Rencontre du
Groupe Intergouvernemental
d’experts sur l’évolution du Climat
- Groupe de travail I -
Paris, 29 janvier – 1er février 2007
Présentation de la rencontre du GIEC à Paris …………………………… page 1
Sortie du rapport du GIEC : dans quel contexte politique ? ……… page 2
Mobilisation citoyenne ………………………………………………………………… page 4
Présentation du RAC-F et contacts presse ………………………………… page 5
Dossier de presse
du Réseau Action Climat-France
Réseau Action Climat-France
2b, rue Jules ferry 93100 Montreuil
Tel : 01 48 58 83 92 – [email protected]
http://www.rac-f.org
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), créé en 1988, a pour mission
d'expertiser l'information scientifique, technique et socio-économique qui concerne le risque de chan-
gement climatique provoqué par l'homme, de cerner les conséquences possibles de ce changement et
d’envisager des stratégies d’adaptation et d’atténuation.
Le GIEC procède, à intervalles réguliers, à une évaluation de l’état des connaissances relatives au changement
climatique. Ces rapports d'évaluation, qui servent de référence dans les négociations internationales sur le
changement climatique, font appel à la collaboration de plus de 2500 scientifiques du monde entier.
Le GIEC est divisé en 3 groupes de travail qui conduisent des expertises différentes :
-Groupe I : aspects scientifiques du système climatique et évolution du climat.
-Groupe II : vulnérabilité des systèmes socio-économiques et naturels aux changements climatiques, consé-
quences négatives et positives de ces changements et possibilités de s’y adapter.
-Groupe III : limitation des émissions de gaz à effet de serre et atténuation des changements climatiques.
Le 1erapport d’évaluation du GIEC date de 1990, le 2ede 1995 et le 3ede 2001. Le 4erapport sera rendu public
en 2007 selon le calendrier suivant :
Groupe I Groupe II Groupe III Synthèse
Paris, 2 février Bruxelles, 6 avril Bangkok, 4 mai Valence, 16 novembre
>Site Internet du GIEC (pages francophones) : www.ipcc.ch/languageportal/frenchportal.htm
LA RENCONTRE DU GIEC À PARIS (siège de l’UNESCO)
Le résumé à l’intention des décideurs de la 1epartie du 4erapport du GIEC, portant sur les aspects
scientifiques du système climatique et l’évolution du climat, sera discutée à l’UNESCO à Paris du 29 au
31 janvier et présentée le 2 février au matin.
Les scientifiques du Groupe I se réuniront à huis clos pour travailler sur les points encore en discussion de leur
rapport. Cette réunion sera l'occasion de rassembler 500 experts ''climat'' du monde entier dont Jean Jouzel,
Directeur de l’Institut Pierre Simon Laplace, Hervé Le Treut, Directeur du Laboratoire de météorologie dynami-
que de Paris-VI et Serge Planton du Centre National de Recherches Meteorologiques, qui comptent parmi les
auteurs français de cet important rapport.
Ces experts finaliseront le résumé à l'intention des décideurs : Bilan 2007 des changements climatiques : les
bases scientifiques physiques, sur lequel le secret a jusqu’ici été bien gardé.
On s’attend à ce que le rapport confirme la responsabilité de l’action de l’homme dans le réchauffement clima-
tique mondial observé depuis le milieu du 19esiècle. Les prévisions pour 2100 du 3erapport (2001) - augmen-
tation de la température moyenne du globe de 1,4 à 5,8°C et élévation du niveau des océans de 9 à 88 cm -
seront affinées grâce à l’amélioration des observations et des simulations faites par les scientifiques depuis
2001. Quelques modifications sont probables mais elles ne devraient pas remettre en cause l’aggravation du
changement climatique qui nous attend si nous ne prenons pas rapidement les mesures de réduction des émis-
sions de gaz à effet de serre qui s’imposent (CO2, CH4, N2O, gaz fluorés…). Le résumé devrait aussi confir-
mer ou revoir à la hausse la probabilité d’une augmentation de la fréquence et de l’intensité des événements
climatiques extrêmes – canicules, tempêtes, fortes précipitations, etc. - dans le futur.
Le résumé à l’intention des décideurs sera présenté lors d’une conférence de presse du GIEC le 2
février au matin et sera disponible, une heure avant cette conférence de presse, sur le site Internet
du GIEC.
Présentation de la rencontre du GIEC à Paris
1
La sortie du 4erapport ne modifiera pas en profondeur la connaissance déjà acquise sur l’évolution du
climat, ni les prévisions concernant les impacts du changement climatique. Elle devrait surtout confirmer
les conclusions du 3erapport datant de 2001.
Le RAC-F et ses organisations membres réitèreront donc leurs demandes de mesures fortes pour conte-
nir le réchauffement de la planète.
