abc revue générale Ann Biol Clin 2007 ; 65 (2) : 125-33 Menace liée au virus influenza A/H5N1 et mise en place de la prévention face à un risque de pandémie de grippe Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Influenza A/H5N1 virus outbreaks and prepardness to avert flu pandemic A. Haque1 B. Lucas2 D. Hober2 1 Chercheur au CNRS, Dartmouth medical school, One Medical Center Drive, Rubin Bldg., Lebanon, NH 03756, États-Unis <[email protected]> 2 Service de virologie/Upres EA3610, Faculté de médecine, Université Lille 2, CHRU Lille, France Résumé. Cette revue insiste sur la nécessité de mieux connaître la biologie du virus influenza A/H5N1, un candidat potentiel pour la prochaine épidémie à influenza. Des connaissances approfondies du mode d’infection, des mécanismes de la pathogenèse et de la réponse immunitaire aideront à mettre en oeuvre une stratégie de contrôle efficace et pratique contre ce virus de la grippe. Nous discutons les limitations des vaccins actuellement disponibles et proposons de nouvelles approches pour fabriquer de meilleurs vaccins contre le virus influenza A/H5N1. Ils incluent le système de culture cellulaire, la génétique inverse, le développement d’adjuvant. Notre revue fait ressortir le concept de vaccin thérapeutique (anti-maladie), dont le but est de diminuer « l’orage cytokinique » observé dans le syndrome de détresse respiratoire aiguë et/ou d’hémophagocytose. Mots clés : virus influenza A/H5N1, pandémie, pathogenèse, réponse de l’hôte, amélioration des vaccins Abstract. This review emphasizes the need to improve the knowledge of the biology of H5N1 virus, a candidate for causing the next influenza pandemic. In-depth knowledge of mode of infection, mechanisms of pathogenesis and immune response will help in devising an efficient and practical control strategy against this flu virus. We have discussed limitations of currently available vaccines and proposed novel approaches for making better vaccines against H5N1 influenza virus. They include cell-culture system, reverse genetics, adjuvant development. Our review has also underscored the concept of therapeutic vaccine (anti-disease vaccine), which is aimed at diminishing ’cytokine storm’ seen in acute respiratory distress syndrome and/or hemophagocytosis. doi: 10.1684/abc.2007.0042 Article reçu le 15 juin 2006, accepté le 27 décembre 2006 Key words: influenza A/H5N1 virus, pandemic, pathogenesis, hosts’ response, improved vaccination Le virus aviaire influenza A/H5N1 hautement pathogène est responsable d’épidémies dans les élevages en masse de volailles dans le Sud-Est asiatique. Jusqu’à récemment, les oiseaux sauvages et les volailles étaient les cibles privilégiées de ce virus, mais il infecte maintenant les chats, les cochons, les humains et d’autres mammifères pour lesquels l’issue est souvent fatale. Au cours de ces derniers Tirés à part : A. Haque Ann Biol Clin, vol. 65, n° 2, mars-avril 2007 mois le virus A/H5N1 s’est propagé à une vitesse alarmante en Europe, en Afrique et dans certaines régions d’Asie où l’infection n’avait pas été signalée auparavant. Plus il se dissémine, plus une mutation de ce virus vers une forme transmissible entre individus est à craindre car une pandémie pourrait alors voir le jour, risquant de provoquer le décès de millions de personnes et paralysant l’économie pendant des mois. En date du 13 novembre 2006, 258 cas d’infection humaine, confirmée en labora125 revue générale Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. toire, ont été rapportés par l’Organisation mondiale de la santé, parmi lesquels 59 % ont été mortels chez des personnes âgées de 10 à 39 ans (www.who.int/crs/disease/ avian_influenza/en rubrique du 13 novembre 2006). Nous sommes maintenant face au risque de la première pandémie à influenza de ce siècle à cause de l’émergence des virus influenza A/H5N1 hautement pathogènes. Mode de propagation du virus de la grippe aviaire influenza A/H5N1 et voie d’infection Le virus influenza A/H5N1 s’est propagé de l’Asie vers la Russie et l’Europe. Le Nigeria a été le premier pays en Afrique à décrire l’émergence de ce virus hautement pathogène. La question du rôle des oiseaux sauvages s’est posée à la suite de la rapide propagation du virus influenza A/H5N1 en Russie, en Europe puis en Afrique, de l’automne 2005 au printemps 2006. Le rôle de ces oiseaux fait l’objet de débats scientifiques contradictoires. Certains chercheurs ont exprimé leur scepticisme devant le fait que les oiseaux migrateurs puissent jouer un rôle majeur dans la propagation du virus influenza A/H5N1, donnant comme argument que les oiseaux infectés mouraient, ce qui limitait leur capacité à voyager très loin [1]. De nouvelles découvertes suggèrent que ce n’est pas toujours le cas. Le virus influenza A/H5N1 hautement pathogène