1 ÉDITO Bonne année ! Et voilà, encore une ! 2015 nous fût une bien belle année… si on la regarde du point de vue météo. Une bien moche par bien d’autres aspects. On n’ose plus trop faire des vœux pour la nouvelle : concernant la météo, mieux serait certainement trop, et concernant la société, mieux serait, hélas un rêve utopique. Mais bast ! Soyons rêveur. Que 2016 nous soit à tous une très bonne année ! Et en tout cas, qu’elle vous garde tous en très bonne santé, qu’elle vous apporte, ainsi qu’à vos proches, joies et réussite, et qu’elle vous préserve de tout le reste. Bonne lecture à tous ! Jacques Desmarets Courrier des Lecteurs Alain Quincy rectifie, avec beaucoup d’humour, une petite faute de frappe : Je voudrais juste revenir sur un point. Je pense que la photo du mois (et ses deux bosses rondes) t'ont un peu perturbé !! En effet, je crois que le F 102 est le "Delta Dagger", et que le F 106 est le "Delta Dart". Le F 105 étant le "Thunderchief" (avec ses fameuses entrées d'air inversées). Mais je comprends que l'on puisse être un peu déboussolé par ses deux bosses rondes !!! Bien vu Alain ; il fallait en effet lire F102 et non F105 ! Alain Platel réagit à l’annonce du décès d’A.G. Lafitte : Je ne prétendrai pas avoir "bien" connu André Georges Lafitte, mais je l'ai côtoyé à une époque où je préparais, dans les années 90, un raid en avion de collection MD312 Flamant II autour de l'Afrique, tout en participant à un meeting aérien à Capetown. Je n'ai malheureusement pas pu réaliser ce raid faute de sponsors, mais les conseils d'AGL m'ont cependant été précieux. Notre communauté a perdu l'un de ses Grands Représentants, et je m'associe aux autres lecteurs pour déplorer sa disparition et présenter mes condoléances sincères à son entourage. Merci pour ce témoignage. Et pourquoi ne pas nous raconter cette aventure ? Jean Michel Bellan également : (suite page 13). En couverture ce mois-ci : TIGER MIRAGE Ce Mirage 2000 du 1/12 Cambrésis avait été particulièrement bien décoré en 2011. Il faut dire que, pour le 50 ème anniversaire du NATO Tiger Meet, c’était lui qui recevait. Vous le verrez, vu de dessus, dans l’article consacré au NTM. Photo Katsuhiko Tokunaga, en ligne sur http://www.defense.gouv.fr/actualites/operations/nato-tiger-meet-2011-visite-dugeneral-palomeros 2 04 Depuis 100 ans à Cazaux Les cibles remorquées Les cinémitrailleuses P. 04 10 07 P.16 P.20 RP63 Pinball : « Same player shoot again ! » Un avion cible pour du tir presque réel P. 10 P.14 L’entraînement au tir aérien 13 0 Suite du courrier des lecteurs 07 14 Quel équipage, et quel avion ! 07 L’histoire folle du voyage retour d’un B17 salement amoché 16 Quand les Tigres se regroupent 0 Chaque année, la NATO Tiger Association 07 invite les escadrilles de l’OTAN ayant un félin pour emblème à une semaine d’exercices et de réjouissances 20 07 Aidez Réplic’Air à faire revivre le D551 22 07 Aéroludique 3 Entrainement au tir aérien Aujourd’hui en France, l’entraînement au tir aérien s’effectue sur la base de Cazaux. Mais savez-vous que tout avait commencé en 1913, à… Cazaux ? Vue des installations de Cazaux fin 1915. En 1913, la France, qui n’a encore jamais utilisé l’arme aérienne, prépare déjà le futur en prévoyant qu’un jour des soldats seront amenés à tirer depuis des avions. Aucun d’entre eux n’est pourtant encore armé. Mais on étudie déjà le moyen de former des mitrailleurs à cet usage. On comprend vite que les champs de tir de l’Armée ne sont pas adaptés à cette formation. Il faut des zones beaucoup plus vastes pour permettre des tirs depuis des plateformes beaucoup plus mobiles. Le Capitaine Ferdinand Marzac a l’intuition d’utiliser un lac. La zone sera rigoureusement plate, il sera facile d’y installer et d’y déplacer des cibles, les tireurs verront sur le miroir de l’eau s’afficher les impacts de leurs balles en direct et pourront mesurer ainsi leur précision. Enfin, il est facile d’en vérifier la fréquentation pendant les tirs et d’en contrôler l’accès. Quelques lacs alpins seront envisagés, mais les reliefs avoisinant ainsi que la proximité des frontières les disqualifieront. Le lac de Cazaux fut choisi en décembre 1913 parce qu’il était relativement « carré » (10 x 12 km) et qu’il appartenait pour moitié à l’Etat. La commune de la Teste de Buch, propriétaire de l’autre partie, en fera cadeau en janvier 1914 et l’Armée pourra y construire ses installations. Le but était de former en un an les 50 équipages des avions destroyers appelés à équiper les 10 escadrilles prévues. Pour ce faire, l’école devait recevoir quatre hydravions et deux vedettes à moteur destinées au service des cibles. Paradoxalement, le début de la guerre à l’été suivant va mettre les travaux de construction de la base en sommeil. Ils ne reprendront que l’année suivante et ce n’est que le 20 septembre 1915 que l’école commencera à former des tireurs. Il ne lui faudra que trois mois pour former les 48 premiers mitrailleurs. Formation exclusivement au sol, puisque ce n’est qu’en janvier 1916 qu’arriveront les premiers avions. L’entrée de la base Tout s’accélère alors. Le premier trimestre 1916 verra la formation de 445 élèves, mitrailleurs, armuriers, observateurs et pilotes, malgré le manque crucial d’avions : sept seulement sont en état de vol sur les quinze fournis, alors qu’il en faudrait trente. Ce sont des Farman MF VIII, des hydravions à moteur propulsif, dans lesquels le mitrailleur est à l’avant de la nacelle. 4 Un document exceptionnel : le célèbre Jules Védrines se prend 15 jours d’arrêts de rigueur pendant son séjour à l’école de Cazaux ! Foutu caractère !! 