International : nécessité d’engagements beaucoup plus ambitieux
Pour la 1epériode d’application du Protocole de Kyoto (2008-2012), une trentaine de pays industrialisés se sont
engagés à réduire globalement de 5,2% leurs émissions de gaz à effet de serre (GES), par rapport au niveau de
1990. Cet objectif seul ne permettra nullement d’enrayer l’emballement de la machine climatique.
Les scientifiques soulignent que pour éviter de graves conséquences, sur la biodiversité et les populations humai-
nes, il faut contenir, avant la fin du siècle, le réchauffement global en deçà de 2°C par rapport à la température
moyenne préindustrielle. Pour parvenir à cet objectif, les émissions mondiales de GES doivent être divisées par
deux dici 2050. Les associations du RAC-F appellent donc les pays industrialisés, principaux responsables du
r é c h a u ffement actuel, à réduire leurs émissions de GES de 30% en 2020 et de 80% en 2050, tout en aidant les
pays en développement à juguler progressivement leurs émissions.
Deux enjeux sont donc essentiels au niveau international :
- les pays industrialisés qui se sont engagés à réduire leurs émissions de GES entre 2008 et 2012 doivent abso-
lument respecter les objectifs qu’ils se sont fixés ;
- les nouveaux engagements qui seront adoptés pour la prochaine période d’application du Protocole de Kyoto
doivent être à la hauteur de l’enjeu climatique et donc beaucoup plus ambitieux que les précédents.
Le RAC-F rappelle qu’en la matière, le temps est compté. Tout retard dans la prise de décision nous éloigne de
la possibilité de limiter le réchauffement en dessous de 2°C. Les Parties au Protocole de Kyoto et l’ensemble des
pays industrialisés doivent donc se mettre rapidement d’accord, en 2008, sur le contenu de leurs futurs engage-
m e n t s .
Union européenne : un leadership indispensable sur le climat
Dans le cadre du Protocole de Kyoto, l’Union européenne (UE) doit réduire de 8% ses émissions de GES entre
2008-2012 par rapport au niveau de 1990, objectif réparti ensuite entre Etats membres.
Même si l’UE peut être considérée au niveau international comme une force motrice de la lutte contre le change-
ment climatique, elle reste timide sur son propre territoire, notamment quant à son action dans les domaines clés
que sont les transports, l’énergie et l’habitat. Or, avec la défection actuelle de l’administration Bush sur le sujet et
les errements du Canada, il est indispensable que l’UE reste une force motrice pour faire avancer la lutte mon-
diale contre le changement climatique.
° Au niveau international (notamment lors de la prochaine conférence internationale, fin 2007), l'UE doit oeu-
vrer pour l'adoption, par le groupe des pays industrialisés, d’un objectif de réduction de 30% de leurs émissions
de GES d’ici à 2020 par rapport au niveau de 1990.
° Au niveau européen, la Commission européenne a proposé dans une communication de janvier 2007 que
les Etats membres s’engagent à diminuer conjointement leurs émissions de 30% pour 2020 si les autres grands
pays industrialisés font de même et de seulement 20% le cas échéant. Ce dernier objectif est très insuffisant et
rendrait quasiment impossible une division par 4 des émissions d’ici 2050.
Ces objectifs seront discutés par les chefs d’Etat et/ou de Gouvernement les 8 et 9 mars prochains, lors du
Conseil de Printemps. Le RAC-F demande ainsi à la France de soutenir fermement lors de ce Conseil :
° l’adoption d’un objectif de réduction unilatéral des émissions de l’UE de 30% d’ici à 2020
° la défense de cet objectif sur la scène internationale auprès des autres pays industrialisés.
Par ailleurs, l'utilisation du nucléaire pour tenter de lutter contre le dérèglement climatique doit être totalement
proscrite, tant du fait des dangers induits que du fait de la totale inefficacité de cette option. Le nucléaire est d'ail-
leurs exclu, sur le plan international, du "Mécanisme pour un Développement Propre" (MDP).
Sortie du rapport du GIEC : dans quel contexte politique ?
2
France : encore de vrais efforts à fournir
Depuis six mois, le changement climatique est devenu un véritable thème de société. On ne compte plus les
rapports qui le placent comme priorité n°1, ni les sondages qui montrent que les Français s’en inquiètent. Même
si le 11 janvier 2007, lors du 2eRendez-vous Climat, le gouvernement s’est autocongratulé pour ses avancées
en terme de réduction d’émissions de gaz à effet de serre (GES), les actions du gouvernement restent très en
dessous des attentes de la société française et des ONG.
Selon les résultats affichés le 11 janvier, la France a émis, en 2005, 1,8% de GES de moins qu’en 1990. Certes,
notre modeste objectif de stabilisation dans le cadre du Protocole de Kyoto est en bonne voie d’être atteint.
Mais pour atteindre l’objectif de division par 4 des émissions françaises de GES en 2050, objectif fixé par le
Président de la République et repris dans la loi de programme fixant les orientations de la politique énergétique
de juillet 2005 (dite loi POPE), il serait nécessaire de les réduire de 3% par an. Nous en sommes très loin, en
raison d’une frilosité excessive à attaquer les principaux potentiels de réduction des émissions de GES (trans-
port, habitat, agriculture, industrie).