a aussi été identifié chez des canards migrateurs apparemment en bonne santé [2]. Des prélèvements ont été effectués sur 1 092 canards capturés et 3,1 % d’entre eux possédaient des anticorps contre l’isolat de virus influenza A/H5N1 hautement pathogène, indiquant qu’ils avaient été infectés. Le virus influenza A/H5N1 hautement pathogène a été isolé chez un petit nombre d’oiseaux aquatiques en Chine et en Russie. Les auteurs concluent que les oiseaux sauvages peuvent disséminer le virus sur des distances de migration étendues [2]. Il est nécessaire de disposer de données solides associées à une analyse génétique car la contrebande et les importations de volailles infectées peuvent contribuer à introduire le virus influenza A/H5N1 hautement pathogène dans de nouveaux endroits. Il est maintenant reconnu qu’une fois l’infection à H5N1 établie, les volailles constituent la principale voie de transmission (figure 1). Cette conclusion offre l’espoir que le cycle de transmission puisse être interrompu si le virus est éradiqué de l’élevage. Les oiseaux aquatiques représentent aussi une réelle menace. Ils constituent un réservoir naturel pour le virus influenza A et comme ils sont infectés par une variété de types antigéniques, ils peuvent être à l’origine de nouvelles combinaisons des gènes HA (hémagglu126 tinine) et NA (neuraminidase) (figure 2) susceptibles de créer une cassure antigénique (antigenic shift) défiant alors notre expérience immunologique collective. Le virus de la grippe infecte principalement les voies respiratoires par lesquelles il se transmet entre individus. Il existe des données montrant la réplication extrarespiratoire du virus influenza A/H5N1 chez l’homme. En effet, le virus influenza A/H5N1 a été isolé du surnageant de culture de lignées cellulaires inoculées avec le liquide cérébral d’un patient dont le diagnostic clinique était une encéphalite aiguë [4]. Il a été isolé de la même façon à partir d’un écouvillon rectal de ce même patient qui présentait une diarrhée, suggérant que la transmission par des selles infectées pourrait se produire chez l’homme [3]. Rimmelzwaan et al. [3] ont infecté expérimentalement des chats par le virus influenza A/H5N1 et ont recherché sa présence dans différents tissus par immunohistochimie en utilisant un anticorps monoclonal dirigé contre sa nucléoprotéine. Ils ont ainsi démontré qu’il y a une libéra- Oiseaux sauvages Élevage de volailles H5N1 Élevage de volailles en Asie du Sud-Est Humains, cochons Oiseaux migrateurs Afrique Europe Volailles domestiques Canards, cygnes, chats Humains Figure 1. Dissémination du virus influenza A/H5N1 de la grippe. Ann Biol Clin, vol. 65, n° 2, mars-avril 2007 Prévention et grippe aviaire Stratégies potentielles de contrôle Les mesures préalables à prendre pour éviter le départ d’une pandémie de grippe humaine reposent sur : 1) la détection rapide du virus influenza A/H5N1 chez les volailles, suivie du sacrifice des animaux contaminés, limitant ainsi la dissémination ultérieure de l’infection ; 2) la mise en quarantaine ; 3) l’intervention avec des médicaments antiviraux ; 4) la production de vaccins efficaces dans les délais les plus brefs à partir du moment où la souche H5N1 responsable de la pandémie est identifiée. Une vigilance accrue devra être observée vis-à-vis des animaux en élevage intensif pour lesquels la promiscuité et l’environnement parfois surpeuplé stressent leur système immunitaire, les rendant ainsi plus susceptibles aux maladies infectieuses. De plus, une campagne d’éducation menée à l’échelle mondiale portant sur l’épidémiologie de la grippe et les bénéfices des mesures de bio-sécurité devrait être entreprise. En effet, l’application de mesures strictes de bio-sécurité devrait aider à tenir le virus en dehors des élevages destinés au commerce. Il a été montré que des médicaments antiviraux tels que l’oseltamivir et le zanamivir réduisaient la sévérité et la durée de la grippe saisonnière s’ils sont administrés dans les 24 à 48 heures qui suivent les premiers symptômes. Cependant, leur efficacité dans le traitement d’une pandémie potentielle à influenza est incertaine. Des cas de résistance à l’oseltamivir, le médicament le plus efficace, ont été rapportés pour le virus influenza A/H5N1 isolé d’individus infectés [5]. Il est raisonnable de penser que, comme pour la grippe classique, le traitement précoce par l’oseltamivir des humains infectés par le virus influenza A/H5N1 sera plus efficace que le traitement retardé. L’efficacité des traitements antiviraux et l’apparition de résistances à ces médicaments doivent être prises en compte. Un point crucial à propos des médicaments concerne la capacité de stockage et la rapidité de distribution dans les régions où commence la transmission interhumaine. En absence de