5 L’école forme les mitrailleurs au maniement de leur arme, au tir depuis un poste en mouvement vers une cible rapide. Ils s’entrainent à terre et depuis les canots, car le manque d’avions ne permet pas de voler autant qu’il le faudrait. L’école met aussi au point les tactiques d’utilisation des armes, mais elles tardent à être connues sur le front. Dans un premier canot automoteur, du personnel de l'école libère progressivement les ballons cibles reliés par fils - Sur la gauche de l'image, un second canot où ont pris place les élèves qui doivent abattre les ballons. Les mouvements combinés des deux bateaux zigzaguant sur le lac permettaient de simuler les conditions de tir en combat aérien Tourelle d’exercice équipée d’une mitrailleuse Lewis C’est aussi à Cazaux que les inventeurs comme le Lieutenant de Vaisseau Le Prieur mettent au point les premiers collimateurs, qui permettent au tireur de corriger sa visée en fonction de la vitesse des avions tireur et tiré et de leurs positions respectives. Cette photo montre un simulateur de fortune utilisé pendant la Première Guerre Mondiale pour s’entraîner au maniement d’une mitrailleuse dans un environnement instable. Sans doute en Russie… Si Cazaux est l’école de tir, les pilotes et mitrailleurs s’initient d’abord à ce sport à Pau. C’est là qu’en juin 1916, le capitaine Campagne, pilote et commandant de l’école, et le sergent Barbé, ancien photographe, mettent au point une « photomitrailleuse » destinée à «remplacer sur les avions de chasse, pour les écoles d'application de combat, le tir à blanc de la mitrailleuse par un APPAREIL PHOTOGRAPHIQUE SPECIAL qui par le fait ENREGISTRERAIT LE TIR. ». Ils en déposent le brevet, mais le mettent à la disposition de la Défense Nationale pour la durée de la guerre. Cet appareil prenait la place d'une mitrailleuse Hotchkiss sur les avions d’entraînement. La prise de vue se faisait soit par la détente par le mitrailleur, soit par une manette et un câble Bowden par le pilote. Les chargeurs contenaient quatre plaques 6,5 x 9 et Un Farman MF VIII s’apprête à décoller. A partir de novembre 1916, un terrain d’aviation terrestre est ajouté à la base, et les chasseurs vont enfin pouvoir venir se former également. En avril 1917 est inventée la manche H, cible remorquée constituée d’une longue bande de tissus attachée à une corde. En juillet, c’est la Ligne de Mire RS qui vient « révolutionner » la pratique du tir aérien par sa simplicité d’emploi. 6 permettaient le chargement en plein jour. Un appui sur la détente déclenchait l'obturateur, faisait tourner le magasin d'un quart de tour pour mettre en place une nouvelle plaque et réarmait l'obturateur. Un réticule en fil de fer, entre l'obturateur et la plaque permettait de voir sur l'image la position de l'avion "ennemi" par rapport à la ligne de tir. La photo-mitrailleuse de Campagne et Barbé Le chargeur à quatre plaques de la photomitrailleuse. La cinémitrailleuse OPL 1923 (en haut et, sur cette publicité, jumelée avec une mitrailleuse Lewis en tourelle) restera en service jusqu’à la seconde guerre mondiale. Ce prototype ne semble pas avoir été construit en série, mais les élèves de Pau utilisèrent très vite des cinémitrailleuses (ou ciné-mitrailleuses) Lewis. Aucun tir réel n'était effectué sur les différents sites de l'école de Pau. Chaque pilote à "perfectionner" réalisait ses passes de tir et enregistrait sa visée et le but avec cet équipement. A la fin de ce stage, il partait pour Cazaux où il réaliserait des tirs réels. Cinémitrailleuse Debrié de 1935 utilisant un film de 65mm. Ses 7m50 lui permettent de prendre 165 images. La protubérance ronde sur le côté contient un chronomètre dont l'image, reprise par un petit système optique se forme dans un cercle de 13 mm au coin du cliché. Le mécanisme est à ressort. Cinémitrailleuse Lewis montée sur un Curtiss Canuck en 1918 (Beamsville, Ontario) 7 Pendant la seconde guerre mondiale, la cinémitrailleuse ne sera pas utilisée que pour l’entraînement mais aussi, en simultané avec les mitrailleuses réelles, pour authentifier les coups au but et valider les victoires. Mais si elle constitue un progrès certain pour l’écolage, elle ne permet qu’une mesure après-coup de la précision du tir. Il faut d’abord rentrer à la base et développer le film. Elle ne fera donc pas disparaître le tir sur cible remorquée, qui permet au pilote de voir en direct le résultat de son tir et qui est toujours utilisée de nos jours. Même si je n’ai pas trouvé beaucoup de détails sur cette pratique, je peux vous dire que l’un des principaux fournisseurs de ces matériels est une société française, Secapem, qui a plus de 50 ans d’âge. Bien sûr, ces cibles ont beaucoup évolué. Ce ne sont plus de simples bandes de tissus, mais des systèmes capables de simuler une signature radar et de mesurer à quelle distance de la cible sont passées les munitions tirées. L’information est transmise en temps réel au pilote qui peut adapter son tir ou valider sa passe si au moins deux obus sont passés dans une sphère de six mètres autour de la cible. Toujours surnommées biroutes, les cibles ont donné le nom de « biroutier » à l’avion qui les met en œuvre. Celui-ci contribue d’ailleurs aux limites de cette procédure. En effet, elle doit garantir son intégrité. Pour cela, le tir doit se faire sous un angle minimum par rapport à sa trajectoire, pour être sûr qu’il ne puisse être touché par un des projectiles. Pas question, dans ces conditions, de faire du combat tournoyant ! Les trajectoires de la cible et du tireur doivent être parfaitement respectées. Du coup, le tir manque, bien sûr, de naturel… Caméra Williamson G45 utilisée par les chasseurs anglais de la seconde guerre mondiale avec sa bande 16mm en cassette et son objectif. Le mécanisme est à moteur électrique. La Photo Ciné Mitrailleuse Bronzavia C.D.H. 44, destinée à l'entraînement des pilotes de chasse français, se fixait sur l’avion par un support rapide qui assurait l’alimentation électrique et les commandes de prise de vue. Nous verrons dans les pages suivantes que les américains ont essayé de valider un système permettant le tir réel mais sans risque sur un avion ami. Et puis, maintenant, il y a l’électronique qui permet de simuler même les tirs de missile et de calculer leur réussite théorique. On a tous vu Top Gun… Mais là, ne me demandez pas de vous dire comment ça marche. Cinémitrailleuse OMERA-SEGID Type 3002 des années 60. 