Le Plan d’Actions Lima-Paris
Vision et stratégie
Le Plan d’Actions Lima Paris répond à la demande faite aux prochaines Présidences de la COP de renforcer la
mise en œuvre de l’action climatique. L’objectif de ce document, rédigé par la présidence péruvienne de la
COP20/CMP10, la future présidence française de la COP21/CMP11, le Secrétariat de la CCNUCC et le Bureau
exécutif du Secrétaire général des Nations Unies savoir le ‘le Quartet’), est de compléter la déclaration du
13 décembre 2014 portant sur le “Plan d’Actions Lima-Paris”. Il explicite le contexte et fournit des directives et
des orientations pratiques tant pour les acteurs étatiques que non-étatiques leur permettant de mettre en
œuvre la déclaration et de soutenir le processus de la CCNUCC. Des éléments complémentaires seront
progressivement intégrés dans ce document.
Les conditions d’un succès à Paris
Notre vision d’un succès de la COP21 à Paris nécessite de démontrer qu'une transition vers des sociétés
résilientes et peu émettrices de gaz à effet de serre (GES) est compatible avec une augmentation
moyenne de température de 1,5°c à 2°c par rapport à l'ère préindustrielle, grâce à la mise en œuvre des
mesures adaptées.
Pour cela, le nouvel accord juridique sur le régime climatique de l’après 2020 dans le cadre de la
CCNUCC devra s’appliquer à tous, être équitable et ambitieux, répondre aux enjeux de l’atténuation et
de l’adaptation aux changements climatiques de manière transparente et vérifiable, et, enfin, fournir
des moyens adéquats de mise en œuvre : financiers, technologiques et de renforcement des capacités.
Des contributions nationales ambitieuses (INDC) des Parties à la CCNUCC, communiquées bien en
amont de la conférence de Paris, constitueront une étape cruciale pour permettre un succès à Paris,
puisqu’elles attesteront d’un engagement fort envers notre objectif commun.
Un financement pré 2020 et à long-terme devra être mobilisé par le biais de sources publiques et
d’investisseurs privés, d’institutions financières internationales et d’instruments financiers innovants
pour accompagner cette transition et pourvoir à des activités résilientes et à faibles émissions de
carbone.
Le Plan d’Actions vise à témoigner de l’engagement des acteurs non-gouvernementaux pour parvenir
à un nouvel accord juridique ambitieux en 2015.
Il met l’accent sur des actions à entreprendre pré 2020 et au-delà. Il implique tant les acteurs étatiques
que les acteurs non-étatiques (gouvernements nationaux, villes, régions et autres entités locales,
organisations internationales, société civile, peuples autochtones, femmes, jeunes, universités, et
entreprises) où chacun agit en tant qu’entités individuelles ou au travers de partenariats dépassant les
cadres institutionnels traditionnels. Le Plan d’Actions vise à accélérer l’action sur le terrain et soutenir
l’obtention d’un accord ambitieux dans le cadre de la CCNUCC ; dans ce cadre, il faut souligner que les
actions des acteurs non-étatiques sont une partie intégrante des contributions des Parties et visent à
leur permettre d’être encore plus ambitieuses.
Pour cela, le Plan d’Actions doit susciter un engagement croissant des acteurs non-étatiques et
présenter des initiatives de coopération concrètes, ambitieuses et durables, accompagnées de feuilles
de route comportant des délais de mise en œuvre.
Le rôle du Plan d’Actions Lima Paris
Le Plan d’Actions Lima Paris est une initiative conjointe des présidences péruvienne et française de la
COP, du Bureau exécutif du Secrétaire général des Nations Unies et du Secrétariat de la CCNUCC. Il vise
à renforcer l’action en faveur du climat pendant toute l’année 2015, en décembre à Paris et au-delà:
i. en mobilisant une forte action mondiale pour s’orienter vers des sociétés résilientes et à faibles
émissions de carbone;
ii. en fournissant un soutien accru aux initiatives existantes, telles que celles lancées pendant le
Sommet sur le Climat organisé par le SGNU à New York en septembre 2014;
iii. en mobilisant de nouveaux partenaires et en créant une plate-forme pour garantir la visibilité de
leurs actions, de leurs engagements et de leurs résultats pendant la période précédant la COP21.
