Guide méthodologique pour assister les
Conseils Economiques et Sociaux dans leur mission de
sensibilisation et de vulgarisation des gestes et attitudes
permettant de lutter au quotidien contre le changement
climatique auprès des populations
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La 21e Conférence des parties à la convention climat (COP 21) qui s’est conclue le 12 décembre
2015 a souligné l’importance du rôle de la société civile dans la mise en œuvre des engagements
pris dans l’Accord de Paris. Dans la Déclaration finale des présidents des unions des Conseils
Economiques et Sociaux (UCESA, UCESIF, AICESIS et CES européen) « Les sociétés civiles du Sud et
du Nord unies dans le combat contre le changement climatique » adoptée le 23 octobre 2015
avaient déjà affirmé, à l’article 6 :
« S’il revient aux responsables politiques de mettre en place le cadre approprié, c’est l’ensemble
de la société civile qui sera chargée de sa mise en œuvre et de son suivi. […]Cela nécessite un
dialogue structuré avec l'ensemble des acteurs concernés et de nouvelles approches d'implication
de la société civile dans le mécanisme permanent de vérification des efforts découlant de l'accord
de Paris. A cet égard les Conseils Economiques, Sociaux, Environnementaux et Culturels doivent
jouer pleinement leur rôle. »
Le CES de Guinée et l’UCESIF ont en particulier considéré que faisait partie du rôle des Conseils
Economiques et Sociaux, la mission de sensibiliser et de vulgariser auprès des citoyens les gestes
quotidiens permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de s’adapter au
malheureusement inéluctable réchauffement de la planète à court terme.
Un séminaire organisé les 16 et 17 février 2016, réunissant des responsables et membres de huit
CES de pays francophones et une trentaine d’experts d’institutions publiques et d’organisations
non gouvernementales, a produit à partir des travaux réalisés en ateliers de co-création, un guide
méthodologique pour assister les Conseils Economiques et Sociaux dans leur de sensibilisation et
de vulgarisation des gestes et attitudes permettant de lutter contre le changement climatique
auprès des populations. Nous avons le plaisir de vous le laisser découvrir.
Illustrations : Elèves de l’Ecole Notre Dame de Landéan, Ille et Vilaine, France
Pierre Séqueira, artiste, collaborateur du Conseil Economique, Social et Environnemental français
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Chapitre I. Les Conseils Economiques et Sociaux, conseillers des pouvoirs
publics, devraient proposer des politiques visant à inciter les principaux
acteurs de la sensibilisation et de la vulgarisation auprès des citoyens à
s’engager dans des initiatives promouvant les gestes favorables à la
préservation du climat et de la nature
A. Les gouvernements
Chargés de conduire la réalisation des orientations retenues par les institutions démocratiques de
chaque nation, les gouvernements sont des prescripteurs essentiels pour les comportements citoyens.
Placés sous le regard scrutateur des média, il est attendu d’eux des initiatives au service de la
compréhension de la politique qu’ils mènent dans la lutte contre le chauffement climatique. Aussi les
CES pourraient ils les inciter à :
1. Vulgariser les engagements pris par le pays concernant le changement climatique dans le cadre de
leurs Contributions nationales (INDC), en termes de réduction des émissions de GES et d’adaptation ;
2. Vulgariser les engagements pris par le pays concernant les ODD ;
3. Rendre obligatoire l’inscription dans le PDL (plan de développement local) les programmes de
protection de l’environnement ;
4. Créer un cadre juridique du partenariat public privé afin de contribuer au financement des activités
de sensibilisation liées à la protection de l’environnement ;
5. Organiser une campagne d’information au niveau national à l’intention de l’administration et les élus
locaux sur la protection de l’environnement ;
6. Instaurer une semaine nationale de reboisement au cours de laquelle des actions symboliques de
plantation d’arbres seraient organisées, comme par exemple en Guinée dans le cadre de la loi Fria qui
prévoit de tels actes pour marquer les naissances et les mariages ;
7. Insérer les problématiques liées au changement climatique dans les séminaires gouvernementaux et
toutes autres rencontres d’intérêt général ;
8. Créer un cadre de concertation et d’échanges des bonnes pratiques entre les acteurs en s’inspirant
notamment de la plateforme NAZCA qui permet l’échange des bonnes pratiques entre entreprises;
9. Promouvoir les dispositifs de dialogue entre les gouvernés et les gouvernants ;
10. Etudier la possibilité de mettre en place des plateformes regroupant les sociétés publiques et privées
pour la gestion et le traitement des ordures dans chaque région du pays ;
