :
1- La pièce régulière.
2- La pièce avec un «H» au bas de la pièce.
3 à dessus plat à gauche et
à dessus rond à droite.
En 1886, il y a deux variétés :
1- Pièce dont le ‘6’ de la date est PETIT.
2- Pièce dont le ‘6’ de la date est GRAND.
En 1891, il y a deux variétés qui se situent au niveau
de la date et des feuilles :
1- Pièce avec «petite date» et ayant 21 feuilles dans la
guirlande.
2- Pièce avec «grosse date» et ayant 22 feuilles dans
la guirlande.
Pour 1899, il y a deux variétés :
1- Les chiffres ‘99’ sont petits.
2- Les chiffres ‘99’ sont grands.
Petit et grand ‘99’.
En 1902, il y a deux variétés :
1- La pièce régulière.
2- La pièce avec un «H» au bas de la pièce.
La pièce de droite a 1 feuille
de plus.
Numibec
suite au prochain numéro...
20
Marc Pelletier et Sergio Rossi
2004
Monnaies de Juba II
Marc Pelletier
Histoire
Après la prise de Carthage en 146 av. J.-C., qui marqua la
fin de la troisième guerre punique, l’emprise de Rome sur le nord de
l’Afrique fut concrétisé. Par la suite, les rois berbères ( chefs de
guerre ) jouèrent généralement la carte de l’alliance romaine : les
royaumes de Maurétanie et de Numidie, que l’on peut définir
comme des protectorats de Rome ( indépendance dans
l’interdépendance ), furent administrés occasionnellement par des
fonctionnaires romains.
Toutefois, Juba I , roi de Numidie de 68 à 46 avant J.-C.,
eut le tort de prendre parti du côté de Pompée dans sa révolte
contre César : il fut battu par ce dernier à Thapsus en 46, et il se suicida. Son fils Juba , alors âgé
de quatre ans fut emmené captif à Rome où César le présenta à la foule comme signe de son
triomphe.
Ce tout jeune enfant, descendant à la fois de Jugurtha et de Bocchus 1ier , fut confié à
Octave, petit neveu de Jules César. Juba reçut alors, en Italie, une éducation distinguée et, compte
tenu du fait qu’il était sans fort doué, il s’appliqua rapidement aux études à tel point qu’il devint, au
fil des ans, un des hommes les plus instruits de son temps.
Numibec
21
Il est bien connu qu’Octave forma avec Antoine et Lépine, en 43 av. J.-C., le second triumvirat.
Cependant, Antoine répudia Octavie, la sœur d’Octave pour épouser Cléopâtre, reine d’Egypte. Par la
suite, Antoine se brouilla avec Octave et il fut vaincu par ce dernier à la bataille navale d’Actium, en 31, à
laquelle Juba participa dans les rangs de l’armée d’Octave. Finalement, assiégé dans Alexandrie, Antoine
se suicida. La légende veut que Cléopâtre se soit aussi donné la mort par piqûre de serpent, peu de
temps après ces événements
Devenu César Auguste en 27 avant J.-C., et en récompense pour sa contribution à la bataille
d’Actium, Octave restitua à Juba, dans un premier temps, le royaume de son père et il l’établit roi des
deux Maurétanies en 25 A.C.
De plus, en 20 av. J.-C., Auguste lui donna comme épouse, Cléopâtre Séléné ( fille de Marc
Antoine et de la célèbre Cléopâtre ): Juba avait été subjugué par sa beauté . De cette union naquit
Ptolémée qui co-régna avec son père en 21 D.C. et lui succéda après sa mort en 23 D.C..
Juba II et Cléopâtre Séléné introduisirent l’architecture grecque et l’art dans le nord de l’Afrique
et conduisirent le royaume à la force et à la prospérité.
Roi de la Maurétanie, Juba II fit
d’Iol une grande capitale qu’il mit sous
le patronage de l’empereur en
l’appelant «Caesarea», actuelle
Cherchel en Algérie. De fait, il resta
fidèle pendant toute sa vie aux liens
étroits qui s’étaient tissés entre lui et
l’empereur de sorte que, lorsque
certains Maures se soulevèrent pendant
la révolte des Numides, Juba II ne put
faire autrement que d’apporter son
appui aux romains.
Même s’il était en étroite
dépendance de Rome et qu’il ne fut souverain que de nom, il réussit, ce qui est tout en son honneur, à
maintenir la paix en Maurétanie pendant les quarante-huit ans de son règne.