Etapes clés
Pendant la COP21, le Quartet répondra à l’Appel de Lima pour l’Action climatique en convoquant une
Réunion de Haut Niveau sur l’Action Climatique, la « Journée de l’Action », prévue le 5 décembre.
La Journée de l’Action visera à mettre en commun les objectifs et les résultats d’initiatives efficaces et à
donner des idées aux dirigeants économiques et politiques. Dans cette optique, elle s’appuiera sur des
rencontres internationales organisées par les parties prenantes et les réseaux en amont de la
Conférence de Paris. Les résultats de l’examen technique des initiatives comportant un potentiel
d’atténuation élevé, mené sous l’égide de la Plateforme de Durban pour une action renforcée (Durban
Platform for Enhanced Action), seront aussi communiqués aux dirigeants politiques au cours de cette
réunion sous la forme d’une synthèse. Dans son ensemble, la « Journée de l’Action » devrait permettre
de démontrer l’ampleur de la mobilisation, la crédibilité des engagements correspondants et devrait
jouer un rôle positif dans la mise en œuvre du nouvel accord sur le climat après 2015.
La Journée de l’Action sera soutenue par une série de « Journées d’action thématiques » au cours de la
COP elle-même. Ces « Journées d’action thématiques » permettront aux intervenants de présenter les
problèmes et les pistes de solutions existantes pour chacun des principaux domaines d’action du Plan.
Ces manifestations officielles, auxquelles participeront des intervenants de haut niveau, ponctueront la
COP de séquences d’une grande visibilité. Leurs rôles seront avant tout de mettre en évidence
l’envergure des engagements sectoriels et des engagements individuels.
Participer au Plan d’Actions Lima Paris
Actions et initiatives collaboratives impliquant des acteurs étatiques et non-étatiques
Une séries d’initiatives coopératives ont été lancées lors du Sommet de New York sur une base
volontaire afin d’accélérer l’adoption de trajectoires et de solutions décarbonées et fiables. Depuis lors,
plusieurs initiatives coopératives complémentaires ont été développées. L’objectif du Plan d’Actions
Lima Paris est d’aider les initiatives existantes :
i. à gagner en ambition,
ii. à renforcer leur caractère inclusif et participatif,
iii. à mettre en place des cadres de suivi, de gouvernance et de mise en œuvre pour l’avenir.
Le Plan d’Actions Lima Paris préconise également de nouvelles initiatives, notamment dans des secteurs
moins représentés ou sur des aspects moins développés.
Exemples d’engagement
Gouvernements nationaux
Une coopération renforcée entre acteurs étatiques et non étatiques constitue un élément essentiel pour
accélérer l’élaboration et le développement de solutions adaptées et raccourcir la phase
d’apprentissage de la mise en œuvre. C’est pourquoi il est important que les gouvernements nationaux
fournissent leur soutien aux actions de coopération et à la mobilisation d’acteurs non-étatiques
multinationaux et nationaux.
Concrètement, les Etats pourraient s’engager :
- en présentant les résultats de la mise en œuvre des initiatives qu’ils avaient rejoint lors du
Sommet sur le Climat et leurs contributions à celles-ci ;
- en se ralliant à ces initiatives ou en s’y associant soit pour obtenir du soutien pour accélérer des
mesures nationales, soit pour apporter une expertise et un soutien ;
- en encourageant les acteurs non-étatiques nationaux à prendre des engagements individuels ou
à se rallier à des initiatives existantes ;
- en entreprenant des actions plurilatérales pour accroître le niveau des engagements existants,
- en lançant de nouvelles initiatives.
Entreprises
La contribution du secteur privé est déterminante pour le succès du Plan d’Actions. Au-delà de la
nécessité, pour les entreprises, de plaider en faveur d’un accord ambitieux à Paris, celles-ci ont la
responsabilité d’adapter leur propre modèle économique à un monde résilient et limité à une
augmentation de la température de 1,5 à 2°c, et de prendre rapidement des mesures pour ce faire.
Ainsi, les entreprises pourraient s’engager :
- en s’impliquant, au niveau industriel ou sectoriel, dans des collaborations ou des plans judicieux.