8 Pilatus de l’armée suisse remorquant une cible au début des années 90. Jaguar déployant une cible Secapem Taxan au large de la Corse. Il va pouvoir la remorquer à M 0,9 et lui faire prendre 5g lors des évolutions. Après son déploiement par le pod situé sous l’aile gauche, la cible se retrouve tirée par le treuil situé sous l’aile droite. Le câble fait 4.000 m de long. La cible remorquée d'une longueur de 6 mètres est en tissu réfléchissant aux ondes radar, elle est généralement de couleur noire et rouge. Depuis 100 ans, Cazaux a donc toujours conservé son statut d’école de tir. Depuis quelques dizaines d’années, elle est néanmoins épaulée par la base de Solenzara. La même après son largage en fin de mission. Tout ça reste bien incomplet. Ceux d’entre vous qui ont eu l’occasion de pratiquer l’entraînement au tir seraient bien avisés de compléter cet article en nous racontant leurs souvenirs… et en nous donnant des précisions sur les techniques et matériels utilisés, sur leurs fonctionnements, leurs efficacités. Accessoirement, sur le combat réel… Cible légère MRSAT-50 montée sur le train d’atterrissage d’un ULM. 9 RP-63 « Pinball » Same player shoot again ! Pour accompagner la montée en puissance des forces de bombardement américaines lors de la seconde Guerre Mondiale, il fut nécessaire de former un nombre sans précédent de membres d'équipages, et notamment de mitrailleurs. Des écoles de tir furent hâtivement créées partout sur le territoire américain, mais enseigner l'art très complexe du tir aérien se révéla particulièrement problématique. Le temps et l'expérience aidant, les techniques d'enseignement s'améliorèrent, culminant en 1945 avec ce qui fut baptisé « Opération Pinball ». (NdlR : Pinball se traduit par Flipper en … franglais) Article « résumé » de celui publié sous http://www.gaetanmarie.com La première école de tir pour mitrailleurs aériens fut créée en juin 1941 près de Las Vegas dans le Nevada. Malheureusement, les premières techniques d'enseignement tenaient de l'improvisation et étaient peu efficaces. Les moyens utilisés étaient variés : tir à partir de mitrailleuses et de tourelles montées sur des camions en mouvement, tir sur cibles d'argile, tir simulé sur écran de projection, ou encore tir en vol sur des cibles remorquées. Cette dernière méthode représentait l'entraînement le plus réaliste offert aux apprentis mitrailleurs au cours de leurs cinq semaines de formation. S'il s'agissait là du meilleur entraînement disponible, les résultats n'étaient pas satisfaisants pour autant. L'avion remorqueur suivait une trajectoire prévisible, et la cible était donc bien plus facile à toucher que ne pouvait l'être un chasseur ennemi. De plus les accidents étaient rares mais pas inexistants. résultats: au lieu de tirer sur des cibles remorquées, les élèves visaient de vrais chasseurs à l'aide de caméras. Cela permettait aux chasseurs d'effectuer des passes de tir réalistes, sous des angles divers. De retour au sol, les bandes vidéos étaient examinées, et des instructeurs commentaient les performances des élèves et calculaient leur score. Cette méthode, bien plus réaliste que le tir sur cible remorquée, demandait plus de temps et de moyens. De toute évidence, le meilleur entraînement possible aurait été de tirer à balles réelles sur de vrais chasseurs. Mais pour cela, il aurait fallu disposer d'un type de munition qui ne cause pas de dégâts. Une demande de recherche sur une balle « frangible », c'est-à-dire qui s'émiette à l'impact, fut faite fin 1942. Le service des munitions des l'armée (AOD) fit rapidement remarquer qu'une telle balle ne pourrait avoir les même propriétés balistiques qu'une munition de guerre, ni être tirée par des armes normales. Il insista également sur le fait qu'une balle frangible pouvait aussi provoquer des dégâts, et que la cible aurait par conséquent besoin de blindage En 1942 et 1943, de nouvelles écoles de tir furent ouvertes à Kingman et Yuma en Arizona, à Harlingen et Laredo au Texas et à Tyndall Field en Floride. Une nouvelle technique fit son apparition, donnant de bons 10 supplémentaire. Les recherches furent autorisées, mais ne furent pas considérées comme prioritaires et ne bénéficièrent que d'un budget réduit. Des modifications importantes furent apportées : tout l'armement fut retiré, ainsi que le blindage interne. Tout l'avant de l'appareil fut recouvert avec d'épaisses plaques de métal. L'arrière de la verrière fut également Deux chercheurs, les professeurs Gross et Hobbs, recouvert de métal, tandis que les parties vitrées furent commencèrent à travailler sur le programme et dotées de verre à l'épreuve des balles. En tout, le développèrent une munition de calibre 30 (7,62 mm) blindage supplémentaire représentait un gain de poids dotée d'une tête en plomb et bakélite, qui devait de 675 kg. s'émietter au moment de l'impact. La T-44 pouvait être La prise d'air du moteur ne pouvant être recouverte de tirée par des mitrailleuses Browning M2 légèrement blindage, il apparût qu'elle représenterait la partie la modifiées. plus vulnérable de l'appareil (NdlR : le Kingcobra est Les essais au sol permirent de constater que les balles un avion à moteur central situé derrière le cockpit, ne provoquaient pas de dégâts significatifs