Quiberville-sur-Mer ne veut plus contrarier la mer

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Quiberville-sur-Mer ne veut plus contrarier la mer
13 Avril 2015
A Quiberville-sur-Mer, au sud de Dieppe, la mer, comme partout, monte, inexorablement : 3 millimètres par an, depuis les
années 90. Une route-digue édifiée entre terre et mer, un épi-buse donnant accès au petit fleuve côtier la Saâne, le bétonnage du
pied des falaises, rien n?y fait : Quiberville a connu une submersion marine (1977), des inondations à répétition (trois en dix
ans) et l?érosion du trait de côte. Et le tout menace notamment son camping, source de revenus essentielle pour la commune de
550 habitants, 2000 l?été.
Maire (DVD) depuis 27 ans, Jean-François Bloc reconnaît aujourd?hui : « Si jusque-là nous faisions tout pour arrêter la mer et
contrarier la nature, il faut désormais penser autrement et nous projeter dans vingt à trente ans. » Quitte à supprimer la buse
pour recréer un estuaire, à déplacer la route du front de mer vers l?intérieur, à déménager le camping? Une révolution culturelle
?
« Un changement de paradigme », nuance Régis Leymarie délégué adjoint Normandie au Conservatoire du littoral. Car
Quiberville-sur-Mer a été l?un des sept sites pilotes du programme européen LiCCo (Littoraux et changements côtiers), qui
s?est achevé en décembre 2014, avec un budget de 2,5 M€. Coordonné en France par le Conservatoire du littoral avec le soutien
de l?Agence de l?eau Seine Normandie, les Régions Haute et Basse-Normandie, il visait à accompagner les populations côtières
pour s?adapter au changement climatique.
« La culture du risque est beaucoup moins développée en France qu?en Grande-Bretagne qui a depuis des années des plans de
gestion de leur littoral », note Régis Leymarie. Le projet LiCCo a consisté, en trois ans avec une équipe dédiée, à rencontrer,
informer et sensibiliser les collectivités via notamment une approche historique, à l?appui de cartes et photos aériennes de 1947
à 2010. Objectif : « Faire prendre conscience de l?impact du changement climatique sur les côtes et accompagner les populations
pour s?y adapter et avoir une vision prospective d?ici 2025 voire 2050. »
Ateliers, restitutions publiques, Jean-François Bloc le concède : « Nous avons le nez dans le guidon et donc du mal à nous
projeter à vingt ans, avec jusque-là un seul but : maintenir nos plages. » Après le diagnostic partagé, « l?étape suivante va
consister à élaborer divers scénarios d?adaptation et partager une stratégie d?anticipation », précise Régis Leymarie.
Pas si facile. A Quiberville-sur-Mer, les intérêts sont variés : touristes, agriculteurs, chasseurs dans la poignée de gabions,
pêcheurs? « Le camping représente 270.000 € pour un budget de 400.000 € et huit emplois », rappelle son maire. Reste aussi,
selon lui, à savoir « qui va financer et coordonner les projets ». L?enjeu ? Les prévisions de l?augmentation du niveau des océans
pour 2100 varient, selon les études du groupe d?experts intergouvernemental sur l?évolution du climat (GIEC) publiées en
2013, de 28 à 98 cm. La Normandie, avec ses 700 km de côtes, est pleinement concernée par la montée des eaux, sans compter
l?érosion naturelle de son littoral et de ses falaises.
Licco : 7 sites étudiés
Lancé en 2011, le projet franco-anglais a concerné sept sites dont cinq normands : Havre de Sienne (Manche), Val de
Saire (Manche), Baie des Veys (Manche), Estuaire de l?Orne (Calvados), Vallée de la Saâne (Seine-Maritime).
Thèmes abordés : historique des sites, risques littoraux, évolution de la bio-diversité, attentes socio-économiques.
Source : ANI
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