11. Développer des programmes de renforcement des capacités des collectivités locales les plus démunies.
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B. Les collectivités locales et les élus locaux
Proches des citoyens, les autorités locales sont particulièrement à même d’être des ambassadeurs du
climat. Les services qu’elles dirigent, directement au contact des populations, sont prescripteurs de
comportements et de pratiques, en particulier dans le domaine de l’hygiène, de la propreté, de la santé,
du logement, des transports. La préparation de la COP 21 a mis en exergue que nombreuses sont les
autorités locales qui assument de façon volontariste la mission d’éducation du public à la préservation de
l’environnement et du climat. Il revient aux CES de les inciter à utiliser leur pouvoir réglementaires pour
définir des règles éduquant aux bonnes pratiques citoyennes et domestiques en :
1. Menant des enquêtes participatives pour identifier et favoriser la connaissance des besoins en vue de
mieux cibler les actions ;
2. Mettant en place un système de gouvernance collaborative afin d’évaluer la qualité des services
rendus, d’identifier les progrès à accomplir répondant aux besoins des citoyens ;
3. Mettant en place des comités tripartites constitués d’élus locaux, d’OSC et de communautés pour
travailler sur les questions de protection de l’environnement et assurer le suivi de la mise en œuvre des
Plans de Développement Local ;
4. Organisant régulièrement des débats pour éveiller la conscience des citoyens aux enjeux du climat et
pour les convaincre que les changements de comportement individuels et collectifs sont essentiels
dans la construction de solutions ;
5. Organisant une transparence dans la gestion des activités afin de créer une relation de confiance entre
les différents acteurs;
6. Développant la mise en place des coordinations WASH (réponses d’urgence aux crises humanitaires
dans le domaine de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement, une initiative de l’UNICEF) à tous les
échelions territoriaux, jusqu’au niveau local ;
7. Elaborant des documents de communication sur la protection de l’environnement à l’intention des
populations dans les langues locales (dépliants) ;
8. Organisant le renforcement des capacités des employés de collectivités locales à comprendre les
questions de changement climatique et à y répondre de façon appropriée;
9. Créant une police de l’environnement, ou un département environnemental au sein des forces de
polices nationales, en charge du contrôle de l’hygiène publique, du respect des codes et lois sur
l’environnement, la forêt et la gestion des déchets, dotée de moyens adéquats en formation et en
matériel ;
10. Responsabilisant les chefs de districts et les gardes de forets sur le respect de l’interdiction des feux de
brousse ;
11. Encourageant les bonnes pratiques par la mise en place de prix récompensant les gestes positifs pour
l’environnement ;
12. Organisant des campagnes de communication à l’intention des communautés sur les conséquences de
certaines pratiques sur le changement climatique ;
13. Encourageant la participation des enfants à des activités socio-éducatives locales/communales
accompagnant le processus de préparation des COP visant à aider les enfants à s’approprier les
problématiques liées au changement climatique à travers des ateliers à la fois ludiques et
pédagogiques, comme par exemple les simulations (serious games) ;
14. Introduisant des clauses relatives à l’aspect durabilité et à la qualité des services publics dans les
cahiers de charge des marchés publics
15. Multipliant des espaces verts dans le tissu urbain avec des objectifs de proximité pour l’ensemble des
populations.
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L’action des communes au Luxembourg
Les communes ont un le prédominant à jouer dans la protection du climat. Ainsi, diverses actions sont menées au
niveau communal afin de les impliquer activement dans la lutte contre le changement climatique et la protection de la
nature :
- Dans le cadre du mouvement des « Villes en Transition » créé en 2006 en Grande-Bretagne, le Luxembourg a
lancé en 2010, à l’initiative du « Centre for Ecological Learning Luxembourg » (CELL) des outils de participation, de
sensibilisation et de mise en place de projets concrets et innovants afin de promouvoir une participation accrue
des citoyens et des communes dans la transition énergétique et alimentaire. A titre d’exemple, le CELL propose
actuellement aux jardiniers un cycle de formation portant sur le sol, ses liens avec la fertilité et donc les
rendements dans le jardin et la protection du climat en général. Le but de la formation est de développer des
méthodes jardinières écologiques pour améliorer la santé du sol.
- En 2013, est entré en vigueur le Pacte « Climat », accord, sous forme de loi, entre l'Etat et les communes dont
l’objectif est de soutenir les communes à la fois sur les plans technique et financier, afin de les aider à réduire leur
consommation d'énergie et l’émission de gaz à effet de serre. Plusieurs villes luxembourgeoises se sont engagées
dans cette dynamique depuis plusieurs années. C’est le cas de Dudelange avec le projet « Les économies
d’énergie font école » qui a pour objectif de réduire la consommation d’eau et d’énergie des écoles en
promouvant un changement d’habitudes ; de la commune de Beckerich, pionnière en matière de protection du
climat au Luxembourg, avec le plan énergétique propre dont l’objectif est d’atteindre l’autarcie énergétique grâce
à la mise en place d’une installation de biogaz en coopérative, une centrale de chauffage à copeaux de bois, un
réseau de chauffage urbain, des panneaux photovoltaïques sur les toits de plusieurs bâtiments communaux, et la
possibilité pour les habitants de devenir copropriétaires de l’installation et de produire leur propre énergie
renouvelable ; mais aussi à Schifflange, première commune du Luxembourg à introduire la limitation de vitesse à
30 km/h dans l’ensemble des quartiers d’habitation.
- Le gouvernement a également lancé le « Verkéiersverbond » , une plate-forme de communication a pour
principale mission l’amélioration de la coordination du réseau des transports publics dans le cadre de la stratégie
gouvernementale qui vise à atteindre à l’horizon 2020 le modal-split 25% (transport individuel) - 75% (transport
en commun). L’horaire intégré (en d’autres termes la recherche d’itinéraires), l’outil de travail le plus important
des conseillers en matière de mobilité, permet de fournir aux clients une information complète sur les possibilités
et alternatives en termes de déplacement d’un point à l’autre.
Synthèse issue des travaux du CES du Luxembourg
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