au-delà avec son entrée d’air). Plusieurs variantes furent d'une portée de 9 m. Les remarques de l'A.O.D. se testées. Le premier prototype avait une prise d'air révélèrent fondées car leurs caractéristiques classique mais de dimensions très réduites, ainsi que balistiques étaient semblables mais pas identiques à le troisième et le cinquième prototype. Le deuxième celles de balles réelles. Avec une vélocité de 414 m/s, prototype disposait d'une prise d'air sans écope, et le les balles « Duke », comme elles étaient parfois quatrième une prise d'air standard. surnommées, étaient également moins rapides que les balles de calibre 50 (12,7 mm) utilisées sur les Malgré l'augmentation de la masse, les performances bombardiers. Les viseurs des mitrailleuses du RP-63 étaient similaires à celles du P-63 de série. Il d'entraînement durent également être recalibrés afin de était équipé du même moteur Allison, mais avec rendre leur maniement plus proche de celui des armes injection d'eau. L'utilisation de réservoirs externes opérationnelles. était proscrite car ceux-ci auraient étés trop A partir de ces premiers résultats, un bombardier vulnérables. La capacité interne en carburant fut bimoteur A-20 fut équipé d'un blindage portée à 126 gallons (476 l). supplémentaire en aluminium autour du nez et des Une autre modification importante fut l'ajout de 109 zones vulnérables, et les balles furent testées en vol. capteurs de pression sous la peau de l'appareil, Les essais furent couronnés de succès, mais un permettant ainsi d'enregistrer les impacts sur chasseur monomoteur était nécessaire pour simuler un l'appareil. Une lampe rouge fut installée dans le intercepteur ennemi. Le Bell P-63 Kingcobra fut moyeu de l'hélice en lieu et place du canon de choisi comme banc d'essais. Ses performances étaient 37 mm et clignotait en cas d'impact, faisant ainsi adéquates et, n'étant pas utilisé au combat par les savoir au tireur qu'il avait atteint sa cible, d'où le forces américaines, il ne fut pas très difficile d'obtenir nom « Pinball » attribué au RP-63. Un compteur plusieurs appareils pour les essais. Cinq P-63A-9 installé dans le cockpit enregistrait le nombre total furent retirés des chaînes de production et redésignés d'impacts. RP-63A-11 (R pour Restricted). Les premiers essais du « Pinball », début 45, furent satisfaisants : le comportement en vol de l'appareil avait été modifié par l'augmentation de la masse et sa distribution, mais cela ne posa pas trop de problèmes. De façon compréhensible, les pilotes retenus pour le programme n'étaient pas très enthousiastes à l'idée de se faire tirer dessus, même avec des balles frangibles. Des instructions sur la façon de manier l'avion alourdi leur furent données. Il fallait donner beaucoup de puissance pendant tout le vol et jusqu'au toucher des roues. A l'atterrissage, les freins devaient être utilisés judicieusement, car la masse élevée de l'avion dégradait le freinage et imposait d'utiliser le freinage Deux RP-63 en vol. Noter les différents types aérodynamique autant que possible. d'entrée d'air derrière le cockpit. (Photo USAF) 11 Les concepts de la balle frangible et du RP-63 Pinball étant démontrés, les écoles de tir purent enfin améliorer leurs programmes d'entraînement et placer les élèves dans des conditions de combat très réalistes. une vraie différence dans la guerre aérienne. En 1945, la chasse ennemie se faisait de plus en plus rare, et les chasseurs d'escorte étaient généralement capables de les repousser. Pour autant, le programme fut non seulement maintenu, mais une version dédiée du RP63 fut mise au point par les ingénieurs de Bell. Alors que le RP-63A et le RP-63C étaient des avions standard modifiés sur la chaîne de production, cette nouvelle variante, le RP-63G, fut conçue comme avion-cible dès le départ. Une commande portant sur 95 RP-63A-12 fut lancée. En avril 1945, toutes les écoles de tir avaient commencé à utiliser le Pinball pour l'entraînement. Au cours d'une mission d'entraînement typique, douze élèves mitrailleurs se relayaient, tirant chacun 2 000 balles frangibles contre leur assaillant. L'avion, peint en orange vif, n'était généralement touché qu'une douzaine de fois par mission. Malgré leur blindage, les Pinballs n'étaient pas invulnérables. Parfois, les prises d'air ingéraient des fragments de balles, voire des balles entière, ce qui endommageait les radiateurs d'huile et de liquide de refroidissement. Dans de tels cas, le moteur surchauffait rapidement et le pilote n'avait plus qu'à se poser le plus vite possible. Au cours d'une mission, une balle frangible heurta un appareil à la base de la verrière, juste à la jonction du blindage aluminium et de la verrière pare-balle. La balle se fraya un chemin entre les deux éléments et termina sa course dans le masque à oxygène du pilote. Par chance, son énergie avait été largement dissipée et il ne fut pas blessé. La plupart des accidents étaient imputables à des élèves à la gâchette un peu trop facile. Seule la section avant du RP-63 étant blindée, les élèves avaient pour consigne de cesser le feu dès que le pilote interrompait son attaque. En virant pour éviter la collision avec le bombardier, le pilote du RP-63 exposait les parties vulnérables de son appareil. Si l'élève continuait alors à tirer, les balles frangibles risquaient de provoquer des dégâts. Certains incidents auraient pu très mal finir. Les balles frangibles et les balles réelles étaient assez semblables et, selon certaines sources, des balles réelles furent parfois tirées contre des RP-63. Un pilote revint à la base avec son pare-brise blindé de 38 mm fendu, ce qui n'aurait pas du être provoqué par des balles frangibles. RP-63 avec la prise d'air de dimensions réduites. De nouvelles lumières furent