Programme des Nations Unies pour le Développement Le Bureau Régional pour les États Arabes Approche locale et territoriale du changement climatique dans les Pays Arabes Rapport final Réalisé par Meriem HOUZIR Document préparé pour le Forum Régional Arabe sur le Changement climatique Skhirat-Rabat, Maroc – 3-5 Novembre, 2010 Décembre 2010 Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 1 Avertissement Ce rapport a été établi par Merim HOUZIR (consultante en développement durable et coopération internationale) pour le PNUD. Les points de vues exprimés dans ce document sont ceux de l’auteur et ne reflètent pas forcément ceux du PNUD. Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 2 SOMMAIRE INTRODUCTION .................................................................................................................................. 6 I. Décentralisation et rôle des collectivités locales dans la lutte contre les changements climatiques .. 7 1) Rôle des collectivités locales : un acteur incontournable dans les politiques liées au changement climatique .................................................................................................................. 7 2) Aperçu sur le processus de décentralisation dans le monde arabe........................................... 8 II. Contexte global de l’approche territoriale du CC ........................................................................... 14 1. Contexte international .......................................................................................................... 14 2. Contexte régional dans le monde arabe ................................................................................ 15 3. Engagement du PNUD au niveau de la région arabe .............................................................. 16 4. Les politiques nationales de lutte contre les CC dans les pays arabes..................................... 16 III. Plan Climat territorial : un outil stratégique pour la lutte contre les CC au niveau local................. 22 1) Le Plan Climat Territorial ....................................................................................................... 22 2) Quelques exemples internationaux ....................................................................................... 25 3) Etat des lieux des stratégies territoriales du CC dans les pays arabes ..................................... 27 IV. Initiatives sectorielles de lutte contre le changement climatique dans les pays arabes ................. 33 1) Actions d’atténuation pour réduire les émissions de GES....................................................... 33 2) Actions d’adaptation au changement climatique pour limiter les impacts négatifs ................ 41 V. Quelques recommandations ........................................................................................................ 55 1) Recommandations en matière de gouvernance ..................................................................... 55 2) Recommandations en matière de financements .................................................................... 57 3) Recommandations en termes de mesures de mise en œuvre des politiques territoriales....... 57 4) Recommandations en termes de partenariat territorial inter-arabe....................................... 58 5) Les Oasis : Un patrimoine commun au monde arabe et un territoire pertinent pour une alliance inter-pays autour du changement climatique ................................................................... 60 CONCLUSION GENERALE ................................................................................................................... 61 BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................. 63 ANNEXES .......................................................................................................................................... 64 Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 3 Abréviations ADEME: Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie AFED: Arab Forum for Environment Development CAMRE (Council of Arab Miniters Responsible for the Environment). CC : Changement Climatique CCNUCCC: Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques CDR : Conseil du Développement et de la Reconstruction CDRT : Centre du Développement de la Région de Tensift EPA : Autorité Publique de l’Environnement FIDA : Fonds Internationale de Développement Agricole GES : Gaz à Effet de Serre GIEC : Groupe d’experts intergouvernementaux sur l’évolution du climat HQE : Haute Qualité Environnementale IEP : Planning d’Energie Intégrée MDP : Mécanisme pour un Développement Propre MOMRA : Ministère saoudien des affaires municipales et rurales PCTI : Plan Climat Territorial Intégré PCT : Plan Climat Territorial PECT : Plan Energie Climat Territorial PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement EU- MENA (Europe, Moyen Orient, Afrique du Nord) UNEP: United Nation Environment Programme WMO : World Meteorological Organization Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 4 Introduction La région des pays Arabes apparaît aujourd’hui comme l’une des régions les plus menacées par les modifications du climat. Outre une augmentation des températures qui s’échelonnera entre 2 et 5 degrés, il est également prévu une baisse sensible de la pluviométrie, une augmentation des épisodes de sécheresse et la hausse du niveau de la mer. La région est cependant l'une des moins responsables de l'effet de serre. Selon le Rapport mondial sur le développement humain (RDH) 2007/2008 et le rapport : Indicateurs du développement mondial pour 2007, la part de la région des émissions de dioxyde de carbone, qui contribue à ce phénomène, n'était plus que de 4,7%, pourcentage inférieur à toute autre région. Les émissions de gaz à effet de serre du Monde Arabe augmentent cependant à l’un des rythmes les plus rapides du Monde. Le Qatar, le Koweit, et les Emirats Arabes Unis ont les émissions par habitant les plus élevées (cf. annexe : Tableau 1). Quant à la consommation d’énergie dans les Pays Arabes, elle a augmenté en moyenne de 39% entre 2000 et 2007 (cf. annexe : tableau 5). La production d’électricité est de 681 331 000 000 Kwh pour l’année 2007, issue à 54% des sources de gaz naturels et à 40% du pétrole (cf. annexe : tableau 4). Exception dans la région, la production d’électricité marocaine est issue à 57% des centrales à charbon. Les conséquences du changement climatique pour les Pays Arabes se traduisent par : - Des pénuries d'eau accentuée par la sécheresse - Une réduction de la production agricole - Une récession de l’activité économique - Une menace pour la sécurité nationale Le changement climatique engendre également des répercussions significatives sur les activités humaines : - - - Détérioration des conditions sanitaires, à cause de la recrudescence du paludisme et d’autres maladies à transmission par des parasites, qui serait favorisé par la hausse des températures et la modification des régimes pluviaux Migrations provoquées par la hausse du niveau de la mer, vers les zones urbaines. Création de conflits au niveau de la sécurité humaine suscités par la rareté de l’eau, des denrées alimentaires ou de l’énergie (ressources vitales). Depuis plusieurs années, les Pays Arabes ont mis en œuvre des programmes, au niveau régional, et au sein de politiques nationales d’environnement et de développement durable. Cependant, les problèmes environnementaux et les risques climatiques persistent. Dans ce contexte, ils redoublent d’efforts afin de trouver des solutions appropriées dans la lutte contre les changements climatiques. Les territoires représentent une réponse locale pertinente aux enjeux du changement climatique. En effet, le futur est entre les mains des systèmes énergétiques décentralisés ; l’agriculture et la gestion des forêts se fait localement ; quelques communautés sont plus avancées que les gouvernements Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 5 nationaux dans la lutte contre les CC ; 70 % des mesures d’atténuation et 100 % de mesures d’adaptation sont entre les mains du niveau infranational ;… C’est dans ce cadre que s’inscrit la présente étude qui a pour objectif de faire un état des lieux de l’approche régionale, locale et territoriale liée aux changements climatiques dans les Pays Arabes. Il s’agit de faire une analyse comparative entre les différents pays de la région, d’identifier les limites des stratégies territoriales d’atténuation pour la réduction des émissions de GES et d’adaptation aux risques du changement climatique en vue de définir une stratégie commune dans ces pays, qui sera traduite au sein d’un programme concret. Source : mapsofworld.com Ce travail de cartographie couvre 22 pays regroupés en 3 régions : - Pays du Maghreb : Algérie/Maroc/ Tunisie/ Mauritanie - Proche Orient : Egypte/ Jordanie/ Liban/ Libye/ Syrie/ Palestine/ Soudan - Moyen Orient : Arabie Saoudite/ Barhain/ Emirats Arabes/Irak / Koweit/ Oman/ Qatar/ Yemen / Djibouti/ Somalie/ Comores Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 6 I. Décentralisation et rôle des collectivités locales dans la lutte contre les changements climatiques Du fait de sa proximité, l’échelle territoriale favorise le décloisonnement des logiques institutionnelles, la sensibilisation des acteurs et citoyens, l’obtention de consensus, ainsi que l’intégration des spécificités locales. L’adaptation est une activité contextuelle : la planification et la mise en œuvre de mesures d’adaptation doivent répondre à des circonstances et capacités uniques à différentes échelles. 1) Rôle des collectivités locales : un acteur incontournable dans les politiques liées au changement climatique Les collectivités occupent une place centrale dans les politiques liées au changement climatique : o D’abord, elles ont la responsabilité directe sur des investissements qui comptent parmi ceux à la plus longue durée de vie : les bâtiments et les infrastructures de transport. Or ces deux secteurs des bâtiments et des transports sont à l’origine des deux-tiers des émissions de GES. o Ensuite, ce sont elles qui répartissent et organisent les activités sur le territoire à travers les décisions d’urbanisme et d’aménagement qu’elles prennent. Or ce sont là des décisions structurantes et peu réversibles. o De plus, les actions d’adaptation à conduire pour répondre au changement climatique déjà enclenché sont essentiellement d’ordre local : protection des populations contre les canicules et les inondations et soutien aux personnes les plus vulnérables. o Enfin, les collectivités locales ont le contact direct avec le citoyen dont l’information et l’adhésion sont indispensables à une politique efficace. A titre d’exemple, en tant qu’acteur de la politique locale, on estime que les collectivités en France interviennent directement sur plus de 12% des émissions nationales de gaz à effet de serre. Mais, à travers leurs politiques d’aménagement du territoire et d’urbanisme, d’habitat, de transport, d’approvisionnement énergétique du territoire,… elles agissent indirectement sur plus de 50 % des émissions. Les entreprises, les artisans et les agriculteurs, partenaires des collectivités, sont aussi concernés par cette problématique environnementale. L'enjeu pour les collectivités et des autorités locales est donc d'informer et de mobiliser les différents acteurs pour les faire adhérer aux plans d'actions établis. Les collectivités ont aussi, vis-à-vis de la population, une mission d'incitation et d'encouragement des initiatives locales et des bonnes pratiques à adopter. Toute collectivité locale réalise déjà des actions positives en faveur de la protection du climat, par exemple au travers d’actions de maîtrise de l’énergie. Une stratégie territoriale de lutte contre le changement climatique est une excellente opportunité de les recenser, les organiser, les renforcer, leur donner du sens. Bref, passer d’une série d’actions ponctuelles à une stratégie organisée. L’enjeu territorial est de mettre en relation les décisions des collectivités locales -depuis les petites actions quotidiennes aux actions plus structurantes type élaboration d’un Schéma d’aménagement et de développement territorial avec une dimension « climat ». Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 7 Une collectivité locale peut intervenir à plusieurs niveaux : - Ce qui est directement de la responsabilité municipale ou intercommunale - Ce que la collectivité locale peut influencer plus ou moins directement - Ailleurs, la collectivité agit comme catalyseur d’une action territoriale Les principaux champs d’action en lien avec les enjeux du changement climatique : - Agir sur l’énergie consommée - Agir sur l’urbanisme et l’aménagement - Agir sur les transports - Agir sur les déchets - Agir sur l’agriculture et la gestion des forêts - Agir sur la biodiversité - agir sur la santé L’action sur les consommations énergétiques est primordiale dans la lutte contre le changement climatique : elle concerne les déplacements, les besoins de chauffage, de climatisation, d’eau chaude sanitaire, d’éclairage, de pompage, de force motrice, de chaleur, de process....On peut y répondre par la mise en place de Plans énergie climat territoires (PECT) Les collectivités territoriales sont ainsi un échelon incontournable de mise en œuvre des politiques climat par : - Le principe de subsidiarité : importance et complémentarité de chaque échelon de décision Le lieu de cohésion sociale, les collectivités territoriales disposent de nombreuses prérogatives. La convergence, la réduction de la vulnérabilité énergétique et climatique doit être abordée au niveau décentralisé. Les changements climatiques : approche par les risques mais également des opportunités de développement. L’ensemble de ces prérogatives dépendent tout de même des pays et du degré de décentralisation et de déconcentration. 2) Aperçu sur le processus de décentralisation dans le monde arabe Aucune étude ou rapport sur le processus de décentralisation et régionalisations dans le monde arable n’ont été identifié. Aussi, et à partir d’une recherche par pays et d’un travail non exhaustif, le tableau ci-dessous permet d’avoir une vision globale et comparative de l’organisation de la gouvernance locale appliquée dans les différents pays arabes. Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 8 a) Organisation et fonctionnement des collectivités territoriales dans les Pays Arabes Le tableau ci-dessous permet de synthétiser les différentes organisations chargées de la gouvernance locale dans les pays arabes. x X Municipalités/ Conseils municipaux Institutions gouvernementale Provinces/ préfectures x x x x x x X X X X Syrie Palestine Soudan Arabie Saoudite X x X x x x x x X Barhain Emirats Arabes Unis Irak Koweit Oman X X X X x Qatar Yemen X X Djibouti Somalie Maurita nie Comores Communautés urbaines x Régions Tunisie Egypte Jordanie Liban Libye Governorats x Districts x x Villes x Villages Algérie Maroc Arrondissements Départements/wilaya Types de collectivités ou autorités locales Communes Pays X x x x x x ND Source : www.pogar.org b. Les compétences des collectivités territoriales Le tableau ci-dessous permet par ailleurs de définir les compétences des collectivités territoriales dans les pays arabes et d’en faire une synthèse afin de définir leur responsabilités en termes de stratégie locale et territoriale de lutte contre les changements climatiques. Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 9 Les compétences détaillées par type de collectivités ou autorité locale et par pays sont développées en annexe pp : 66-75. Pays Algérie Maroc Domaines de compétences des collectivités L’Assemblée Populaire Communale (APC), élue au suffrage universel direct au scrutin de liste, est l’organe délibérant. Le président de l’assemblée délibérante est aussi l’exécutif communal. Il est en outre le représentant de l’Etat dans la commune et relève de la tutelle du Wali. L’Assemblée Populaire de la Wilaya (APW) est élue au suffrage universel direct au scrutin de liste. Le président est élu en son sein. L’exécutif de la wilaya, le wali, est un représentant de l’Etat. Bien que doté d’une autonomie financière et d’une assemblée délibérante, la wilaya a une marge de manœuvre très restreinte, le président de l’assemblée agissant sous l’autorité de l’exécutif. Les communes peuvent se regrouper dans le cadre d’une structure intercommunale pour la réalisation et la gestion d’équipements et de services d’intérêts et d’utilité intercommunale. Le processus de décentralisation marocain est un mouvement ancien. Il trouve son origine dans les années qui ont suivi l’Indépendance et se poursuit aujourd’hui à travers l’application des nouvelles chartes communales et provinciales. Le dahir de 1976 définit les compétences communales dans des termes assez généraux. La répartition des compétences entre les différentes autorités locales, décentralisées ou déconcentrées a été clarifiée dans la charte communale le projet de loi no 17-08 portant modification de la Charte communale. La région coordonne l'aménagement du territoire des provinces et des préfectures de son ressort. Ses moyens et pouvoirs demeurent cependant limités. Le conseil régional est élu au suffrage universel indirect, et au scrutin de liste à la représentation proportionnelle. Le gouverneur, organe exécutif représentant de l'Etat, doit dans de nombreux domaines recueillir l'approbation de l'Etat pour mettre à exécution les délibérations du conseil régional. Les préfectures et provinces ont le double statut d’entité déconcentrée et décentralisée. Dans la pratique, les pouvoirs de l'assemblée délibérante demeurent restreints en raison de l’étroitesse de leurs ressources, et du pouvoir de tutelle exercé par le ministère de l'intérieur. Le gouverneur en est l'organe exécutif. Tunisie La commune est l'échelon décentralisé le plus ancien. Le pouvoir délibérant est détenu par le conseil communal, dont le nombre de membres varie de 11 à 41 selon la taille de la commune. Le conseil municipal doit assurer le "développement économique, social, et culturel" de la collectivité. L'exécutif de la commune est le bureau, dont le président doit exécuter certaines tâches au nom de l'Etat, en sus de ses fonctions liées aux affaires locales. Le champ d'intervention des communes est assez large. Certaines compétences échappent aux communes (éducation, santé) ou sont partagées avec les régions. Le conseil de région est doté de compétences territorialisées : Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 10 - Egypte Jordanie Liban Libye Syrie Palestine Soudan Arabie sur l'ensemble du territoire régional : aménagement du réseau routier, développement économique, éducation (construction des établissements d'enseignement), culture (maisons de la culture, …) - dans les zones rurales non communalisées : infrastructures et équipements Au Caire, certains services publics sont confiés à des autorités publiques semiautonomes sous la tutelle du Gouvernorat : - autorité d'assainissement, sanitaire et de drainage du Grand-Caire - autorité de distribution d'eau du Grand-Caire - autorité de transport public du Grand-Caire - autorité gérant les engrais organiques et les abattoirs d'utilité publique Le gouvernement du district agit comme l'organe exécutif de l'exécution des décisions du Cabinet sur le niveau local. Ces gouvernements de district sont donc essentiellement une extension du gouvernement central, et sont supervisés par le ministère de l'Intérieur Aux termes des articles 47 et 48 du décret-loi de 1977, la commune est compétente pour la gestion des affaires locales. Mais certaines compétences du ressort des collectivités locales sont exercées par l’Etat central, en particulier au travers du CDR. Bien qu'en théorie Le pouvoir central envisage de décentraliser le pouvoir pour les 380 congrès populaires, le pouvoir de prise de décision est étroitement contrôlé par le gouvernement central. Les congrès populaires municipaux nomment des comités de personnes dans l’exécution des politiques. Compétences des collectivités locales : - Urbanisme : élaboration des plans d'urbanisme, délivrance de permis de construire. - Construction, entretien du réseau routier local. - Services de proximité : ramassage d'ordures ménagères, réseau d'eau potable… - Construction et entretien des écoles, lycées. (en pratique, c'est le ministère de l'éducation nationale qui continue de prendre à sa charge cette mission. - Transports : organisation des transports urbains. - Culture : musées, centres culturels. La mouhafazah a des compétences plus élargies. En plus des compétences mentionnées ci‐dessus, elle est compétente en matière de Planification locale et d’approvisionnement : (la mouhafazah peut créer des branches de la société générale de consommation pour subvenir aux besoins alimentaires des habitants). Les quatre niveaux d'administration : la région (muhafaza), province (lewa), district (qada), et la municipalité (nahiya), devaient être réduites à deux: l'muhafaza et nahiya. Ces réformes sont en cours d'élaboration au ministère des Affaires locales palestiniennes et le ministère de l'Intérieur. Les trois principales institutions politiques impliquées dans la transition vers la décentralisation sont le ministère des Gouvernements locaux, l'Union des municipalités palestiniennes, et un comité spécial pour le renforcement des capacités élaborées de concert avec la Banque mondiale En 1991, le Soudan a adopté une nouvelle structure de gouvernement fédéral. La nation était divisée en 26 Etats, chacun avec son propre gouverneur, la législature, et de l'administration exécutive. Dix de ces états sont dans le Sud. Les gouverneurs des États et des législateurs dans le Sud sont nommés par le gouvernement central jusqu'à ce que des élections puissent avoir lieu, au plus tard en Juillet 2009, selon l'article 216 de la Constitution. Le royaume est divisé en 13 provinces (mintaqat), qui sont chacune dirigée par un Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 11 Saoudite Barhain Emirats Arabes Unis Irak Koweït Oman Qatar Yemen Djibouti gouverneur. Les gouverneurs sont nommés par le roi et le plus souvent lui rapportent directement. Le gouvernement provincial supervise les bureaux locaux du gouvernement central et les fonctionnaires municipaux. Le Ministère saoudien des affaires municipales et rurales (MOMRA) supervise tous les domaines de la gouvernance municipale. Le ministère contrôle l'administration municipale, la ville et l'urbanisme, le développement et la maintenance de l'infrastructure comme les routes et l'assainissement. Le gouvernement central contrôle la gestion urbaine et les questions de développement avec très peu de prise de décision décentralisée. Un système municipal a été mis en place depuis plusieurs décennies, jusqu'en 2001, mais ces douze organes administratifs jouissent de peu d’autonomie. Dans un important discours en Octobre 2001, toutefois, le monarque au pouvoir de Bahreïn, Cheikh Hamad bin Isa al-Khalifa, a promis de créer des conseils municipaux élus d'exprimer directement les opinions des habitants de chaque gouvernorat. Les conseils ont été créés en 2002. Le degré de la gouvernance locale varie en fonction de la taille de l'émirat et la taille de la communauté locale. À Abu Dhabi, le plus grand émirat, il y a un gouvernement parallèle à la structure fédérale, y compris un conseil consultatif et l'administration publique. La ville d'Abou Dhabi est divisée en deux municipalités qui fournissent une variété de services, y compris eau, électricité, travaux publics, des finances et des douanes. La municipalité d'Al-Ain dans l'émirat d'Abou Dhabi a également un gouvernement local fort. Dans les zones rurales, les émirats petits et moins développés, le gouvernement fédéral a tendance à prendre un rôle plus important dans la fourniture de services publics. Chaque gouvernorat dispose d'un conseil élu. Les gouvernorats sont divisés en districts et sous des circonscriptions administratives. Au cours des années soixante-dix, le gouvernement national a assumé certaines fonctions auparavant contrôlées par la municipalité du Koweït, mais le Conseil conserve plusieurs responsabilités importantes. En raison de la petite taille du Koweït, la décentralisation n'est pas une question urgente, ni une directive politique. La décentralisation formelle du gouvernement existe avec la division de la nation dans les municipalités, mais en pratique, ces sous-unités ont une autonomie limitée La petite nation du Qatar a relativement peu besoin de la décentralisation. Avec une population nationale de moins de 200.000 citoyens, les institutions gouvernementales nationales peuvent parvenir à la transparence, la responsabilisation et la participation à travers une bonne administration. Les autorités locales juridiques restructurent la distribution des ressources budgétaires entre le gouvernement local et central. La loi renforce l'autorité locale pour la planification, le développement et l'administration en un seul corps élus: le conseil municipal. Il prévoit également une conférence nationale annuelle qui sera convoquée par le Premier ministre pour examiner l'état de la décentralisation nationale. Djibouti est un très urbanisée, avec 81% des habitants vivant dans les zones urbaines. Le pays est divisé en cinq unités politiques appelées districts (cercles). Ce sont: 'Ali Sabih, Dikhil, Djibouti, Obock, Tadjourah. Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 12 Somalie Mauritanie Comores Les gouvernements locaux les plus développés en Somalie sont dans les régions septentrionales du Somaliland et du Puntland. Somaliland a fait sécession de la Somalie en 1991 et s'est déclarée une nation souveraine Il ya douze provinces et le district autonome de Nouakchott, la capitale. Les provinces sont divisées en 49 départements et 219 conseils municipaux élus ND Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 13 II. Contexte global de l’approche territoriale du CC 1. Contexte international a) Le protocole de Kyoto La gouvernance internationale sur le climat repose sur deux traités internationaux fondamentaux : la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), ouverte à ratification en 1992, et entrée en vigueur le 21 mars 1994, a été ratifiée à ce jour par 189 pays dont les États-Unis et l’Australie. Son traité fils, le protocole de Kyoto, a été ouvert à ratification le 16 mars 1998, et est entré en vigueur en février 2005 et a été ratifié par tous les pays arabes. b) L’Agenda 21 de Rio En 1992, lors du sommet de la Terre de Rio, 173 pays adoptent le programme Action 21 (ou Agenda 21 en anglais). C’est une déclaration qui fixe un programme d’actions pour le XXIe siècle dans des domaines très diversifiés afin de s’orienter vers un développement durable de la planète. Aujourd’hui, le programme Action 21 reste la référence pour la mise en œuvre du développement durable au niveau des territoires. Dans le cadre du chapitre 28 de cet Agenda 21, les collectivités territoriales sont invitées, en s’appuyant sur les partenaires locaux que sont les entreprises, les habitants et les associations, à mettre en place un Agenda 21 à leur échelle, appelé Agenda 21 local. C’est dans ce cadre que la Convention de la Lutte contre changements climatiques a été signée par l’ensemble des gouvernements présents dont certains pays arabes. c) Le groupe d’experts intergouvernementaux sur l’évolution du climat (GIEC) Il a pour mission d’évaluer, sans parti pris et de façon méthodique, claire et objective, les informations d’ordre scientifique, technique et socio-économique qui nous sont nécessaires pour mieux comprendre les fondements scientifiques des risques liés au changement climatique d’origine humaine, cerner plus précisément les conséquences possibles de ce changement et envisager d’éventuelles stratégies d’adaptation et d’atténuation. d) Le rapport STERN Le Rapport Stern sur l’économie du changement climatique est un compte rendu sur l’effet du changement climatique et du réchauffement global sur la planète rédigé par l’économiste Nicholas Stern pour le gouvernement du Royaume-Uni. Publié le 30 octobre 2006, ce rapport de plus de 700 pages est le premier rapport financé par un gouvernement sur le réchauffement climatique mené par un économiste et non par un météorologue. e) Facteur 4…ou 9 ! Le Facteur 4 est un objectif écologique de multiplier par 4 l’efficience des modes de productions, c’est-à-dire produire autant de richesse en utilisant quatre fois moins de matières premières et d’énergie. Dans certains pays du Nord, Facteur 4 désigne aussi l’engagement pris en 2003 devant la scène internationale par les chefs de l’État de diviser par un facteur 4 les émissions nationales de gaz à effet de serre d’ici 2050. Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 14 2. Contexte régional dans le monde arabe La problématique de lutte contre les changements climatiques a conduit à réunir les pays arabes autour de différents événements et a permis la publication de divers supports d’analyse et de travail et la création de ministères dédiés : - Le rapport AFED : Arab Forum for Environment Development : « Arab environment climate change- impact of the climate change on arab countries », publié en 2009. - Le CAMRE (Council of Arab Miniters Responsible for the Environment). - The Arab Ministerial Declaration on Climate Change,adoptée les 5 et 6 décembre, au siège de la Ligue Arabe, qui constitue la base des futures actions et reflète la position des pays arabes dans la lutte contre les changements climatiques. - The IPCC report : Intergovernmental Panel on Climat Change. Groupe de travail sur les impacts du changement climatique sur les secteurs, organisé par l’UNEP (United Nation Environment Programme) et l’organisation météorologique mondiale (WMO) dans le but de fournir un état des lieux des impacts liés aux CC et ses conséquences sur l’environnement et le domaine socio-économique. - The Arab Human Development Report 2009 : impact des CC sur la sécurité humaine et la vulnérabilité économique dans les pays Arabes. - The Regional Business Strategy to Address Climate Change »: Stratégie opérationnelle en partenariat avec la Banque Mondiale qui propose de placer le changement climatique au cœur du dialogue que mène l’institution sur le programme de développement global avec ses partenaires dans la région D’autres projets plutôt sur la zone méditerranéenne mais qui concernent également les pays arabes du sud et de la Méditerranée ont également été initiés. Nous pouvons en citer deux en lien avec le thème du changement climatique notamment les énergies renouvelables : Le projet DESERTEC ou le Plan Solaire Méditerranéen : - DESERTEC : coopération entre les pays de l’EU- MENA (Europe, Moyen Orient, Afrique du Nord). L’énergie, venant des déserts, complémentaire aux sources d’énergies renouvelables européennes pourra accélérer le processus de réduction des émissions de CO2 et accroître également la sécurité de l’approvisionnement énergétique européen. En même temps, elle créera des emplois, des sources de revenu, de l’eau potable par dessalement de l’eau de mer et permettra ainsi d’améliorer les infrastructures dans les pays du MENA. DESERTEC met la technologie et les déserts au service de l’énergie, de l’eau et de la protection du climat. - Le plan solaire méditerranéen vise à développer des partenariats entre les différents pays des deux rives de la Méditerranée autour de projets concrets qui permettront d’accroître la Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 15 part des énergies renouvelables, notamment d’origine solaire, dans le profil énergétique de la région méditerranée. 3. Engagement du PNUD au niveau de la région arabe L’engagement du PNUD, avec l’organisation de différents colloques sur les problématiques de lutte contre les changements climatiques dans les Pays Arabes. Un certain nombre d’initiatives ont été prises avec le PNUD, notamment la mise en place de programmes de lutte contre les changements climatiques. Le développement des programmes a été regroupé sous les thématiques suivantes : o Lutter contre la désertification. Un travail avec le PNUD Centre de développement des terres arides, a permis de développer une assistance des Etats Arabes dans la lutte contre la pauvreté et d’encourager le développement dans les régions sèches en mettant l'accent sur leur potentiel de production dans le cadre de la planification du développement. o Améliorer la gestion de l'eau. Grâce au Programme régional de gouvernance de l'eau, le PNUD fournit un appui technique et politique, un renforcement des capacités et des financements de démarrage pour promouvoir la gestion efficace des ressources en eau. o Mobiliser les fonds du « Global environment facility » : Subventions pour des projets liées à la biodiversité, le changement climatique, les eaux internationales, la dégradation des terres, la couche d'ozone et les polluants organiques persistants. 4. Les politiques nationales de lutte contre les CC dans les pays arabes Les émissions de GES dans la région arabe représentent moins de 5% des émissions globales, cependant, la vulnérabilité au changement climatique est importante. Les Pays Arabes ont un intérêt direct de mettre en place des mesures d'atténuation du changement climatique et des mesures d'adaptation. Les initiatives régionales citées en partie 2, sont complétées par des programmes spécifiques au niveau national. Celles-ci visant à promouvoir le développement durable au niveau national sont mises en œuvre dans le cadre des stratégies au sein des pays, en collaboration avec des partenaires nationaux et internationaux y compris les gouvernements, la société civile, et d'autres organismes des Nations Unies. Ces politiques sont reprises dans les Communications Nationales au titre de la Convention Cadre des Nations Unies des Changements Climatiques (UNFCCC). Les Communications nationales initiales visent à être la principale source d'informations sur les mesures prises pour atténuer les changements climatiques. Jusqu'ici, cependant, elles incluent rarement des évaluations détaillées de projets d'atténuation passé et / ou en cours ; elles se concentrent sur les projets, ou des programmes et des mesures qui sont envisagées pour l'avenir. La plupart des communications nationales initiales sont devenues caduques, certaines remontent à 1997. Outre les communications nationales initiales, des efforts visant à réduire les émissions de GES sont entrepris. Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 16 a) Etat de ratification de l’UNFCCC Algérie Maroc Tunisie Egypte Jordanie Liban Libye Syrie Arabie Saoudite Palestine Soudan Barhain Emirats Arabes Unis Irak Koweit Oman Qatar Yemen Djibouti Somalie Mauritanie Comores Communication Nationale initiale 30 avril 2001 1er novembre 2001 21 octobre 2001 19 juillet 1999 6 mars 1997 2 novembre 1999 Pas de communication Pas de communication 29 novembre 2005 Pas de communication 7 juin 2003 20 avril 2005 2 janvier 2007 Pas de communication Pas de communication Pas de communication Pas de communication 29 octobre 2001 2 juin 2002 Pas de communication 20 juillet 2002 5 avril 2003 2ème communication nationale 25 novembre 2010 Décembre 2010 7 juin 2010 8 décembre 2009 7 avril 2010 6 décembre 2008 Source : UNFCCC b) Stratégies nationales de lutte contre les changements climatiques Des exemples de projets innovants de lutte contre les changements climatiques dans le monde arabe peuvent être cités : - - la commercialisation de l'énergie éolienne en Egypte, l'utilisation généralisée de chauffage solaire en Tunisie et au Maroc, l’introduction du gaz naturel comprimé (GNC) comme carburant de transport en Égypte, le projet d'énergie solaire en Egypte, Tunisie, Maroc et Algérie; les deux premières constructions écologiques aux Émirats arabes unis et en Egypte, le programme de reboisement dans les Émirats arabes unis; Masdar, la première ville «zéro carbone » à Abu Dhabi, le projet de capture et de stockage du carbone en Algérie, L’introduction d'exemptions fiscales pour encourager l'importation de voitures hybrides en Jordanie. Projets MDP au Maroc Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 17 Cependant, la plupart de ces initiatives sont fragmentées et ne semblent pas avoir été mises en œuvre dans le cadre d'une politique globale de lutte contre les changements climatiques à l'échelle nationale, et encore moins au niveau régional ou territorial excepté pour le Maroc qui a élaboré un Plan National Climat. Ces initiatives s’inscrivent plutôt dans une stratégie plus large d’environnement et de développement durable qui fait quelques fois référence aux enjeux climatiques. Pays Algérie Maroc Tunisie Egypte Stratégie nationale en lien avec la lutte contre le changement climatique - Plan national d’action pour l’environnement et le développement durable. Renforcement des cadres stratégiques et juridiques nationaux et de l’application des conventions internationales dans les domaines de la désertification, de la biodiversité, et des changements climatiques - Stratégie pour les économies d’énergie et l’utilisation d’énergies renouvelables. - Intégration de la gestion des risques et de la prévention des catastrophes dans la politique d’aménagement du territoire - Réduction et contrôle des pollutions et nuisances Plan climat national : Exemple,de,Programme de coopération 2007-2011 avec le PNUD : - Mise en place d’un cadre institutionnel et juridique favorable à une meilleure gestion de l’environnement et à un développement durable : endossement du plan d’Action National de l’environnement par le Gouvernement en juin 2003, établissement d’un groupe de travail multisectoriel incluant les partenaires multilatéraux et bilatéraux pour appuyer la mise en œuvre du Plan d’Action National de lutte contre la Désertification et la pauvreté. - Integrer les principes du développement durable dans les politiques nationales. - « Dans le cadre des CC, l’assistance du PNUD/FEM permettra de consolider l’élan donné aux MDP au Maroc et d’améliorer et de renforcer l’opérationnalisation effective de ce mécanisme tant au niveau national que régional. - Développement d’un programme pour développer un portefeuille de projets. + programme d’adaptation aux changements climatiques avec l’appui du FEM ». - Politique des barrages/ loi sur l’eau/ qualtité de l’air et gestion des déchets - Adoption d’une charte pour l’environnement en 2010 Stratégie axée sur : - La prévention, limitation voire élimination de gaz nocifs dans l’atmosphère - L’identification et le contrôle des régions et des secteurs de l’économie pouvant être sujets à des problèmes de pollution atmosphérique - L’instauration des inventaires des émissions polluantes dues à l’énergie visant à en limiter les impacts polluants - Le développpement d’une gestion équilibrée de la qualité de l’air Politiques et mesures: - Planning d’énergie intégrée (IEP) au niveau sectoriel - Promotion de l’efficacité énergétique - Développement du respect de l'environnement, et réduction des émissions de GES - Renforcement la participation et les coopérations publiques entre ONG et les sociétés civiles Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 18 Jordanie Liban Libye Arabie Saoudite Barhain Syrie La Jordanie a pris des engagements sur la mise en place d’une stratégie axée sur les thèmes suivants: - La sécurité de l’eau (la qualité de l’eau et éviter les pénuries d’eau, l’un des problèmes majeurs) - Adopter des mécanismes appropriés pour la production de la nourriture - La sécurité humaine - D’autres thématiques comme la biodiversité, la désertification, - La convention de Stockholm sur les organismes polluants persistants (POF) - Mesures mises en place pour réduire les GES, privilégier les énergies renouvelables, problèmes environnementaux liés aux causes de la guerre de 2006 avec Israel, nombre de feux de foret. - Le programme E&E (Energie et Environnement) sert de support pour un meilleur management de l’environnement et de l’énergie.(standards/ réglementations/ normes…) - Programme sur les énergies renouvelables - Renforcement stratégique entre le PNUD, le ministère de l’agriculture et le centre de recherche agricole libanais. (lutte contre la désertification) - Formulation d'une stratégie nationale pour la gestion des déchets solides et dangereux, et le renforcement des systèmes de surveillance de l'environnement par l'installation de laboratoires qui répondent aux normes internationales, les systèmes d'information géographique, et autres outils modernes. - Groupe de travail avec le PNUD pour faciliter les échanges d’informations et la cohérence des programmes, les priorités et fournir un support de politique nationale sur les CC. Stratégie élaborée dans le plan de développement national 2010- 2014 - Améliorer les indicateurs de performance environnementale des secteurs en charge de la protection de l'environnement - Former des spécialistes dans le domaine de la protection de l'environnement par l'éducation et par des formations appropriées Améliorer la gestion de l'environnement dans le Royaume en soutenant la coordination et la coopération entre l'Assemblée générale de météorologie et de l'environnement et les autres organismes pertinents. - Résister aux pressions de l'urbanisation croissante et au développement dans tous les secteurs à travers les efforts de maintien du développement durable. - Contribuer à la minimisation des impacts dus aux catastrophes naturelles par l’analyse des données prévisionnelles. - Identifier et augmenter le niveau de l'environnement - sensibiliser la société de Bahreïn - Protéger l'environnement, la rationalisation des ressources naturelles, l'utilisation, et réduire les taux d'épuisement des ressources - Inculquer à la jeune génération un ensemble de valeurs et normes éthiques - Faciliter la participation du public - Renforcer les capacités institutionnelles des différents ministères, la société civile, industrielle et l'organisation économique se rapportant aux changements climatiques. - Créer des réseaux d'influence sociaux, économiques et politiques de l'environnement pour être plus propice au développement durable. The Initiation Plan document: - Analyser et identifier les lacunes et les obstacles dans la construction de la Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 19 législation EE et règlements et leur mise en œuvre effective; Mener des études complémentaires pour élaborer la conception détaillée du projet; - Définir le plan de suivi et d'évaluation; - Finaliser le document du projet PNUD / FEM Engagement dans les domaines suivants : - Conservation de la biodiversité et actions sur les zones protégées - Gestion de la demande de l’eau - Gestion des déchets solides - Changements climatiques Données non disponibles Stratégie autour de priorités nationales: - Sécurité alimentaire - Amélioration des conditions de santé - Ressource en eau - Gestion des ressources naturelles - Lutte contre la pauvreté - Stratégie axée autour de 13 priorités : l’eau, l’atmostphère, les déchets, la dégradation des terres, la biodiversité, les ressources marines, la sensibilisation auprès des populations, la création d’un cadre juridique sur l’environnement, la santé et la sécurité, un système de gestion des urgences, la position d’Abu Dabhi comme leader des technologies vertes, la coordination, être pilote dans la lutte contre les CC. - Intégration des principes du développement durable dans les politiques nationales: - Programme de développement et recherche sur la production de palmiers dattiers pour lutter contre la désertification - Installation numérique de prévisions météorologiques - Création d’une base de données hydro météorologique Stratégie d’adaptation au changement climatique et plans de développement nationaux : - Accès à l’eau potable - Projets d’assainissement de l’eau - Renforcement institutionnel avec des programmes de gestion environnementale - Plan national stratégique pour l’environnement, afin de renforcer la performance institutionnelle de l'Autorité publique de l'environnement (EPA) - Réseau d’informations environnementales intégrées (accès à l’information démographique et environnementale) - Faiblesses : manque de lois et de réglementations environnementales, manque de coordination entre les institutions, des capacités institutionnelles limitées et manque d'information du public sur les questions environnementales Données non disponibles Données non disponibles - Programme national des ressources en eau intégré(GIRE) - Développement durable et conservation de la biodiversité pour le peuple de l'île de Socotra, au Yémen - Renforcement des capacités institutionnelles pour le Mécanisme de Développement Propre (MDP) au Yémen Gestion des ressources en eau, l'approvisionnement en eau et assainissement à Masila, Hadramaout - Programme durable de gestion des ressources naturelles - Évaluation nationale des capacités (NCSA) - Palestine Soudan Emirats Arabes Unis Irak Koweit Oman Qatar Yemen Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 20 Djibouti Somalie Mauritanie Comores Seconde communication nationale (SNC) Renforcement du cadre politique et réglementaire de Socotra pour l'intégration de la biodiversité Orientation définies dans le Programme de Développement Economique et social de 2001-2010 : - Atténuer les émissions des gaz à effet de serre sachant que les émissions de la République de Djibouti représentent seulement 0.045 % des émissions mondiales et que le pays est un puits de GES ; - Elaborer et mettre en place les mesures d’adaptation afin de préparer le pays à faire face progressivement aux conséquences néfastes des changements climatiques sur le milieu naturel ; Les mesures d’atténuation de la République de Djibouti portent sur les secteurs de L’énergie, des transports, de la