capacités réactionnelles et logistiques appropriées, la transmission de la nouvelle grippe sera difficile à enrayer. Ann Biol Clin, vol. 65, n° 2, mars-avril 2007 Physiopathologie de l’infection à influenza A/H5N1 La sévérité de la maladie causée par la grippe à influenza A/H5N1 chez l’homme reste inexpliquée. Cela est dû au fait que, souvent, le matériel disponible n’est pas représentatif, car il représente seulement le stade final du processus et est habituellement modifié par le traitement et/ou les surinfections secondaires. De plus, pour des raisons culturelles et éthiques, la disponibilité du matériel post mortem nécessaire aux études est limitée. La forte virulence observée lors de l’épidémie de 1997 suggère que l’infection par le virus influenza A/H5N1 pourrait impliquer de nouveaux mécanismes de pathogenèse qui n’ont pas encore été observés avec les souches connues de la grippe humaine. Une proportion considéra- Complexe transcriptase-réplicase ARN Nucléoprotéines Protéine M1 Enveloppe Protéine M2 Neuraminidase Hémagglutinine Illustration X. Dufour Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. tion extra-respiratoire extensive du virus influenza A/H5N1 impliquant différentes sortes de tissus dont ceux des systèmes nerveux, cardiovasculaire, urinaire, digestif, lymphoïde et endocrine (figure 3). L’expression des antigènes viraux dans ces tissus était associée à une nécrose importante et à une inflammation 7 jours après l’inoculation [4]. Le fait d’avoir découvert ce virus dans des voies d’excrétion est particulièrement surprenant et appelle à être vigilant sur la biosécurité entourant les cas humains. Figure 2. Structure du virus A/H5N1 de la grippe (d’après Goffard A, et al. Ann Biol Clin 2006 ; 64 : 195-208). Infection expérimentale Étude des mécanismes de pathogenèse et de la réponse immune Chez le chat Infection respiratoire et extra-respiratoire Inflammation et nécrose importante Chez la souris Lésion inflammatoire au niveau du tissu respiratoire Production réduite de TGF-β après infection par des souches hautement pathogènes Figure 3. Exploration de la physiopathologie de l’infection. 127 revue générale Tableau 1. Protection et risques liés aux vaccins contre le virus influenza A/H5N1. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Type de vaccin Réponse générée Risque possible Prototype obtenu par génétique inverse Anticorps (prédictive d’une protection) Sélection d’une souche pathogène par glissement antigénique (implication des gènes HA et NA) Vivants atténués Anticorps Réponse cellulaire mal connue Sélection d’une souche pathogène par glissement antigénique (implication des gènes HA et NA) Inactivés + adjuvants TCD8 (CTL) Efficace, mémoire immunologique de longue durée Système de culture cellulaire : vecteur adénovirus codant pour les gènes de protéines de surface (HA, NA) ou... Anticorps Réponse cellulaire Concept de vaccin anti-maladie Inhibition de « l’orage cytokines » (production exagérée de cytokines pro-inflammatoires) ble de patients infectés par le virus influenza A/H5N1 développait un syndrome de détresse respiratoire aigu (SDRA) et/ou une hémophagocytose, qui sont probablement liés à une surproduction de cytokines proinflammatoires [6]. Cette production exagérée de cytokines pro-inflammatoires est appelée « orage de cytokines ». En accord avec cette idée, des macrophages dérivés de monocytes humains ont été incubés avec des souches de virus influenza A/H5N1 isolées d’individus infectés. Une forte induction de cytokines, telles que le TNF-apha, a été observée en comparaison avec l’induction provoquée par des sous-types de virus influenza A humains stables comme le virus A/H1N1 [7]. De plus, chez les individus infectés par le virus influenza A/H5N1, et plus particulièrement chez ceux qui sont décédés, une augmentation notable du taux de chémokines et de cytokines a été observé et est corrélée avec une réplication virale élevée et disséminée [8]. Améliorer le vaccin contre le virus de la grippe H5N1 Vaccins vivants atténués et vaccins inactivés Au cas où une souche pandémique apparaîtrait de façon inattendue, la vaccination est probablement la seule approche pratique pour limiter l’impact de l’infection au niveau de la santé publique. Cependant, l’efficacité des vaccins disponibles actuellement est difficile à évaluer et rien ne prouve qu’ils seront protecteurs contre la forme pandémique du virus de la grippe A/H5N1 (tableau 1). Des auteurs s’interrogent sur le bien-fondé d’utiliser les vaccins actuellement disponibles pour lutter contre l’épidémie aviaire à virus A/H5N1, avant que les mesures de 128 Immunité préexistante contre le vecteur sécurité n’aient été énergiquement prises, car l’immunisation induite par ces vaccins pourrait causer plus de tort que de bienfaits. Après quelques