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Conclusion : quels que soient les modèles retenus, les sécheresses augmenteront à
l’avenir en nombre et en intensité. Durant le premier tiers du XXIe siècle, les
conséquences des sécheresses devraient rester peu marquées. En revanche, à
partir de 2050, la France métropolitaine connaîtra un assèchement durable des
sols. Après 2080, le rapport Climsec prévoit des conditions difficiles avec des
sécheresses de fortes intensité et des épisodes qui pourraient s’étaler sur
plusieurs années consécutives. Les changements de climat devraient concerner
davantage le nord et le nord-est de la France. Quoi qu’il en soit, conclut l’étude, il
faut se préparer à ces évolutions, dans la gestion de l’eau et dans les pratiques
agricoles.
En 50 ans, le Lac Tchad est passé de 20.000 km2 à 2.000 km2. Conséquences des
sécheresses répétées et à la surexploitation des eaux pour l’irrigation et
l’alimentation des villes. Les riverains ont profité de cette situation pour se lancer
dans d’autres activités. Les pêcheurs et éleveurs sont devenus agriculteurs. Ils ont
utilisé les sols humides et fertiles occasionnés par la sécheresse du Lac, pour y
établir des cultures de maïs, de niébé, de riz, de sorgho et même de poivron. Ils
ont ainsi délaissé la culture pluviale du mil sur les berges, devenue incertaine, au
profit de ces nouvelles cultures, qui ne nécessitent ni irrigation, ni fertilisants.
Face à l’assèchement progressif du Lac, un projet international vise à empêcher sa
totale disparition. Ce projet consiste en un transfert des eaux de l'Oubangui, le
principal affluent du fleuve Congo, au Chari, qui alimente la cuvette sud du lac. Ce
transfert fournirait un débit supplémentaire, supérieur à l’actuel débit du Chari. Le
projet inquiète les organismes de recherche qui tirent la sonnette d’arme sur le
changement que cela pourrait avoir à nouveau sur le mode de vie des populations
riverains. Selon une étude menée par des experts des universités de Niamey,
Maradi et Tahoua au Niger, du Conseil national de la recherche scientifique (CNRS)
et de l'Institut de recherche pour le développement (IRD) en France, les
populations locales se sont largement adaptées à la pluviométrie insuffisante pour
leurs exploitations traditionnelles. «L'apport constant (en eau) envisagé (...)
remettrait à nouveau profondément en question les systèmes de production et les
modes de vie actuels des habitants», a noté l’étude.
Le Lac Tchad est exploité par le Niger, le Nigeria, le Tchad et le Cameroun. Il
demeure une ressource vitale pour ces quatre pays riverains.
Christophe Koffi Noubouzan Afreeknews.com
D16 TABLEAU 2D22 FONTE PERGELISOL