foresterie, et des déchets. Elles doivent conduire à une réduction des émissions de GES et accroître les puits de ces GES au titre de l’engagement à la convention. Les programmes s’inscrivent plus globalement à la stratégie de développement durable du pays avec la volonté de promouvoir les énergies renouvelables, en particulier la géothermie, la conservation des ressources de biomasse, une meilleure gestion des déchets, ainsi que l’amélioration du cadre de vie urbain par la limitation de la pollution due aux transports. Les mesures d’adaptation concernent les ressources en eau, la zone côtière de la ville de Djibouti et les écosystèmes. Selon les cas étudiés, leur formulation s’appuie soit sur les plans sectoriels existants, soit sur la proposition d’études de faisabilité compte tenu de la complexité des mesures à entreprendre Données non disponibles Stratégie nationale de développement durable (2015) La Mauritanie a ratifié plusieurs conventions internationales et mis en oeuvre plusieurs stratégies ayant trait à la protection de l'environnement. L'ensemble de ces facteurs constitue des mesures visant à réduire les risques liés à l’évolution des phénomènes climatiques mondiaux dont la tendance est au réchauffement général et aux risques d’inondations des régions côtières de faible altitude. Projets d’atténuation et d’adaptation - Géothermie - Promotion des matériaux minéraux non-métalliques de substitution au bois de construction - Atténuation de la ressource bois énergie - Ressource en eau - Santé - Mesures d’adaptation du secteur agricole Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 21 III. Plan Climat territorial : un outil stratégique pour la lutte contre les CC au niveau local 1) Le Plan Climat Territorial a) Définition - Définition générale Un Plan Climat Territorial (PCT) est, au même titre qu’un agenda 21, un projet territorial de développement durable, mais sa finalité première est la lutte contre le changement climatique. Il vise les deux objectifs suivants : o Le constat est fait que, dorénavant, des changements climatiques sont enclenchés et que leurs impacts ne pourront plus être intégralement évités, même avec des objectifs d’atténuation ambitieux, il s’agit ici de réduire la vulnérabilité du territoire face à cette nouvelle donne. C’est le but de la politique d’adaptation. Elle passe par la prise en compte des évolutions climatiques dans les décisions de long terme (urbanisme, conception et exploitation d’infrastructures, reconversion d’activités étroitement liées aux conditions climatiques) et par l’acceptation de conditions de vie différentes. Cela relève également de la gestion des risques (naturels, sanitaires et économiques). o Limiter l’impact du territoire sur le climat en réduisant ses émissions de GES dans la perspective du facteur 4. C’est le but de la politique d’atténuation. Elle passe notamment par une meilleure efficacité de l’utilisation de l’énergie, le développement des ressources renouvelables, un recyclage attentif des déchets et une transformation profonde des politiques de transport. La poursuite de ces objectifs permettra également de réduire les coûts de fonctionnement compte tenu d’une tendance à la hausse des prix des énergies et des matières premières. Dans ce contexte, cette politique aidera la collectivité à assurer la continuité du service public. Le PCT constitue le cadre d’engagement d’un territoire ; il structure et rend visible l’action de la collectivité et des acteurs associés face au défi du changement climatique. Il fixe les objectifs du territoire et définit un programme d’actions pour les atteindre. Il regroupe notamment l’ensemble des mesures à prendre en vue de réduire les émissions de GES. Il pourrait être est un des volets de l’agenda 21 local. - Définition selon l’ADEME L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (France) Pour respecter le protocole de Kyoto, la France a arrêté un Plan climat, qui incite régions, départements, intercommunalités et communes à réaliser leur propre Plan climat territorial (PCT). Pour guider les collectivités dans la conception de ce plan, l’ADEME et ses partenaires proposent une définition ainsi qu’une méthodologie d’élaboration. L’intitulé de ce plan a évolué du PCT (1ère génération) au PECT : Plan Climat Energie Territorial. Selon l’ADEME, un PECT est un cadre volontaire pour tout territoire afin d’y regrouper et rendre visible l’ensemble de ses politiques visant à lutter contre les émissions de gaz à effet de serre. Le Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 22 PECT n’est donc pas un outil clé en main mais plutôt une démarche de développement durable axée sur l’effet de serre, un cadre d’action permettant de mobiliser l’ensemble des partenaires et des acteurs locaux de la collectivité. Elaborer un plan climat énergie territorial, c’est pour une collectivité locale s’engager dans une politique à dividendes multiples : - Garantir le développement économique local et l’emploi Lutter contre la précarité énergétique Réduire la vulnérabilité énergétique et climatique de son territoire Renforcer l’attractivité de son territoire Agir dès aujourd’hui en inventant le futur Un Plan Climat Energie Territorial doit permettre de : - - - repérer les sources d’émissions de gaz à effet de serre en sachant qu’elles proviennent davantage de la multitude de petits et moyens émetteurs que de grosses installations plus faciles à identifier et se fixer des objectifs de réduction, mettre en évidence avec les acteurs concernés, des citoyens aux entreprises et administrations les moyens de réduire les émissions de gaz à effet de serre au travers de toutes les politiques sectorielles de la collectivité locale, proposer et vulgariser à l’échelle du territoire, un plan d’action visant à réduire les émissions et à mieux s’adapter aux impacts du changement climatique, s’organiser en interne comme en externe pour mettre en œuvre le plan d’action avec tous les acteurs du territoire et évaluer les résultats. Définition selon le PNUD Le PNUD a également développé un cadre conceptuel pour la mise en place de démarches territoriales de lutte contre les changements climatiques : Plan Climat Territorial Intégré (PCTI). La démarche de mise oeuvre des Plans Climats Territoriaux Intégrés (PCTI) peut se résumer sous le terme « glocalisation », application des concepts et réglementations internationales, solutions au niveau local. Selon le PNUD, les PCTI impliquent une rédifinition du cadre conceptuel : - L’approche actuelle favorisant l’essor de petits projets dispersés et fragmentés doit être abandonnée au profit d’une logique de programmation stratégique au niveau local. - Dans un souci de développement économique et de transformation du territoire, les collectivités territoriales doivent intégrer les contraintes climatiques et carbone dans leurs schémas directeurs locaux. Les enjeux d’une approche territoriale s’avèrent à cet égard multiples: Favoriser au niveau infra étatique l’accès aux services énergétiques, ainsi que la création de nouvelles activités économiques, grâce au développement de modes de consommation et de production propres Diminuer la vulnérabilité du territoire aux variations climatiques, ainsi qu’à celles des prix de l’énergie - Les partenaires de programmes appuieront les collectivités dans divers domaines : Echange de savoir- faire et de bonnes pratiques au niveau régional Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 23 Mise à disposition d’outils méthodologiques et techniques nécessaires à l’élaboration du PCTI Formation à l’utilisation de ces outils, ainsi qu’à l’établissement de la stratégie et du PCTI Aide à la sélection de projets de mise en œuvre du PCTI et à l’identification des instruments réglementaires et financiers adéquats : plotiques publiques/ projets d’investissement Assistance technique visant à faciliter l’accès aux mécanismes de financement innovants. Les contraintes climatiques et carbones (Plan Climat) doivent ainsi être développées et intégrées dans les schémas directeurs à chaque échelon de décision. Si les gouvernements régionaux et locaux mettent en œuvre la politique nationale, ils disposent aussi de responsabilités en matière de réglementation et d’aménagement du territoire. Ils sont à la fois donneurs d’ordre et lieu d’investissements dans de nombreux secteurs émetteurs (services essentiels, transports, bâtiment…). b) Méthodologie Le schéma ci-dessous explique les étapes d’élaboration d’une démarche territoriale de lutte contre les changements climatiques. Une méthodologie généralisée dans toutes les démarches de PCT dans différents pays du Nord et du Sud. Elaboration des Plans climats Territoriaux et identification des projets Source : conférence sur les changements climatiques – Présentation du FEM-PNUD ; Rabat 2009 Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 24 2) Quelques exemples internationaux Nous proposons d’illustrer trois exemples représentants trois continents différents (Asie, Europe et Amérique du Nord) : a) Exemple du plan climat de Bangkok (Thaïlande) - 3 volets principaux : o o o - Plan d’actions sur 5 années : o o o o o o - Pratiques de la ville. Coopération locale (ministère des ressources naturelles et de l’environnement / ministère de l’énergie, fédérations des industries thai, Autorité de gestion de l’électricité, PTT public, the Bangchack Petroluem Public CO.ltd, partenariat privé : Rotary club, partenariat avec les média, participation privée. Coopération internationale ( LCCS 2007 C40 cities à New York, Banque Mondiale, JICA, UNEP, initiatives climat de Clinton, AFD, Etablissement de l’institut de Bangkok pour un développement urbain vert, forum asie, « cool asean ». Lancement de campagnes (plantation d’arbres ; réduction des déchets ; énergie renouvelable, transports doux…) Amélioration des systèmes de transport (vélo, métro…) Promotion de l’énergie renouvelable (solaire…) Construction des bâtiments avec conservation de l’énergie Déchets solides et gestion des eaux usées Zones vertes (parcs publics, jardins verticaux…) Attentes de la coopération avec Paris : o o Support technique Partage des bonnes pratiques b) Exemple du plan climat de Pittsburg (USA) Plan d’actions développé par une task force « verte » et adopté en juin 2008 : - Objectif: réduire les émissions de GES de 20% en 2023 Quatre volets principaux o o o o o - Actions municipales Actions associatives Entreprises Enseignement supérieur + volet transposition du plan au niveau du Comté Défis et enjeux : o Défis structurels : pas de culture de la planification, Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 25 o o o Transformer une juxtaposition d'actions individuelles pour réduire les émissions en un projet global pour la ville Nécessité d'élargir le champ de l'action (volet spatial / dimension urbaine) Renforcer le leadership des collectivités – un enjeu pour le prochain mandat du Maire Luke Ravenstahl. c) Exemple du plan climat de Paris (France) - Objectifs : La Ville de Paris s’engage sur une démarche de facteur 4 afin de réduire l’ensemble des émissions de son territoire et de ses activités propres de 75% en 2050 par rapport à 2004. En matière d’exemplarité la Ville de Paris se doit d’être très performante sur ses compétences propres avec les objectifs suivants : o o o 30% de réduction de ses émissions en 2020 par rapport à 2004 30% de réduction des consommations énergétiques du parc municipal et de l’éclairage public 30% de sa consommation énergétique provenant des énergies renouvelables. Pour ce qui concerne l’ensemble du territoire, le Plan Climat de Paris entend dépasser les objectifs européens. Il se fixe d’atteindre à l’horizon 2020 par rapport à 2004 : o o o - 25% de réduction des émissions du territoire 25% de réduction énergétique des consommations du territoire 25% de consommation énergétique du territoire provenant des énergies renouvelables. 3 Volets principaux: Les propositions d’actions seront déclinées par secteur, selon les trois niveaux suivants de compétences de la Ville de Paris : o o o - Paris Ville exemplaire, sur son domaine de compétence directe, Paris, Ville organisatrice et aménageuse du territoire et incitatrice vis-à-vis des autres acteurs. Le rôle nécessaire de l’État et des autres niveaux institutionnels afin d’assurer le succès du Plan Climat de Paris Plan d’actions o o o o o o o o Sensibilisation Diagnostic énergétique pour chaque équipement de la ville Plan de rénovation du parc ancien Constructions neuves innovantes Réduction des consommations électriques dans les bâtiments L’espace public Accroître la part des énergies renouvelables dans la consommation Schéma directeur de rationalisation des implantations administratives Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 26 3) Etat des lieux des stratégies territoriales du CC dans les pays arabes Comme abordé ci-dessus, les pays arabes ont élaboré des stratégies nationales en lien avec la lutte contre les réchauffements climatiques diffusées notamment dans les communications nationales au titre de la convention des NUCCC. Cependant les exemples de stratégies territoriales restent encore très timides. En effet, si plusieurs initiatives et projets en terme d’environnement et de développement durable ont été identifiées, même si elles restent à valoriser et développer, l’’émergence de stratégies territoriales globales de lutte contre les climatique s’avère encore balbutiante. En dehors du programme du PNUD, seule la ville de Masdar peut être citée comme un exemple innovant dans le domaine. Par ailleurs, d’autres initiatives territoriales ou communautaires sont à évoquer comme le projet de développent territorial des Oasis au Maroc ou la Prise en compte des risques majeurs urbain de la ville de Bourj Hammoud au Liban ou encore le projet de développement Agro pastoral de la Tunisie du Sud Est. a) Programme de Plans Climats Territoriaux engagé par le PNUD Pour accompagner les pays dans cette approche territoriale, le PNUD a élaboré un programme de plans climats territoriaux qui seront déployés dans les pays. - Les agences des Nations Unies ont effectivement démontré leur expertise dans les domaines du changement climatique. Leur rôle serait d'introduire l'expertise internationale, pour développer les capacités et aider à élaborer des stratégies de mise en œuvre nationale. - Mise en place d’un programme conçu pour renforcer l’aptitude des instances gouvernementales nationales et sous-nationales à s’orienter vers un avenir à faibles émissions de carbone par l’application d’un mix de politiques, de techniques et d’incitatifs. Il vise ainsi à influer sur le comportement des institutions et des particuliers et à encourager les investissements dans les entreprises et les activités respectueuses du climat. L’application du programme a commencé dans des états fédérés et des provinces de pays tels que, l’Algérie et le Maroc. Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 27 Source : conférence sur les changements climatiques – FEM/PNUD ; Rabat 2009 Les 2 exemples ci-dessous, illustrent la participation du PNUD dans la mise en place de plans climats territoriaux de lutte contre les changements climatiques au Maroc et en Algérie. Exemple 1 : MAROC Stratégie de Plans territoriaux de lutte contre le CC au Maroc - Déclinaison du PNRC à l’échelle régionale et instauration d’une politique territoriale de lutte contre le changement climatique : - Audit climatique au niveau régional et local Intégration de la question des changements climatiques dans les différents projets sectoriels au niveau régional et local, tout en veillant à une meilleure synergie entre eux - Promotion d’une dynamique d’investissements à l’échelle régionale dans les économies vertes, l’atténuation des GES et l’adaptation aux changements climatiques - Elaboration d’un portefeuille régional de projets d’adaptation et d’atténuation y compris les projets MDP à l’échelle régionale. Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 28 Exemple 2 : ALGERIE «Approche Territoriale des changements climatiques» entre le PNUD et le Ministère de l'Aménagement du Territoire, de l'Environnement et du Tourisme Le gouvernement algérien a demandé au PNUD de conduire une mission de formulation du programme dont les objectifs étaient les suivants : - prendre contact avec les partenaires locaux, centraux et déconcentrés ; - informer ces derniers des grands axes et enjeux de l’approche territoriale ; - confirmer la sélection des territoires pilotes (Tizi-Ouzou et Boughzoul) pour une mise en œuvre du programme ; - établir les modalités et la feuille de route du programme. Plan d’action : - Renforcement du cadre de gouvernance et de partenariats assurant l’articulation entre échelons de mise en œuvre, secteurs et acteurs intervenant sur le territoire - Elaboration d’un diagnostic climat sur chacun des territoires : bilan carbone territorial et cartographie de la vulnérabilité présente et future - Stratégie d’atténuation (efficacité énergétique, accès aux énergies renouvelables, habitat, transport, forestation, etc.) et d’adaptation (agriculture, élevage, eau, etc.) - Plan d’action avec un vaste portefeuille de projets de politiques publiques et d’investissement en adéquation avec les différentes opportunités de financement - Des projets démonstratifs-pilotes sur chacun des territoires b) Masdar, la première ville «zéro carbone » L'émirat d'Abou Dhabi a lancé en 2008 le projet sur la construction de Masdar, une ville entière sans impact négatif sur l'environnement. Masdar, "la source" en arabe, devra accueillir 5 000 personnes dès 2015, et devenir ainsi une vitrine mondiale des technologies propres existantes. Pour un budget de 15 milliards de dollars, les architectes du cabinet britannique Foster and Partners ont imaginé une ville ex nihilo. Protégée des vents du désert par des murs, du soleil par l'étroitesse des rues, de la chaleur par un réseau de cours d'eau, la ville devra avant tout économiser l'énergie. Utiliser le moins possible d'eau issue du dessalement de l'eau de mer notamment, en préférant le recyclage des eaux usées. Eaux usées qui serviront à cultiver les biocarburants qui remplaceront les carburants fossiles. Pour le transport des habitants, priorité est donnée aux modes de déplacement 'doux' : marche, vélo, facilités par l'accessibilité des activités. Pour les compléter, des transports en communs non polluants. Pour l'énergie, l'énergie solaire, thermique et photovoltaïque sera bien entendu à l'honneur dans un pays à fort ensoleillement. Ressource abondante, complétée par l'éolien, la géothermie, l'énergie issue de la mer ou encore l'hydrogène. Enfin, recyclage et séquestration du CO2 finiront d'annihiler tout rejet de carbone. Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 29 c) Programmes de sauvegarde des oasis au Maroc La situation des oasis du sud Marocain est critique ; elle préfigure une accélération considérable des effets de la désertification avec la dégradation d’oasis entiers dont le rôle social, écologique et économique est majeur pour la région. Le Maroc a donc lancé plusieurs programmes de développement territorial des oasis : le Programme de développement territorial durable dans les oasis de Tafilalet Des projets et programmes sont établis par thèmes (eau/ agriculture et monde rural/ tourisme/ habitat et patrimoine/ politique urbaine/ environnement/ Moyens d’accompagnements et de soutien) Les principales orientations stratégiques du programme sont les suivantes : - Une démarche territoriale à trois portes d’entrée qui seront engagées de manière simultanée et qui se renforceront mutuellement - L’élargissement des zones et du niveau d’intervention, visant à couvrir une masse critique de communes oasiennes - L’implication des communes en tant que porteur principal du programme au niveau local - Le renforcement des capacités des acteurs territoriaux - La concentration du programme sur les réalisations concrètes des actions prioritaires définies dans le document de planification locale. le Programme de développement territorial durable des provinces de Guelmim, Tan Tan, Tata, Assa - Zag et Tarfaya, impliquant 49 communes - période 20102013 Ce programme joue un rôle fédérateur du développement régional et local et un catalyseur de l’investissement : - adaptation aux récents changements institutionnels et constitue une réponse immédiate aux directives et orientations royales en matière de régionalisation, environnement, changement climatique et énergies renouvelable - s’aligne avec les stratégies et plans d’actions à savoir : INDH, Plan Maroc vert, Plan halieutis, plan azur plan émergence Plan solaire. - constitue une réponse à la demande locale et le prolongement de la dynamique territoriale initiée - capitalise l’expérience des quatre premières communes rurales de Asrir, Ifrane, Assa et Foum Al Hisn, qui ont développé un « plan communal de développement »pour renforcer la place de la collectivité locale dans la planification et le développement local - accorde une place de choix à la promotion de l’initiative privée et à l’amélioration de l’attractivité économique territoriale - opérationnalise, en partenariat avec le Ministère chargé des Marocains Résidents à l’Etranger, le concept de co-développement - se fonde sur i) la mutualisation et l’optimisation des ressources des divers programmes de l’Agence du Sud ii) l’implication de nouveaux partenaires, à travers une stratégie de mobilisation des fonds et des partenariats aux niveaux local, provincial, régional, national et international. Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 30 Objectifs du programme : - Contribuer à améliorer le niveau de vie des populations locales - Contribuer à la mise en place de structure opérationnelle pour une planification locale stratégique portée par les institutions décentralisées - Promouvoir un climat d’investissement territorial à faible carbone et résilient aux CC - Promouvoir un climat propice à l’investissement privé dans des secteurs économiques créateurs d’emplois - Préserver et valoriser les richesses naturelles et culturelles pour un développement humain durable d) Autres approches territoriales et communautaires En dehors du programme du PNUD, des démarches locales ou communautaires ont été développées dans certains pays comme le Maroc, la Tunisie, l’Egypte ou au Liban. Ces démarches se caractérisent par une approche intégrée de diagnostic territorial qui pourrait trouver un lien avec le changement climatique mais sans être intégrés dans un plan climat territorial global et stratégique. Nous pouvons en citer l’exemple du Liban : 1. Exemple du Liban : Prise en compte des risques majeurs urbains par les collectivités locales « d’une étude de cas à une approche globale » - ville de Bourj Hammoud Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 31 2. EXEMPLE : Projet de développement territorial en Tunisie o o Projet de développement Agro pastoral de la Tunisie du Sud Est, financé par le FIDA. Il illustre le potentiel des projets de développement internationaux pour promouvoir le développement territorial et pour donner de nouvelles bases de réflexion politique aux gouvernements. Le projet, devenu opérationnel en 2003, s’est donné pour objectif central d’engager un processus de développement durable, solidement pris en charge par ses acteurs, en agissant sur deux leviers dont on a recherché la convergence et les synergies, d’une part, le levier des politiques et programmes publics de développement, d’autre part, le levier des initiatives du secteur associatif et privé. A cet effet, le programme a mis en place des moyens et des instruments susceptibles de promouvoir la gestion participative et durable des parcours et des ressources en eau, une meilleure intégration de l’élevage et de l’agriculture et une valorisation des produits et atouts de la région. La stratégie du projet a insisté avant tout sur les modalités de la mise en œuvre participative du programme d’action. L’intérêt du projet est d’avoir suscité une diffusion de l’approche méthodologique, certains des membres de l’équipe pluridisciplinaire initiale ayant poursuivi l’expérience en la mettant en œuvre, dans le cadre de l’ICARDA, en Syrie et en Jordanie. 