hésitations, plusieurs pays d’Europe et d’Asie ont prévu de vacciner les volailles (et peut-être les chats dans un futur proche) ou le font déjà. Les animaux de basse-cour vaccinés peuvent survivre à la maladie mais deviennent porteurs du virus, continuant ainsi à disséminer le virus parmi les oiseaux non infectés ou parmi les humains en contact avec les volailles. La présence de porteurs sains demandera une surveillance rigoureuse de l’infection potentielle des volailles et des mammifères. Une grande préoccupation voit alors le jour : les volailles ou les chats deviennent, après vaccination, des porteurs asymptomatiques qui peuvent facilement continuer à répandre le virus de la grippe influenza A/H5N1. Un rapport très troublant mentionne que le virus de la grippe A/H5N1 a été découvert chez des cochons indonésiens n’ayant aucun signe de maladie [9, 10]. Ce scénario de transmission par des porteurs sains risque de faire peser une lourde charge sur les pays en voie de développement dont l’infrastructure de santé publique est rudimentaire. Une autre préoccupation liée à la vaccination tient au fait qu’elle est susceptible de générer chez les mammifères une réponse immune qui pourrait exercer une pression de sélection sur le génome du virus influenza A/H5N1, entraînant l’émergence de souches mutées potentiellement pathogènes. En effet, la pression de sélection peut favoriser les souches humaines du virus influenza A/H5N1 dont les glissements et les cassures antigéniques (antigenic drift and shift) impliquent les deux glycoprotéines de surface HA et NA. Les souches du virus de la grippe A/H5N1 échappent ainsi à la réponse immunitaire de l’hôte consécutive à une infection antérieure ou à une Ann Biol Clin, vol. 65, n° 2, mars-avril 2007 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Prévention et grippe aviaire vaccination. Si une souche mutée acquiert la capacité de se transmettre d’humain à humain, alors la vaccination pourrait favoriser l’évolution du virus de la grippe A/H5N1 vers la forme pandémique. La cassure antigénique (antigenic shift) a été à l’origine de deux pandémies majeures de grippe A au cours du siècle dernier, à savoir l’épidémie de H2N2 en 1957 et celle de H3N2 de 1968 [10]. Le fait de ne pas connaître la nature du variant génétique qui assurera la transmission du virus entre individus compromet nos capacités à formuler à l’avance un vaccin. Les variants hautement pathogènes du virus influenza A/H5N1 sont capables de tuer des œufs embryonnés. Pour réduire la virulence des souches vaccinales, il est préférable d’utiliser des protéines du virus mutant, telles que H5 dépourvu de site de clivage polybasique, afin que ces souches puissent être propagées dans des œufs pour produire le vaccin [10]. Des particules virales dépourvues du gène de la protéine d’exportation nucléaire NS2 [11] ou défectives pour la protéine M2 (figure 2) ont été utilisées comme vaccins dans des modèles animaux [12, 13]. Cependant, on ne sait pas si ces vaccins défectifs fonctionneront chez les humains. Il est probable que les vaccins inactivés auront plusieurs avantages par rapport aux vaccins vivants. Il s’agit de la sécurité de la vaccination chez les hôtes immunodéprimés, de la facilité à préparer des antigènes recombinants, du fait qu’il n’est pas nécessaire de maintenir une chaîne du froid pour la stabilité du vaccin et du temps de préparation plus rapide comparé à celui nécessaire pour l’atténuation et la propagation du virus vivant. Diverses approches vaccinales utilisant le virus inactivé ont été utilisées dans le but d’élargir la protection immunitaire et testées sur des modèles animaux de la grippe, principalement des rongeurs, des furets et des primates [10]. Grâce à la technique de génétique inverse, un prototype du virus influenza A/H5N1 a été fabriqué dans le cadre du développement d’un vaccin inactivé constitué de l’HA du virus. Des adultes sains volontaires ont reçu deux doses intramusculaires de ce vaccin produit par Sanofi-Pasteur. Il induisait une réponse anticorps, ce qui prédispose à une protection, mais seulement avec des doses élevées (90 lg/dose) [14]. Un autre essai a été réalisé avec 300 participants sains âgés de 18 à 40 ans qui ont reçu un vaccin similaire avec et sans adjuvant (hydroxyde d’aluminium) [15]. L’adjuvant n’améliorait ni l’immunogénicité, ni le pourcentage de séroconversion pour les faibles doses. Par ailleurs, un essai clinique de phase I a été réalisé en vaccinant des volontaires avec le virus influenza A/H5N1 entier inactivé, en présence d’hydroxyde d’aluminium comme adjuvant [16]. Une réponse anticorps a été obtenue après la première injection quelle que soit la dose utilisée, Ann Biol Clin, vol. 65, n° 2, mars-avril 2007 mais la plus forte réponse était obtenue avec la concentration