s’intéressant aux aléas climatiques, la Conférence des Parties (COP), un processus continu des
négociations internationales est mis en place. La Convention-cadre entre en vigueur en 1994.
3- Le Protocole de Kyoto
Toutefois, avec la CCNUCC, les États s’engagent à stabiliser leurs émissions de gaz à effet de serre,
sans que cet « engagement » soit quantifié. Le protocole de Kyoto, adopté en 1997, vient remédier à
cette carence en posant des règles qui contraignent les pays industrialisés, parties au protocole, à
s’engager à réduire en des termes chiffrés leurs émissions de gaz à effet de serre. Ouvert à ratification
en mars 1998, le protocole de Kyoto est entré en vigueur en février 2005, trois mois après sa
ratification par la Russie.
Ce traité international, tout comme la Convention-cadre à laquelle il est rattaché, retient le système
binaire du principe de responsabilités partagées mais différenciées. Les pays développés et en
transition, pays dits de l’Annexe B du Protocole (il s’agit des pays listés à l’Annexe I de la
convention climat, exceptés la Biélorussie, la Croatie et la Turquie) qui ratifient ce traité
s’engagent à réduire leurs émissions de 6 gaz à effet de serre (CO2, CH4, N2O, HFC, PFC, SF6)
en moyenne de – 5,2% sur la période 2008-2012 par rapport à leur niveau de 1990.
Les pays hors annexe B (pays en développement) n’ont pas d’engagements quantifiés de réduction
mais s’engagent néanmoins à remettre au secrétariat de la Convention Climat un inventaire mesurant
leurs émissions et à communiquer sur leurs contributions dans l’action collective contre le
réchauffement climatique. Les objectifs définis par chacun des pays de l’Annexe B varient néanmoins
selon les projections de croissance de leurs émissions, leur capacité de financement et leur volonté
politique de lutter contre le changement climatique. Si certains états comme le Japon ont prévu une
baisse de leurs émissions de 6%, d’autres comme la Russie et l’Ukraine ont profité de la chute de leurs
émissions entre 1990 et 1997 pour avoir le droit d’émettre annuellement autant de gaz à effet de serre
sur la période 2008-2012 qu’en 1990.
En outre, les Etats-Unis, plus gros émetteur en 1990, ont signé le protocole mais ne l’ont pas ratifié, et
n’ont donc pas d’engagements chiffrés de limitation de leurs émissions pour la période 2008-2012.
L’Union Européenne à 15, très impliquée dans le processus de lutte contre le risque climatique, s’est
fixée l’objectif collectif de réduction de 8% avec la mise en place d’objectifs différents en interne pour
chaque état membre (Allemagne : -21%, Italie : -6,5%, France : 0%, Espagne : +15%).
a- Trois mécanismes pour réduire les émissions de GES
Trois mécanismes fondamentaux sont prévus dans le protocole de Kyoto pour atteindre les objectifs de
réduction fixés :
- un système international d’échanges de permis d’émissions entre les parties visées à l’Annexe B
pour qu’elles remplissent leurs engagements. Chaque pays de l’Annexe B reçoit un nombre d’Unités
de Quantité Attribuée (UQA/ 1 UQA = 1 tonne de CO2) correspondant à son quota d’émissions de gaz
à effet de serre fixé par le Protocole. Dès lors, si l’état émet plus que prévu, il peut acheter des UQA
supplémentaires sur le marché international, et inversement, s’il émet moins, il peut vendre des UQA.
Le Protocole retient le système « cap and trade » (plafonnement d’émissions et échange de permis
d’émissions).
La comptabilité de l’ensemble du système est assurée par le secrétariat de la CCNUCC qui a mis en
place pour cela un registre international des transactions, baptisé ITL (International Transaction Log).
Les réductions doivent être effectuées sur la période 2008-2012. Plusieurs marchés de permis
d'émission ont été mis en place à l'échelle d'entreprises, de groupes d'entreprises, ou d'Etats. Le
système européen d’échange de quotas qui a été lancé le 1er janvier 2005 constitue le premier et le plus
grand système d'échange de quotas d'émission de gaz carbonique du monde. Il couvre plus de 12.000
installations européennes responsables à elles seules de plus de 40% des émissions de gaz à effet de
serre de l'UE.