Juba II s’efforça de créer un climat favorable à l’épanouissement de son peuple: grand admirateur
de Périclès l’Olympien, qui fit de sa patrie la Démocratie modèle, il voulut gouverner la Maurétanie à
son image. Les méthodes démocratiques de son gouvernement lui valurent la faveur de ses sujets, et ses
grandes qualités, l’estime des nations étrangères . En lui érigeant une statue dans son gymnase, Athènes
rendait ainsi hommage à Juba II, le Roi Afiicain.
Sous son règne, la ville de Tipaza, fondée par les Phéniciens en 814 av. J.-C., connut son
véritable essor : Juba II en fit le prolongement de «Caesarea» et y fonda un véritable foyer d’art et de
culture Greco-Romaine.
Volubilis, située dans l’actuel Maroc, fut sans doute la deuxième capitale de Juba II, si l’on tient
compte du grand nombre de bronzes et de mosaïques de qualité, datant de cette époque, qui y furent
découverts. Le « Chemin du roi «, constitué d’un chapelet de vallées entre ses deux capitales, permit à
Numibec
22
Juba II, pendant tout son règne, de réunir sous un même sceptre la Maurétanie intérieure et
extérieure, c’est-à-dire les trois quarts de l’Algérie et le Maroc. C’est d’ailleurs ce même «chemin»
que Jugurtha, roi des Numides, suivit en 106 av. J.-C. , en se réfugiant chez le roi des Maures,
Bocchus 1ier , pour échapper aux légions de Marius.
D’autre part, c’est grâce aux ports, notamment celui de Lixus sur la côte atlantique, que la
Maurétanie put fournir à Rome de grandes quantités de céréales, d’huile d’olive et de garum . De
plus, Juba II explora les îles « Fortunées « ( les Canaries ) et il fit de l’ancien comptoir punique de
Tumisiga ( Essaouira ) un des trois centres mondiaux de production de pourpre, extraites des îles
dites depuis Purpurines. Hélas, cette pourpre causa indirectement la fin tragique du fils de Juba II,
Ptolémée qui, à l’occasion d’un voyage, en 40 ap. J.-C., eut le tort de se présenter à une réception
vêtu de pourpre, à l’égal de l’empereur. Sur l’heure, Caligula le fit assassiner.
Toutefois, c’est dans les arts que Juba II laissa véritablement sa marque: doué de la finesse
propre à sa race, ce Numide, imprégné par le raffinement des plus hautes cultures punique, hellénistes
et romaines, fut en quelque sorte une vivante synthèse, en ce lieu carrefour . Il sut s’entourer de
savants, d’artistes et de poètes dans ses palais de Caesarea et de Volubilis et ramena de ses voyages
une vaste bibliothèque et les copies des meilleures sculptures du « Siècle de Périclès «, de l’école de
Myron et de Polyclète, de Phidas et de Praxitèle .
C’est cependant par ses écrits que Juba II fut particulièrement mémorable: il connaissait très
bien l’histoire de son pays et même celle de d’autres peuples. Il est cité comme historien dans des
traités d’histoire, tant grecs que latins. Il écrivit aussi sur des sujets aussi divers que la géographie, le
théâtre et la peinture; malheureusement, son œuvre, dont peu de fragments sont encore présents, est
perdue à jamais. Juba II est vu comme le principal guide de Pline l»Ancien, 23 D.C. à 79 D.C., sur la
zoologie et la botanique: ceci peut expliquer le fait que plusieurs siècles plus tard, un palmier fut
nommé « Jubaea chilensis « en son honneur.
Les historiens ainsi que les numismates affirment que les monnaies sont de précieux témoins
de l’Histoire. En effet, il faut reconnaître que leur rôle va beaucoup plus loin qu’une présence passive
: comme nous l’avons souligné dans la page d’histoire, les livres se détruisent ou se perdent au fil des
ans alors que les pièces, par leur capacité à survivre à l’usure du temps, nous livrent, lors d’études
attentives, de précieux éléments qui permettent une meilleure compréhension de l’Histoire. Dans un
premier temps, nous aborderons quelques particularité des monnaies de la Numidie ( pays d’origine
de Juba II) , pour ensuite décrire plus en détail les principales caractéristiques des monnaies produites
sous son règne.
Têtes des rois
Par une étude comparative de la physionomie des portraits des rois de Numidie (voir photos
à la page suivante), qui sont d’ailleurs les ancêtres de Juba II, Müller tire la conclusion que ces rois
sont issus de la race blonde. De plus, le fait que « Mas « par lequel débutent beaucoup de noms de
princes ( ex. Masinissa ) et de chefs numides, noms que portent aussi les hommes blonds qui
représentent les Libyens sur les monuments, plaide aussi dans le même sens. De plus, tous ceux qui
ont fait un séjour prolongé en Algérie et au Maroc s’accordent sur le fait que les Kabyles blonds
offrent une ressemblance frappante avec les habitants des pays septentrionaux d’Europe.
