
COMITÉ FRANÇAIS POUR LA SOLIDARITÉ INTERNATIONALE PAGE 4
Contexte agricole
Au Mozambique, l'agriculture est principalement familiale et vivrière, c’est-à-dire en grande
partie destinée à l’autoconsommation. En milieu rural, 80 % de la population se destine à ce
modèle d’agriculture. 20 % sont des ouvriers agricoles travaillant dans de grosses
exploitations dédiées à l’exportation3. Sur les petites parcelles, ils cultivent le millet, le
manioc, le sorgho ou encore la noix de cajou, alors que, sur de grandes parcelles, ils cultivent
pour l’exportation, principalement du thé, du sucre, du coton et du tabac.
La libéralisation des échanges et la volonté politique d’ouvrir le pays aux investissements
étrangers a rendu « incertain l'avenir de la plus grande partie de la paysannerie
mozambicaine, qui pourtant se mobilise et résiste4 » face à l’accaparement de leurs terres par
les industries internationales. A titre d’exemple, rien qu’un projet, Prosavana, permettrait « à
de grands groupes privés d’exproprier 4,5 millions de paysans de leurs 14,5 millions
d’hectares de terres.5 » L’accès au foncier est un enjeu capital dans ce pays. Aujourd’hui, des
mouvements de résistance existent et ont le soutien du Mouvement des sans terre brésilien
sous l'égide de La Via Campesina.
Conséquences du changement climatique
En parallèle des problèmes fonciers, le Mozambique, et de manière générale l’Afrique
australe, sont fortement exposés au dérèglement climatique : sécheresse extrême au sud et
inondations de plus en plus fréquentes au nord. Les conséquences du changement climatique
sont dramatiques et affectent profondément le secteur agricole alors que 80 % de la
population en dépend pour se nourrir6. L’insécurité alimentaire, renforcée par le dérèglement
climatique se fait alors de plus en plus oppressante pour les 28 millions d’habitants.
Accaparement des terres cultivables, destruction d’infrastructures nécessaires au
développement agricole, disparition de plusieurs milliers d’hectares de cultures à cause des
catastrophes climatiques… S’adapter au changement climatique est donc inévitable pour la
population de plus en plus menacée.
LA THÉMATIQUE
Qui sont les plus affectés par le changement climatique ? L’agriculture peut-elle aussi apporter
des solutions et contribuer à un modèle de développement plus durable ?
LES VICTIMES DU CHANGEMENT CLIMATIQUE
Les conclusions du rapport de 2014 du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution
du climat (Giec), sont alarmantes. Il serait indispensable de maintenir le réchauffement
climatique en dessous de 2°C d’ici 2100, seuil au-delà duquel les conséquences du
réchauffement de la planète seraient irréversibles. Les changements climatiques ne sont pas
nouveaux, de tout temps le climat a subi des variations.
3 www.amigos-de-mocambique.org/fr/connaitre/63-mozambique-luttepaysanne.html
4 Ibid.
5 www.slowfood.com/network/fr/accaparement-des-terres-au-mozambique-la-societe-civile-et-slow-food-
contre-le-projet-prosavana/
6 www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/mozambique/presentation-du-mozambique/