~ Échocardiographie - Doppler ~ 4
~ © 2010 DCAM ~ Université Victor Segalen Bordeaux 2 ~ France 4/6
Le mouvement systolique antérieur de la valve mitrale peut être analysé de façon semi-quantitative en
3 grades :
- Un SAM minime, incomplet avec persistance d'un espace libre entre le SAM et le septum de
10mm.
- Un SAM modéré, complet mais bref avec un accolement de la valve mitrale au septum inférieur à
30% de la durée de la systole
- Un SAM sévère qui correspond à un accolement prolongé systolique de la valve mitrale contre le
septum septal. Comme POLLIK l'avait déterminé dès 1982, plus le contact est précoce et prolongé,
plus le gradient est important.
Une autre approche de l'obstacle intraventriculaire est l'étude des flux par Doppler, avec tout d'abord le
Doppler Couleur, qui met en évidence un flux turbulent naissant au point de contact SAM/Septum, et
qui se disperse dans la chambre de chasse. Ce flux est un flux d'obstruction intraventriculaire sur la
voie d'éjection du ventricule gauche sous les valves aortiques.
Mais la quantification de ce flux nécessite le recours au Doppler continu en incidence apicale et on
observe alors cet aspect typique en lame de sabre, de vélocité maximale en télésystole.
Ce schéma montrant les perturbations des écoulements dans la myocardiopathie hypertrophique
explique la présence du flux en méso-télésystole.
Comme nous l’avons souligné, l’obstruction est labile. C’est pourquoi, dans certains cas, il faudra
savoir l’investiguer à l’effort et non plus sous Isuprel. En effet, les tests pharmacologiques sont
abandonnés car ils ne reflètent pas la réalité physio-pathologique.
Au contraire, l’échocardiographie d’effort est l’outil de prédilection pour appréhender l’obstruction au
cours de l’effort et sa corrélation avec une éventuelle dyspnée d’effort.
Le gradient d’obstruction pourra ainsi se détecter ou se majorer au pic de l’effort mais sera
préférentiellement observé en phase de récupération.
Il est à noter, également, quelques situations inverses où l’obstruction se réduira en per-effort, souvent
en concordance avec l’absence de symptômes d’effort
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Dernier élément du diagnostic positif : l'insuffisance mitrale.
Elle est généralement fréquente et minime.
Sur un plan anatomique, elle peut être favorisée par des feuillets mitraux anormalement longs, ou
encore des calcifications de l'anneau mitral.
Mais, l'insuffisance mitrale des myocardiopathies hypertrophiques possède aussi une origine
fonctionnelle indiscutable, avec une grande variabilité durant les tests pharmacodynamiques.
C'est le Doppler couleur qui permet une bonne visualisation de cette fuite, classiquement
holosystolique, mais généralement méso-télésystolique, au maximum de l'obstruction.
Par contre, les Doppler pulsé et continu peuvent être d'interprétation délicate, la direction de la fuite
mitrale étant souvent parallèle au flux d'obstruction.
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Les nouvelles techniques viennent complémenter l’approche classique d’évaluation de la fonction
cardiaque dans ce cadre des myocardiopathies hypertrophiques.
En effet, en raison de l’architecture myocytaire, il existe une réelle dissociation en termes de
contraction radiale et longitudinale.
La contraction radiale reste souvent longtemps conservée comme le témoigne la fraction d’éjection
normale ou supra-normale (compensatrice).
A l’opposé, la contraction longitudinale peut être profondément altérée, comme le dévoile le Doppler
tissulaire ou l’analyse des déformations.