4) Conclusion : Les acteurs locaux comme les communautés et les collectivités locales sont des acteurs incontournables de l’adaptation aux conséquences du changement climatique et de l’atténuation des émissions de GES. Les expériences conduites dans de multiples projets au niveau international pourraient apporter de nombreuses réponses méthodologiques. Un recueil des bonnes pratiques pourrait constituer un instrument permanent d’aide aux choix de la programmation territoriale pour la mise en place de politiques de lutte contre les changements climatiques. A ce jour, les Plans Climats Territoriaux restent encore embryonnaire dans les pays arabes. Seuls deux projets en cours d’élaboration notamment dans deux pays, Maroc et Algérie, ont été identifiés. L’expérience de la ville de Masdar mérite d’être citée comme étant une initiative innovante et enthousiaste. Néanmoins, de nombreux projets à dimension territoriale ou sectorielle en lien avec le changement climatique sont mis en place dans le Monde Arabe. (Exemple du Liban, de Dubai, du projet des oasis au Maroc…) Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 32 IV. Initiatives sectorielles de lutte contre le changement climatique dans les pays arabes Si les stratégies globales territoriales de lutte contre le changement climatique sont encore balbutiantes, plusieurs initiatives et mesures sectorielles ont été engagées au niveau gouvernemental dans la majorité des pays arabes et qui pourraient être déclinées dans les politiques territoriales de lutte contre le changement climatique. Ces initiatives sont décrites ci-dessous par pays et classées soit en actions d’atténuation de réduction des GES, soit en actions d’adaptation aux conséquences du changement climatique. 1) Actions d’atténuation pour réduire les émissions de GES Les politiques d’atténuation visent à une productivité plus faible des consommations d’énergie, une consommation majoritairement locale, ainsi qu’un recours plus systématique à des modes de production décentralisés, notamment à partir de ressources renouvelables. Contrairement aux mesures mises en place dans les pays développés, les mesures d’atténuation sont, pour les Pays Arabes, plus des démarches volontaires et donc un choix politique et non une obligation réglementaire. Les secteurs concernés par les mesures d’atténuation au niveau territorial sont principalement : l’énergie ; les transports et la mobilité ; le bâtiment et l’urbanisme et les déchets. Le tableau ci-dessous nous donne un aperçu sur quelques sources d’émissions de GES et leur disparité dans quelques pays arabes. Tableau : Emissions de GES par source en % Emission par source Arabie Saoudite (1990) Agriculture Industrie Déchets Energie Forêts 2 8 90 Emirats Arabes Unis (2000) 3 5 2 90 Algérie (2001) Egypte (1999) Maroc (2001) Tunisie (2001) Djibouti (1994) 11.49 15 25 20.8 0,33 4.52 9 7 9.8 7,25 4.59 5 5 3.6 66.76 71 56 52.8 92,42 12.44 7 12.9 Source : Communications nationales initiales Mauritanie (2000) Comores (1994) Soudan (1995) 68,6 0,2 1 14,2 16 35 56 0,2 1,1 18,7 23,7 1 5 59 a) Energie La croissance des besoins énergétiques induite par le développement des pays Arabes est progresssissement enregsitrée dans les autres pays. Cette augmentation est principalement liée au développement du secteur industriel, à l’amélioration de l’accès à l’électricité, à la hausse du niveau de vie mais aussi à l’étalement urbain qui accroît considérablement l’empreinte énergétique des agglomérations. Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 33 Compte tenu de l'importance de l’industrie des combustibles fossiles dans la région arabe, les pays arabes ont en effet un intérêt direct à développer la capture du carbone et de la technologie de stockage pour compenser les émissions de CO2 causés par l'utilisation des combustibles fossiles mais également de développer des programmes nationaux et locaux d’énergies renouvelables. Quel rôle pour les autorités locales et communautaires dans les plans nationaux de développement des énergies renouvelables et d’efficacité énergétique ? De nombreux projets privilégiant les énergies renouvelables sont mis en place dans la majorité des pays arabes. Pays Algérie Exemples d’initiatives dans le domaine de l’énergie Des mesures gouvernementales sont en cours pour réaliser les objectifs suivants : - l’adaptation du cadre légal et réglementaire : tarification, fiscalité énergétique, - régulation et contrôle (normes techniques et environnementales), - la promotion du marché de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables, - la promotion de l’investissement (cas de la cogénération), - la concertation, la participation et la décentralisation. Le plan de développement des énergies renouvelables est prévu en deux phases. La première a comme objectif l’affirmation de la viabilité des énergies renouvelables pour asseoir leur valorisation sur une échelle industrielle. La seconde vise la réalisation industrielle des équipements dans le domaine des énergies renouvelables. Le plan de développement des énergies renouvelables vise une contribution de 10% au bilan de la demande énergétique du pays à l’horizon 2020. Le plan d’action national vise la valorisation optimale des ressources en hydrocarbures. On estime les réserves algériennes des hydrocarbures à 4,2 milliards de TEP dont le quart en pétrole brut et le reste en gaz naturel. Il faut rappeler que les principales compagnies pétrolières internationales activent sur le territoire algérien. L’ajustement du modèle énergétique repose sur l’adéquation entre les besoins énergétiques à long terme et la durée des réserves prouvées récupérables des divers types d’hydrocarbures. Des actions d’amélioration sont envisagées pour : - améliorer l’efficacité énergétique des centrales thermiques par l’utilisation du cycle combiné et réduire les émissions des gaz dont les oxydes d’azote, poursuivre la rénovation des installations de raffinage des hydrocarbures, poursuivre la récupération des gaz torchés et du GPL au niveau des puits de pétrole, séparer et récupérer les gaz au niveau des raffineries du pétrole et des unités de liquéfaction du gaz naturel, produire l’essence sans plomb. réduire et traiter les rejets industriels dont les boues de forages, généraliser l’utilisation du gaz pour les besoins domestiques au niveau national, encourager la recherche dans le domaine de l’énergie et particulièrement dans le domaine des énergies renouvelables, Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 34 Maroc Tunisie - Egypte - - Soudan Irak - Jordanie - Djibouti - Mauritanie - Comores - - informer et sensibiliser le public sur l’économie d’énergie Réflexion sur l’utilisation de l’énergie éolienne pour le pompage de l’eau - Stratégie de grande envergure dans le secteur de l'énergie électrique visant à augmenter la production des énergies renouvelables. A horizon 2020, les capacités installées éolienne, hydraulique et solaire représenteront chacune 2000 MW, ce qui équivaut à 42o/o de la capacité globale à cette date. - Utilisation généralisée de chauffage solaire - Programme de diffusion de kits photovoltaïques dans les zones rurales non électrifiées avec un objectif de plus de 100000 kits diffusés en 2016. Programme PROSOL, projet MDP qui consiste à installer 460 000 M2 de chauffe-eau solaire dans le secteur résidentiel sur la période 2007-2011. Attirer plus d'investissements pour élargir l'accès aux ressources énergétiques renouvelables tels que l'énergie éolienne et solaire, et atteindre une part de 20% du total la demande d'énergie électrique d'ici 2020, Lancement d'un programme pour construire un certain nombre de centrales nucléaires de production d'énergie (première centrale opérationnelle d'ici 2017), Adopter des politiques pour la rationalisation de la production d'énergie et accroître l'efficacité des utilisations de l'énergie; Accroître la sensibilisation pour rationaliser l'utilisation de l'énergie dans les maisons, les usines Accélérer la réalisation d'interconnexions électriques avec les pays arabes du Machreq et les Etats du Maghreb, avec des plans pour les interconnexions avec le réseau européen en l'avenir; Centrale hydroélectrique Développement d’un réseau d’information sur l’énergie Formation sur l’efficacité énergétique Développement de politique axée sur la réduction de la consommation d’énergie. Création d’un laboratoire d’énergies renouvelables avec l’université d’Al-Anbar (vent + solaire ) Mise en place de programme d’énergie solaire dans la région de Jerash en partenariat avec la coopération allemande Dans le cadre de la stratégie d.atténuation, le projet consiste en la réalisation d’une centrale géothermique de 30 MW à Asal La stratégie d’atténuation des émissions de GES de la République de Djibouti entend développer l’exploitation des énergies renouvelable que sont les énergies solaires et éoliennes en particulier pour les zones rurales. Mesures ont été retenues dans le secteur : o La promotion des ampoules à fluorescence en Mauritanie o l’appui au programme national de butanisation, o l’économie d’énergie dans le secteur des transports. Les alternatices à l’utilisation des combustibles fossiles potentiellement réalisables aux Comores sont l’hydroélectricité, les énergies solaire et éolienne et l’exploitation de sources géothermiques. Atténuation de la ressource bois énergie Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 35 b) Transport et mobilité Le développement économique de ces trente dernières années a entrainé une augmentation forte des besoins en mobilité, devenue indispensable aux modes de vie actuels. La voiture, de par sa praticité et la flexibilité qu’elle offre à ses utilisateurs, s’est imposée comme le mode de transport principal des ménages. La prise en charge écologique de la mobilité et des modes des transports constitue un défi majeur pour contribuer à l’atténuation des émissions de gaz à effets de serre. Dans les pays Arabes, les institutions locales en charge des transports urbains souffrent d’un défaut de compétences. Leurs effectifs sont insuffisants tant sur le plan quantitatif que qualitatif au regard de l’ampleur des enjeux à traiter. Malgré les réformes en cours, les institutions dédiées à l’organisation et à la gestion des systèmes de transports restent rares. Cette situation est selon les experts une des causes de la méconnaissance des enjeux de la mobilité urbaine et de l’utilisation inadéquate des outils de planification des déplacements urbains. La transition vers une mobilité urbaine écologique rend incontournable la nécessité d’examiner les politiques locales de transport à l’aune des critères du développement durable. Comment optimiser les systèmes de transport et les rendre plus efficaces sur le plan écologique? Quelles articulations entre outils de planification et autorités de gestion? Quels instruments fiscaux et réglementaires pour favoriser les transports collectifs ? Une prise de conscience progressive des enjeux liés à la mobilité urbaine se fait. Les processus d’urbanisation des villes des Pays Arabes sont caractérisés par la prédominance de logiques extensives qui engendrent des dynamiques de développement spontané et non maitrisé. Toutefois, le métro d’Alger, l’extension de celui du Caire, les projets de tramway au Maroc et en Tunisie sont les fruits de politiques publiques en faveur du développement de transports collectifs. Mais les démarches intégrées transport/urbanisme restent rares. Le plus souvent, les pratiques des acteurs publics et privés restent régies par des logiques opérationnelles plutôt que par des préoccupations territoriales. Cela se traduit par l’importation de produits urbains génériques, inspirés des standards internationaux et clairement dépendants de l’automobile. Les modes doux sont, la plupart du temps, absents des préoccupations des concepteurs publics de projets urbains. Le traitement de l’espace public au cœur des approches intégrées urbanisme/transport, en matière d’inter-modalité, d’accessibilité piétonne ou de régénération urbaine, fait défaut dans la plupart des projets. Pays Algérie Maroc Exemples de politiques de transport Mise en place de l’ENACTA (Entreprise Nationale du Contrôle Technique Automobile) pour assurer le contrôle et le bon fonctionnement des véhicules au niveau des émissions des gaz d’échappement, Généralisation de l’utilisation du GPL comme carburant, Développement des transports en commun, Renouvellement progressif du parc véhicule, Amélioration de la circulation urbaine et périurbaine. Mise en place de Plans de Déplacement Urbain Développement des transports collectifs Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 36 Egypte Emirats Arabes Unis Tramway et Gasoil 300, renforcement du contrôle technique des voitures, code de la route et limitation de la vitesse. La gestion des systèmes de transport public doit être radicalement améliorée. (nouveaux véhicules; expansion des transports en commun, l'intégration des modes et des horaires / services; l'introduction d'une information claire et de la formation à la clientèle, augmentation de l'entretien des véhicules, les arrêts et stations, et la restructuration du secteur des minibus et taxi. La gestion des déplacements offre des possibilités considérables pour contrôler la croissance des émissions des utilisateurs de voitures particulières; Le remplacement des hydrocarbures pourrait par le GPL, les combustibles biochimiques, le gaz naturel comprimé et les technologies électriques et hybrides de propulsion. Les municipalités et les exploitants devraient être encouragés les énergies propres dans les transports publics : biocombustibles Les transports non motorisés peuvent être encouragés par une planification appropriée, des infrastructures adéquates. Les modes alternatifs des transports doivent être pris en considération En Septembre 2007, l'émirat d'Abu Dhabi produit Vision 2030, une stratégie de planification urbaine mettant l'accent sur le transport durable et l'aménagement du territoire. Le plan appelle à des changements de modes transport privés (automobiles et camions légers) aux modes de transport public (métro : nouveau métro à Dubaï), métro léger, tramway, autobus) En outre, il est prévu également de privilégier l'utilisation du gaz naturel comprimé (GNC) pour certaines flottes de véhicules des municipalités. Toutefois, compte tenu des pénuries persistantes dans la disponibilité du gaz naturel à travers les EAU, la stratégie est en cours de réévaluation en faveur d’une plus grande utilisation des véhicules électriques ou hybrides. Djibouti Le secteur du transport collectif représente un enjeu majeur pour l’avenir de la ville. Enjeu économique en tant que secteur d’activité économique important, il constitue également un enjeu pour les agglomérations soumises à la pression d’un développement périphérique très mal contrôlé. En plus du projet de loi portant sur la réglementation du système de transport urbain et interurbain, issu des journées de réflexion d’octobre 2000, un plan de transport urbain est nécessaire pour la gestion du secteur. Ce plan interviendrait au niveau des mesures institutionnelles, techniques, sociales, ainsi que d’autres mesures spécifiques. Jusqu’en 2005 il s’agirait de permettre la mise en place d’un plan de circulation urbain, la réfection totale des axes secondaires utilisés par les bus et la sensibilisation du public en vue de les associer pleinement au programme. La seconde correspondrait à la mise en œuvre effective des mesures techniques (contrôle technique des véhicules) permettant de réduire de 10 % les émissions de GES. Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 37 c) Bâtiment/Urbanisme Dans un contexte de raréfaction des énergies fossiles et de lutte contre le changement climatique, les bâtiments constituent un secteur d’actions prioritaires au regard des potentiels d’économies d’énergie qu’ils représentent. Dans ce cadre, le secteur est amené à modifier considérablement ses habitudes en matière de rénovation et de construction afin de contribuer pleinement aux objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). Efficacité énergétique dans le bâtiment, entre chauffage et climatisation, quel partage possible ? Les démarches Haute Qualité Environnementale/HQE, éco-quartiers, approche environnementale de l’urbanisme, sont-elles transposables dans les pays arabes ? Quatrième émetteur de GES en France par exemple, le secteur des bâtiments est à l’origine de 18% des émissions nationales. Il est également le premier consommateur d’énergie englobant 43,4% de la consommation d’énergie finale du pays en 2007 (65% pour le résidentiel et 35% pour le tertiaire). Nous ne disposons pas de chiffres/informations concernant ce secteur dans les pays arabes. Néanmoins, plusieurs initiatives pourraient être citées dans ce domaine. Pays Algérie - Maroc Tunisie Egypte - - - Liban - Arabie Saoudite - - Exemples de mesures dans le domaine de l’urbanisme et du bâtiment Stratégie nationale de maîtrise de l’énergie opérationnelle depuis 2006. (création de normes et exigences d’efficacité énergétique) Programme Eco Bât lancé en 2008 : conception de 600 logements HPE Programme similaire à Eco Bât Programme Enerbât : conception de logements HPE Normes de construction: Le Ministère du logement, services publics et des communautés urbaines a publié un recueil traitant de l'énergie dans les bâtiments, à la fois résidentiel et commercial. Ventilation naturelle: La ventilation naturelle permet d'économiser jusqu'à 10% à 30% de l'électricité utilisée pour la climatisation. Eclairage naturel: Considérations pour la conception des fenêtres, et les moyens d'améliorer la qualité de l'éclairage naturel doivent être inclus dans la conception des bâtiments. Capacités institutionnelles: de nombreux programmes dans les universités sur le changement climatique dans les départements d'études environnementales, l'architecture, l’urbanisme et le design et le génie civil. Les matériaux bitumineux avec des caractéristiques de rigidité appropriées devraient être utilisés pour les travaux de constructions routières ou d'entretien sur le réseau routier. Le réseau routier devrait être revu afin d'identifier les zones à risques impactées par les inondations côtières Initiatives de projets de construction énergétique : exemple avec « Suntech energizes schools » Les études sur la lutte contre l'ensablement sur les régions agricoles et les installations urbaines ont contribué à minimiser l'avancement de la dérive du sable Plan de gestion des zones côtières : principale mesure d'adaptation mise en œuvre dans le Royaume pour répondre à l'impact potentiel du changement climatique : Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 38 - Emirats Arabes Unis - - - - intégration du changement climatique dans le plan de gestion des zones côtières et - introduction de cadres de réglementation et d'application des contrats à terme des activités de développement Construction durable: Rédaction des lignes directrices et des règlements pour assurer la viabilité (vert) de conception, d'exploitation et d'entretien de tous types de bâtiments et des communautés dans les Émirats arabes unis. Lancement d’un programme par un groupe d'organismes gouvernementaux et de développeurs au sein de l'émirat d'Abou Dhabi pour promouvoir une approche holistique afin de minimiser l'utilisation des ressources tout en maintenant la qualité des performances (ADUPC, 2008). Changements de réglementation et de code de construction pour réduire au minimum les émissions de GES par l'utilisation de matériaux ayant de faibles émissions de GES et intégrer les sources d'énergie renouvelables (cellules photovoltaïques). d) Déchets L'évolution des modes de consommation, de production et des habitudes alimentaires de notre société a conduit à une explosion de la quantité de déchets produits dans les pays du monde arabe. La production d'ordures ménagères par habitant ne cesse de croitre. Aujourd'hui, la gestion des déchets représente un véritable enjeu pour les territoires, tant au niveau financier qu'environnemental. Le méthane (CH4), issu principalement des opérations de stockage, est le premier gaz à effet de serre émis par le secteur. Toutefois, une grande partie de ce gaz provient des émissions, diffuses et différées dans le temps, de déchets dégradables enfouis par le passé, pour lesquels, les collectivités, doivent mobiliser des moyens d'actions spécifiques, indépendants de ceux concernant les " nouveaux déchets ". Le dioxyde de carbone (CO2), lié à la combustion d'énergies fossiles lors de l'étape de collecte et de transports des déchets, est le deuxième gaz à effet de serre produit par les opérations de gestion des déchets et présente des marges de réduction importantes. Des politiques de gestion des déchets ont été mises en place dans un certain nombre de pays Arabes. Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 39 Pays Algérie Maroc Tunisie Egypte Libye Barhain Emirats Arabes Unis Djibouti Exemples de mesures Création de décharges contrôlées de déchets ménagers, Mise en place de décharges spécialisées de déchets industriels, Incinération des déchets hospitaliers en filtrant ou en traitant les gaz de combustion pour éviter la pollution et la contamination des populations, Promotion des projets industriels de récupération, de recyclage et de transformation des déchets, Fabrication du compost enrichi à partir des matières organiques et destiné au secteur de l’agriculture, Réhabilitation des stations d’épuration des eaux usées, Construction de stations d’épuration pour les agglomérations de plus de 100.000 habitants, Mise en oeuvre, au niveau des unités industrielles, de dispositifs de traitement spécifique et de recyclage des eaux usées, Mise en oeuvre d’un programme de sensibilisation en direction des divers acteurs Montage de projets MDP Stratégie nationale pour la gestion des décharges PRONADGES : Programme National de Gestion des Déchets solides Scénario d’atténuation : évitement de 5,905 millions de TE-CO2 (2009-2023) Projets d’atténuation en Tunisie : 3 actions majeures : Compostage, valorisation électrique du CH4, mise en torchère Projets MDP : 80 opérations distinctes regroupées en 19 projets Programme national de gestion des déchets Cadre national pour la gestion des déchets solides et plan d'action pour l'élimination des déchets dangereux en Libye Une décision sur la gestion des produits chimiques dangereux et les déchets dangereux. (2003) Centre de management des déchets (janvier 2008) Challenge approbation de la politique de gestion des déchets Dresser une réglementation de gestion des déchets d’ici 2013 Gestion des déchets dangereux : Etablir un système intégré pour Hazmat d’ici 2010-10-25 Assurer l’application des réglementations fédérales sur les radiations d’ici 2011 Le choix des techniques pour la réduction des GES s’oriente par conséquent vers le compostage et la valorisation énergétique intégrée des déchets. Les services techniques ont déjà mis en pratique à titre expérimental la technique du compostage. Le produit du compostage se révèle de bonne qualité et peu onéreux, et a été apprécié favorablement par les agriculteurs. La technique de la valorisation énergétique intégrée, quant à elle, peut apporter une réelle contribution au développement industriel. Dans sa première phase, le projet porte sur une période de 10 années (2003-2012) et comprend l’installation d’un premier satellite avec une capacité annuelle de 60 000 tonnes de déchets. La sélection de la technologie est basée sur les critères suivants: _ Approvisionnement local en matières premières; _ Demande importante du marché régional des sous-produits commercialisés; _ Trouver des solutions de traitement des déchets modulables, économiques et adaptés au contexte local. Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 40 EXEMPLE de l’ALGERIE : Projets territoriaux de gestion des déchets -Des cadres et des stratégies pour un développement durable – En cours - Élaboration d’un plan de gestion intégrée du site RAMSAR du complexe des zones humides de Guerbès - Appui au renforcement des capacités dans le cadre du Programme National pour la Gestion Intégré des déchets municipaux EXEMPLE de partenariat inter-arabe dans le domaine de la gestion des déchets : Projet sur la gestion intégrée des déchets produits par les industries d’huiles d’olive entre la Syrie, le Liban et la Jordanie 2) Actions d’adaptation au changement climatique pour limiter les impacts négatifs Les problématiques de l’adaptation, qui ont, dès le départ, constitué la base conceptuelle de la lutte contre les changements climatiques, doivent aujourd’hui être repensées dans le contexte d’une adéquation à la typologie future des territoires. En matière d’adaptation, l’avenir des territoires est conditionné par une intégration des évolutions climatiques dans les décisions de long terme prises au niveau décentralisé. Les principaux secteurs concernés sont : agriculture, biodiversité et foret, gestion des ressources en eau et lutte contre les inondations. a) Agriculture/agropastoral Les changements climatiques ont un impact significatif sur l’agriculture, activité économique développée pour le Maroc, la Tunisie, la Syrie et l’Egypte, (cf rapport Stern partie 4 ci-dessus) entrainant des risques certains sur le rendement agricole. Ces risques se traduisent par : - La submersion des terres causée par la hausse du niveau de la mer. - La baisse des cycles de croissance des cultures. - Une sévère érosion conduisant à une importante dégradation des terres. Les pratiques agricoles actuelles sont également responsables d’émissions de gaz à effet de serre (les émissions représentent entre 15 et 25% pour les pays du Maghreb). Les émissions de l’agriculture se caractérisent par une part importante des émissions de protoxyde d’azote (N2O) et de méthane (CH4), deux gaz au pouvoir de réchauffement fort (respectivement 310 et 21 fois plus intensifs que le CO2) : Le N2O provient principalement des sols cultivés, conséquence de l’épandage d’engrais azoté et de matière organique ; Il représente 51% des émissions de GES du secteur mais est en baisse de 15% depuis 1990 en raison d’une moindre utilisation de fertilisants minéraux et d’une diminution du cheptel bovin. Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 41 le CH4 est essentiellement issu de la fermentation entérique des ruminants et du stockage des déjections animales dans les fosses ; Il participe à 40% des émissions totales du secteur. le CO2 ne contribue qu’à 8% des émissions totales du secteur (hors émissions liées à la fabrication des intrants) ; Les émissions de CO2 proviennent en partie de l’utilisation d’énergies fossiles (carburants pour les engins agricoles, chauffage des bâtiments…). D’où l’intérêt de l’analyse des politiques nationales et territoriales dans le domaine de l’agriculture. Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 42 Pays Algérie - - - Maroc - Tunisie - Egypte Soudan Arabie Saoudite - Mesures dans le domaine de l’agriculture Répartition des cultures par zones : Cultures fourragères : au niveau du littoral pour les espèces intensives et au niveau des zones sublittorales et des hauts plateaux pour les cultures moins exigeantes d’eau, les légumes secs : au niveau des zones potentielles des régions de Tiaret, Tissemsilt, Ain Témouchent, Tlemcen, Relizane, Mila, Skikda, Bouira, etc, les oléagineux : au niveau des hauts plateaux pour le carthame (Oum El Bouaghi, Tiaret, Sétif… ) et au niveau des zones littorales et sublittorales (El Tarf, Guelma, Ain-Defla, Chlef..) pour le tournesol, la betterave sucrière au niveau de son ancienne aire de culture (Haut Cheliff, Bounamoussa et Guelma), la viticulture au niveau de son aire de culture et particulièrement l’Ouest du pays (Ain Témouchent, Mostaganem, Tlemcen, Sidi-Bel-Abbés, Mascara.) l’oléiculture et l’arboriculture fruitière rustique (amandier, pistachier) au niveau des zones arides et des zones de piémonts et de montagnes. les agrumes : rajeunissement des vergers, leur constitution et réalisation de nouvelles plantations au niveau des zones du Centre et de l’Est où les ressources hydriques le permettent. Agriculture : Plan Maroc Vert production de nouvelles variétés nouvelles pratiques agricoles stratégie d’irrigation Expériences pilotes de réutilisation des eaux usées en Agriculture Restriction de plus en plus fréquente au niveau de la fourniture de l’eau pour l’irrigation Encouragement à l’économie de l’eau dans l’agriculture (systèmes d’irrigation goutte à goutte) Meilleure mise en valeur et mobilisation des compétences dans le développement d’une agriculture viable Amélioration des systèmes d’exploitation agricole Rationalisation de l’utilisation des terres Restriction de certaines cultures d’été Optimisation de la lutte phytosanitaire Scénario de référence : Emissions de GES pour 2020 : 9,6 MTE-CO2 (méthode IPCC) Projets : 4 projets : valorisation électrique du biogaz, évitement : 5 MTE-CO2 entre 2009-2023 Utilisation de cultures adaptées à la sécheresse Système d’irrigation dans les exploitations Programme pour optimiser la production agricole Sensibilisation des agriculteurs aux changements climatiques Introduction de céréales à faible consommation d’eau Adoption de politique de gestion de l’eau durable Enquête dans les pâturages et les forêts dans le Royaume, Enquête annuelle sur les cultures du Royaume Mise en œuvre d'un programme de développement agricole global dès 1974. Avec l'appui du gouvernement, les superficies cultivées sont passées de moins de 200.000 hectares en 1970 à plus de 1,2 millions d'hectares en 2004 et de Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 43 - Yemen - Djibouti Mauritanie - Comores - - vastes zones de terres désertiques ont été converties en espaces verts. Ces nouvelles zones cultivées ont pour objectif de contribuer à l'amélioration des conditions climatiques en termes de température, d'humidité et de précipitations. Gestion et développement de parcours dans les différentes régions contribuant à la protection de ces terres et au ralentissement du processus de désertification. La culture des sols érodés et des hautes terres dans différentes régions du Royaume Techniques d'économie d'irrigation Collecte des eaux pluviales par le biais diverses techniques, y compris les méthodes traditionnelles Réhabilitation et entretien des terrasses montagneuses Gestion durable des terres pour lutter contre la désertification et la dégradation des terres La gestion durable des ressources halieutiques la promotion de l’agriculture oasienne ; la promotion des programmes intégrés de développement social et économique le développement et la maîtrise de l’hydraulique pastoral le PDIAIM (Projet de développement intégré de l’agriculture irriguée de la Mauritanie) le PADEL (projet de gestion parcours et le développement de l’élevage) avec la BAD Stratégie d’adaptation : la gestion intégrée des ressources en eau en zone aride pour une protection durable de l’agriculture oasienne et la capacitation des acteurs impliqués de Tawaz et Chinguetti dans la collecte et l’utilisation de l’eau. Les cultures vivrières sous couvert forestier sont une forme d’agroforesterie traditionnelle selon laquelle des arbres forestiers dominent le couvert arboré. Ce système, à condition qu’il n’évolue pas vers l’élimination du couvert arboré et de la couverture permanente du sol, présente le même potentiel de résistance aux aléas du climat que le système agroforestier traditionnel. L’aménagement des terres cultivées : pratique de techniques agricoles non agressives envers le sol et une bonne gestion de la fertilité des sols cultivés. Développement progressif de la petite hydraulique rurale pourrait permettre de palier aux déficits en eau pendant les périodes sèches. Gestion de la fertilité des sols et lutte contre les maladies et ennemis des cultures Adaptation des calendriers culturaux et valorisation des micro-climats. Intensification agricole Introduction de variétés de cultures adaptées Ajustements économiques au niveau des exploitations Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 44 b) Biodiversité/ forêts D’après le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), un nombre important d’espèces sera à risque d’extinction à mesure que la température de la planète s’élève. Certaines espèces sont déjà menacées par la disparition d’habitats et la dégradation de l’environnement, et maintenant, par le changement climatique qui pourrait rendre leurs habitats inadaptés à leur survie. A l’instar des autres pays, en plus des mesures de préservation du potentiel de la biodiversité, les chercheurs et les communautés locales dans les pays arabes doivent puiser dans le vaste réservoir génétique de la planète pour obtenir de nouveaux végétaux et animaux adaptés au réchauffement climatique notamment pour pouvoir satisfaire les besoins alimentaires d’une population en pleine expansion. Le PNUD est déterminé à aider les pays à élaborer des plans nationaux de protection de la biodiversité qui prennent en considération les moyens d’existence des populations qui vivent dans les écosystèmes menacés. D’autres politiques au niveau des pays sont par ailleurs mise en place qui sont déjà ou pourraient être déclinées dans les stratégies territoriales. Pays Algérie - Maroc Libye Arabie Saoudite - - - Barhain - Exemples de mesures de préservation de la biodiversité/ forêts Intensification du reboisement en portant la surface actuelle de 20.000 hectares à 40.000 par an, Actualisation de l’inventaire national des forêts qui date de 1985, Elaboration d’études d’aménagement des forêts et leur mise en œuvre, Réalisation de ceintures forestières urbaines (ceintures et espaces verts, plantations routières), Renforcement et la protection des réserves naturelles (parcs nationaux). Stratégie nationale pour la forêt Espèces autochtones Nouvelles espèces de surveillance de la vitalité des forêts Mise en place d’instruments stratégiques de protection de la biodiversité Évaluation des ressources naturelles: plusieurs études ont été réalisées : classification des sols, distribution de la flore dans le Royaume Evaluation de l'impact des mesures de protection sur la vie sauvage et des plantes dans les zones protégées Développement des parcs nationaux avec des plantations de millions d'arbres chaque annéedans différentes régions telles que Aseer, Al-Hassa, Al Baha, et Khorais. Mise en place l’Agence de la protection de la vie sauvage et du développement, la Commission Nationale pour la conservation et le développement de la faune (NCWCD), en 1986. Développement et mise en œuvre de la réglementation en vigueur pour la protection des sols, des plantes naturelles, des pâturages, des forêts et de la vie sauvage. Une décision sur l'interdiction de la chasse des tortues de mer et des dauphins (2003) Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 45 - Une décision de rendre la région de Doha Arad une zone marine naturelle protégée. (2003) - Le Royaume de Bahreïn continue de promouvoir la conservation de la faune à travers le développement et l'expansion du parc Al-Areen. Emirats - Développement dans les recherches pour compléter les bases de données de Arabes référence et suivi des espèces aquatiques et terrestres. Unis - Réalisation de projets pour développer les réglementations liées à la biodiversité afin assurer la protection des populations et de l'environnement Protéger, maintenir et rétablir les habitats naturels et les écosystèmes. - Développez le réseau des zones protégées pour atteindre au moins 12% de la superficie totale d'Abu Dhabi en fonction des normes internationales sur les zones protégées. - Ex : projet de recherche et développement des palmiers dattiers Djibouti - la sensibilisation de la population sur la protection et la gestion rationnelle des - ressources forestières et de la diversité biologique ; - le suivi des formations forestières ; - la mise en place de mesures législatives et réglementaires pour la gestion des terres forestières ; - le renforcement des capacités - Programme de reboisement des régions montagneuses - Programme de reboisement des plaines et des micros bassins versants - Les mesures d’adaptation s.insèrent principalement dans le cadre de la préservation des espèces et des milieux ainsi que la sensibilisation et l’information des populations (Tableau 34). Il s.agira aussi de veiller à la mise en place du Programme d.Action National de lutte contre la Désertification (PAN) et de la Stratégie et du Programme d.Action National de la Diversité Biologique (SPANDB) Mauritanie - projet GIRNEM (Gestion intégrée des ressources naturelles de l’Est mauritanien) avec la coopération allemande - PGRRF (Projet des gestion rationnelle des ressources forestières) avec la coopération française - le PGRNP (Projet de gestion des ressources naturelles de la zone pluviale) avec la Banque Mondiale, stratégie d’adaptation : - l’aménagement participatif et durable des forêts classées dégradées des wilayas du Trarza et du Brakna ; - la création de ceintures vertes de protection autour des villages riverains des forêts classées et - le développement d’activités génératrices de revenus au profit des villages riverains des forêts classées. Soudan - Programme de reforestation et réhabilitation des friches EXEMPLE : Préservation et usage durable de la biodiversité en Algérie – En cours - Conservation et utilisation durable de la biodiversité d’intérêt mondial dans les deux parcs nationaux du Tassili et de l’Ahaggar - Conservation et gestion durable de la biodiversité dans les zones arides en Algérie Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 46 c) Ressources en eau Les ressources en eau dans les Pays Arabes sont estimées à 277 milliards de mètres cubes par an et les réserves d'eau souterraine estimées à 7.734 milliards de mètres cubes. Un des problèmes majeurs est de faire face à la pénurie d’eau, particulièrement dans les pays où les déficits d’eau sont causés par l’exploitation des ressources en eau souterraines. Comme le montre le tableau 7 (cf .annexe), le secteur agricole consomme le plus d’eau soit, près de 75% de l’eau disponible, suivi de la consommation domestique à 20% et l’industrie à 5%. Le changement climatique va continuer d’accroître la pénurie d'eau, et la raréfaction de l'eau menace l'approvisionnement en eau potable. Les populations ne disposent pas suffisamment d'eau potable et la qualité de l'eau est souvent compromise provoquant des épidémies connexes. La région accueille 6 des 10 pays du Monde dans lesquels l’eau est la plus rare. La population a accès à 1000 mètres cubes d’eau en moyenne par an (Tableau 8), soit sept fois moins que la moyenne mondiale. Ce chiffre pourrait passer à 460 mètres cubes d’ici 2025. Comme le montre le tableau 9, (cf. annexe), quatre pays sont confrontés à un niveau de stress hydrique "léger", deux à un degré "important", quatre à un degré "grave", et deux, le Koweït et les Emirats Arabes Unis, sont confrontés à niveau «critique » de stress hydrique. Avec un climat plus chaud, plus sec et moins prévisible, la quantité d’eau dans les rivières et les cours d’eau de la région devrait chuter de 20 à 30 % d’ici 2050, aggravant la désertification et l’insécurité alimentaire. Aussi, des mesures en termes de préservation de la ressource en eau s’avèrent indispensable. Cidessous quelques exemples : Pays Algérie - - - - Exemples de mesures de gestion des ressources en eau Maîtrise de l’exploitation au niveau des barrages : les volumes d’eau fournis doivent correspondre à des besoins réels à l’aval et notamment pour les besoins agricoles Intensification et prospection des ressources hydrauliques du pays, notamment souterraines Injection des eaux de surface dans les nappes souterraines Dessalement de l’eau de mer au niveau des grandes zones industrielles grosses consommatrices d’eau Suivi de l'évolution de la qualité de l’eau Pursuite d'études de sites de barrages Elaboration d’une politique de tarification progressive de l’eau Amélioration des conditions de collecte et de conservation des eaux pluviales au niveau des bassins versants par des techniques de revégétalisation intensive et de défense et restauration des sols ( DRS ) Modernisation des réseaux de distribution dans les grands centres urbains du littoral pour mesurer les consommations et réduire les pertes dues aux fuites d’eau estimées à plus de 40%, Généralisation des compteurs d’eau au niveau de chaque usager Utilisation de procédés de fabrication industrielle à faible consommation d’eau Recyclage des eaux usées industrielles Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 47 - Maroc Tunisie Egypte Jordanie Libye Soudan Arabie Saoudite Installation de dispositifs économiques réducteurs de débit, au niveau des grands centres de consommation (hôtellerie, administrations, établissements scolaires, organismes publics, collectivités locales, etc. ), - Sensibilisation des usagers sur le rôle vital de l’eau en s’appuyant sur les médias, l’école, les ONG, les campagnes d’information itinérantes. - Eaux non conventionnelles - Infrastructures hydrauliques - Politique de lutte contre la pauvreté, de développement des infrastructures rurales et politique pour assurer un usage rationnel de l’eau - Eau potable : Déssalement d’eau de mer et développement urbain - Mise en place d’un comité interministériel de lutte contre les effets de la sécheresse (présidé par le premier ministre) - Politique d’assainissement liquide - Conseil supérieur de l’Eau et du Climat - Augmentation du rythme de mobilisation des ressources en eau superficielles et souterraines - Lutte contre les fuites des réseaux d’alimentation en eau potable - Lutte contre la pollution des eaux - Multiplication des compagnes de sensibilisation du grand public à l’économie de l’eau - Accélération de la mise en place d’un programme de généralisation d’accès à l’eau potable en milieu rural - Amélioration des systèmes de gestion des ressources hydriques - Priorité à l’eau potable - Réutilisation de l’eau et désalinisation de l’eau de mer - Réduction de la demande par l’utilisation efficace de l’eau en agriculture - Systèmes rationnels d’irrigation - La collaboration entre le PNUD et le centre de recherche national de l’eau et le ministère des ressources en eau et irrigations. - Stratégie proposée par le « Jordan IHP National Committee » nationale institution pour accompagner les projets liés aux problématiques de l’eau - Programme avec la coopération du PNUD, OMS, FAO, et UNESCO. Ce programme a pour objectif d’aider la Jordanie à résoudre les problèmes de pénurie d’eau, de santé, d’alimentation, de productivité et de sécurité humaine - Mise en place d’instruments stratégiques de protection de l’eau Mesures d’adaptation : - Développement de systèmes de gestion des ressources hydriques, - Récolte et stockage des flux permanents et saisonniers, - Politiques visant à valoriser la gestion des ressources en eau et le domaine d'investissement. - La sensibilisation du public, tarification de l’eau, les mesures incitatives pour le rendement élevé et des sanctions pour le gaspillage d'eau, - Répartition des recettes de l'eau pour le développement des infrastructures de l'eau, réhabilitation et maintenance des équipements - Réduction des pertes d'eau grâce à des améliorations au niveau des systèmes de distribution de l’eau - L'utilisation de cultures résistantes à la sécheresse, - Augmentation des activités de recherche sur l'eau. - Le gouvernement a appuyé la construction de 215 barrages pour le stockage de l'eau - Construction de 30 usines de dessalement pour fournir environ 50% de l'eau à Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 48 - - Barhain Emirats Arabes Unis Irak Yemen Djibouti Mauritanie Comores o o usage domestique dans le Royaume. Création du ministère de l'Eau et de l'électricité en Juillet 2001 pour améliorer la planification nationale de l'eau et la gestion dans le pays. Développement et mise en œuvre de réglementations de la protection des eaux et de la conservationConstruction d'usines de traitement des eaux usées et mise en œuvre de solutions de réutilisation des eaux usées pour l'irrigation des cultures dans les différentes régions du Royaume. Introduction et mise en œuvre d’une politique de soutien de conservation de l'eau au niveau résidentiel. Mise en œuvre de détection des fuites et des systèmes de contrôle modernes dans les grandes villes. Mise en œuvre des systèmes d'irrigation de pointe pour les grandes et petites exploitations. Plan directeur de l’eau Développement de forage Projet