d’antigène la plus élevée (10 lg/dose). Les vaccins inactivés nécessitent d’être présentés au système immunitaire de l’hôte avec un adjuvant approprié. Mais les adjuvants actuellement acceptés pour l’usage humain (alum ou MF-59) ont une immunogénicité généralement plus faible que celle obtenue avec des vaccins atténués vivants [10]. Récemment, un adjuvant constitué par la partie non toxique de l’entérotoxine d’Escherichia coli en combinaison avec un biovecteur a été évalué en utilisant comme vaccin l’HA et la NA de virus influenza A autre que H5N1 [17]. La voie d’administration intranasale a été testée dans cet essai. Aussi, la recherche doit-elle être poursuivie pour trouver des adjuvants non toxiques tels que les ligands des TLR (Toll-like récepteurs) et les agonistes capables d’activer efficacement les cellules dendritiques pour la présentation des antigènes viraux aux cellules T CD4+ et CD8+. L’utilisation de cytokines telles que l’IL-12 ou l’IL-18 pourrait augmenter l’immunogénicité des vaccins anti-viraux. Il a été montré que des vaccins recombinants dirigés contre la diphtérie aviaire, qui co-exprime l’HA du virus influenza A/H5N1 et l’IL-18 du poulet, induit une protection complète chez les poulets vaccinés [18]. Ainsi, il est nécessaire de développer une recherche fondamentale solide pour trouver comment augmenter l’immunogénicité des vaccins. Par exemple, l’amélioration de l’efficacité de la présentation de l’antigène ou l’adoption d’une voie d’injection mieux appropriée permettrait d’utiliser une quantité moindre d’antigène. Un vaccin inactivé qui induirait non seulement des niveaux élevés d’anticorps neutralisants contre les protéines de surface, mais aussi une réponse cellulaire T CD8+ contre des antigènes conservés de protéines virales internes, pourrait fournir une meilleure protection lors d’une épidémie ou d’une pandémie. Dans le cas d’une infection intracellulaire à influenza A, l’élimination des cellules infectées est réalisée principalement par les cellules T CD8+ effectrices (CTL) [19]. Tout vaccin qui induira et dirigera ces CTL vers le site de l’infection et qui génèrera une mémoire à long terme sera plus efficace pour monter une protection contre une forme pandémique d’infection à virus influenza A/H5N1. À long terme, il faudra relever des défis plus complexes. Une des directions à explorer est le développement de vaccins qui assureraient une protection contre les différentes souches susceptibles d’apparaître après glissement antigénique (antigene drift). Un vaccin constitué du domaine extra-cellulaire de la protéine M2, qui est hautement conservée parmi les influenza A, a été couplée à la protéine du core de l’hépatite B et testée avec succès chez la souris [20]. 129 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. revue générale La diversité antigénique des virus circulant dans le SudEst de l’Asie et le Sud de la Chine plaide en faveur du développement de vaccins capables de protéger contre un grand nombre de souches du virus influenza A/H5N1 endémique ou pandémique [2]. Ce type de vaccin est appelé cross-réactif. Grâce aux techniques offertes par la biologie moléculaire, il est envisageable de construire une souche vaccinale non virulente qui exprimerait plusieurs variants antigéniques ou déterminants, générant de ce fait une réponse immunitaire élargie. Sera-t-il possible de développer chez l’homme des vaccins cross-réactifs induisant des réponses immunitaires cellulaires capables de persister ? L’étude des mécanismes de la mémoire immunologique chez l’homme s’avère essentielle pour comprendre la maladie provoquée par le virus de la grippe et pour améliorer la construction de vaccins contre un virus en perpétuel changement. De même, il est important de développer des adjuvants plus efficaces que ceux actuellement utilisés, induisant des réponses immunes croisées plus larges [21]. L’association des connaissances des virologues et des immunologistes devrait avoir un effet synergique susceptible d’aboutir à de nouvelles avancées dans la prise en charge médicale de l’infection à virus influenza A/H5N1 et dans l’approche vaccinale de la maladie [22]. Développement de vaccins produits sur cultures cellulaires La plupart des vaccins anti-grippaux utilisés aux ÉtatsUnis et en Europe sont fabriqués à partir de virus cultivé sur des œufs et inactivé avec du formaldéhyde [23]. Récemment, il a été montré qu’un vaccin humain basé sur le vecteur adénoviral exprimant l’hémagglutinine de soustype 5 du virus de la grippe protégeait, en absence d’adjuvant, des souris contre le virus influenza A/H5N1 isolé chez des humains [24, 25]. Ceci représente un progrès important dans la préparation de vaccins reposant sur la culture cellulaire et possède des avantages significatifs en éliminant l’utilisation d’un grand