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Les morsures de chiens sont la cause de la majorité des cas
humains de rage dans les Amériques. Elles occasionnent également
un nombre élevé de blessures nécessitant le traitement antirabique
préventif ainsi que des soins médicaux et (ou) chirurgicaux.
En Amérique du Nord, les mesures de prophylaxie concernant
l'espèce canine ont toujours constitué une arme très efficace dans la
lutte contre la rage et continuent à jouer leur rôle même si les ani-
maux sauvages constituent de nouveaux foyers d'infection.
L'efficacité du Programme canadien de prophylaxie de la rage
peut se juger par le fait qu'aucune personne n'est morte de rage, au
cours des dix dernières années, à la suite de contact avec un animal
enragé.
L'explosion démographique en Amérique Latine et dans les
Caraïbes a entraîné dans les villes une augmentation considérable du
nombre d'habitants ainsi que de celui des animaux, notamment des
chiens, des chats et des rats. Au cours de la prochaine décennie,
80%
de la population de plusieurs pays d'Amérique Latine seront
concentrés dans les zones urbaines(*).
La rage des rues, qui constitue un problème dans la plupart des
villes d'Amérique Latine et des Caraïbes, présente des caractéristi-
ques sociales, épidémiologiques et économiques complètement diffé-
rentes de celles de la rage selvatique. Les chiens et les chats sont à
l'origine de 96% des cas de rage animale et sont les vecteurs de pres-
que tous les cas humains. Les seuls pays indemnes de rage sont la
Guyane, la Jamaïque et l'Uruguay. Le Chili dispose d'un excellent
programme de lutte antirabique et garde un taux d'infection très fai-
ble.
La ville de Panama, qui a appliqué avec succès un programme
de prophylaxie depuis 1957, est restée pratiquement indemne de rage
des rues. Des programmes efficaces ont été appliqués contre la rage
des rues dans certaines grandes villes comme Bogota et Cali, en
Colombie, en 1976-1977 ; à Lima, au Pérou, en 1973-1974 et à Bue-
nos Aires, en Argentine, en 1972 et 1979 (5).
Le risque de rage et les taux d'infection varient d'un pays à l'autre
et à l'intérieur de chaque pays. Pour de nombreuses raisons, les
informations dont on dispose ne peuvent pas s'appliquer à tous les
pays.
Des enquêtes épidémiologiques réalisées dans certaines villes
d'Amérique Latine ont permis de quantifier le problème.
(*) L'Organisation des États Américains appelle « zone urbaine », en Amérique,
toute ville de plus de 20.000 habitants.