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&Sport l n°27
tude surviennent au cours des deux
premiers jours. Les accidents car-
diaques surviennent à une altitude
moyenne de 1 350 mètres. La symp-
tomatologie se déclenche 2 heures
environ après le début de l’activité.
La plupart des patients séjournaient
habituellement à basse altitude
et la moitié de ces accidents ont
concerné des sujets qui n’avaient
pas le niveau physique minimum
préalable (au moins 2 heures par se-
maine) recommandé par la Société
Européenne de Cardiologie. Au
moins deux facteurs de risque ont
été retrouvés chez 70 % des patients
victimes d’un infarctus du myo-
carde et moins de 20 % avaient eu
un bilan cardiovasculaire préalable.
Pour diminuer les risques, un pro-
gramme de préparation physique
préalable est recommandé et l’ac-
tivité des deux premiers jours de
séjour doit être très progressive (G.
Klug, Autriche).
Le mal des montagnes chronique
est caractérisé par une importante
hypertension artérielle pulmonaire
à l’exercice, par production exa-
gérée de fluides. Une dysfonction
ventriculaire droite est associée. Les
patients ont une limitation de per-
formance, et une morbi-mortalité
plus importante (L. Pratali, Bolivie).
Pour la plongée sous-marine de
loisir, la table de décompression
de Buhlmann est très utilisée. Sa
fiabilité aux valeurs limites est ce-
pendant faible avec une production
imprévisible de bulles dans le cœur
droit, même en cas de décompres-
sion prolongée, et augmentation
du risque d’accident (D. Glavas,
Norvège).
> Activité physique et
pathologies
La prévalence de la fibrillation
atriale est de 5 % tous les 10 ans
après 30 ans. Elle est augmentée
chez les sportifs vétérans endurants
(plus de 10 heures d’activité spor-
tive). Le mécanisme classiquement
mis en cause associe l’augmentation
de la réponse au tonus vagal et la di-
latation avec fibrose de l’oreillette
gauche. Chez le rat entraîné les
marqueurs protéiques de la fibrose
sont plus élevés et l’exploration
électrophysiologique induit plus fa-
cilement des arythmies que chez les
témoins sédentaires. Chez l’homme,
vers 60 ans, 15 à 18 % des sportifs
endurants ont
un remodelage
de l’oreillette
gauche. La fi-
brillation atriale
est le plus sou-
vent de type va-
gal. On constate
une réversibilité,
en particulier de la fibrose, par le
déconditionnement. Un conseil de
diminution de leur activité en en-
durance peut donc être donné à ces
sportifs. A noter qu’après ablation la
reprise d’activité n’est pas significa-
tivement gênée (L. Mont, Espagne).
Aux Etats-Unis, la proportion d’en-
fants obèses est passée depuis 1970
de 5 % à près de 20 % et 50 à 80 %
d’entre eux le resteront à l’âge adulte !
Le phénomène se propage en Europe
(P. Leeson, Angleterre). La com-
pliance des artères brachiales est di-
minuée chez les adolescents obèses
et la maladie athéroscléreuse sera
plus précoce chez eux (P. Whincup,
Angleterre). L’activité physique dans
cette population est mieux acceptée
que la diététique et elle est particu-
lièrement efficace en milieu scolaire
(C. Walther, Allemagne). Le rôle des
parents est essentiel lorsque toute
la famille participe au programme
d’activité physique et à la diététique
(Y. Latzer, Israël). L’activité physique
facilite la libération de cellules pro-
génitrices (détectable dans le sang
périphérique) de la moelle osseuse.
Plusieurs études chez le coronarien
adulte ont montré que ces cellules
progénitrices sont un des princi-
paux facteurs de prédiction de mor-
bi-mortalité. Elles sont impliquées
dans l’angiogénèse et la réparation
des zones lésées. Il en est de même
avec la libération de cellules progé-
nitrices endothéliales qui ont un rôle
déterminant dans les phénomènes
de protection et de réparation de
l’endothélium vasculaire (C. Walther,
Allemagne).
Chez les co-
ronariens, un
programme de
réadaptation
précoce, com-
mençant le jour
suivant une an-
gioplastie, n’a
pas provoqué
de modification du segment ST
pendant les deux semaines d’acti-
vité. Pendant l’année qui a suivi, la
survenue de crises angineuses et
d’évènements cardiovasculaires a
été significativement moins impor-
tante dans le groupe réadaptation
que dans le groupe exempt d’ac-
tivité physique précoce (Y. Soga,
Japon). Le travail aérobie par inter-
valle, sur tapis roulant, est plus ef-
ficace qu’un entraînement aérobie
classique pour augmenter le pic de
VO2 chez les patients coronariens.
Le résultat persiste 30 mois après la
fin du programme d’entraînement
(T. Moholdt, Norvège). Une méta-
analyse a évalué l’effet de la durée
du programme de réadaptation car-
diaque sur la récidive de l’infarctus
du myocarde, la mort subite et la
mortalité toute cause. Les résultats
sont les mêmes quelle que soit la
durée du programme (P.R. Lawler,
Canada).
Chez les insuffisants cardiaques por-
teurs d’un défibrillateur automa-
tique implantable, un programme
de réadaptation cardiaque n’en-