pilote pour l’irrigation des eau souterraines salines Stratégie d’adaptation existante et à court terme : Interventions immédiates et spécifiques : Alternative d'approvisionnement en eau dans les zones de sécheresse actuelle - Stratégie d’adaptation à MLT o Développement d’une stratégie nationale de l’eau et renforcement des capacités institutionnelles o Faciliter la négociation des questions transfrontalières sur l’eau. - Conservation de l'eau par le biais réutilisation des eaux usées traitées et eaux grises des mosquées - le développement et la maîtrise de la conservation des eaux et des sols ainsi que la lutte contre la désertification - En s’appuyant sur le Schéma Directeur de l’Eau, la stratégie pour l’alimentation en eau potable tout en considérant les effets des changements climatiques se définit par les orientations suivantes : o Intégrer la dimension des impacts liés aux changements climatiques dans la planification des ressources en eau, c’est-à-dire dans le Schéma Directeur de l’Eau ; o Intégrer la dimension des changements climatiques dans les programmes de développement; o Coordonner les programmes entre les secteurs concernés par l’eau o Assurer l’approvisionnement en eau; o Gérer et protéger les systèmes hydrologiques et hydrogéologiques; o Mettre en valeur de nouvelles ressources en eau; o Favoriser la gestion participative des points d’eau; o Informer, sensibiliser les populations sur les problématiques des ressources en eau ; o Renforcement des capacités. - la Promotion de technologies et pratiques adaptées de lutte contre l’érosion hydrique en zone semi-aride dans la Commune de Dionaba - la conservation des terres dégradées par la réhabilitation de petits ouvrages hydrauliques adaptées en zone semi-aride dans la Commune d’ El Verae - sur le plan institutionnel : Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 49 - o mise en place d’un programme de suivi et de contrôle de la qualité de l’eau potable o mise en place d’un programme de mesures et suivi du niveau piézométrique des nappes, du débit des cours d’eau et des sources o dans les études et modèles, tenir compte de l’utilisation de l’eau dans l’agriculture et l’élevage o mise en place d’une structure appropriée de gestion de l’eau sur le plan technique : o réhabilitation, rénovation et extension des systèmes d’adduction d’eau o études d’impact environnemental sur les retenues colinéaires o reboisement des bassins versants et des forêts naturelles o construction de citernes publiques d) Lutte contre les inondations Ces dernières années, et en relation probable avec les changements climatiques, les épisodes de chutes de pluies sont devenus plus intenses et plus fréquents. Plusieurs territoires du Monde Arabe ont connu ces dernières années des crues et des inondations qui ont engendré de lourdes pertes humaines, écologiques et économiques (notamment en Algérie et au Maroc). Outre la variation climatique, l’urbanisation accélérée du demi-siècle passé a engendré de nouveaux risques et exacerbé ceux déjà encourus. L’artificialisation des sols consécutive à la mise en place d’infrastructures de voirie, les déboisements de bassins versants ou l’extension souvent anarchique de lotissements ont favorisé les risques de crues brutales. Où en est-on des politiques nationales et locales de prévention et de gestion des crues? Quelle refonte de la gestion et de la prise en compte de ces risques par les municipalités ? Quels sont les enjeux d'une cartographie des zones à hauts risques et quelle prise en compte dans les plans d'aménagements urbains ? Pays Algérie Exemples de mesures nationales ou locales de lutte contre les inondations - L'Algérie "a réservé un budget de quelque 40 milliards [de dinars] dans le cadre de son programmes quinquennal 2010 - 2014 destiné à protéger les villes du pays contre les inondations - Exemple du mégaprojet d’assainissement et de protection contre les crues de l’oued M’zab, dans la wilaya de Ghardaïa qui sera achevé dans les délais contractuels, en juillet 2011 Maroc - Tunisie - Egypte - Plan national de protection contre les inondations Elaboration d’un programme d’actions urgentes pour la protection de l’Agglomération de la ville d’Agadir contre les risques d’inondation. Jendouba - Projet tuniso-nippon de prévention des inondations Plan de protection contre les inondations du Grand Tunis Protection contre les inondations Stockage de l’eau dans les lacs et meilleur usage de l’eau pluviale Le projet PNUD-GEF pour introduire des ingénieries douces et plus environnementales pour protéger le Delta du Nil de la montée du niveau de la mer. Le PNUD et l’UE, en collaboration avec le gouvernement des Pays-Bas, unissent leurs forces avec le ministère des Ressources en Eau et de l'irrigation pour Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 50 Barhain Djibouti - Mauritanie - Comores - effectuer une étude visant à assurer la stabilité du mur de Rashid contre l'érosion des fonds marins et l'élévation du niveau de la mer. Adaptation contre la montée des eaux Les orientations proposées au stade actuel en matière de stratégie pour réduire les impacts sur la zone côtière s’appuient principalement sur la collecte d’information et les études de faisabilités dans le but d’établir une stratégie de réponse. Ceci constitue la première phase. La seconde phase permettra la réalisation des mesures d’adaptation La préservation des défenses naturelles de Nouakchott (cordon dunaire), La mise en place d’un dispositif d’observation pour la sécurisation des secteurs de la ville établis dans des zones inondables et ; La protection et la restauration de la mangrove du Parc National du Diawling. Programmes d’adaptation à la montée des eaux : o Sur le plan institutionnel : Collecte de données Intégration des politiques environnementales (législation relative aux CC) Formulation et mise en œuvre d’une politique d’aménagement du territoire Relancer la politique de l’habitat social o Sur le plan technique : Développement et promotion de matériaux résistants aux intempéries Construction d’ouvrages de protection pour protéger les structures de l’activité économique Construction de routes de desserte à l’intérieur des terres Mise en place d’un dispositif national de sécurité et d’assistance à la population en cas de catastrophe naturelle 3) Conclusion et recommandations concernant les initiatives thématiques de lutte contre le changement climatique : Parrallèlemenet aux mesures prises au niveau national, des leviers d’actions locales pourraient se traduire à travers les principaux champs d’intervention d’un plan climat territorial : a) Bâtiment/ Urbanisme Au vue du développement démographique et de la demande croissante en logement dans les pays arabes, et afin de faire face à ces défis, il apparaît essentiel de valoriser le potentiel de sobriété et d’efficacité énergétique non exploité en particulier dans le secteur du bâtiment, de mobiliser les énergies renouvelables et de promouvoir l’aménagement écologique afin d’ouvrir la voie à un développement urbain soutenable dans les villes des pays Arabes. Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 51 Les leviers d’actions sont nombreux et concernent l’ensemble des bâtiments (logements individuels et collectifs, privés et publics, bureaux, commerces…) : La rénovation thermique du parc bâti existant La consommation moyenne annuelle d’un bâtiment est d’environ 240 kWh d’énergie primaire par m2 chauffé (en France par exemple), alors que les enjeux énergétiques et climatiques exigent de réduire cette consommation à une centaine de kWh/m2.an. Les potentiels d’économies d’énergie sur le parc bâti sont donc colossaux et exigent une action forte et prioritaire qui doit s’inscrire dans une perspective de long terme. Les actions de maîtrise de l’énergie concourent également à réduire la vulnérabilité d’un territoire au renchérissement des énergies fossiles et apportent une réponse durable à la lutte contre la précarité énergétique, en permettant aux ménages les plus modestes de réduire leur facture énergétique. La construction neuve Etant donné la croissance exponentielle en demande de construction neuve et en raison de la durée de vie des bâtiments, il est primordial pour les collectivités et autorités locales d’anticiper sur les niveaux de performance énergétique à venir (Bâtiment Basse Consommation, BBC, bâtiment à énergie positive) et de développer le recours aux énergies renouvelables pour limiter l’augmentation de la facture énergétique. Enfin, elles doivent également tenir compte des formes d’urbanisation (la densité du bâti, la compacité et l’orientation des bâtiments, les équipements…) pour réduire l’impact des bâtiments sur d’autres secteurs comme celui des transports. La réduction de la demande au travers des usages et du fonctionnement des équipements Tous les efforts en matière de rénovation énergétique et de construction durable seront vains si des actions sur les comportements des usagers et le fonctionnement des équipements ne sont pas menées. Les potentiels d’économie d’énergie en la matière sont importants et peu coûteux, mais nécessitent un renforcement des actions de sensibilisation sur les modes d’usage et les moyens de régulation. b) Transport-déplacement : Une meilleure évaluation des impacts économiques induits reste nécessaire pour une meilleure prise en compte des enjeux liés à la mobilité et aux déplacements dans la conception des projets et des politiques publiques. L’estimation précise des impacts économiques de l’importation d’énergie fossile pour l’automobile ou le coût de la non-action face à des dynamiques non durables (étalement urbain, motorisation de masse et dégradation de la qualité de l’air) peuvent être des éléments déterminants dans la prise de décision publique. Améliorer la connaissance et les instruments de suivi des dynamiques urbaines s’avère ainsi nécessaire : - Pour la prise en compte des nouvelles échelles des villes. Par le développement d’outils de suivi et d’évaluation, dédiés aux indicateurs fondamentaux de la mobilité urbaine (déplacements, motifs, distances, temps, couts…) mais aussi à d’autres facteurs économiques, sociaux et environnementaux pour Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 52 - apprécier la durabilité du développement urbain (congestion des réseaux, attractivité urbaine, accessibilité locale, impacts sur la santé publique, dépendance énergétique…). Par la consolidation de l’ingénierie technique locale, notamment avec le renforcement des moyens humains et financiers. Pour des modèles urbains moins dépendants de la route et de l’automobile où urbanisme et réseaux de transports collectifs sont intimement liés selon une logique de métropolisation réticulaire. c) Agriculture Au-delà des enjeux énergétiques, l’agriculture doit aussi faire face aux effets du changement climatique. L’augmentation des températures, les variations pluviométriques et l’augmentation du CO2 atmosphérique, sont autant de conséquences qui auront des effets négatifs sur les rendements agricoles. Dans un contexte de mondialisation des échanges et d’augmentation importante des besoins alimentaires, il est primordial d’intégrer les enjeux du changement climatique dans les politiques publiques agricoles afin d’adapter les cultures à ses évolutions. Le secteur de l’agriculture fait donc face à un double enjeu : contribuer à l’effort national et local de réduction des émissions de gaz à effet de serre ; se préparer aux effets négatifs du changement climatique pour limiter sa vulnérabilité. Pour ce faire, l’agriculture doit engager en priorité une modification profonde de ses pratiques culturales aussi bien au niveau de ses modes de production que dans les choix de variétés cultivées : o o o o o o o o Une meilleure utilisation de l’eau, par la mise en place de techniques nouvelles d’économie d’eau et d’irrigation comme au Maroc et en Tunisie. L’utilisation de cultures adaptées à la sécheresse comme en Egypte. La mise en place de programmes de mobilisation de l’eau par la collecte des eaux pluviales (Maroc). La mise à disposition d’un capital aux petits agriculteurs. Le plan Maroc Vert mobilise des investisseurs dans ce sens. La mise en place d’infrastructures hydrauliques au service du développement de l’agriculture irriguée. Les politiques publiques agricoles du Maroc et de la Tunisie se sont principalement focalisées sur ce modèle. Un obstacle existe : une grande incertitude demeure sur la disponibilité à venir en eau d’irrigation. En effet, certaines régions marocaines (par exemple le Souss - Madras dans la province de Ouarzazate) connaissent déjà des pénuries d’eau alarmantes pour l’agriculture. Concernant les risques d’insécurité alimentaire qui en découlent, le Maroc a récemment développé un système national d’alerte, un bulletin d’informations prévisionnel basé notamment sur les prévisions pluviométriques pour anticiper ces problèmes. Développement des surfaces utiles en agriculture biologique Développer une démarche de certification environnementale des exploitations agricoles afin que les exploitations agricoles puissent y être largement engagées. Accroître la maîtrise de l’énergie des exploitations afin d’augmenter le taux d’exploitations agricoles à faible dépendance énergétique. Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 53 d) Ressources en eau Des actions territoriales pourraient été mises en place, il faudrait intégrer ses actions dans une politique globale d’adaptation. Cela implique par exemple : a. La dépollution des systèmes hydriques et épuration des eaux usées avant leur rejet. b. Le recours aux techniques d’économie d’eau en particulier en agriculture. c. Le choix de cultures moins consommatrices d’eau. d. La sensibilisation et éducation des populations à la valeur de l’eau. Le « Fonds PNUD Gouvernance » de l'eau a l'expertise nécessaire pour apporter un soutien politique et des services consultatifs dans plusieurs domaines thématiques, y compris les services de gestion intégrée de l'eau, l'approvisionnement en eau et l'assainissement, la variabilité du climat, l'expérience et échanger les meilleures pratiques. e) Déchets Les collectivités et autorités locales ont un rôle particulièrement important à jouer sur la problématique des déchets. Ce rôle s'exprime au niveau de leurs compétences et de leurs champs d'intervention dans la mise en œuvre d'actions de prévention et en faisant évoluer les modes de gestion des déchets dont elles ont la responsabilité. Ce rôle se joue aussi au niveau territorial, en fédérant les acteurs locaux et en intégrant la gestion des déchets dans d'autres politiques territoriales sectorielles. Ainsi, la gestion des déchets doit être appréhendée de manière transversale et multithématique. Une gestion performante des déchets constitue donc un levier significatif d'une politique climatique. Elle permet non seulement de diminuer les émissions générées par les étapes de collecte, de transport et de traitement, mais aussi de contribuer à réduire les impacts amont par des actions de prévention. Enfin, elle bénéficie des substitutions que permettent les valorisations énergétiques et de matière. Ces leviers d'actions concernent tout autant les émissions directes du secteur que celles associées indirectement et qui touchent un certain nombre de secteurs connexes aux déchets : transport, agriculture, industrie... Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 54 V. Quelques recommandations 1) Recommandations en matière de gouvernance a) Cadre institutionnel La mise en œuvre de tous ces plans d’actions ne peut être efficace sans l’appui des acteurs institutionnels. - Compte tenu du nombre élevé d’institutions qui travaillent sur les questions environnementales, il serait judicieux de renforcer les capacités des institutions existantes en termes d’appui à la gestion de projets, en modélisation des changements climatiques et d’adaptation. - De nouvelles politiques publiques, des partenariats et des instruments sont nécessaires pour intensifier les efforts actuels de prise en compte des changements climatiques. C’est ainsi, par exemple, que la quasi-totalité des politiques d’adaptation et des décisions relatives à la réduction des émissions de gaz à effet de serre sont adoptées par des autorités au niveau national, régional et local qui réglementent fréquemment les industries à fortes émissions de carbone, notamment les services publics énergétiques et les systèmes de transports publics. - Il est nécessaire d’établir un lien entre élaboration et exécution des plans, impliquant une articulation entre le pouvoir central et le pouvoir décentralisé. - L’approche territoriale est une des solutions pour résoudre les problèmes de changements climatiques. L’approche participative est une opportunité pour revoir les politiques et renforcer l’implication des acteurs locaux dans les plans d’actions. - Même si certains sujets restent de la responsabilité de l’Etat, l’Etat devrait décentraliser certains domaines de compétence et pourrait avoir en charge le renforcement des capacités au niveau territorial. b) Outils de planification et documents d’urbanisme Il est nécessaire d’intégrer les contraintes climatiques et carbones dans les schémas directeurs, outils de planification et documents d’urbanisme à chaque échelon de décision. - - Si les gouvernements régionaux et locaux mettent en œuvre la politique nationale, ils disposent aussi de responsabilités en matière de planification et d’aménagement du territoire. Ils sont à la fois donneurs d’ordre et lieu d’investissements dans de nombreux secteurs émetteurs (services essentiels, transports, bâtiment…). La mise à disposition d’outils méthodologiques et techniques homogènes entre les pays est également indispensable à l’élaboration de tout Plan Climatique Territorial Intégré (voir méthodologie du PNUD). Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 55 Ces outils de planification devraient être accompagnés d’outils de suivi afin d’identifier des indicateurs, d’avoir une base de données nationale et territoriale pour surveiller les impacts du changement climatique, évaluer la vulnérabilité et l’efficacité des mesures d’adaptation. Exemple du plan stratégique des Emirats Arabes Unis 2009-2013, intègre une liste d’indicateurs à suivre sur des périodes définies en fonction des 13 priorités retenues. c) Information-formation-recherche Il est important de généraliser le savoir, les connaissances, les informations pour mettre en place la stratégie et les plans d’actions les mieux adaptés. a. Par l’amélioration des relations entre chercheurs, monde professionnel et acteurs opérationnels, par le biais des instituts techniques, afin d’assurer un transfert de connaissances et permettre l’application des stratégies au niveau territorial. b. Par la sensibilisation et la mobilisation de la population, afin de leur apporter une connaissance sur les questions et les enjeux du changement climatique. Exemple : Formations sur les questions du changement climatique ou sensibilisations des populations à la valeur de l’eau Exemple du Koweit qui a contribué à l'élaboration d’un réseau d’informations intégrées sur l’environnement donnant au public l'accès à l'information démographique et environnementale mise à jour. Exemple du Maroc : Adaptation des populations rurales aux changements climatiques dans le Haut-Atlas marocain Sensibilisation par l’éducation et par la formation participative à la bonne gestion et à la préservation des ressources en eau Promoteur : M. YACOUBI KHEBIZA Organisme porteur du projet : Centre du Développement de la Région de Tensift (CDRT) Marrakech, Maroc Objectif : sensibiliser les populations de l’Atlas marocain pour enclencher un processus de prise de décision au niveau local sur les actions à mener en vue de protéger les ressources en eau et lutter contre l’impact des changements climatiques Faire face au changement climatique requiert également la disponibilité de données scientifiques territorialisées et fiables. Un énorme défi est posé aux enseignants chercheurs qui assument un rôle essentiel. Le problème du financement de la recherche appelle une meilleure organisation pour mobiliser les fonds nécessaires pour relever le défi de fiabilisation des informations notamment sur les sources d’émissions de GES. Les institutions de recherche devraient bénéficier de programmes de renforcement des capacités et leur participation devraient assurer la qualité des données de production destinées à être utilisées dans l'élaboration du cadre politique. Elles seront également impliquées dans la formation des Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 56 communautés locales et des acteurs du territoire, formation à l’utilisation de ces outils ainsi qu’à l’établissement de la stratégie et du plan d’action. Les questions du changement climatique devraient enfin être intégrées dans les programmes éducatifs. Exemple des Comores : Tous les programmes du cycle secondaire comprennent déjà une partie sur l’écologie générale. Le projet de Conservation de la Biodiversité et DD aux Comores PNUD/FEM/G32 a développé des bulletins d’éducation environnementale sur le milieu marin et la faune associée, la forêt et les animaux. Ces bulletins sont utilisés dans le cadre d’animation en milieu scolaire pour sensibiliser les élèves sur l’importance e la protection de la nature. Ces outils ont tout d’abord été utilisés dans les écoles des villages riverains de Parc Marin de Mohéli. 2) Recommandations en matière de financements La négociation sur les moyens de faire face au changement climatique, notamment pour mobiliser les ressources de nature à aider les pays en développement pour s’adapter est essentielle. Il en découle la nécessité d’assurer le renforcement des capacités des négociateurs. Il est nécessaire de mettre en place des mesures incitatives et mécanismes de financements dédiés au changement climatique. Dans les pays les moins avancés et à faible revenu, des options de financement substantiel pourraient être octroyées, en sus de l’aide publique au développement (APD) soit à travers les coopérations multilatérales et bilatérales, soit par le biais des projets de coopération décentralisée entre collectivités étrangères ou encore grâce aux opportunités offertes par les nouveau fonds d’adaptation. Une assistance technique visant à faciliter l’accès aux mécanismes de financement innovants devrait être mise en place. 