l'UQAM.
«Ce n'est pas de la science, mais de l'activisme, poursuit-il.
D'ailleurs, la plupart des scientifiques qu'ils mettent de l'avant sont
spécialisés en gestion ou en économie. Certains sont dans les
sciences pures, mais leur bibliographie porte sur d'autres
spécialités que le climat.»
«Ils utilisent toujours les mêmes trois ou quatre arguments,
comme quoi le rôle du soleil est sous-estimé, ou que les
températures n'augmentent pas tant que ça. Ils exploitent aussi le
fait que les scientifiques parlent en niveaux de gris. Ils en
concluent que nous ne sommes sûrs de rien alors qu'en réalité,
c'est normal pour un scientifique d'exprimer des nuances.»
Malgré ces nuances, le réchauffement de la planète et ses causes
humaines font assurément l'unanimité, selon Claude Hillaire-
Marcel, paléoclimatologue à l'UQAM et lauréat du prix Marie-
Victorin du gouvernement du Québec.
«Il ne peut être question de renvoyer dos à dos les tenants d'une
théorie face à ceux d'une autre, dit-il. C'est la tâche que des
lobbies douteux se sont fixée, nés de la politique de
l'administration Bush et encouragés récemment au Canada par
notre premier ministre.»
Selon M. Hillaire-Marcel, il est «totalement irréaliste et
irresponsable» pour un scientifique de s'opposer aux conclusions
du rapport du GIEC, car cela laisse penser qu'il y a un désaccord
là où il n'y en a pas.
Pourtant, selon un sondage de la firme McAllister publié l'été
dernier, 55 % des Canadiens pensent que les scientifiques ne sont
pas tous d'accord sur l'existence du réchauffement climatique.
On peut le croire quand on voit les nombreux commentaires de
Canadiens éco-sceptiques qui inondent le blogue Desmogblog.com
tenu par des journalistes spécialisés en environnement, et qui
critique régulièrement les organismes opposés aux conclusions du
GIEC.
«Ces gens sont sans cesse dans notre blogue, soupire James
Hoggan, créateur du site et président d'un important cabinet de
relations publiques à Vancouver. Si on écrit par exemple un texte
sur la pollution causée par les centrales à charbon, des tas de
commentaires sceptiques apparaissent aussitôt, qui cherchent à
minimiser l'impact de cette pollution.»
«On voit chaque fois la même chaîne de commentaires se former,
où chacun approuve l'autre à tour de rôle, en utilisant
constamment les mêmes arguments, par exemple : si on ne peut
pas prédire le temps qu'il fera demain, comment peut-on prédire
celui qu'il fera dans 10 ans?»
Double indentité?
Certains vont jusqu'à accuser les éco-sceptiques d'utiliser de