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23
Frappe de monnaies
Deux systèmes monétaires ont eu cours en Numidie et en Maurétanie pendant la période qui
débute avec Masinissa ( 204 av. J.-C. ) jusqu’à la fin du règne de Ptolémée ( 40 apr. J.-C. ): en
premier lieu, le système phénicien pour les premiers règnes et ensuite le système romain qui s’implanta
d’une façon permanente sous le règne de Juba I. Le système phénicien comptait cinq espèces pour les
monnaies d’argent dont le poids s’échelonnait de 1.6 à 14.6 gr., alors que le système romain ne
comprenait que trois espèces dont les poids se situaient entre 0.7 et 4.2 gr.
La frappe sous les premiers rois numides et mauritaniens était surtout constituée d’un
monnayage de bronze. Comme la valeur accordée à ces pièces n’était pas
en rapport avec le prix du métal, ces monnaies présentent une grande
irrégularité de poids : c’était donc moins par la pesée que par les types et les
modules qu’on distinguait les différentes espèces. D’autre part, les monnaies
en argent n’apparurent qu’assez tardivement, soit à l’époque de Jugurtha
(118-106) et d’Hiempsal ( 106-60 ). La frappe d’or fut exceptionnelle car
on ne connaît que deux pièces numides pesant 7.5gr., issues du système
phénicien. Ces monnaies sont d’ailleurs attribuées à Hiempsal par Jean
Mazard, en tenant compte à la fois de leur style et de leur type.
Seulement deux monnaies d’or ( # 297 et 298 ) ont été classifiées
par Mazard comme appartenant à Juba II. Il faut souligner qu’elles sont
aussi rares que celles d’Hiempsal. Même si elle ne sont pas datées, le nom
de Cléopâtre, apparaissant au revers, situe ces pièces dans les trente
premières années du règne de Juba II.
La # 297 est aussi répertoriée dans Brethes au # 281. Cette
monnaie unique, découverte en 1930 à Cherchell, en Algérie, et qui fait
partie de la collection de la Banque du Maroc à Rabat, pèse 3.3 gr. et a un diamètre de 15mm.
Mazard a émis l’hypothèse que cette pièce fut frappée à l’occasion du mariage de Juba II.
La # 298, elle aussi unique, pesant 6.6 gr. et mesurant 19 mm de diamètre, se trouve au
Musée des Antiquités de Rabat. Le côté droit présente le buste de Juba II , et le revers un serpent
naja ( Uraeus ) au centre, au-dessus duquel figure le symbole d’Isis. Cette présentation semble
souligner la déification de Cléopâtre.
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2004
André Montpetit
La banque Henry
Je veux succinctement situer la banque Henry de Laprairie dans le temps et donner un
bref aperçu du personnage qui l’a créée.
En 1834, il y a eu aux États-Unis un krach où des centaines de banques ont fait faillite.
J’ai lu aussi qu’à cette époque, de 1830 à 1840, il y avait un manque de numéraire (monnaie)
un peu partout dans le monde, spécialement en Angleterre et dans ses colonies.
Dans la région de la Rive-Sud de Montréal, et probablement ailleurs aussi, vers 1837, il
y a de mauvaises récoltes et des inondations laissant les habitants sans argent et sans crédit
pour réparer ou acheter de l’outillage agricole ou des semences…bref, pour pouvoir semer et
récolter.
Le 8 juin 1837 paraissait un avis : “ Vu que les habitants de ce comté et autres
circonvoisins se trouvent dans la plus grande détresse et exposés aux sacrifices de leurs
propriétés faute d’une institution où ils puissent se procurer des emprunts, le soussigné se
rendant aux sollicitations réitérées d’un grand nombre de notables des environs, a résolu
d’émettre son papier sous le nom d’Henry’s Bank, pour accomoder les classes agricoles et
ouvrières.” (La Minerve, le jeudi 8 juin 1837.)
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Ce sera la première banque du pays a émettre des petites
dénominations de trente sous (quarter dollar), d’un écu (half
dollar); elle émet aussi des billets de une, deux, cinq et dix piastres.
Fait remarquable, ces billets étaient bilingues presque cent ans
avant que les billets de la Banque du Canada ne deviennent
bilingues en 1937.
Cette banque non clandestine, comme tant d’autres, ira très
bien jusqu’au 7 décembre 1837, jour où elle suspend ses
paiements car son directeur-général (et caissier) “ décampa en
emportant la caisse ” aux États-Unis. La perte se serait chiffrée à
$130,000 et obligea Henry à déclarer faillite.