Deux secteurs prioritaires, negligés par tous les gouvernements
Les émissions du secteur des transports ont augmenté de près de 23% depuis 1990. Alors que des mesures
drastiques pour réduire le tout routier s’imposent, la principale mesure que le gouvernement met en place est
le développement des agrocarburants, en particulier l’éthanol, pour lequel le RAC-F et de nombreuses asso-
ciations et institutions émettent les plus grandes réserves (gain énergétique médiocre, réduction d’émissions
de GES marginales, agriculture intensive, lourdeur pour le budget de l’Etat…). Il est plus que temps d’intensi-
fier les politiques pour réduire la demande de transport routier, de développer des véhicules plus sobres, de
réduire les vitesses maximales sur route, de modifier les comportements en développant et favorisant les trans-
ports collectifs et les modes de déplacement “doux” (marche, vélo...). Seules ces mesures engagées avec rapi-
dité et détermination auront les effets nécessaires.
Les émissions du secteur des bâtiments ont progressé de 22% depuis 1990. Sans plan d’actions fort, il émet-
tra au moins 125 millions de tonnes de CO2en 2015. Pour les bâtiments neufs, les réglementations thermiques
en vigueur impose des seuils de consommation énergétique maximale à ne pas dépasser. Cependant, elles
manquent encore sérieusement d’ambition et sont très peu respectées, même si elles ont le mérite d’être révi-
sées tous les 5 ans. En revanche pour les bâtiments existants, aucune réglementation pour la rénovation
n’existe alors qu’ils constitueront plus des 2/3 du parc immobilier en 2050. L’habitat collectif privé est totalement
oublié. Il est plus que nécessaire de mettre en place un plan national de rénovation énergétique du parc sur les
trente prochaines années, associé à un objectif de performance énergique obligatoire pour tous les bâtiments
existants.
D’autres structures proposent des mesures sur le climat pour les éléctions présidentielles 2007 :
°Le CRID : "Etat d’urgence planétaire : votons pour une France solidaire !" :
h t t p : / / w w w. c r i d . a s s o . f r / s p i p . p h p ? r u b r i q u e 1 2
°L’Alliance pour la Planète : http://lalliance2007.fr
En matière de politique climatique, le RAC-F et ses associations
membres attendent des mesures beaucoup plus ambitieuses. Il tra-
vaille donc depuis 1 an pour convaincre les partis politiques et leur
candidat qui se lance dans la bataille électorale de 2007 de pren-
dre la réelle mesure de l’urgence climatique et d’intégrer dans
leur programme les mesures appropriées.
Le RAC-F a donc publié un document intitulé Changement clima -
tique : 10 mesures prioritaires à intégrer dans les programmes
électoraux pour 2007, téléchargeable sur www.rac-f.org
3
5 minutes de répit pour la planète le 1er février 2007
L’Alliance pour la Planète (groupement national de 72 organisations non gouvernementales) lance un
appel simple à tous les citoyens : 5 minutes de répit pour la planète, tout le monde éteint ses veilles
et lumières le 1er février 2007 entre 19h55 et 20h.
Le but de cette action n’est pas d’économiser de l’énergie 5 minutes ce jour-là pour réduire les émissions de
gaz à effet de serre. Pour cela, les actions doivent être durables, quotidiennes et concerner tous les postes de
consommation d’énergie (voiture, chauffage, ...). “5 minutes de répit pour la planète” est avant tout une action
symbolique et un moyen de permettre aux citoyens d’exprimer leur inquiétude et leur détermination sur l’ur-
gence de faire cesser les gaspillages d’énergie. Elle montrera que les citoyens français se sentent concernés
par les questions environnementales liées à leur vie quotidienne.
Une action sur la lumière est ce qu’il y a de plus visible, mais ce sont les transports, le chauffage et l’eau chaude
des bâtiments qui consomment le plus. Appeler les automobilistes à s’arrêter pendant 5 minutes aurait été dan-
gereux et appeler à une coupure du chauffage n’aurait pas été aussi spectaculaire.
Bien que l’électricité en France soit produite principalement à partir de centrales nucléaires, les consommations
hivernales (notamment d’éclairage et de chauffage électrique) provoquent des pics de consommation qui
entraînent la production supplémentaire de courant à partir de centrales au charbon ou au gaz naturel.
Au-delà de la question du chauffement climatique, il est nécessaire de rappeler que la production énergéti-
que nucléaire n’est pas une solution satisfaisante à l’effet de serre. Elle présente d’autres problèmes : déchets
radioactifs stockés et non-recyclables, dangerosité des centrales de productions...
Le lendemain de cette action de mobilisation citoyenne sortira, à Paris, la 1epartie du nouveau rapport du GIEC.
Cet événement qui a lieu en France doit être l’occasion de braquer les projecteurs sur l’urgence de la situation
climatique mondiale.
Contact : Cyrielle Den Hartigh, Les Amis de la Terre : 01 48 51 18 95
Mobilisation citoyenne
4
La Tour Eiffel particpera aussi à l’action “5 minutes de répit pour la
planète”. L'illumination s’éteindra le 1er février de 19h55 à 20h et le scintil-
lement prévu entre 20h et 20h10 n'aura pas lieu ce jour là.
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