2. Au profit de l’allaitant
La Bourgogne compte le deuxième cheptel bovin allaitant français, derrière le Limousin, et les
plus grands troupeaux par exploitation (CDA58). Ce cheptel représente environ un quart de
l’effectif national en Charolais (CIALYN). La grande majorité des systèmes allaitants sont semi-
extensifs et environ 80 % de la production sont des broutards à destination de l’Italie. Cela peut
représenter une fragilité pour l’économie de ces systèmes, comme lors de l’explosion de la
fièvre catarrhale ovine (FCO) : les exportations vers l’Italie ont été bloquées et les éleveurs
n’avaient pas la place nécessaire dans leurs bâtiments pour rentrer les animaux (FRGDS). La
grande majorité des élevages (80 %) est localisée dans une large zone autour du Morvan (cf.
Erreur ! Source du renvoi introuvable.), principalement en Saône-et-Loire et dans la Nièvre.
Sur cette zone, 80 % des surfaces agricoles sont herbagères. En Saône-et-Loire par exemple,
80 % des surfaces herbagères sont des prairies naturelles. Les herbages sont sur des sols
souvent avec de faibles potentialités (superficiels, parfois en pente, avec des cailloux, etc.), ce
qui donne peu d’alternatives et de marges de manœuvre. A ceci s’ajoute un environnement
social qui rend ces territoires peu attractifs : c’est une zone très rurale, faiblement peuplée,
fragile et vieillissante (CDA58).
L’élevage bovin allaitant bourguignon est en difficulté structurelle et doit faire face à plusieurs
enjeux :
- Assurer la pérennité des exploitations : 30 % du cheptel est détenu par des exploitants
de plus de 50 ans, souvent sans repreneurs. L’avenir de ces exploitations sera donc
bientôt en question : installation d’un nouvel exploitant, reprise par une autre
exploitation, disparition, etc. (CDA58). Peut-être que la solution viendra d’agriculteurs
étrangers souhaitant s’installer en Bourgogne où le prix de foncier est plus bas que
dans leur pays d’origine comme les Pays-Bas, le Danemark, ou encore l’Allemagne
(CYALIN).
- Gagner en productivité du travail sans en augmenter les coûts car l’élevage bovin
allaitant est la filière agricole où l’espoir de résultat économique est le plus faible en
Bourgogne : entre 3 000 et 25 000 € par exploitation alors que le coût moyen
d’installation est élevé, de l’ordre de 300 000 €. Le cheptel bourguignon est à 90 % de
race charolaise. Cette race se caractérise par des vêlages difficiles, d’où une charge
en temps de travail pour les exploitations. La sélection génétique en Bourgogne n’a
pas éliminé ce caractère (CDA58). L’audit, confié par le Conseil régional à l’Institut de
l’élevage dans les années 2003-2004, a montré les faiblesses de la filière bovin viande
en termes de sélection génétique : les indices de croissance et de valeur maternelle
ont peu progressé par rapport à d’autres régions françaises. Ceci est dû à plusieurs
facteurs. On peut notamment citer le fait que l’insémination artificielle est encore
rarement utilisée dans la région et que les critères de sélection ont surtout porté sur
des indices peu économiques comme la qualité de la race (CYALIN).
AdCC & Élevage – Dossier thématique Page 5