Cela pourrait comporter :
o une démarche de rendre durables leurs systèmes de fabrication, de production et/ou de
leurs chaînes d’approvisionnement ;
o des initiatives de coopération à grande échelle et impliquant de multiples acteurs ;
o la mise au point de feuilles de route sectorielles d’ici à 2050
- en prenant, au niveau de l’entreprise, des engagements individuels visant à réduire les
émissions de GES ou à renforcer la résilience; et en intégrant les changements climatiques dans
leurs stratégies et leur gouvernance ;
- en soutenant activement la mise en œuvre de mesures internes et de politiques publiques
visant à lutter contre le changement climatique et à développer des économies sobres en
carbone, notamment en matière de prix du carbone.
Villes et territoires
Des initiatives et des dynamiques sont déjà à l’œuvre entre les seaux existants et leurs dirigeants: le
Pacte des Maires, le Pacte des Régions, la Convention des Maires et des initiatives sectorielles. Cela
ouvre la voie à l’émergence de nouvelles et audacieuses initiatives de collaboration et à une forte
mobilisation des responsables avant la conférence de Paris.
Les acteurs impliqués au niveau des territoires pourraient participer en :
- engageant des actions visant à réduire les GES, mais également à permettre une planification
climatique et le renforcement de la résilience, ou en prenant des engagements sectoriels ;
- s’engageant dans des initiatives à grande échelle et impliquant de multiples acteurs ;
- contribuant à l’émergence de nouveaux partenariats qui soutiennent la connaissance, le
développement des capacités et le financement.
De nouvelles initiatives de jumelage entre municipalités, institutions gouvernementales et locales
pourraient également contribuer à accélérer les mesures d’atténuation et de résilience. Les Etats et les
acteurs locaux pourraient également s’engager à travailler ensemble en adoptant une approche
verticalement intégrée.
Utiliser un cadre permettant de garantir une forte crédibilité
Conférer plus de visibilité et de reconnaissance aux actions de coopération requiert qu’un cadre
minimal soit mis en place afin de renforcer les engagements. De notre point de vue, toute initiative, qui
résulte d’un engagement sectoriel ou individuel dans le cadre du Plan d’Actions devrait, d’ici la
conférence de Paris, avoir pour but:
- D’élaborer un narratif identifié faisant état tant des objectifs opérationnels et crédibles à court
terme que des engagements indicatifs à long terme, et de montrer que les partenaires clés sont
réunis autour d’une vision partagée et d’un plan d’actions permettant d’intensifier la
transformation dans les secteurs stratégiques.
- De démontrer sa pertinence et sa crédibilité, en ayant un fondement scientifique, en étant
conforme à un objectif de réchauffement de 1,5-2°c et de résilience, et d’effectuer un suivi des
progrès et des résultats tout en rendant compte du respect des engagements précédents.
- De tenir dûment compte de l’équilibre Nord-Sud et de la nécessité d’une démarche inclusive,
dans le sens de l’intégration d’autres acteurs ou d’initiatives concernés.
Afin de faciliter l’information et le suivi, les initiatives du Plan d’Actions devraient être progressivement
publiées sur le portail NAZCA. Ce Portail des Acteurs Non-Etatiques pour l’Action Climatique (Non-state
Actor Zone for Climate Action), lancé lors de la Journée de l’Action à Lima en 2014, est l’outil le plus
adapté pour enregistrer les engagements conformes à l’approche du Plan d’Actions. Ce portail centralise
des informations fournies par ses partenaires professionnels fournisseurs de données parmi lesquels
Carbonn, CID, CDP et IIGCC. Il compte inclure un plus grand nombre de fournisseurs de données, afin
notamment de mieux rendre compte et de mettre en évidence des initiatives de collaboration solides. Il
permet un suivi précis des progrès et la publication des résultats au fil des années
Plus d’informations sur le site : http://climateaction.unfccc.int/aboutlpaa.aspx
Contacts:
Judith Jakubowicz, Coordinatrice Evénements et Communication, Equipe de Négociations, COP21, France
E-mail: Judith.jakubowicz@cop21.gouv.fr
Téléphone: + 33 1 44 49 80 22
Nick Nuttall, Coordinateur, Communication et Mobilisation, UNFCCC
E-mail: nnutta[email protected]
Téléphone: +49 228 815 1400
Dan Thomas, Responsable Communication, Changement climatique, Bureau exécutif, Secrétariat général des
Nations Unies
Email: daniel.th[email protected]
Téléphone: + 1 917 225 1913
Tamara Lasheras de la Riva, Communication et Gestion des Connaissances, COP20, Ministère de l’Environnement,
Pérou
E-mail : tlasheras@minam.gob.pe
Téléphone: + 51 951 373 758
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