nombre d’œufs embryonnés. En cas de pandémie, il faudrait 4 milliards d’œufs embryonnés pour produire suffisamment de vaccins pour les 1,2 milliard de personnes à risque dans le monde. Cependant, la génération de réponses immunitaires contre un gène étranger d’intérêt pourrait potentiellement être un problème si le système immunitaire est capable de monter à l’avance une réponse vis-à-vis des adénovirus humains. L’administration du vaccin par voie nasale pourrait résoudre ce problème puisqu’il semble n’y avoir aucune immunité pré-existante dans les voies respiratoires supérieures. D’ailleurs, une solide réponse cellulaire T CD8+ serait probablement flexible et capable de combattre une infection provoquée par le virus influenza 130 A/H5N1. Les gènes de protéines hautement conservées telles que les nucléoprotéines ou les protéines de matrice pourraient être inclus dans des vaccins fondés sur le vecteur adénoviral, puisque les réponses immunitaires contre ces antigènes viraux de la grippe sont protectrices dans les modèles animaux [20, 26]. De futures stratégies vaccinales prenant en compte l’induction de réponses cellulaires T, tels les lymphocytes T cytotoxiques, pourraient fournir une meilleure protection que celle offerte par les vaccins actuels, qui reposent seulement ou principalement sur la neutralisation du virus par les anticorps. Vaccins thérapeutiques (anti-maladie) De plus en plus de preuves issues des modèles animaux et des humains suggèrent que certains médiateurs inflammatoires pourraient conduire vers la maladie. Si cela est vrai, il pourrait y avoir des retombées majeures pour le développement de nouvelles thérapeutiques. Une observation importante a été faite : l’augmentation des taux de chémokines et de cytokines était corrélée à une réplication virale élevée et disséminée chez des individus infectés par H5N1 et décédés de l’infection [8]. D’autre part, le virus influenza A/H5N1 semble relativement résistant aux effets inhibiteurs des cytokines antivirales de l’hôte telles que les interférons [27]. L’étude des mécanismes de pathogenèse et les réponses immunologiques chez l’homme ou chez d’autres hôtes mammifères, suite à l’infection par le virus influenza A/H5N1 pourraient contribuer à identifier des cibles pour une intervention thérapeutique. Des études récentes ont montré que la variation du gène non-structural (NS) de la souche Hong Kong H5N1/97 avait un impact sur la production de cytokines, provoquant un déséquilibre de la balance entre cytokines proinflammatoires et anti-inflammatoires (IL-10) en faveur des premières [28]. Des souris infectées avec une souche de virus influenza A/H5N1 hautement pathogène, A/HK/156/97, isolée de poulets malades et d’un enfant malade à Hong Kong, ont une capacité réduite à activer le TGFb en comparaison avec des souris infectées par des virus moins virulents tels que A/Env/HK437/99. Les faibles taux de TGFb dans le sérum de souris infectées par A/HK/156/97 pourraient permettre au virus de se répliquer et de se disséminer de façon non contrôlée dans le tractus respiratoire des souris. La capacité réduite de l’hôte à activer le TGFb provoquerait une inflammation plus grande au niveau du site d’infection et serait à l’origine de la sévérité de la maladie (figure 3). L’ensemble de ces découvertes indique que les conditions pathologiques observées dans la grippe A/H5N1 sont associées à une synthèse de cytokines pro-inflammoires. Ann Biol Clin, vol. 65, n° 2, mars-avril 2007 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Prévention et grippe aviaire Si tel est le cas, ces découvertes sont consistantes avec la possible induction de la réponse immunitaire innée, chez les humains ou les animaux infectés par le virus influenza A/H5N1. Il est envisageable de produire des vaccins contre le virus de la grippe à partir d’un virus influenza A/H5N1 portant des modifications au niveau de sites spécifiques du génome (par exemple le gène codant pour NS1), qui serait ainsi atténué par rapport à la production de cytokines néfastes, tout en restant hautement immunogénique. Par ailleurs, un vaccin thérapeutique contre la grippe humaine reposant sur un vecteur de réplication adénoviral incompétent devrait coexprimer des gènes de cytokines anti-inflammatoires, permettant d’inhiber l’inflammation au site de l’infection, protégeant ainsi le patient contre la forme sévère de la maladie. Le fait que le système immunitaire des humains et celui des animaux soient différents et que la corrélation entre les deux n’ait pas été prouvée, constitue un défi pour fabriquer un vaccin et établir des critères d’efficacité chez l’homme. L’immunogénicité des vaccins candidats H5 est déterminée par le test d’inhibition de l’hémagglutination (IH) ou par le test de séroneutralisation pour détecter des anticorps