Entrainement au tir aérien
Aujourd’hui en France, l’entraînement au tir aérien s’effectue sur la base de Cazaux.
Mais savez-vous que tout avait commencé en 1913, à… Cazaux ?
Vue des installations de Cazaux fin 1915.
En 1913, la France, qui n’a encore jamais utilisé l’arme aérienne, prépare déjà le futur en prévoyant qu’un
jour des soldats seront amenés à tirer depuis des avions. Aucun d’entre eux n’est pourtant encore armé.
Mais on étudie déjà le moyen de former des mitrailleurs à cet usage. On comprend vite que les champs de tir
de l’Armée ne sont pas adaptés à cette formation. Il faut des zones beaucoup plus vastes pour permettre des
tirs depuis des plateformes beaucoup plus mobiles. Le Capitaine Ferdinand Marzac a l’intuition d’utiliser un
lac. La zone sera rigoureusement plate, il sera facile d’y installer et d’y déplacer des cibles, les tireurs
verront sur le miroir de l’eau s’afficher les impacts de leurs balles en direct et pourront mesurer ainsi leur
précision. Enfin, il est facile d’en vérifier la fréquentation pendant les tirs et d’en contrôler l’accès.
Quelques lacs alpins seront envisagés, mais les reliefs
avoisinant ainsi que la proximité des frontières les
disqualifieront. Le lac de Cazaux fut choisi en
décembre 1913 parce qu’il était relativement « carré »
(10 x 12 km) et qu’il appartenait pour moitié à l’Etat.
La commune de la Teste de Buch, propriétaire de
l’autre partie, en fera cadeau en janvier 1914 et
l’Armée pourra y construire ses installations.
Le but était de former en un an les 50 équipages des
avions destroyers appelés à équiper les 10 escadrilles
prévues. Pour ce faire, l’école devait recevoir quatre
hydravions et deux vedettes à moteur destinées au
service des cibles. Paradoxalement, le début de la
guerre à l’été suivant va mettre les travaux de
construction de la base en sommeil. Ils ne reprendront
que l’année suivante et ce n’est que le 20 septembre
1915 que l’école commencera à former des tireurs. Il
ne lui faudra que trois mois pour former les 48
premiers mitrailleurs.
Formation exclusivement au sol, puisque ce n’est
qu’en janvier 1916 qu’arriveront les premiers avions.
L’entrée de la base
Tout s’accélère alors. Le premier trimestre 1916 verra
la formation de 445 élèves, mitrailleurs, armuriers,
observateurs et pilotes, malgré le manque crucial
d’avions : sept seulement sont en état de vol sur les
quinze fournis, alors qu’il en faudrait trente. Ce sont
des Farman MF VIII, des hydravions à moteur
propulsif, dans lesquels le mitrailleur est à l’avant de
la nacelle.