ajoutées sur les flancs et l'arrière du fuselage, ainsi que sur l'extrados des ailes, indiquant aux tireurs quelle partie de l'avion avait été touchée. Une prise d'air sans écope fut employée et un moteur de 1200 ch fut installé. L'arrière de l'appareil fut blindé, amenant le poids total du blindage à 981 kg. 450 exemplaires furent commandés mais, la guerre touchant à sa fin, les programmes d'entraînement au tir furent interrompus et seuls 30 exemplaires furent livrés. Il n'y avait plus besoin de former de nouveaux personnels et les performances des nouveaux appareils à réaction étaient telles que les techniques de tir aérien allaient certainement évoluer. Déjà, le B-29 Superfortress utilisait des tourelles commandées à distances et utilisant des systèmes de visée beaucoup plus complexes. Tous les RP-63 furent transférés au Strategic Air Command récemment créé afin de participer à l'entraînement des équipages de B-29. Ils servirent jusqu'en 1948, date à laquelle l'entraînement cessa. Les appareils survivants furent re-designés QF-63A, C ou G (le Q indiquant un drone, mais il semble qu'aucun RP-63 n'ait été utilisé de cette façon). Une nouvelle variante du RP-63 fut introduite sous la forme du RP-63C, avec un nouveau moteur et quelques améliorations. Une prise d'air standard fut utilisée sur cette version dont 200 exemplaires furent construits. Si les Pinball fournirent un excellent support d'entraînement, leur emploi fut trop tardif pour faire 12 Suite du Courrier des lecteurs Jean-Michel Bellan nous parle aussi d’AGL : Un accident en 2007 a mis fin à mon aptitude médicale en matière d’aviation générale. J’ai connu André-Georges en 1993 ; il venait de démarrer son activité civile dans l’ULM et après quelques années d’abstinence aéronautique pour des raisons professionnelles, j’avais une furieuse envie de m’y remettre. Dans ce cadre, l’ULM m’apparaissait plus simple et plus “loisirs” que l’aviation générale. Il était d’une culture et d’une érudition phénoménale, si bien que nos quelques vols autour de Dijon ont été surtout de vastes échanges historico-patrimonicoarchitecturo-culturels. Il avait toutes sortes d’anecdotes sur toutes sortes de lieux jusqu’au moindre bled perdu. Sans compter le récit de ses aventures aéronautiques notamment dans le cadre de l’Armée de l’Air.... A cette époque, il bouillonnait de mille projets autour de l’ULM, depuis des exploits sportifs et des raids jusqu’à des missions dans l’humanitaire, et il bougonnait sans cesse contre tous les obstacles et tous les tièdes qu’il trouvait en travers de son chemin. Il fallait suivre et “supporter” son enthousiasme, certes contagieux, mais parfois si pesant! Et puis il fallait savoir passer entre les gouttes des orages auxquels ressemblaient ses célèbres colères!!! En 2012, ayant remis de l’ordre dans ma nouvelle vie, j’ai eu envie de savoir si, malgré le handicap, je pouvais encore prétendre piloter. Naturellement, je suis allé à Beaune voir André-Georges, que je n’avais pas revu depuis 2007. Il m’a accueilli avec chaleur, comme si on venait de se quitter la veille après une bonne soirée passée ensemble! Et quand je lui eu exposé mon projet, d’emblée il m’a dit : “Tu tombes bien, je devais tester cet ULM avec un élève qui a annulé ; tu vas le remplacer”. Je n’avais pas volé depuis 6 ans... Mais dans la seconde, il m’avait instillé une telle confiance en moi que je n’ai pas hésité une seconde. Durant le vol et au retour, il m’a persuadé que j’avais tout fait tout seul ; j’y ai presque cru. En tout cas, j’étais remonté comme un coucou suisse grâce à la confiance qu’il venait de me témoigner! Et une grande reconnaissance devant sa générosité. A la fin du vol, il m’a proposé de lui donner un coup de main en repassant ma qualif instructeur ULM, pour donner ensuite dans son école quelques cours et faire quelques baptêmes ou missions photo lorsque son planning était trop chargé. Ce qui s’est fait jusqu’en 2014, quand il a vendu l’affaire pour prendre une “retraite” qui n’était encore une fois qu’un bouillonnement de projets aéronautiques divers! Ma trajectoire personnelle m’a fait revenir vers l’aviation traditionnelle et prendre un peu de distance avec André-Georges et ses ULM. Je suis devenu instructeur/testeur avion dans une école de pilotage, jusqu’à la faillite de mon employeur, un autre excolonel célèbre pour ses colères, Bernard Borella. A 77 ans, il avait toujours cet enthousiasme de ceux qui ont tout l’avenir devant eux... Sacré bonhomme tout de même! Merci également pour ce témoignage, qui confirme qu’André-Georges n’était pas le premier venu. Visiblement, il manquera beaucoup à ceux qui l’ont connu. 13 Quel équipage, et quel avion ! J.P. Lannier, puis C. Parotte et A. Platel m’ont signalé ce récit d’un vol extraordinaire : le 1er février 1943 eut lieu une collision en vol entre un B17 et un chasseur allemand, au dessus du port de Tunis… l’avant de l’avion. Quand ils essayèrent de faire la même chose pour le mitrailleur de queue, celle-ci se mit à battre tellement qu’elle commençait à se détacher. Ils comprirent que le poids du mitrailleur de queue ajoutait de la stabilité à la section arrière, et celui-ci retourna à sa place. Un chasseur qui attaquait une formation du 97th Bomb Group perdit le contrôle de son appareil, probablement à cause d’une blessure. Au cours de sa descente mortelle, il percuta l’arrière du fuselage d’une forteresse volante, le « All American », pilotée par le Lt Kendrick R. Bragg du 414th Bomb Squadron. Le chasseur s’est disloqué en abandonnant quelques morceaux dans le B17, mais ce dernier était en piteux état. Le plan fixe gauche était arraché et la dérive endommagée.Les deux moteurs droits étaient HS et l’un de gauche avait une sérieuse fuite à la pompe à huile. Les