contre l’hémagglutine (HA) aviaire. Or, on sait que le test IH n’est pas sensible pour détecter les anticorps anti-HA aviaire, et qu’il n’existe pas de corrélation clinique reconnue entre la protection immune et la présence d’anticorps neutralisants [29]. Il apparaît clairement que des études supplémentaires sont nécessaires pour établir des tests hautement reproductibles permettant de mesurer l’immunogénicité d’un candidat vaccin et pour déterminer une corrélation adéquate avec la protection immunitaire. La sécurité et l’immunogénicité des vaccins avec adjuvants ou à nouvelles formulations doivent être testées de façon critique et toute approbation de mise sur le marché ne doit pas compromettre la santé des futurs receveurs. Complexité de l’interaction hôte-virus Peu d’études ont été réalisées pour expliquer la biologie du virus influenza A/H5N1. Une analyse détaillée du virus est cruciale afin de comprendre sa portée potentielle et sa variabilité. La variabilité est à l’origine de la forte réplication du virus et des taux de mutations observés qui sont alors modelés par la recombinaison et le réassortiment des gènes. La dynamique de l’évolution et de l’épidémiologie du virus influenza A/H5N1 est la raison clé pour laquelle nous devons rester sur nos gardes en nous attaquant à ce virus. Des chercheurs travaillant sur le virus sont perplexes et se demandent pourquoi il subit de nombreux changements génétiques quand il passe de continent en continent, alors Ann Biol Clin, vol. 65, n° 2, mars-avril 2007 qu’il semble être un virus génétiquement gelé dans sa progression vers l’Ouest et le Sud. Une explication pourrait être que le virus infecte seulement quelques espèces d’oiseaux sauvages, réduisant de ce fait ses chances d’évolution. D’ailleurs, le passage entre les espèces ne favorise pas nécessairement l’augmentation de la virulence chez le nouvel hôte. Les dynamiques de l’évolution et de l’épidémiologie de l’infection à virus influenza A classique sont les principales raisons qui justifient de reconsidérer la formulation d’un vaccin anti-grippal chaque année. La priorité sera de développer un vaccin efficace contre la forme pandémique du virus. Le virus influenza A/H5N1 qui infecte actuellement les volailles, les chats, les cochons et autres mammifères a été séquencé. Aucun des variants du sous-type A/H5N1 n’a acquis, pour l’instant, la capacité de transmission entre humains. Il semble que tous les individus infectés avaient été en contact étroit avec des volailles fortement infectées et/ou avaient manipulé des volailles mortes infectées. Ces données indiquent qu’une forte exposition au virus est nécessaire pour que celui-ci parvienne à infecter l’être humain. De plus, le virus A/H5N1 reconnaît l’acide sialique alpha 2,3-Gal présent à la surface des cellules alvéolaires dans la région inférieure du tractus respiratoire chez l’humain, ce qui limite les risques de transmission intensive par les éternuements et la toux [30]. Récemment, il a été constaté que la maladie provoquée chez l’homme par le virus de la grippe A/H5N1 semblait être moins sévère en Turquie que dans l’est de l’Asie. Le taux de mortalité était d’environ 25 %, soit la moitié par rapport aux cas précédemment décrits, et il y a eu cinq cas bénins ou complètement asymptomatiques. Il n’est pas exclu que des cas bénins se produisent fréquemment mais ne soient pas enregistrés. La présence du virus influenza A/H5N1 chez les cochons a été observée en Indonésie. Est-ce un portage sain transitoire ou bien le signe du développement d’un certain degré d’immunité vis-à-vis du virus, empêchant ainsi sa réplication et causant une infection bénigne chez des mammifères naturellement infectés ? Une surveillance reposant sur la recherche d’anticorps et d’autres paramètres immunologiques chez les individus vivant dans les régions où le virus influenza A/H5N1 circule depuis quelques années pourrait révéler des surprises en ce qui concerne leur immunité acquise vis-à-vis de ce virus. Il est important de noter que les cas d’infection à virus A/H5N1, déclarés aussi bien en Asie du Sud-Est qu’en Turquie, n’ont pas donné lieu à une infection étendue. À l’heure actuelle, rien ne permet de savoir si une pandémie à virus A/H5N1 (au cas où elle se produirait) aurait la même sévérité que celle provoquée par le virus A/H1N1 en 1918. 