M. Edme Henry était le fils de M. Edme Henry chirurgienmajor français dans le Royal-Roussillon et de Mme Geneviève
Fournier, canadienne. Edme fils est né à Longueuil le 15
novembre 1760; alors notaire, il séjourne aux îles de Saint-Pierre
et Miquelon de 1786 à 1793, puis il se fixe à Laprairie. Il marie
une protestante, Mme Eunice Parker; il est alors notaire du
Christie Burton et devint peu après agent de six seigneuries. Il est
l’un des Canadiens-français le plus en vue de toute la Rive-Sud de
Montréal. Mentionnons qu’il siégea à l’Assemblée législative du
Bas-Canada comme député de Huntingdon de 1810 à 1814. Il
aura de vastes intérêts à Chambly, à Repentigny, à Sherrington;
des possessions à la Rivière du Sud qui devint Henryville et il
recevra l’agence de la Seigneurie de Laprairie où il est décédé le
14 septembre 1841.
Informations et textes colligés par André Montpetit.
P.S. Si quelqu’un possède des informations à ce sujet,
j’apprécierais les connaître afin que je puisse poursuivre les
recherches entreprises sur cette banque.
Détail du billet de 2 dollars de la page couverture
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origines de cet art remontent toutefois à bien plus loin – il serait vraisemblablement né en
Égypte, vers la fin du deuxième ou le début du premier siècle avant notre ère.
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l'histoire monétaire qui est mis en avant jusqu'en 2016 : le Coq. Emblème de la France, le Coq
figure sur les monnaies de 20 Francs or à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle.
La réinterprétation modernisée du symbole du Coq dévoilera chaque année un peu plus
l'animal, grâce à un procédé graphique qui laissera place au Coq de plain-pied en 2016. Cinq
coupures composent cette collection : 10€ et 100€ en argent, 250€, 1000€ et 5 000€ en or.
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21, 22 et 23 mars 2014 * 31 oct., 1 et 2 novembre 2014
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Nouvelles
Nouvelles des clubs et associations
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Le Mot du Président
Marc Boulard, [email protected], 450-655-4433
Bonjour à tous,
Le Salon timbres et monnaies mc d'hiver fut un succès, car il y a eu une augmentation des visiteurs, une
participation plus active des membres, le recrutement de nouveaux membres et la satisfaction des membresexposants. Je tiens à remercier personnellement les personnes responsables du succès du salon: Madame
Maryse Beaudoin, Messieurs Paul-André Séguin, Jean Lafontaine, Serge Côté et Pierre Leclerc, ainsi que
toute l'équipe de sécurité: Sylvain, Christopher, Marc et Régent. Sans vous tous, le Salon ne serait être un
succès.
Nous avons atteint les 346 membres lors du Salon. Félicitations particulièrement à Monsieur Paul-André
Séguin pour son implication et son dévouement.
Les deux prochains ateliers seront dédiés à la philatélie (1er février et 1er mars) alors que les trois derniers de
la saison le seront pour la numismatique (5 avril, 3 mai et 7 juin). Parmi les ateliers numismatiques, il est
question d'un atelier de gradation du papier-monnaie, d'un atelier portant sur les jetons pré confédération et
un autre sur les pièces euros. Si vous avez des suggestions pour un autre thème, faites-moi signe.
Lors de la prochaine assemblée du Conseil d'administration du 7 février, il sera question principalement de
la formule de nos rencontres pour la saison 2014-2015. Vous avez encore du temps pour nous faire part de
vos besoins en information, formations, etc.
Le 16 février aura lieu la Rencontre des collectionneurs à la salle paroissiale Sainte-Famille.
Le 1er mars aura lieu le dernier atelier philatélique de la saison.
Finalement, nous sommes toujours à la recherche d'un relationniste pour s'occuper des communiqués de
presse et des publicités gratuites et payantes. Si cela vous intéresse, communiquez avec moi.
À bientôt.
Numibec
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Recherche
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membre de l'Association,
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du matériel à vendre pour ses
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Calendrier
activités à venir dans le
monde numismatique du
Québec
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11 février 2014
Club de Numismates du Bas St-Laurent inc.
Endroit : Maison des Frères du Sacré – Cœur 325 rue Saint-Jean-Baptiste Est, Rimouski
Activité : réunion mensuelle, de 19h à 21:30h
16 février 2014
Association des numismates et des philatélistes de Boucherville inc.