radios et les systèmes électrique et oxygène étaient endommagés. Mais surtout, le fuselage était presqu’entièrement sectionné ; il ne tenait que par deux petites parties de la cellule. Il était ouvert sur plus de 4,80 m de long et 1,20 m sur la partie la plus large ; la coupure du fuselage allait jusqu’à la tourelle dorsale du mitrailleur. La queue se balançait dans le vent relatif et se tordait lorsque l’avion tournait. Tous les câbles étaient sectionnés à l’exception d’un seul pour la profondeur qui fonctionnait encore, et l’avion continuait miraculeusement à voler ! Le mitrailleur de queue était pris au piège, car il n’y avait plus de plancher reliant la queue au reste de l’avion. Les mitrailleurs de sabords et de la queue utilisèrent des morceaux du chasseur allemand et leur propre harnais de parachute afin d’éviter que la queue ne se détache et que les deux côtés du fuselage ne se séparent. Le virage retour vers l’Angleterre dût être fait très lentement pour éviter que la queue ne se détache, et l’avion parcourut près de 70 nautiques pour le faire. Le bombardier était tellement endommagé qu’il perdait de l’altitude et de la vitesse et se retrouvait bientôt seul dans le ciel. Pendant un instant, deux autres Me-109 attaquèrent le « All American ». Mais en dépit des dommages, tous les mitrailleurs étaient en mesure de riposter et ils se débarrassèrent des chasseurs. Les deux mitrailleurs de sabords se tenaient debout, la tête sortant au travers du trou dans la partie supérieur du fuselage pour viser et tirer. Le mitrailleur de queue devait ne tirer que de courtes rafales parce que le recul faisait tourner l’avion. Presqu’arrivés sur l’objectif, le pilote décida de poursuivre la mission et de larguer ses bombes. Lorsqu’il ouvrit les trappes, les turbulences furent telles qu’un des mitrailleurs de fuselage fut soufflé dans la partie abimée de la queue. Il fallut plusieurs minutes à quatre membres de l’équipage pour lui passer des suspentes de parachute et le tracter vers Des chasseurs P 51 alliés interceptèrent le « All American » comme il traversait la Manche et prirent la photo de titre. Ils prévinrent la base par radio en décrivant que la dérive ondulait comme la queue d’un poisson et que l’avion ne pourrait pas atteindre la 14 base. Ils demandèrent d’envoyer des bateaux pour récupérer l’équipage lorsqu’ils sauteraient. Lorsque l’ambulance s’approcha à côté, elle fut remerciée car aucun membre de l’équipage n’était blessé. Il était incroyable que l’avion ait pu continuer à voler dans de telles conditions. Tout l’équipage évacua l’avion par la porte d’accès, sauf le mitrailleur de queue que l’on fit évacuer à l’aide d’une échelle. Et ce n’est qu’à ce moment que toute la queue s’effondra. La lettre ci-dessous fût envoyée par le navigateur à sa femme : « Sil existe des lois, règles ou filtrage, interdisant d'envoyer la photo ci-dessous à ma femme, s'il vous plait, refermez le pli et retournez le moi ; c’est une photo unique et je détesterais la perdre. Merci.» (Suit la liste des membres de l’équipage) Ils restèrent avec la forteresse, recevant des signaux manuels du Lt Gragg et les relayant à la base. Celuici signala que cinq parachutes et celui de secours avaient été utilisés, et que, donc, cinq membres d’équipage ne pourraient pas évacuer. Dans ces conditions, il avait décidé de rester dans l’avion et de le poser. Deux heures et demie après avoir été percuté, l’avion fit son dernier virage pour s’aligner sur la piste alors qu’il en était encore à plus de 40 nautiques. Il descendit pour un atterrissage d’urgence et se posa normalement sur son train d’atterrissage. 15 Quand les tigres se regroupent La NATO Tiger Association regroupe chaque année ses membres pour des exercices et… pour le plaisir. Mais qui sont ces tigres ? Leur histoire est un peu imprécise, mais il semble bien qu’un Français soit à l’origine de leur regroupement. Ce serait Pierre Mesmer, alors ministre de la Défense, qui aurait eu l’idée, pour renforcer les liens entre les différentes forces aériennes de l’OTAN, d’organiser une rencontre entre des unités américaines, anglaises et françaises. En 1961, une première rencontre a lieu à Woodbridge, dans le Suffolk, où le 79th Tactical Fighter Squadron US est stationné. Il y avait déjà invité, l’année précédente, le 74 Squadron de la RAF, pour le plaisir. Cette fois, pour rebondir sur l’idée du ministre, ils invitent aussi l’Escadron de Chasse 1/12 Cambrésis. Les trois unités ont un tigre sur leur emblème ; est-ce volontaire ou une simple coïncidence ? Dès 1962, le Lt US Mike Dugan officialise la chose en invitant cette fois toutes les unités arborant un Tigre (aujourd’hui un félin) au premier NATO Tiger Day. Il le fait en contactant directement les unités dont il a trouvé les coordonnées. Mais celles-ci répondent en utilisant la voie hiérarchique. Les commandements s’emparent du projet qui ne peut plus rester informel. Mais l’idée soulève aussitôt un tollé dans la presse anglaise ; parmi les unités invitées, il y a aussi des escadrons allemands ! Des chasseurs allemands dans le ciel britannique ? Impossible ! Dugan doit expliquer et négocier pour obtenir les autorisations du gouvernement local. Au final, la manifestation est un grand succès avec huit escadrons présents. Les français, qui ont amené de nombreuses caisses de munitions pour les exercices, on aussi amené de nombreuses caisses de … champagne ! La NATO Tiger Association vient de naître. Ses objectifs : Amélioration de la solidarité entre les membres de l'OTAN, création et maintien de l'esprit d'équipe et de camaraderie entre les membres participants, échange d'expériences et coopération, en ligne avec les objectifs militaires de l'OTAN. Depuis, le Tiger Meet est devenu un exercice