131 revue générale Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Vers une victoire dans la lutte contre le virus influenza A/H5N1 Se préparer face à la menace d’une pandémie de grippe humaine relève du défi. La priorité pour la santé humaine est une réaction rapide qui doit œuvrer à étouffer la pandémie naissante en identifiant les premiers signes de transmission entre humains, en intervenant grâce au stock de médicaments antiviraux et par des mesures de mise en quarantaine. Dès que la forme pandémique de la souche influenza A/H5N1 sera identifiée, il faudra en un minimum de temps combiner toutes nos ressources humaines, techniques et économiques, pour produire des vaccins efficaces contre le virus émergent. Il semble clair que le meilleur moyen d’éviter l’apparition de la maladie chez l’homme passe par le contrôle de l’infection chez les animaux. La vulnérabilité devant la maladie induite par le virus influenza A/H5N1 est une menace universelle. Une coopération renforcée entre les gouvernements et les agences de santé publique sera un point crucial. Le partage des données épidémiologiques et le déploiement de contre-mesures dans les régions géographiques à risque seront aussi d’une grande importance. Il en va de même pour la recherche biomédicale fondamentale qui doit nous aider dans l’effort de préparation contre la pandémie en apportant une meilleure compréhension des mécanismes de pathogenèse du virus, en développant la recherche de nouveaux antiviraux et en améliorant la rapidité du diagnostic. Pour découvrir la stratégie la plus efficace permettant de contrôler le virus influenza A/H5N1 par immunointervention, il est vital de savoir comment, dans l’infection naturelle, le virus interagit avec l’hôte. Un but majeur de la santé publique est de concevoir de meilleurs vaccins contre les virus influenza A/H5N1 en utilisant de nouvelles approches incluant le système de culture cellulaire, la génétique inverse et le développement d’adjuvants. Une nouvelle approche consiste à développer un vaccin contre la maladie dont le but est d’inhiber « l’orage de cytokines » à l’origine du syndrome de déficience respiratoire aiguë et/ou d’hémophagocytose. Une vaste étude de la vaccination anti-grippale devra être conduite par des partenaires universitaires, gouvernementaux et industriels. Le marché représenté par l’extension de la vaccination anti-grippale annuelle pourra inciter les fabricants de vaccins à augmenter et stabiliser leur capacité de production. Conclusion L’amélioration de stratégies vaccinales contre l’infection à virus influenza A/H5N1 qui nous menace ou contre 132 d’autres pandémies futures de grippe A devra utiliser une quantité moindre d’antigène induisant néanmoins une immunité humorale et à médiation cellulaire efficaces. Dans le cas où la transmission interhumaine de la grippe aviaire A/H5N1 aurait effectivement lieu, nous ne savons pas si elle générera une grippe pandémique ou endémique. Il est clair que nous devons être sur nos gardes. Cependant, la crainte d’une pandémie ne doit pas empêcher le débat scientifique à propos de l’évolution des virus de la grippe ou de l’impact de l’infection à virus influenza A/H5N1 sur la santé humaine. Si la pandémie se déclare, la production rapide de doses vaccinales et leur distribution à environ 1,2 milliard de personnes susceptibles d’être à risque à travers le monde, représentera un défi monumental. Nous avons besoin d’un plan opérationnel détaillé sur les moyens les plus appropriés pour traverser une pandémie virale d’une durée de douze à vingt-quatre mois. Par ailleurs, le risque de dissémination du virus responsable de la pandémie continuera à persister si la maladie n’est contrôlée que dans certaines zones géographiques. Il n’existe pas de barrière, en ce qui concerne la pandémie grippale, entre les pays industrialisés et les pays en voie de développement. La mise en place à grande échelle d’une stratégie pour éviter la dissémination du virus, initiée par l’Organisation mondiale de la santé, par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture ou par d’autres gouvernements de pays industrialisés coûtera des milliards de dollars. Il sera demandé aux pays en voie de développement de participer à cette stratégie, ce qui aura comme conséquence d’alourdir leur système de santé publique déjà fragile. Initier une telle stratégie contre la grippe aviaire est une approche essentielle. Une préparation à une pandémie de grippe correctement menée pourrait améliorer indirectement le système de santé publique dans les pays en voie de développement, fondement d’une lutte plus efficace contre les maladies infectieuses graves telles que la tuberculose, le paludisme et l’infection à VIH. Références 1. Normile D. Avian Influenza. Are wild birds to blame ? Science 2005 ; 310 : 426-8. 2. Chen H, Smith GJ, Li KS, et al. Establishment of multiple sublineages of H5N1 influenza virus in Asia : implications for pandemic control. Proc Natl Acad Sci USA 2006 ; 103 : 2845-50. 3. de Jong MD, Bach VC, Phan TQ, et al. Fatal avian influenza A (H5N1) in a child presenting with diarrhea followed by coma. N Engl J Med 2005 ; 352 : 686-91. 4. Rimmelzwaan GF, van Riel D, Baars M, et al. 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