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La  signalisation  anorexigène  du  complexe  vagal dorsal  inhibe  la  déglutition  rythmique,  composante motrice  du 
comportement alimentaire. 
 
Félix Bernadette1, Trouslard Jérôme2, Bariohay Bruno2, Tardivel Catherine1, Jean André1,2 
 
Centre de Recherche en Neurobiologie-Neurophysiologie de Marseille, CRN2M, 1INRA USC-2027, CNRS UMR-6231 
Université  de  la  Méditerranée  Université  Paul  Cézanne2,  Département  de  Physiologie  NeuroVégétative,  Faculté  des 
Sciences et Techniques de St Jérôme, Marseille, 13013 France 
 
Il  est  classiquement  admis  que  le  contrôle  de  la  prise  alimentaire  et  de  la  balance  énergétique  est  organisé  de  façon 
hiérarchisée  à  travers  1)  des  mécanismes  à  court  terme  qui  contrôlent  la  taille  des  repas  via  les  signaux  de  satiété 
(remplissage  gastrique,  CCK…)  et  les  afférences  vagales  agissant  sur  le  complexe  vagal  dorsal  (CVD)  situé  dans  le 
bulbe rachidien, 2) des mécanismes à long  terme qui contrôlent le poids corporel via des signaux d’adiposité (leptine, 
insuline)  agissant  sur  des  structures  hypothalamiques,  3)  des  voies  anorexigènes  et  orexigènes  en  provenance  de 
l’hypothalamus  et  à  destination  du  bulbe  rachidien,  qui  contrôlent  la  satiété  réflexe  et  dont  les  cibles  ne  sont  pas 
clairement  identifiées.  Néanmoins,  d’autres  résultats  remettent  en  question  cette  notion  d’un  contrôle  hiérarchique, 
suggérant  une  régulation  plus  distribuée  au  travers  d’interconnections  réciproques  entre  l’hypothalamus  et  le  bulbe 
rachidien. Sur la base de ces données, nous avons étudié l’action de signaux anorexigènes tels que la leptine et le Brain-
derived  neurotrophic  factor  (BDNF)  sur  l’activité  des  prémotoneurones  déglutiteurs.  Le  CVD  contient  plusieurs 
programmateurs  centraux  (CPG)  responsables  des  comportements  moteurs  de  l’ingestion  et  en  particulier  celui  de  la 
déglutition.  Pour  ce  faire,  nous  avons  utilisé  le  modèle  de  déglutition  rythmique  déclenché  par  des  stimulations 
électriques répétitives du nerf laryngé supérieur (NLS). Nous avons ainsi montré qu’une microinjection de leptine ou de 
BDNF  dans  le  CPG  de  la  déglutition,  entraîne  une  inhibition  qui  est  rapide,  réversible  et  dose  dépendante.  Cette 
inhibition résulte d’une activation des récepteurs à la leptine et TrkB, respectivement. Il est intéressant de noter que pour 
inhiber  la  déglutition,  la  signalisation  BDNF-TrkB  met  en  jeu un  mécanisme  GABAA dépendant. De  plus,  le  taux  de 
BDNF contenu dans le CVD qui est modulé par l’état nutritionnel et augmenté par les hormones anorexigènes (leptine, 
CCK), se trouve diminué par la stimulation du NLS qui déclenche des déglutitions. En conséquence, le BDNF peut-être 
considéré comme un intégrateur commun pour les feedbacks tant positifs que négatifs qui contrôlent la prise alimentaire 
au niveau du CVD. 
 
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Une  carence  prénatale  en  vitamine  D  modifie  de  manière  paradoxale  la  réponse  trans-générationnelle  à 
l’encéphalomyélite auto-immune expérimentale  
Diana Andrea Fernandes de Abreu, El Chérif Ibrahim, José Boucraut, Michel Khrestchatisky, François Féron  
NICN, UMR CNRS 6184, IFR 11, Faculté de Médecine, Université de la Méditerranée, Marseille, France. 
De très nombreuses données épidémiologiques indiquent qu’une insuffisance en vitamine D durant la gestation 
pourrait être un facteur de risque pour la Sclérose en plaques (SEP). Pour tester cette hypothèse, nous avons mis au point 
un modèle murin de déficience développementale en vitamine D (DVD). Des souris femelles C57Bl/6 ont été alimentées 
avec une nourriture carencée en vitamine D, six semaines avant la conception et pendant toute la durée de la gestation. 
Après  la  mise-bas,  les  mères  et  leur  progéniture  (F1  DVD)  ont  été  alimentées  avec  de  la  nourriture  contenant  de  la 
vitamine D (1 500 UI/kg). 
L’encéphalomyélite  auto-immune  expérimentale  (EAE),  modèle  animal  de  SEP,  a  été  induite  avec  le peptide 
MOG  (myelin  oligodendrocyte  glycoprotein)  chez  les  souris  femelles  adultes  (12  semaines)  de  la  génération  F1  (F1 
DVD) et de  la génération F2 (F2 DVD). Après  l’observation du décours des symptômes pendant 30 jours, nous  avons 
mesuré,  par  PCR  quantitative,  l’expression  de  transcrits  candidats  impliqués  dans  i)  la  machinerie  de  la  vitamine  D 
(récepteurs  nucléaire  et  cytosolique  de  la  vitamine  D,  VDR  and  MARSS),  ii)  l’homéostasie  du  système  immunitaire 
(IL1, IL2, IL4, IL10, IL17, IL23, TNFalpha, IFNgamma, TGFbeta, TLR2), et iii) la myélinisation (MOG). Nous avons 
également  recherché  une  expression  anormale  d’ARN  messagers  pour  des  gènes  candidats  issus  d’études  pan-
génomiques et pan-protéomiques réalisées antérieurement par l’équipe (HSa5, HSa8, HSP90, FKBP1a, PPP3, PSMA2).  
Nos résultats indiquent qu’une déficience développementale en vitamine D modifie de manière significative la 
réponse  à  l’EAE.  Contrairement  à  notre  hypothèse,  les  souris  F1  DVD  ont développé une  EAE  plus  tardive  et  moins 
sévère. Inversement, les souris F2 DVD ont été plus sévèrement  touchées et de manière plus précoce que les  animaux 
contrôles.   
Ces  observations  surprenantes  ont  été  confirmées  au  niveau  moléculaire  par  des  variations  d’expression  de  gènes  qui 
jouent  un  rôle  important dans  la  myélinisation  et  l’inflammation. Au  30ème  jour  post-immunisation, l’expression  de  la 
MOG  et  de  cytokines  inflammatoires  (ostéopontine,  TNF-alpha)  est  demeurée  stable  chez  les  souris  F1  DVD  tandis 
qu’elle était fortement augmentée chez les souris contrôles.  Par ailleurs, nous avons observé que des protéines de choc 
thermique (HSa5, HSa8, HSP90) et les récepteurs à la vitamine D (VDR et MARRS) pourraient être les médiateurs de 
cette  résistance  à  l’EAE.  Notre  étude  démontre  qu’une  hypovitaminose  D  maternelle  modifie  le  développement 
embryonnaire  et  constitue  pour  la  première  génération  un  facteur  de  protection  et,  pour  la  deuxième  génération,  un 
facteur de risque vis à vis de l’EAE.