militaire de première classe où les participants exécutent des missions combinées englobant tout le spectre des opérations militaires. L'accent est principalement mis sur le vol à basse altitude, le ravitaillement en vol, le combat aérien, l'utilisation d'armes variées, etc. L'objectif principal est d'entraîner les équipages à la préparation et à l'exécution de missions complexes de type COMAO (Combined Air Operations – opérations aériennes combinées), CAS (Close Air Support – appui aérien rapproché), ou d’extraction de ressortissants en intégrant des forces spéciales et des moyens de CSAR (Combat Search and Rescue – recherche et sauvetage au combat). D’un niveau tactique élevé, l'exercice est mené dans un contexte international et préparé conjointement entre toutes les unités participantes. Les scénarios couvrent tous les spectres de la troisième dimension. Réalistes et évolutifs, ils sont systématiquement associés à de nombreuses menaces air-air et air-sol. Le travail en patrouilles mixtes est privilégié pour améliorer l'interopérabilité entre les nations. De plus, l'interaction entre les plateformes aériennes et terrestres, grâce à la liaison 16 notamment, est systématiquement recherchée. 16 Chaque escadron essaie d’amener au moins un appareil biplace, afin de pouvoir emmener des passagers choisis dans les autres unités. L'échange d'expériences entre les membres d'équipage est également important. Pour les pays qui ne peuvent se permettre de participer aux grands exercices internationaux en Amérique du Nord, le Tiger Meet est l'un des rares exercices multinationaux disponibles, et compte tenu de la situation mondiale, la participation est de plus en plus importante. Aujourd’hui, plus de trente unités de 17 nations sont membres de l’association. Chaque meeting rassemble, dans un pays différent chaque année, une cinquantaine d’avions et 500 personnels pendant une semaine. "Tiger ! Tiger ! Tiger ! ", c'est sur ces mots du Cdt de l’escadron hôte (et non du Cdt de la base !) que s'ouvre, comme il est d'usage, le Nato Tiger Meet. Outre les exercices aériens proprement dits, il donne aussi lieu à de nombreuses festivités. "Dead bug !", "cafard mort" en français, est le signe de ralliement de tous les "tigres" : on les voit à cette occasion, s'allonger sur le sol et agiter frénétiquement bras et jambes. Chaque journée commence par un lever des couleurs où les drapeaux de chaque nation représentée sont levés au son de leur hymne national. Un Lt Cl tchèque, pilote d’hélico, remercie le pilote belge de Viper qui vient de lui offrir un baptême supersonique Pendant les repas, les traditions sont respectées, tel le schnoufff tabak que l'on prise ensemble, ou la grog ball (infâme mélange de plusieurs ingrédients) que l'on boit lorsqu'on n'a pas respecté l'une de celles-ci. Le clou du spectacle est l'obligation de manger le dessert avec la bouche, ce qui donne lieu à de multiples explosions de rires. Enfin à l'issue de cette semaine riche en événements, sont distribués les trophées : pour l'avion le plus joliment décoré, pour le meilleur esprit tigre, pour le meilleur sketch, le meilleur look et enfin et surtout le "Silver Tiger" qui récompense pour un an l'escadron qui s'est montré le meilleur sur les exercices et missons. The raising of flags : des uniformes originaux… Un certain nombre d'avions sont peints, pour cette occasion, aux couleurs du Tigre (celui du titre est un Rafale C du 1/7 Provence présenté en 2014). Des pilotes arborent des casques tigre, d'autres des costumes de tigre ; tout est mis en œuvre pour mettre l'emblème de la fête en avant. Le Silver Tiger et le Bronze Tiger Avant de se séparer les militaires échangent entre eux patchs et cadeaux, en se promettant de se revoir l'année suivante. Pilotes norvégiens en 2003 17 La France est représentée par trois unités : l’escadron de chasse 1/7 Provence de Saint Dizier (qui a repris les traditions du 1/12 Cambrésis suite à la dissolution de ce dernier en 2012), la flottille 11F de Landivisiau et l’escadron de chasse et d’expérimentation 5/330 Côte d’Argent de Mont-de-Marsan. … et le même en 2011, quand il jouait à domicile En 2003, ce Mirage 2000 rappelait élégamment que le 1/12 volait sur SMB2 dans les années 70… Super Etendard de la 11F en 2007 … son frère en 2009… Un Gripen Tchèque, vainqueur en 2010 …puis un autre en 2010… Eurofighter des Bavarian Tigers en 2014 18 Un Tornado du Luftwaffengeschwader 51 en 2011… McD D Hornet canadien en 2003 ; le 410 sqn n’a pas un tigre comme emblème mais un couguar… … puis un autre en 2014 … alors que ce F-16 hollandais arbore, lui, un magnifique lion Les Tiger Meet ne voient pas passer que des avions. Ici, un SA330 Puma du 230 Squadron RAF… … là un drone IAI B-Hunter du 80th UAV sq belge F-16 belge Blackbird du 31 squadron en 2009 … et sur les tarmacs, quelques fantaisies… Un F-16 turc en 2015 19 Aidez Replic’Air à faire revivre le D551 Je vous transmets avec plaisir ce message de Jeremy Caussade et de son association, reçu et transmis par Ian Tutaj. Ils ont besoin de nous… Chers amis passionnés d’aéronautique, besoin de vous ! La date limite de validation de l’achat devant être fin 2015 / tout début 2016. Si vous n’avez pas encore effectué un don cette année donnant droit à une défiscalisation (IR/IS/ISF), c’est le moment ! Je me permets de vous glisser ce petit mot à titre personnel, pour faire appel à votre soutien en cette fin d’année. Comme vous le savez sans doute, nous sommes actuellement particulièrement concentrés sur la reconstruction de deux chasseurs français Dewoitine D551, pour redonner la possibilité à cet avion de prendre la voie des airs. Le projet avance de façon extrêmement satisfaisante, avec l’acquisition d’un second moteur Hispano Suiza 12Y51, des partenaires