3) Recommandations en termes de mesures de mise en œuvre des politiques territoriales Afin d’approfondir la démarche de mise en place de stratégies communes entre les territoires, il est important de développer des synergies et des approches intersectorielles et de prendre en compte les aspects transversaux en termes d’atténuation et d’adaptation liés aux changements climatiques. La mise en œuvre de stratégie territoriale implique la prise en compte de différentes formes d’interactions : o Les conséquences du changement climatique pour un secteur donné peuvent entrainer des effets « en cascade » pour d’autres secteurs. Exemple : la baisse de la disponibilité en eau se répercutera sur l’agriculture, l’énergie, la sécurité humaine, le tourisme… o Les mesures d’adaptation prises pour un secteur donné sont susceptibles d’interagir avec les mesures prises pour un autre secteur. Il est important de Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 57 tenir compte des risques d’incompatibilité de stratégies de lutte contre le changement climatique au sein des territoires. La modélisation de ces interactions apparaît être un axe de recherche fondamental pour permettre une meilleure compréhension des effets du changement climatique. Exemple d’interactions sectorielles à prendre en compte dans les stratégies territoriales Baisse de la ressource en eau, conflit d’usage Modification des productions de terroir Modification des ressources pour la pêche Inondations Utilisation de l’énergie dans les transports Développement de maladies animales et végétales transmissibles à l’Homme Agriculture Eau Energie Santé x x x x x x x x x x x x x Par ailleurs, il est nécessaire d’améliorer la coordination entre les acteurs locaux du développement urbain par une territorialisation des politiques publiques visant à favoriser des approches plus systémiques et intégrée que sectorielles. Cela passe par une consolidation de la maitrise d’ouvrage urbaine des villes. Face aux défis majeurs que vont devoir affronter les villes et les territoires, en matière de démographie et d’adaptation aux changements climatiques, il convient de privilégier trois idées clés : - L’amélioration de la connaissance des dynamiques urbaines, avec la consolidation de l’expertise technique locale, la constitution d’outils de suivi et d’évaluation fondés sur les données de bases de la mobilité urbaine. - Une territorialisation des politiques publiques : la prise en compte des nouvelles échelles territoriales, intégrant des approches par l’usage plus que par l’offre, devrait être privilégiée pour l’amélioration de la coordination entre acteurs, décideurs et praticiens locaux. - Le renouvellement des pratiques professionnelles pour la mise en œuvre de modèles urbains moins dépendants de l’automobile : urbanisme et réseaux multimodaux intégrés de transports collectifs doivent être intimement liés autour d’espaces publics réhabilités. Plus largement, l’émergence d’une maitrise d’ouvrage urbaine, dotée de compétences, de moyens propres et de capacités d’arbitrage sur les acteurs locaux est une des conditions de réussite de la mise en œuvre de stratégies territoriales de lutte contre le changements climatiques et des politiques urbaines plus durable. 4) Recommandations en termes de partenariat territorial inter-arabe Un certain nombre de coopérations arabo-arabe pourrait être identifiées autour de l’approche territoriale du changement climatique afin d’initier des partenariats entre les pays faisant face aux mêmes problèmes et partager les « bonnes pratiques nationales et locales» d’adaptation et d’atténuation pour la réduction des émissions de GES. Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 58 Ce partenariat pourrait couvrir notamment certains domaines tels que la biodiversité (cf. exemple cidessous), dans le développement des énergies renouvelables et l'efficacité énergétique, l'utilisation de GNC comme carburant de transport pour améliorer la qualité de l'air urbain, et l'exploitation du potentiel de capture du carbone et le stockage dans les pays producteurs de pétrole en particulier dans les pays du GCC. (Golf Cooperation Council). La protection des oasis est un autre exemple de modèle de collaboration entre les pays arabes. Cette démarche est détaillée dans le point 5 ci-après : « les Oasis : un patrimoine commun au monde arabe et un territoire pertinent pour une alliance inter-pays autour du changement climatique. » Exemple de Projet de partenariat Programme de recherche et développement sur le palmier dattier dans les Emirats Arabes Unis. L’expertise et le savoir-faire sont partagés avec d’autres pays comme le Qatar, l’Arabie Saoudite, le Koweït et l’Iran. A cet effet, il est indispensable de développer des réseaux spécialisés d’échange d’expériences croisées dans le domaine des changements climatiques. L'objectif d’un réseau de territoires interarabe serait de promouvoir les compétences des acteurs locaux afin de mettre au point des approches et des méthodes de travail concertées dont la construction bénéficierait des apports croisés entre les différents territoires du Maghreb, Proche Orient, Moyen Orient, dans un esprit de co développement partenarial. Ce type de réseau pourrait s’inspirer des réseaux existants à l’international. Nous pourrions en citer deux : l’ICLEI et Enérgies-Cités 1. ICLEI : International Council for Local Environment Initiatives, (Le Conseil international pour les initiatives écologiques locales) a été fondé en 1990 sous le parrainage du Programme des Nations Unies pour l'environnement, de l'Union internationale des villes et pouvoirs locaux et du « Center for Innovative Diplomacy » pour agir en qualité d’agence écologique internationale des gouvernements locaux. L’ICLEI a pour mission de lancer et servir un mouvement international de communes, qui grâce au cumul des actions locales, enregistrent des améliorations notables de la situation écologique mondiale et des conditions de développement durable. L’ICLEI est une association de gouvernements locaux comptant plus de 370 membres dans 61 pays – villes, communes et associations municipales engagées dans la mise en œuvre du développement durable. L’ICLEI est en bonne position pour coordonner ce processus préparatoire auprès des pouvoirs locaux. Son secrétariat mondial est situé à Toronto, au Canada. Il possède des bureaux à Berkeley (É.-U.), Freiburg (Allemagne), Harare (Zimbabwe), Melbourne (Australie), Rio de Janeiro (Brésil), Santiago (Chili) et Tokyo (Japon). L’ICLEI représente depuis 1990 les gouvernements locaux dans les processus issus de « Rio ». L’ICLEI a rédigé la version préliminaire et coordonné l’approbation du chapitre 28 de l’Action 21.L’association a collaboré avec des centaines de gouvernements locaux par l’entremise de ses projets régionaux et d’Action locale 21, des Villes pour la protection climatique et de campagnes sur l’eau pour mettre en œuvre des pratiques de développement durable à l’appui d’Action 21 et de la Convention de Rio. Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 59 L’ICLEI mène une double campagne de mobilisation auprès des villes du monde entier : l'une sur les Agendas 21 locaux, l'autre sur les questions d'effet de serre. Une campagne a été engagée en 2006 sur le thème « les villes pour la protection du climat". Cette action, menée au niveau mondiale, regroupe 270 collectivités locales représentant près de 5% des émissions totales de CO2. L'objectif était de faire inclure les préoccupations liées au changement climatique ainsi que les actions visant à le prévenir dans les Agendas 21 locaux. Ces municipalités ont ainsi été invitées à poursuivre une politique intégrée (transport, industrie, infrastructures et bâtiment en particulier) à la fois économe en énergie mais aussi en financements, ainsi que créatrice d'emplois 2. Energies Cités : est une association de responsables des politiques de développement durable et d'énergies nouvelles qui regroupent environ 1000 villes européennes. Créée en 1990, Energie Cités est coordonnée par les bureaux de Bruxelles en Belgique et de Besançon en France. o Energie Cités a un rôle de formation de ses adhérents et d'amélioration de leurs compétences en matière d'énergie durable. C'est la mutualisation des savoir-faire qui est la clé de cette activité d'Energie Cités o Energie Cités représente les autorités locales et municipales auprès des autorités européennes. C'est un rôle de lobbying et de conseil au législateur qui est effectué par l'association. o Energie Cités promeut les échanges de compétence en matière d'énergie durable entre les villes européennes. L'association soutient les échanges sur les thèmes l'intéressant. 5) Les Oasis : Un patrimoine commun au monde arabe et un territoire pertinent pour une alliance inter-pays autour du changement climatique Patrimoine commun au monde arabe, les oasis représentent une source extraordinaire et actuelle de réflexion et d’enseignement pour toutes les aires arides et en voie de désertification et leur population. La capacité de gérer les ressources en équilibre avec l’écosystème, les dynamiques de persistance ou de dégradation, les défis que les oasis affrontent aujourd’hui comme point le plus avancé de la communauté humaine dans les aires les plus hostiles de la planète, constituent un patrimoine d’expériences et de techniques dont les possibilités de diffusion et d’utilisation sont énormes. Or, le changement climatique provoque une accélération de la fragilité de cet écosystème, des risques d’irréversibilité et une plus grande vulnérabilité : des effets de la désertification avec la dégradation, et puis la perte et enfin l’abandon d’oasis entiers, dont le rôle social, économique et écologique majeur pour la région, barrière végétale et microclimatique naturelle contre l’avancée du désert. D’où l’importance d’un réseau d’échange entre les différents pays arabes autour d’une approche territoriale de lutte contre le changement climatique dans les Oasis. Notamment en tirant des enseignements des expériences menées depuis quelques années dans certains pays comme le Maroc et l’Algérie avec l’appui du PNUD. Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 60 CONCLUSION GENERALE Réussir la lutte contre le changement climatique nécessite l’implication et la mise en mouvement de tous les acteurs ; de la plus petite collectivité aux diverses instances de l’Etat, des différents services administratifs à chaque acteur social ou associatif, de chaque entreprise à chaque citoyen. La lutte contre le changement climatique doit émerger d’un processus collectif orchestré au niveau local. En effet, la gestion des risques climatiques est une composante essentielle au sein des stratégies aussi bien globales que sectorielles. Elle constitue à ce titre une partie intégrante des politiques nationales et territoriales et devrait impliquer ainsi un dynamisme identique dans l’ensemble des pays de la région du monde arabe. Par ailleurs, il est nécessaire d’avoir une coordination efficace entre les institutions, un cadre juridique et des réglementations environnementales claires et actualisés et d’intégrer la problématique du changement climatique dans les processus de planification et politiques de développement, du niveau national au niveau local. A cet effet, les pays arabes doivent surtout renforcer les processus de décentralisation et d’autonomie des territoires avec un plus grand transfert des compétences et des moyens aux autorités et collectivités locales. Pour assurer la réussite d’une approche territoriale du changement climatique, les pays arabes doivent également améliorer la circulation et la disponibilité de l'information sur leurs efforts face au changement climatique. Observer l’évolution des sources d’émissions de GES et du réchauffement climatique au niveau des territoires est donc nécessaire à la mise en place de plans d’actions appropriés et efficaces. Le bilan carbone, en tant qu’outil de diagnostic territorial pourrait être généralisé dans l’ensemble des territoires qui souhaiteraient s’engager dans une telle dynamique pour une croissance faible en carbone. Néanmoins, ces observations ne peuvent être cohérentes et pertinentes qu’avec la mise en place de synergies entre les territoires, d’un effort de gouvernance avec une meilleure définition du cadre de responsabilité des différents acteurs concernés et une prise en compte des dimensions intersectorielles. Parallèlement aux stratégies globales tels que les plans climats territoriaux, la plupart des pays arabes, devraient adopter des politiques de développement durable dans les différents domaines tels que le transport, par la construction de nouveaux modes de déplacements plus collectifs afin d’améliorer l'efficacité énergétique et réduire les émissions des véhicules. Le concept de «bâtiment vert» devrait également être encouragé. Enfin, et étant donné les faibles responsabilités de la plupart des pays arabes en terme d’émissions de gaz à effet de serre (sauf pour les pays producteurs de pétrole, voir tableau page 35), des efforts considérables devraient être fait autour des politiques d’adaptation aux risques liés au changement climatique notamment les mesures de lutte contre les inondations et et de préservation des ressources en eau. Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 61 De manière générale, une approche territoriale de lutte contre le changement climatique devrait suivre les principes suivants : - Anticipation, planification : le territoire de demain se prépare aujourd’hui. Il est urgent de mettre en œuvre des schémas directeurs / plans sectoriels sur l’énergie, l’urbanisme, les déplacements, la biodiversité, les inondations, etc mais aussi des stratégies plus globales et intégrées tels que les Plans Climats Territoriaux. - Transversalité : Il est nécessaire aujourd’hui d’améliorer les collaborations et favoriser les synergies entre les acteurs du territoire concernés. - Cohérence : permettre un développement d’outils nouveaux de mise en cohérence des politiques sectorielles (Schéma de cohérence territoriale, Agenda 21 local). - Bonne gouvernance : La relation entre les collectivités et les services déconcentrés de l’Etat doit être clarifiée. Il faudrait accroitre la participation de la société civile, donner plus de poids à l’échelon local – politiques de proximité et institutionnaliser les processus de consultation ou de co-construction. - Volonté politique : Il est impératif d’encourager la qualité d’audace, de vision et de courage chez les autorités locales et communautaires. - Concepts : Revisiter et expliciter les concepts qui recouvrent des réalités différentes et impliquent des choix urbains différents en lien ave le changement climatique. Exemple : Transports; déplacement; mobilité; accessibilité. - Echanges : Promouvoir les échanges intra pays dans les territoires et inter pays entre les territoires des pays Arabes dans le domaine du changement climatique et de manière plus générale autour des politiques territoriales de développement durable. Exemples : * Vers une alliance des territoires arabes autour des oasis. * Réseau des territoires / villes arabes sur le changement climatique Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 62 BIBLIOGRAPHIE - - Arab Human Development Report 2009 Environnement Human report 2009 OSS octobre 2007 : Cartographie institutionnelle de l’adaptation en Afrique du Nord Synthèse de la conférence nationale : les changements climatiques au Maroc : défis et opportunités –Rabat, 11-12 février 2009 Rapport mondial sur le développement humain 2009 Plan d’action du programme de pays (CPAP) Royaume du Maroc 2007-2011 Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour le développement et du Fonds des Nations Unies pour la population - Projet de descriptif de programme de pays pour l’Algérie (2007-2011) Remarks by Mr. James W. Rawley UNDP Resident Representative in the Arab Republic of Egypt on the occasion of “Climate Change Impacts in the Arab Region: Sea Level Rise, Coastal Erosion and Human Development 20 September 2010 Egypt Country Office Statement of Mr. Mounir Tabet, UNDP Country Director Launch of the Second National Communication Report25 May 2010 GEF-SGP website Jordanie Joint Programme Document: Jordanie Country Programme Action Plan (2010-2014) between the Government of Lebanon and the UNDP in Lebanon (decembre 2009 Liban: Energie & Environnemental evaluation report 2008 Draft country programme document for the Lybian Arab Jamahiriya (2011-2014) juillet 2010 (DP/DCP/LBY/2) PNUD website: arab states Les notes d’analyse du CIHEAM n° 56 – mars 2010: impacts des changements climatiques sur l’agriculture au Maroc et en Tunisie et priorités d’adaptation Evaluation du coût des impacts du changement climatique et de l’adaptation en France – rapport de la deuxième phase – Septembre 2009 PNUD en Action 2010 Plan stratégique 2009- 2013 des Emirats Arabes Unis – février 2009 BRIEF REPORT ON THE NINTH DEVELOPMENT PLAN 1431/32-1435/36 (2010-2014) – Arabie Saoudite Human Development achievements of the kingdom of Barhain (2000-2009) – février 2010 Tackling climate change in Iraq – 2009 UNFCCC – mars 2010 NAPA project (National Adaptation Programme of Action) AFED report 2009 Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 63 ANNEXES Tableau 1 : Evolution des émissions de CO2 (metric T) par habitant – comparatif Monde/pays arabes/ EU et Asie Source : Worldbank, indicators 2010 60 450 000 400 000 50 350 000 40 300 000 250 000 30 Qatar Saudi Arabia 200 000 150 000 20 Kuwait Bahrain United Arab Emirates 100 000 10 Oman Egypt Algeria Saudi Arabia United Arab Emirates 50 000 Iraq Kuwait Libya Algeria Egypt, Arab Rep.Iraq Jordan Lebanon Morocco Syrian Arab Republic Tunisia Yemen, Rep. - Bahrain Jordan Libya Morocco Oman Syrian Tunisia Yemen - CO2 emissions (kt) CO2 emissions (metric tons per capita) Tableau 2 : Emission de CO2 par habitant, dans les Pays Arabes 2007 Source : Worldbank (2010), world bank indicators Lebanon Qatar Tableau 3 : Emissions de CO2 (kt) dans les Pays Arabes, 2007 Source : Worldbank (2010), world bank indicators Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 64 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 Electricity production from coal sources (% of total) Electricity production from hydroelectric sources (% of total) Electricity production from natural gas sources (% of total) Electricity production from nuclear sources (% of total) Electricity production from oil sources (% of total) Tableau 4: Production d’électricité par source d’énergie, dans les Pays Arabes, 2007 Source : Worldbank (2010) Country Name 2000 2007 % de variation Algeria 27030 36863 36% Bahrain 5865 8774 50% Egypt, Arab Rep. 45173 67246 49% Iraq 25379 33086 30% Jordan 4929 7201 46% Kuwait 20027 25200 26% Lebanon 4929 3993 -19% Libya 16575 17823 8% Morocco 10238 14361 40% Oman 8700 15479 78% Qatar 11464 22187 94% Saudi Arabia 104877 150326 43% Syrian Arab Republic 17425 19639 13% Tunisia 7306 8837 21% United Arab Emirates 33693 51636 53% 4740 7212 52% Yemen, Rep. Tableau 5: Utilisation d’énergie entre 2000 et 2007 Source : Worldbank (2010), worldbank indicators Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 65 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 Annual freshwater withdrawals, agriculture (% of total freshwater withdrawal) Annual freshwater withdrawals, domestic (% of total freshwater withdrawal) Annual freshwater withdrawals, industry (% of total freshwater withdrawal) Tableau 7: Prélèvement des eaux par secteur d’activité dans les pays arabes, 2007 Source: Worldbank, 2010 Renewable internal freshwater resources per capita (cubic meters) 2008 1200 1000 800 600 400 200 0 Renewable internal freshwater resources per capita (cubic meters) 2008 Tableau 8: Ressources en eau disponible par habitant, 2008 Source : Worldbank, indicators, 2010 Stress hydrique critique (plus de 10 000 personnes par millions de mètres cubes) Koweit Emirats Arabes Unis Stress Hydrique grave (entre 5 000 et 10 000 personnes par millions de mètres cubes) Bahrain Irak Qatar Yémen Stress hydrique important (entre 2 500 et 5 000 personnes par millions de mètres cubes) Jordanie Arabie Saoudite Stress hydrique léger (moins de 2 500 personnes par millions de mètres cubes) Egypte Liban Oman Syria Tableau 9: Niveau de pénurie d’eau dans les Pays Arabes, 2006 Source: UN-ESCWA 2007. Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 66 Organisation et fonctionnement de la gouvernance locale dans les pays arabes Source : http://www.almwla.org/francais/default.htm (autorités locales du monde arabes) Algérie La commune L’Assemblée Populaire Communale (APC), élue au suffrage universel direct au scrutin de liste, est l’organe délibérant. Le président de l’assemblée délibérante est aussi l’exécutif communal. Il est en outre le représentant de l’Etat dans la commune et relève de la tutelle du Wali. Le régime particulier d’Alger Alger a un statut dérogatoire. La ville est organisée en deux niveaux : la ville centre et les arrondissements. Le département (Wilaya) L’Assemblée Populaire de la Wilaya (APW) est élue au suffrage universel direct au scrutin de liste. Le président est élu en son sein. L’exécutif de la wilaya, le wali, est un représentant de l’Etat. Bien que doté d’une autonomie financière et d’une assemblée délibérante, la wilaya a une marge de manœuvre très restreinte, le président de l’assemblée agissant sous l’autorité de l’exécutif. Les communes peuvent se regrouper dans le cadre d’une structure intercommunale pour la réalisation et la gestion d’équipements et de services d’intérêts et d’utilité intercommunale. Les communes d’arrondissements sont dotées d’une assemblée délibérante formée par la réunion des APC de chaque arrondissement. Un président est élu en son sein. La coordination des actions de la ville centre et des arrondissements est assurée par la Wilaya d’Alger. Egypte Les institutions locales s’inscrivent dans un système déconcentré. Les gouvernorats urbains Il en existe quatre : Le Caire, Alexandrie, Port Saïd et Suez. Le conseil du gouvernorat est élu au suffrage universel direct. Le chef exécutif du gouvernorat est le gouverneur (muhafiz), qui est nommé et révoqué par décret présidentiel. Représentant de l'Etat dans le gouvernorat, il veille à l'exécution de la politique générale de l'Etat et contrôle l’exécution du budget. Les districts ruraux Le chef de district (ra'isal-markaz) est nommé par le Premier Ministre. Le chef de district est également le maire de la ville chef lieu du district. Il détient l'autorité administrative et financière. Au Caire, certains services publics sont confiés à des autorités publiques semi-autonomes sous la tutelle du Gouvernorat : Les villes Le maire (ra'isalmadina), nommé et révoqué par décret du gouvernorat, détient le pouvoir exécutif. Les villages Le chef de village (ra'isal-qarya), nommé par le gouverneur, détient le pouvoir exécutif. Il est secondé par les services déconcentrés Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 67 autorité d'assainissement, sanitaire et de drainage du Grand-Caire autorité de distribution d'eau du Grand-Caire autorité de transport public du Grand-Caire autorité gérant les engrais organiques et les abattoirs d'utilité publique Secteurs/Décideurs Arrondissements Villages Villes Districts Gouvernorat Etat civil Maintien de l'ordre public Foncier, urbanisme Eau, assainissement Déchets ménagers présents dans les districts ou les villages du gouvernorat. Les arrondissements Le pouvoir exécutif est exercé par le chef de l'arrondissement (ra'isal-hay) nommé par le gouverneur. Distribution énergie Transports urbains Voirie Espaces verts Logement Santé Services sociaux Education Culture Sports et loisirs Développement économique Maroc L’organisation a trois niveaux de pouvoirs. Régions La région coordonne l'aménagement du territoire des provinces et des préfectures de son ressort. Ses moyens et pouvoirs demeurent cependant limités. Le conseil régional est élu au suffrage universel indirect, et au scrutin de liste à la représentation proportionnelle. Le gouverneur, organe exécutif représentant de l'Etat, doit dans de nombreux domaines recueillir l'approbation de l'Etat pour mettre à exécution les délibérations du conseil régional. Préfectures et provinces Les préfectures et provinces ont le double statut d’entité déconcentrée et décentralisée. Dans la pratique, les pouvoirs de l'assemblée délibérante demeurent restreints en raison de l’étroitesse de leurs ressources, et du pouvoir de tutelle exercé par le ministère de l'intérieur. Le gouverneur en est l'organe exécutif. Le dahir de 1976 définit les compétences communales dans des termes assez généraux. La répartition des compétences entre les différentes Les communes La commune est l'échelon décentralisé le plus ancien. Le pouvoir délibérant est détenu par le conseil communal, dont le nombre de membres varie de 11 à 41 selon la taille de la commune. Le conseil municipal doit assurer le "développement économique, social, et culturel" de la collectivité (art. 30 du dahir du 30/09/76). L'exécutif de la commune est le bureau, dont le président doit exécuter certaines Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 68 autorités locales, décentralisées ou déconcentrées n'est pas encore totalement claire. Communautés Provinces/préfectures Régions Secteurs/Décideurs Communes urbaines Etat civil Maintien de l'ordre public Foncier, urbanisme Eau, assainissement Déchets ménagers Distribution énergie Transports urbains Voirie Espaces verts Logement Santé tâches au nom de l'Etat, en sus de ses fonctions liées aux affaires locales. La loi communale de 1976 définit les domaines dans lesquels l'Etat exerce une tutelle sur les actes des communes. L'approbation préalable est ainsi requise pour les délibérations dans les domaines clé de la gestion locale (budget communal, emprunts à contracter et garanties à consentir, règlements généraux de voirie, de construction et d'hygiène...). Services sociaux Les grandes villes ont été constituées en communautés urbaines (au nombre de 14 à ce jour). Créées par décret, ces communautés reprennent une partie des fonctions de la commune de base. Education Culture Sports et loisirs Développement économique Tunisie Les gouvernorats régionaux L’échelon régional est à la fois autorité déconcentrée et décentralisée. Le champ d'intervention décentralisé des gouvernorats régionaux est circonscrit à certains domaines et aux zones non communalisées, administrées par 165 conseils ruraux exerçant leurs prérogatives au travers des conseils régionaux (représentation, budget). Le gouvernorat régional est doté de deux organes, le gouverneur, agent principal de l'administration régionale autour duquel s'articulent les pouvoirs déconcentrés et décentralisés du gouvernorat, et le conseil de région, autorité locale décentralisée. Les communes Seul échelon totalement décentralisé, la commune est gérée par le conseil municipal, élu au suffrage universel direct pour une durée de cinq ans. Le maire préside à la fois l'assemblée délibérante et l'organe exécutif. Il est élu au sein du conseil municipal, à l'exception du maire de Tunis nommé par décret parmi les membres du conseil. Le conseil municipal fixe le programme d'équipement de la collectivité, dans la limite des ressources communales. Il est préalablement consulté sur tout projet devant être réalisé par l'Etat ou toute autre collectivité publique sur son territoire. Les communes sont soumises à une double tutelle, Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 69 Le gouverneur, nommé par le Président de la République, relève de la tutelle du ministère de l'Intérieur. Il est à la fois le représentant de l'Etat dans le gouvernorat et le président du conseil de région. Agent de l'Etat, il est à ce titre "le dépositaire de l'autorité de l'Etat et le représentant du gouvernement dans son gouvernorat" et coordonne les services déconcentrés. Ses attributions ont été renforcées à l'occasion de la loi organique de 1989 : le gouverneur exerce désormais la tutelle sur les collectivités locales, et ses pouvoirs sur les services déconcentrés ont été étendus. Présidant le conseil de région, il en est également l'organe exécutif. Les membres du conseil de région sont des représentants locaux : députés du gouvernorat, présidents des conseils municipaux et des conseils ruraux. Le conseil de région a compétence sur toute question relative aux domaines économiques, sociaux, et culturels sur l'ensemble de son territoire. Il intervient en outre sur les zones rurales non communalisées. Ses décisions sont soumises à la tutelle du ministère de l'Intérieur. Le champ d'intervention des communes est assez large. Certaines compétences échappent aux communes (éducation, santé) ou sont partagées avec les régions. Le conseil de région est doté de compétences territorialisées : - sur l'ensemble du territoire régional : aménagement du réseau routier, développement économique, éducation (construction des établissements d'enseignement), culture (maisons de la culture, …) administrative et financière. La tutelle administrative exercée par l'Etat s'est assouplie au cours de la dernière décennie : la majeure partie du contrôle a priori des délibérations communales a été transférée aux gouvernorats, renforçant ainsi la proximité du contrôle sur les décisions locales. La décision de créer une commune est prise par décret, sur proposition du ministère de l'Intérieur après avis des ministres des finances et de l'équipement. Les communes peuvent s'associer dans le cadre de structures intercommunales ; le seul exemple est le district de Tunis crée en 1972, devenu Agence Urbaine du Grand Tunis en 1995. Secteurs/Décideurs Communes Gouvernorats régionaux Etat civil Maintien de l'ordre public Foncier, urbanisme Eau, assainissement Déchets ménagers Distribution énergie Transports urbains Voirie Espaces verts Logement Santé Services sociaux Education Culture Sports et loisirs Développement économique - dans les zones rurales non communalisées : infrastructures et équipements Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 70 Liban L'organisation territoriale est composée d'un seul niveau de collectivités locales, les communes (Baladiyya), au nombre de 661. Les communes Le conseil municipal est élu au suffrage universel direct pour une durée de six ans. Il compte de 8 à 24 membres selon la taille de la commune qui élisent le président du conseil municipal exerçant le pouvoir exécutif. Depuis les dernières élections, le paysage communal compte près de 7 000 élus locaux. Beyrouth est dotée d'un statut dérogatoire : les membres de l'assemblée délibérante (Muhafazat) sont désignés par décret ministériel et le pouvoir exécutif est exercé par le Mohafez (préfet) et non par le président du conseil municipal. Les actes des communes sont contrôlés par les autorités de tutelle : ministère de l'Intérieur et ses autorités déconcentrées qui détiennent un pouvoir d'approbation, de suspension et d’amendement des délibérations. Aux termes des articles 47 et 48 du décret-loi de 1977, la commune est compétente pour la gestion des affaires locales. Mais certaines compétences du ressort des collectivités locales sont exercées par l’Etat central, en particulier au travers du CDR. Secteurs/Décideurs Etat civil Communes Maintien de l'ordre public Foncier, urbanisme Eau, assainissement Déchets ménagers Distribution énergie Transports urbains Voirie Espaces verts Logement Santé Services sociaux Education Culture Sports et loisirs Développement économique Source : www.pogar.org/countries Syrie L'administration locale est régie par le décret 15 de 1971 amendé par la loi 12 de 1971. Cette loi définit les collectivités locales, leur système électoral, leur financement, leur compétence ainsi que le contrôle exercé sur les actions des collectivités locales. Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 71 Les collectivités locales Les collectivités locales définies par la loi sont : le gouvernorat (mouhafazah), la ville (madinah, ville plus petite (baldah), village (qariah). Chacune de ses collectivités locales possède la personnalité morale et a un conseil local élu au suffrage universel. Ces conseils locaux élisent un président1 et un bureau exécutif2 qui met en œuvre les décisions du conseil. Compétences des collectivités locales Urbanisme : élaboration des plans d'urbanisme, délivrance de permis de construire. Construction, entretien du réseau routier local. Services de proximité : ramassage d'ordures ménagères, réseau d'eau potable… Construction et entretien des écoles, lycées. (en pratique, c'est le ministère de l'éducation nationale qui continue de prendre à sa charge cette mission. Transports : organisation des transports urbains. Culture : musées, centres culturels. La mouhafazah a des compétences plus élargies. En plus des compétences mentionnées ci‐dessus, elle est compétente en matière de : planification locale. A titre d'exemple, le plan agricole annuel est composé essentiellement des plans agricoles des mouhafazat. Approvisionnement : la mouhafazah peut créer des branches de la société générale de consommation pour subvenir aux besoins alimentaires des habitants. Jordanie La Jordanie est divisée en douze « gouvernorats » régionaux, ou muhafathat, dont chacun est divisé en plusieurs petites sous-régions administratives. Chaque gouvernorat est dirigé par un gouverneur, qui est nommé par le roi à travers le Ministère de l'Intérieur. Le gouvernement du district agit comme l'organe exécutif de l'exécution des décisions du Cabinet sur le niveau local. Ces gouvernements de district sont donc essentiellement une extension du gouvernement central, et sont supervisés par le ministère de l'Intérieur. Libye La Libye est divisée en 26 gouvernorats (Sha'biyah), chacun devant être dirigé par le secrétaire du comité d'un peuple. Il ya des congrès populaires municipaux, professionnel, et les assemblées populaires. Bien qu'en théorie Kadhafi envisage de décentraliser le pouvoir pour les 380 congrès populaires, le pouvoir de prise de décision est étroitement contrôlé par le gouvernement central. Les congrès populaires municipaux nomment des comités de personnes dans l’exécution des politiques. Qatar La petite nation du Qatar a relativement peu besoin de la décentralisation. Avec une population nationale de moins de 200.000 citoyens, les institutions gouvernementales nationales peuvent parvenir à la transparence, la responsabilisation et la participation à travers une bonne administration. La municipalité de Doha (Ad Dawhah), fondée en 1963, a été définie par la loi n ° (16) de l'année 1988 pour couvrir une superficie totale d'environ 7 miles carrés. Barhain Le gouvernement central contrôle la gestion urbaine et les questions de développement avec très peu de prise de décision décentralisée. Un système municipal a été mis en place depuis plusieurs décennies, jusqu'en 2001, mais ces douze organes administratifs jouissent de peu d’autonomie. Dans un important discours en Octobre 2001, toutefois, le monarque au pouvoir de Bahreïn, Cheikh Hamad bin Isa al-Khalifa, a promis de créer des conseils municipaux élus d'exprimer directement les opinions des habitants de chaque gouvernorat. Les conseils ont été créés en 2002. Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 72 En vertu des réformes politiques de 2002, cinq conseils municipaux ont été formés correspondant à l'ancien gouvernorats de Bahreïn dans la capitale, Muharraq, le Nord, Centre et Sud, plutôt que de ses municipalités traditionnels. Chaque conseil est dirigé par un directeur général nommé en vertu de la supervision de dix membres élus. Koweit Le conseil municipal du Koweit a été créé en 1932. Au cours des années soixante-dix ans, le gouvernement national a assumé certaines fonctions auparavant contrôlées par la municipalité du Koweït, mais le Conseil conserve plusieurs responsabilités importantes. En plus de la municipalité du Koweït, le Koweït a cinq gouvernorats: Al Ahmadi, Al Farwaniyah, «Asimah, Al Jahra 'Al, et Hawalli, mais ils existent en grande partie comme des unités administratives du gouvernement central. En raison de la petite taille du Koweït, la décentralisation n'est pas une question urgente, ni une directive politique. Irak : 18 gouvernorats (muhafazat): Al-Anbar, Al Basrah, Al Muthanna, Al Qadissiya, Najaf, A Tamim, Babil, Bagdad, Dhi Qar, Diyala, Karbala, Maysan, Ninive, Salahad Din, Wasit, Arbil, Sulaymaniyah et Dahouk. Les trois derniers sont situés dans la région autonome kurde dans le Nord. Chaque gouvernorat dispose d'un conseil élu. Les gouvernorats sont divisés en districts et sous des circonscriptions administratives. Bagdad a 15 districts avec les conseils nommés: neuf à l'intérieur de la ville de 5 millions et six à la périphérie. La plupart des maires sont élus aux élections municipales, mais certains, comme le maire de Bagdad, ont été nommés. Arabie Saoudite Le royaume est divisé en 13 provinces (mintaqat), qui sont chacune dirigée par un gouverneur. Les gouverneurs sont nommés par le roi et le plus souvent lui rapportent directement. La plupart des gouverneurs sont également membres de la maison d'al-Saoud. Le gouvernement provincial supervise les bureaux locaux du gouvernement central et les fonctionnaires municipaux. En 2002 MOMRA supervisait 5 communes principales, 107 autres catégories A, B, C et les municipalités, 7 municipalités régionales, 64 de catégorie B, C, D et groupes de villages, ainsi que les autorités de l'eau et de drainage et d'autres directions. Les unités locales font l'objet d'une reclassification tous les trois ans, en fonction de la population et d'autres critères. Des rapports de presse ont indiqué qu’il y avait 178 municipalités en 2005. Le Ministère saoudien des affaires municipales et rurales (MOMRA) supervise tous les domaines de la gouvernance municipale. Le ministère contrôle l'administration municipale, la ville et l'urbanisme, le développement et la maintenance de l'infrastructure comme les routes et l'assainissement. L'Arabie saoudite est très urbanisée avec 87 pour cent de sa population vivant dans les zones urbaines. Bien que la moitié des membres du conseil municipal sont élus, le président est nommé et relève du ministère. Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 73 Emirats Arabes Unis Les Émirats arabes unis sont une fédération de sept émirats autrefois autonomes. En 1971, les royaumes unis se sont groupés pour former le nouvel Etat des Emirats arabes unis. La Constitution nationale définit un partage du pouvoir entre le gouvernement fédéral et les gouvernements de chaque émirat. Le gouvernement central est responsable de la politique étrangère, défense, éducation, santé publique, l'infrastructure des communications, et de l'immigration et des questions territoriales. Les pouvoirs non donnés au gouvernement fédéral sont réservés dans la Constitution pour les États individuels des Emirats arabes unis. Dans la pratique, au cours des 30 dernières années, le gouvernement fédéral a assumé des responsabilités supplémentaires tels que l'eau et le système judiciaire où les gouvernements locaux ont été prêts à abandonner le pouvoir. Le degré de la gouvernance locale varie en fonction de la taille de l'émirat et la taille de la communauté locale. À Abu Dhabi, le plus grand émirat, il y a un gouvernement parallèle à la structure fédérale, y compris un conseil consultatif et l'administration publique. La ville d'Abou Dhabi est divisée en deux municipalités qui fournissent une variété de services, y compris eau, électricité, travaux publics, des finances et des douanes. La municipalité d'Al-Ain dans l'émirat d'Abou Dhabi a également un gouvernement local fort. Dans les zones rurales, les émirats petits et moins développés, le gouvernement fédéral a tendance à prendre un rôle plus important dans la fourniture de services publics. Yemen Le Yémen a actuellement 21 municipalités dans la province et 326 municipalités de district. Les gouvernorats (muhafazat) sont: Abyan, 'Adan, Al Bayda', Al Hudaydah, Al Jawf, Al Mahrah, Al Mahwit, «Ataq, Dhamar, Hadhramawt, Hajja, Ibb, Lahij, Ma'rib, la région de Saada, San 'a', Ta'izz, Al Daleh, Shabwah, Reemeh et la capitale de Sanaa. Les autorités locales juridiques restructurent la distribution des ressources budgétaires entre le gouvernement local et central. La loi renforce l'autorité locale pour la planification, le développement et l'administration en un seul corps élus: le conseil municipal. Il prévoit également une conférence nationale annuelle qui sera convoquée par le Premier ministre pour examiner l'état de la décentralisation nationale. Oman La décentralisation formelle du gouvernement existe avec la division de la nation dans les municipalités, mais en pratique, ces sous-unités ont une autonomie limitée. Oman a 43 municipalités, 14 sections municipales, rurales et 23 unités de nettoyage. Palestine Les quatre niveaux d'administration : la région (muhafaza), province (lewa), district (qada), et la municipalité (nahiya), devaient être réduites à deux: l'muhafaza et nahiya. Ces réformes sont en cours d'élaboration au ministère des Affaires locales palestiniennes et le ministère de l'Intérieur. Les trois principales institutions politiques impliquées dans la transition vers la décentralisation sont le ministère des Gouvernements locaux, l'Union des municipalités palestiniennes, et un comité spécial pour le renforcement des capacités élaborées de concert avec la Banque mondiale. Les budgets des gouvernements municipaux et locaux En Cisjordanie et à Gaza, politique et administrative circonstances ont conduit à la décentralisation. À la suite de l'occupation israélienne et l'absence d'un gouvernement palestinien central, les institutions locales ont pris le contrôle des services. Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 74 Djibouti En Février 2000, le gouvernement de Djibouti et le Front pour la Restauration de l'Unité et de la Démocratie (FRUD) ont signé un accord de paix à Paris. Un accord centré sur «la décentralisation», dans lequel le gouvernement s'engage à mettre en place plus d’autorités locales représentatives. En exécution de la convention, le législateur a supprimé la limite des partis politiques en Septembre 2002, et a également adopté une nouvelle loi de décentralisation que l'augmentation de l'autorité des gouvernements régionaux. Divisions administratives Djibouti est très urbanisée, avec 81% des habitants vivant dans les zones urbaines. Le pays est divisé en cinq unités politiques appelées districts (cercles). Ce sont: 'Ali Sabih, Dikhil, Djibouti, Obock, Tadjourah. Mauritanie La Mauritanie a hérité d'un système centralisé de l'administration locale française lors de l'indépendance en 1961, mais a ensuite subi de vastes réformes administratives en 1968. Les douze nouveaux départements correspondaient à des unités administratives, incluant des conseils régionaux élus. Par la suite des élections ont été menées dans d'autres municipalités, les préfectures et provinces ont été renommés (wilayas). Divisions administratives Il ya douze provinces et le district autonome de Nouakchott, la capitale. Les provinces sont divisées en 49 départements et 219 conseils municipaux élus. Somalie La Somalie n'a pas de gouvernement central depuis 1991. Dans la dernière décennie, les institutions locales sont apparues, en particulier dans les régions du nord, pour compenser l'absence d'un gouvernement central. Les Rapports du Conseil somalien de coordination ont déclaré que les unités administratives locales dans le pays ont tendance à être réceptives et responsables en tentant de répondre aux besoins du public. Néanmoins, les institutions politiques en Somalie demeurent très faibles en raison de la violence en cours, du manque de ressources, et du manque de capacités institutionnelles. La Charte fédérale de transition signée par divers représentants du gouvernement et des chefs de faction en Septembre 2003 stipule dans les articles 18 et 19 que le gouvernement de la Somalie sera basé sur le principe du fédéralisme. La région autonome du Puntland, déjà hostile à la TPA, est signataire de la charte fédérale, bien que son président, Abdullahi Yusuf, ait exprimé son mécontentement avec le mode de sélection des ministres parlementaires. En outre, l'administration régionale dans le Somaliland conserve son indépendance et refuse de reconnaître l'autorité de toute convention contraire. Divisions administratives Les gouvernements locaux les plus développés en Somalie sont dans les régions septentrionales du Somaliland et du Puntland. Somaliland a fait sécession de la Somalie en 1991 et s'est déclarée une nation souveraine. Soudan Le gouvernement soudanais a mis en œuvre la décentralisation ainsi qu’une structure fédérale en accord avec le processus de paix abouti suite à l'Accord de paix global (CPA) de 2005. La Constitution intérimaire appelle à une chambre élue, le Conseil des Etats, composé de deux représentants de chaque Etat, de faire partie de la législature nationale. Le gouvernement du Sud-Soudan agit comme un intermédiaire entre les états du sud et le gouvernement central. Le CPA accorde au Sud-Soudan le droit à l'autodétermination après une Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 75 période transitoire de 6 ans : un référendum sera organisé pour savoir si le Sud fera sécession ou non. Abyei, territoire contesté avec un statut administratif spécial, est en même temps soumis à un référendum pour décider si elle veut rester dans le Nord ou faire partie du Sud-Soudan. Le président Omar Al-Bashir et le vice-président Silvakeer Miradit ont signé un accord le 8 Juin 2008 entre le gouvernement central et la libération du peuple soudanais (SPLM) pour mettre fin au conflit sur le quartier riche en pétrole d'Abyei. Divisions administratives En 1991, le Soudan a adopté une nouvelle structure de gouvernement fédéral. La nation était divisée en 26 Etats, chacun avec son propre gouverneur, la législature, et de l'administration exécutive. Dix de ces états sont dans le Sud. Les gouverneurs des États et des législateurs dans le Sud sont nommés par le gouvernement central jusqu'à ce que des élections puissent avoir lieu, au plus tard en Juillet 2009, selon l'article 216 de la Constitution. Approche locale et territoriale du changement climatique dans le monde arabe Page 76