Endroit : Salle paroissiale Sainte-Famille, 553 rue Saint-Charles, Boucherville QC
Activité : Rencontre des collectionneurs
De 9h à 10 h, période réservée aux membres seulement. Public de 10h à 16h
18 février 2014
Association des collectionneurs de monnaies du grand Lévis
Endroit : École Pointe Lévis (Polyvalente), 55 rue des Commandeurs, Lévis
Activité : réunion mensuelle, de 19h à 21:30h
1 mars 2014
Association des numismates et des philatélistes de Boucherville inc.
Endroit : École secondaire De Mortagne, 955 boulevard de Montarville, Boucherville
Activité : Conférence - sujet à confirmer
Atelier/Conférences à l'école secondaire de Mortagne, 955 boul. de
Montarville, Boucherville, salle F103 (à droite en entrant). 14h30 à 16h00
11 mars 2014
Club de Numismates du Bas St-Laurent inc.
Endroit : Maison des Frères du Sacré – Cœur 325 rue Saint-Jean-Baptiste Est, Rimouski
Activité : réunion mensuelle, de 19h à 21:30h
18 mars 2014
Association des collectionneurs de monnaies du grand Lévis
Endroit : École Pointe Lévis (Polyvalente), 55 rue des Commandeurs, Lévis
Activité : réunion mensuelle, de 19h à 21:30h
23 mars 2014
Association des numismates et des philatélistes de Boucherville inc.
Endroit : Salle paroissiale Sainte-Famille, 553 rue Saint-Charles, Boucherville QC
Activité : Rencontre des collectionneurs
De 9h à 10 h, période réservée aux membres seulement. Public de 10h à 16h
5 avril 2014
Association des numismates et des philatélistes de Boucherville inc.
Endroit : École secondaire De Mortagne, 955 boulevard de Montarville, Boucherville
Activité : Conférence - sujet à confirmer
Atelier/Conférences à l'école secondaire de Mortagne, 955 boul. de
Montarville, Boucherville, salle F103 (à droite en entrant). 14h30 à 16h00
Numibec
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8 avril 2014
Club de Numismates du Bas St-Laurent inc.
Endroit : Maison des Frères du Sacré – Cœur 325 rue Saint-Jean-Baptiste Est, Rimouski
Activité : réunion mensuelle, de 19h à 21:30h
12 et 13 avril 2014
Association des numismates et des philatélistes de Boucherville inc.
Endroit : École secondaire De Mortagne, 955 boulevard de Montarville, Boucherville
Activité : Salon Timbres et Monnaies
De 9h à 10h réservé aux membres.
Public de 10h à 16h.
15 avril 2014
Association des collectionneurs de monnaies du grand Lévis
Endroit : École Pointe Lévis (Polyvalente), 55 rue des Commandeurs, Lévis
Activité : réunion mensuelle, de 19h à 21:30h
3 mai 2014
Association des numismates et des philatélistes de Boucherville inc.
Endroit : École secondaire De Mortagne, 955 boulevard de Montarville, Boucherville
Activité : Conférence - sujet à confirmer
Atelier/Conférences à l'école secondaire de Mortagne, 955 boul. de
Montarville, Boucherville, salle F103 (à droite en entrant). 14h30 à 16h00
4 mai 2014
Association des numismates et des philatélistes de Boucherville inc.
Endroit : Salle paroissiale Sainte-Famille, 553 rue Saint-Charles, Boucherville QC
Activité : Rencontre des collectionneurs
De 9h à 10 h, période réservée aux membres seulement. Public de 10h à 16h
13 mai 2014
Club de Numismates du Bas St-Laurent inc.
Endroit : Maison des Frères du Sacré – Cœur 325 rue Saint-Jean-Baptiste Est, Rimouski
Activité : réunion mensuelle, de 19h à 21:30h
20 mai 2014
Association des collectionneurs de monnaies du grand Lévis
Endroit : École Pointe Lévis (Polyvalente), 55 rue des Commandeurs, Lévis
Activité : réunion mensuelle, de 19h à 21:30h
7 juin 2014
Association des numismates et des philatélistes de Boucherville inc.
Endroit : École secondaire De Mortagne, 955 boulevard de Montarville, Boucherville
Activité : Conférence - sujet à confirmer
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Atelier/Conférences à l'école secondaire de Mortagne, 955 boul. de
Montarville, Boucherville, salle F103 (à droite en entrant). 14h30 à 16h00
8 juin 2014
Association des numismates et des philatélistes de Boucherville inc.
Endroit : Salle paroissiale Sainte-Famille, 553 rue Saint-Charles, Boucherville QC
Activité : Rencontre des collectionneurs
De 9h à 10 h, période réservée aux membres seulement. Public de 10h à 16h
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