prestigieux et solides qui chaque jour nous soutiennent, une équipe dynamique, compétente, et le tout dans une excellente ambiance. Le mode de fonctionnement est extrêmement simple : o Compléter le bulletin de soutien et nous le faire parvenir par mail ou par courrier (détails sur le bulletin) o Procéder au paiement directement par virement ou bien par chèque ou liquide (dans les deux derniers cas, simplement nous le glisser avec le bulletin par courrier) o Pour un don supérieur à 100€, nous vous renverrons un reçu fiscal à garder précieusement en cas de contrôle fiscal o Pour tirer bénéfice du crédit d’impôt, vous trouverez au dos du Bulletin l’explication et les cases à remplir sur la déclaration Le but est également de développer sur Toulouse un pôle dynamique et entreprenant d’aviation française ancienne en état de vol, pour le moment centré sur l’association Réplic’Air, mais qui sait peut-être que cela donnera des idées à d’autres ! (nous n’oublions pas évidemment les amis de la Montagne Noire ainsi que l’association Breguet XIV, sans oublier la branche toulousaine d’Espace Air Passion d’Angers). En vous remerciant par avance, et au plaisir de se revoir, Aéronautiquement, et bons vols ! Pour viser cet objectif, il devient crucial pour Réplic’Air de se doter d’infrastructures pour pérenniser notre activité « vol ». A l’horizon 2018, il nous faudra regrouper sous un même toit au moins nos deux chasseurs D551 et le Morane Saulnier type G. Nous sommes donc sur le point d’acquérir un terrain sur la plateforme de Graulhet, en plein développement, afin d’y implanter à terme l’activité vol de l’association, tout du moins les avions ayant des contraintes particulières. C’est une opportunité rare que nous ne voulons pas laisser passer. Les différents projets avion contribueront dans les deux années à venir à financer l’implantation des hangars, mais il nous faut mener une levée de fond pour financer l’achat du terrain. CAUSSADE Jérémy Mobile : +33 (0)6 86 71 12 78 <mailto : [email protected]> Et retrouvez tous les détails du projet sur : http://www.replicair.fr/ Cet investissement représente environ 40 000€, dont une partie est d’ores et déjà financée. Nous avons 20 Le chasseur Dewoitine D551 est extrapolé de l’avion de course D550, lui-même dérivant du célèbre D520. D’une masse maximale au décollage de 1,7 tonnes, il développait 1.000 ch. Sur le papier, il pouvait atteindre la vitesse de 650 km/h. L’armistice, signé le 10 juin 1940, a empêché de vérifier ces performances. Le prototype était prêt pour le premier vol. Dans les faits, deux prototypes avaient été construits en même temps. Une dizaine d’appareils de présérie était en cours de réalisation. Un D551 est resté en exposition statique jusqu’en 1950 avant d’être détruit. Son pilote d’essai, Marcel Doret (photo ci-dessus) , disait du D550 : « Jusqu’à maintenant, le D520, prédécesseur du D550, était à mes yeux le plus fin coursier que je connaisse. Eh bien ! Ce dernier-né de la famille des monoplaces de chez Dewoitine détrône à un point tel son aîné que ce dernier, il faut en convenir, devient un percheron à côté du pur-sang avec qui je viens de faire ce galop d’essai. » 21 Le jeu des 7 erreurs Sept différences ont été incorporées dans la seconde version de cette photo du Rafale "Tiger Monster" vu de dessus : un bien bel objet ! Photo prise à Châteauroux le 29 août 2015 par Kevin Duretz. À vous de les découvrir ! 22 La photo du mois Quel avion est si bien présenté par ce beau petit chaperon rouge ? Je ne vous donne aucun indice, c’est déjà trop facile… Un des plus célèbres de son époque. Kézakaéro 1/ Que représente la photo ci-dessous ? Devinettes 1/ Qui se jette à terre quand on crie « Dead bugs ! » et pourquoi ? 2/ La flotille 11F de Landivisiau est membre depuis longtemps du NTA alors que son insigne ne porte pas de félin. Où lui a-t-on trouvé les raisons de cette dérogation ? 2/ Et celle-ci ? (Solutions en dernière page) 3/ En 2008, le NTM aurait du être organisé en Allemagne ; suite à un empêchement, l’organisation a été reprise, tardivement, par la 11F à Landivisiau. Du coup, le NTM a été exceptionnellement appelé le OTM. Pourquoi ? 4/ En 1963, le pilote d’essais Bernard Neefs se pose au salon du Bourget après seulement 9’55’’ de vol à bord de son F-104 Starfighter, battant ainsi un record de vitesse. De quelle ville arrivait-il ? 23 Les Solutions Jeu des sept erreurs : 1/ La cocarde de gauche a disparu, ainsi que 2/ la perche de ravitaillement et 3/ la protubérance située en bas de la dérive, au-dessus de la tuyère. 4/ La petite entrée d’air derrière la verrière s’est agrandie, 5/ ainsi que la pointe grise mordant sur le vert sur le dos du fuselage et 6/ le missile de droite. 7/ Le montant arrière de la verrière a reculé. La photo mystère : C’est un Chance Vought F4U Corsair, bien sûr. Ses ailes repliées avec les entrées d’air dans le bord d’attaque, sa couleur, les marques d’ennemis japonnais abattus… Kézakaéro : 1/ Un hélicoptère de combat Mi-24. Oui, un appareil russe au NATO Tiger Meet… sous les couleurs de la Tchéquie. 2/ C’est un camion citerne ! Eh oui, toute la base de Cambrai s’était mise aux couleurs des tigres en 2011 ! Devinettes : 1/ Dead Bugs ! (Cafards morts !) est le cri de ralliement des pilotes du NTM. Quand ils l’entendent ils s’allongent sur le dos et remuent frénétiquement bras en jambes, comme un inscte mourant. 2/ Dans son lieu de travail de l’époque : depuis 63, ses Étendard étaient portés par le porte-avion Clémenceau, célèbre homme politique surnommé … le Tigre ! 3/ Pour Ocean Tiger Meet, les missions étant exceptionnellement menées essentiellement au-dessus de la mer. 4/ Il avait décollé de Bruxelles. Une moyenne de 1.600 km/h environ ! Le Thalys peut aller se rhabiller… 24