L'atmosphère est une ressource vitale, fragile et précieuse. Sans elle, il n'y aurait pas de vie sur Terre.
Sa stabilité est une chose essentielle, non seulement pour le bien être humain, mais également pour
l'ensemble des processus naturels dont nous dépendons. Avec l'augmentation des gaz à effet de
serre (GES) dans l'atmosphère et du réchauffement du climat, la question des responsabilités est
devenue urgente et polémique lors des négociations sur le climat. Des facteurs scientifiques et
politiques compliquent la situation.
Du côté scientifique, il y a plusieurs types de responsabilités. Les GES se différencient par
leur temps de résidence dans l'atmosphère et par leur capacité à réchauffer l’atmosphère. Les GES
réagissent aussi les uns par rapport aux autres, avec la surface terrestre et les océans, rendant
délicate la comptabilisation. Les émissions des combustibles fossiles peuvent facilement être
mesurées, alors que celles qui sont issues des changements d'utilisation des sols ou des forêts sont
beaucoup plus aléatoires, provoquant des discussions sur les responsabilités exactes de chacun.
D’un point de vue politique, la difficulté réside dans le fait que les GES d'origine humaine se
sont accumulés dans l'atmosphère depuis 150 ans, et il faudra encore au moins 100 ans, selon le
scénario le plus optimiste, pour qu'ils se stabilisent. Cependant, pour beaucoup de gouvernements
impliqués dans les négociations qui ont des cycles politiques de 5 ans, penser sur le long terme reste
encore bien compliqué.
Les considérations politiques rendent également difficile l’acceptation par les gouvernements de leur
responsabilité dans les émissions passées. Ils préfèrent - surtout si c'est à leur avantage - se
concentrer simplement sur les émissions actuelles.
En fait, la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) et le
Protocole de Kyoto prennent en compte la responsabilité atmosphérique explicitement. Le préambule
de la CCNUCC pose le fait que "la majeure partie des GES émis dans le monde par le passé et à
l'heure actuelle ont leur origine dans les pays développés" (voir les graphiques). La CCNUCC énonce
comme principe qu’ "il incombe aux Parties de préserver le système climatique sur la base de l'équité
et en fonction de leurs responsabilités communes mais différenciées et de leurs capacités respectives.
Il appartient, en conséquence, aux pays développés Parties d'être à l'avant-garde de la lutte contre les
changements climatiques" (CCNUCC, Art 3.1).