semaines, la lésion disparaît mais la bactérie passe
dans le sang.
Forme secondaire :
Elle se manifeste dans un délai de quatre semaines
à deux mois après l’apparition du chancre, quand il
n’a pas été traité. La bactérie est responsable de
manifestations variées, en particulier de lésions
cutanées (nombreuses lésions dont certaines sont
contagieuses) et des muqueuses (bouche, langue,
vulve, gland, anus). Ces signes sont associés à de
nombreux ganglions indolores, une fatigue, de la
température, des maux de tête. De plus, des ménin-
gites, hépatites, ainsi que des atteintes rénales et
articulaires sont possibles.
Forme tertiaire :
Elle survient en l’absence de traitement, après
quelques mois ou années silencieuses.
Elle est caractérisée par des atteintes neurolo-
giques (neurosyphilis), cardiaques, hépatiques,
digestives, rénales, laryngées, oculaires et des trou-
bles psychiatriques. Pendant cette phase de la
maladie, le patient n’est plus contagieux.
Forme latente :
Elle se définit comme l’infection par la bactérie sans
manifestation clinique mais où les tests sanguins
sont retrouvés positifs. On distingue la syphilis
latente précoce (pendant la première année suivant
la contamination) et la syphilis latente tardive
(après la première année).
Traitement :
La syphilis est une maladie à déclaration obliga-
toire(2). Les modalités de traitement varient en fonc-
tion du caractère primaire, secondaire ou tertiaire
de la syphilis.
Chez les personnes vivant avec le VIH (PVVIH), le
traitement de la syphilis précoce se fait par une
injection en dose unique de benzathine pénicilline G
(Extencilline®) en intramusculaire (IM).
Le traitement de la syphilis tardive, sans signe neu-
rologique, chez les PVVIH, se fait par trois injec-
tions, en IM, de benzathine pénicilline G, à une
semaine d’intervalle.
En cas de neurosyphilis ou de syphilis ophtalmique,
le traitement de référence est l’administration de
pénicilline G cristalline aqueuse pendant dix àqua-
torze jours. La ceftriaxone IV à la dose de 2 g par
jour pendant la même durée représente une alterna-
tive possible.
ASSOCIATIONS
Sidaction
INSTITUTIONS
Direction Générale de la Santé, Conseil Régional d’Île de
France, Ville de Paris, ARS IDF
LABORATOIRES
Abbott France, Bœhringer Ingelheim, Bristol Myers-Squibb,
Gilead, Janssen-Cilag, MSD, Sanofi-Aventis, ViiV Healthcare,
Centre Biologique du Chemin Vert
DONATEURS
Particuliers, professionnels et entreprises
PARTENAIRES
ActionsTraitements remercie, pour leur soutien à son action, les
EN PLUS
Syphilis et charge virale
Dans une étude présentée en novembre lors du congrès de
Glasgow, Dominique Costagliola rapportait, pour la première
fois, que la syphilis est associée à un risque d’augmentation de
la charge virale ainsi qu’à une diminution légère et transitoire
du nombre de CD4. Petit focus sur ces résultats.
L’étude a porté sur la cohorte FHDH* dans laquelle deux sous-
groupes de PVVIH ont été constitués :
- un groupe “syphilis +” composé de 282 hommes diagnosti-
qués avec une syphilis (primaire : 64 ; secondaire : 218) ;
- un groupe “syphilis -” de 1 233 hommes n’ayant pas contracté
la syphilis.
Au total, 89 % de ces participants étaient des hommes qui ont
des rapports sexuels avec des hommes (HSH) âgés en moyenne
de 38 ans, dont 85 % étaient sous thérapie ARV et 18 %
avaient été diagnostiqués en stade sida.
Dans les six mois suivant l’infection par la syphilis, 28 % des
participants du groupe “syphilis +” et 17 % des patients du
groupe “syphilis -” présentaient une augmentation de leur
charge virale VIH. Ainsi, les hommes du groupe “syphilis +”
présentaient un risque statistiquement plus élevé, voisin de 2
(OR**=1,9), d’augmentation de leur charge virale, par rapport
aux autres. Bien que plus important chez les sujets non traités
(OR=3,6), l’effet de la syphilis sur la charge virale était statis-
tiquement significatif chez les sujets traités (OR=1,6). Par ail-
leurs, une légère baisse transitoire du nombre de CD4 a été
observée chez les patients du groupe “syphilis +” par rapport
au groupe “syphilis -”.
VENTION - PRÉVENTION - PRÉVENTION - PRÉVENTION - PRÉVENTION - PRÉVENTION
IT N°205
02/11
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* Cohorte ANRS CO4-FHDH : cohorte hospitalière de PVVIH qui contribue à la
surveillance épidémiologique, qui étudie l’histoire de maladie et qui s’intéresse
à la survenue de pathologies rares, susceptibles d’être liées à l’exposition aux
traitements ou à l’infection au VIH.
** Un odds ratio (OR) est une mesure statistique, utilisée en épidémiologie,
permettant de mesurer l'effet d'un facteur.