La sortie du 4erapport ne modifiera pas en profondeur la connaissance déjà acquise sur l’évolution du
climat, ni les prévisions concernant les impacts du changement climatique. Elle devrait surtout confirmer
les conclusions du 3erapport datant de 2001.
Le RAC-F et ses organisations membres réitèreront donc leurs demandes de mesures fortes pour conte-
nir le réchauffement de la planète.
International : nécessité d’engagements beaucoup plus ambitieux
Pour la 1epériode d’application du Protocole de Kyoto (2008-2012), une trentaine de pays industrialisés se sont
engagés à réduire globalement de 5,2% leurs émissions de gaz à effet de serre (GES), par rapport au niveau de
1990. Cet objectif seul ne permettra nullement d’enrayer l’emballement de la machine climatique.
Les scientifiques soulignent que pour éviter de graves conséquences, sur la biodiversité et les populations humai-
nes, il faut contenir, avant la fin du siècle, le réchauffement global en deçà de 2°C par rapport à la température
moyenne préindustrielle. Pour parvenir à cet objectif, les émissions mondiales de GES doivent être divisées par
deux d’ici 2050. Les associations du RAC-F appellent donc les pays industrialisés, principaux responsables du
r é c h a u ffement actuel, à réduire leurs émissions de GES de 30% en 2020 et de 80% en 2050, tout en aidant les
pays en développement à juguler progressivement leurs émissions.
Deux enjeux sont donc essentiels au niveau international :
- les pays industrialisés qui se sont engagés à réduire leurs émissions de GES entre 2008 et 2012 doivent abso-
lument respecter les objectifs qu’ils se sont fixés ;
- les nouveaux engagements qui seront adoptés pour la prochaine période d’application du Protocole de Kyoto
doivent être à la hauteur de l’enjeu climatique et donc beaucoup plus ambitieux que les précédents.
Le RAC-F rappelle qu’en la matière, le temps est compté. Tout retard dans la prise de décision nous éloigne de
la possibilité de limiter le réchauffement en dessous de 2°C. Les Parties au Protocole de Kyoto et l’ensemble des
pays industrialisés doivent donc se mettre rapidement d’accord, en 2008, sur le contenu de leurs futurs engage-
m e n t s .
Union européenne : un leadership indispensable sur le climat
Dans le cadre du Protocole de Kyoto, l’Union européenne (UE) doit réduire de 8% ses émissions de GES entre
2008-2012 par rapport au niveau de 1990, objectif réparti ensuite entre Etats membres.
Même si l’UE peut être considérée au niveau international comme une force motrice de la lutte contre le change-
ment climatique, elle reste timide sur son propre territoire, notamment quant à son action dans les domaines clés
que sont les transports, l’énergie et l’habitat. Or, avec la défection actuelle de l’administration Bush sur le sujet et
les errements du Canada, il est indispensable que l’UE reste une force motrice pour faire avancer la lutte mon-
diale contre le changement climatique.
° Au niveau international (notamment lors de la prochaine conférence internationale, fin 2007), l'UE doit oeu-
vrer pour l'adoption, par le groupe des pays industrialisés, d’un objectif de réduction de 30% de leurs émissions
de GES d’ici à 2020 par rapport au niveau de 1990.
° Au niveau européen, la Commission européenne a proposé dans une communication de janvier 2007 que
les Etats membres s’engagent à diminuer conjointement leurs émissions de 30% pour 2020 si les autres grands
pays industrialisés font de même et de seulement 20% le cas échéant. Ce dernier objectif est très insuffisant et
rendrait quasiment impossible une division par 4 des émissions d’ici 2050.
Ces objectifs seront discutés par les chefs d’Etat et/ou de Gouvernement les 8 et 9 mars prochains, lors du
Conseil de Printemps. Le RAC-F demande ainsi à la France de soutenir fermement lors de ce Conseil :
° l’adoption d’un objectif de réduction unilatéral des émissions de l’UE de 30% d’ici à 2020
° la défense de cet objectif sur la scène internationale auprès des autres pays industrialisés.
Par ailleurs, l'utilisation du nucléaire pour tenter de lutter contre le dérèglement climatique doit être totalement
proscrite, tant du fait des dangers induits que du fait de la totale inefficacité de cette option. Le nucléaire est d'ail-
leurs exclu, sur le plan international, du "Mécanisme pour un Développement Propre" (MDP).
Sortie du rapport du GIEC : dans quel contexte politique ?
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