AdCC & Biodiversité – Dossier thématique Page 5
2. La protection du patrimoine naturel bourguignon 3
Du fait de la richesse de ces paysages, de la triple influence des climats atlantique, méridional
et semi-montagnard, ainsi qu’à sa géomorphologie (massifs montagneux du Morvan, vastes
plateaux du Nivernais, de l’Auxerrois ou du Châtillonnais, falaises calcaires…), la Bourgogne
accueille une faune et une flore diversifiée avec plus de 2 700 espèces végétales, 170 à 180
espèces d’oiseaux nicheurs et 270 migratrices, ainsi que 50 espèces de mammifères. On
dénombre plus de 170 espèces d’intérêt européen et 180 protégées au niveau national.
Cependant, on constate que cette biodiversité régresse, plus ou moins fortement selon les
territoires. Parmi les écosystèmes les plus menacés figurent les vallées alluviales et les zones
humides. Ainsi, plus du tiers des prairies inondables de Saône-et-Loire et de Côte-d’Or ont
disparu au cours des 40 dernières années. Dans les espaces agricoles où les haies ont été
réduites de près de moitié en 50 ans, la biodiversité s’est fortement appauvrie. En forêt, la
situation est différente, hormis quelques exceptions, la biodiversité y est globalement en bon
état de conservation.
Pour protéger ce patrimoine, la Bourgogne compte plusieurs zones de protection : des sites
classés, des sites inscrits, des sites Natura 2000 couvrant 12 % du territoire, des Réserves
biologiques domaniales et forestières, des Réserves naturelles nationales (4), un Parc naturel
régional (Morvan)… De plus, un parc national forestier de plaine est actuellement en projet à la
frontière entre la Côte-d’Or et la Haute-Marne.
Enfin, la Bourgogne s’est dotée d’un plan régional en faveur de la biodiversité en 2006 visant à
améliorer la connaissance du patrimoine naturel régional, préserver la biodiversité, développer
le tourisme de nature et favoriser les activités agricoles et forestières respectueuses de
l'environnement. Enfin, une étude d'identification, de préservation et de restauration de la trame
écologique bourguignonne a été lancée en 2009 et une stratégie régionale de la biodiversité
sera prochainement élaborée.
3. L’observation du patrimoine naturel bourguignon
Pour lister les impacts du changement climatique, il faut avoir une série suffisamment longue
d’observations comparables entre elles. En Bourgogne, le suivi des espèces a récemment été
mis en place, c’est pourquoi les impacts ne sont pas toujours faciles à quantifier que ce soit :
Pour la flore :
Si un état des lieux a été réalisé de 2001 à 2006 dans toutes les communes de la région, sur
tout type d’habitat, urbains, forestiers, agricoles, etc., il n’a pas été possible de comparer
quantitativement ces résultats avec des observations précédentes du fait des divergences
méthodologiques. Depuis 2009, le Conservatoire botanique national du bassin parisien
(CBNBP) a créé un « observatoire de la flore de Bourgogne » avec un protocole d’observation
standardisé de 8 points dans 170 carrés répartis dans la région (y compris dans des habitats
dits « communs »). Chaque point est mesuré tous les 5 ans, permettant ainsi de faires des
analyses qualitatives et quantitatives à la fois sur la fréquence des espèces (suivi temporel) et
sur leur répartition (suivi géographique). Les premiers résultats seront donc disponibles en
2014-2015 (CBNBP).
3 Cf. « La biodiversité : un capital pour nos territoires » Repères n°49- Décembre 2008, Alterre Bourgogne