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aphteuse. La détection de la forme bénigne est souvent difficile dans certaines
conditions d'élevage modernes requérant peu de personnel. C'est le cas, en parti-
culier, dans les porcheries où les animaux sont nourris de déchets alimentaires.
La période d'incubation varie de 2 à 7 jours et dépend de la dose infec-
tante et de la voie d'infection. Dans certains cas, on a pu penser à des pério-
des d'incubation supérieures à 7 jours, mais il est possible que les premiers
cas d'infection soient passés inaperçus. Expérimentalement, l'inoculation
intradermique de virus au niveau podal produit des lésions dans les 48 heures.
La contamination par les voies nasale ou orale peut induire l'infection
subclinique avec apparition associée d'anticorps. A ce jour, il n'est pas possi-
ble d'affirmer que les porcs infectés excrètent des quantités importantes de
virus en l'absence de signes cliniques de la maladie. L'expérience de la
Grande-Bretagne ne permet pas de conclure à l'existence de porteurs de virus
sur le terrain; de même, la persistance du virus après infection expérimentale
n'a pas été démontrée.
La fièvre — jusqu'à 41°C — est le premier signe clinique observé, mais
habituellement la température redevient normale après deux à trois jours.
Des vésicules apparaissent sur les bourrelets coronaires des onglons (y com-
pris des petits doigts), moins souvent sur le groin et plus rarement sur les
lèvres, la langue et les mamelles. Au niveau des pieds, les vésicules ne sont
pas nécessairement limitées à la jonction de la peau et de l'onglon : elles peu-
vent, dans certains cas, s'étendre au membre. Dans les premières phases de la
maladie, on note parfois une perte d'appétit ainsi que des boiteries. Les vési-
cules éclatent en principe facilement; après leur rupture, les animaux ne boi-
tent plus et il reste une zone superficielle de tissu granuleux; lorsque les vési-
cules se forment sur le bourrelet coronaire, la paroi de l'onglon correspon-
dante se sépare du tissu sous-jacent. Il est rare que les onglons entiers se déta-
chent, comme dans la fièvre aphteuse. Mais la ligne de séparation au niveau
du bourrelet coronaire devient visible par la suite, sous forme d'une ligne
horizontale de couleur sombre qui se déplace vers le bas, au fur et à mesure
de la croissance de l'onglon. Ces marques horizontales doivent faire penser à
des séquelles de la maladie, et leur distance par rapport au bourrelet coro-
naire peut servir à déterminer l'époque à laquelle l'infection
s'est
produite
(Watson, 1981).
Aucune observation n'a été faite en Grande-Bretagne, qui permette
d'avancer que des lésions d'âges très différents peuvent coexister chez un
même animal, même si on observe parfois une lésion primaire suivie 48 heu-
res plus tard d'un grand nombre de lésions secondaires.
La gravité de la maladie peut varier considérablement. Les porcs les plus
jeunes ont tendance à présenter des symptômes plus graves que les porcs plus
âgés.
Mais, même chez les très jeunes animaux, la guérison est habituellement
assez rapide et la mortalité insignifiante.
La morbidité, variable, peut atteindre 100% dans certaines porcheries. La
maladie se propage de porcheries en porcheries de façon également très variable;