On sait que, très tôt, des traditions juives ont accusé Marie des fautes les plus graves : fornication, maternité
illégitime, etc... Pour le Judaïsme talmudique, Marie est une prostituée et Jésus est un bâtard (Yebamoth 49b
; Shabbath 104b ; Sanhédrin 106a & b).
Le Coran se fait l'écho de ces calomnies. Si les siens disent : "ta mère n'était pas une prostituée", c'est pour
suggérer qu'elle, Myriam, est bel et bien une prostituée.
« Elle se rendit auprès des siens, en portant l'enfant.
Ils dirent : "O Marie ! Tu as fait quelque chose de monstrueux ! O soeur d'Aaron ! Ton père n'était pas un
homme mauvais et ta mère n'était pas une prostituée".
Elle fit signe au nouveau-né et ils dirent alors : "Comment parlerions-nous à un petit enfant au berceau ?".
Celui-ci dit : "Je suis, en vérité, le serviteur de Dieu. Il m'a donné le Livre ; il a fait de moi un Prophète ; il
m'a béni, où que je sois. Il m'a recommandé la prière et l'aumône - tant que je vivrai -et la bonté envers ma
mère. Il ne m'a fait ni violent ni malheureux.
Que la Paix soit sur moi, le jour où je naquis ; le jour où je mourrai ; le jour où je serai ressuscité" »
(Coran 19,27-33)
Le père père Maurice Borrmans voit dans ce climat tragique une preuve supplémentaire, s'il en était besoin,
que pour le Coran et l'Islam, Marie est vierge quand elle conçoit.
Pour cela, il souligne le fait que Marie, soupçonnée par les siens, semble inviter le nouveau-né à prendre sa
défense.
M Borrmans souligne aussi le contraste entre d'une part Allah qui comble de Sa paix l'enfant et sa mère
(sourate 19), et d'autre part le fait que les Juifs soient maudits par Allah « parce qu'ils ont proféré une
horrible calomnie contre Marie » (Coran 4,156b).
Cependant, nous observons très simplement que le nouveau-né dit seulement qu'Allah lui a recommandé la
bonté envers sa mère (il ne dit pas que sa mère est vierge).
Et, par ailleurs, la calomnie évoquée dans le Coran 4, 156 est :
"155.(Nous les avons maudits) à cause de leur rupture de l'engagement, leur mécréance aux révélations
d'Allah, leur meurtre injustifié des prophètes [...] 156. Et à cause de leur mécréance et de l'énorme calomnie
qu'ils prononcent contre Marie. 157. et à cause leur parole: ‹Nous avons vraiment tué le Christ, Jésus, fils de
Marie, le Messager d'Allah›... Or, ils ne l'ont ni tué ni crucifié; mais ce n'était qu'un faux semblant!"
(Coran 4)
S'il était si clair que le Coran reproche aux Juifs d'avoir dit que Marie était une prostituée, ce serait sans
doute plus clairement dit.
Une autre lecture semble possible avec le père Pagès.
Le respect pour celle qui passe pour être la Vierge Marie, Miryam, et qui par ailleurs est dite préférée à
toutes les femmes (Coran 3.42) est aussi illusoire qu'est irréelle l'existence de cette Miryam, puisque, nous
dit la sourate 19, elle est la sœur d'Aaron, or nous savons qu'Aaron vécut environ 1200 ans avant Jésus...