Dans l’étude WHI, l’utilisation d’un traitement combiné continu associant les œstrogènes équins conjugués et l’acétate de
médroxyprogestérone (EEC + AMP) a montré une légère augmentation de la taille des cancers du sein et de la fréquence des
métastases au niveau des ganglions lymphatiques régionaux par rapport au placebo.
Le THS, en particulier le traitement œstroprogestatif combiné, augmente la densité des images mammographiques, ce qui peut affecter
négativement la détection radiologique du cancer du sein.
Maladie thromboembolique veineuse
Le THS est associé à une augmentation du risque relatif de développer un épisode thromboembolique veineux (TEV), c’est-à-dire une
thrombose veineuse profonde ou une embolie pulmonaire. Une étude randomisée contrôlée et plusieurs études épidémiologiques ont
montré un risque deux à trois fois supérieur chez les femmes traitées par rapport aux femmes non traitées. Pour les femmes non
traitées, on estime que le nombre d’accidents thromboemboliques veineux survenant sur une période de 5 ans est d’environ 3 pour
1000 femmes âgées de 50 à 59 ans et de 8 pour 1000 femmes âgées de 60 à 69 ans. Chez les femmes en bonne santé traitées depuis
5 ans, on estime que le nombre de cas supplémentaires de TEV sur une période de 5 ans sera de 2 à 6 (meilleure estimation : 4) pour
1000 patientes âgées de 50 à 59 ans et entre 5 et 15 (meilleure estimation : 9) pour 1000 patientes âgées de 60 à 69 ans. L’apparition
d’un TEV est plus probable lors de la première année de THS.
• Les facteurs de risque de TEV généralement reconnus sont un antécédent personnel ou familial, une obésité sévère (IMC > 30
kg/m²), un lupus érythémateux disséminé (LED). Il n’y a pas de consensus sur le rôle éventuel des varices dans la survenue d’une
thrombose veineuse.
• Les patientes qui ont un antécédent de TEV ou une thrombophilie présentent un risque accru de TEV. Le THS peut accroître ce
risque. Un antécédent personnel ou familial de TEV grave ou des antécédents d’avortements spontanés récidivants doivent être
investigués pour exclure une prédisposition à une thrombophilie. Jusqu’à l’évaluation minutieuse des facteurs thrombophiliques ou
l’initiation d’un traitement anticoagulant, le THS doit être considéré comme une contre-indication chez ces patientes. Les femmes déjà
sous traitement anticoagulant doivent bénéficier d’une attention particulière quant au rapport bénéfice/risque du THS.
• Le risque de TEV peut être temporairement augmenté lors d’une immobilisation prolongée, d’un traumatisme majeur ou d’une
intervention chirurgicale majeure. Comme pour tout patient en post-opératoire, une attention scrupuleuse doit être apportée aux
mesures prophylactiques de prévention de TEV post-opératoire. Lorsqu’une immobilisation prolongée fait suite à une intervention
chirurgicale élective, en particulier une chirurgie abdominale ou orthopédique des membres inférieurs, il y a lieu, dans la mesure du
possible, d’envisager d’arrêter temporairement le THS quatre à six semaines avant l’intervention et de ne le reprendre que lorsque la
patiente est à nouveau complètement mobile.
• Si une TEV se produit après le début du traitement, celui-ci doit être interrompu. Les patientes doivent être informées de la nécessité
de contacter immédiatement leur médecin dès la survenue d’un éventuel symptôme thromboembolique (c’est-à-dire gonflement
douloureux d’une jambe, douleur soudaine dans la poitrine, dyspnée).
Maladie des artères coronaires
Les études randomisées contrôlées n’ont pas montré de bénéfice cardiovasculaire avec un traitement combiné continu associant
œstrogènes conjugués et l’acétate de médroxyprogestérone (AMP). Deux études cliniques importantes (WHI et HERS c.-à-d. la
Heart and Estrogen/progestin Replacement Study) ont montré une possibilité de risque accru de morbidité cardiovasculaire pendant la
première année de traitement et aucun bénéfice cardiovasculaire global. Concernant les autres THS, on ne dispose actuellement que de
données limitées issues d’études randomisées contrôlées évaluant les effets en termes de morbidité et de mortalité cardiovasculaires. Il
n’est dès lors pas certain que ces données s’appliquent aux autres THS.
Accident vasculaire cérébral (AVC)
Une large étude clinique randomisée (étude WHI) a révélé, en objectif secondaire, une augmentation du risque d’AVC ischémique
chez les femmes en bonne santé au cours d’un traitement combiné continu associant œstrogènes conjugués et AMP. Pour les femmes
non traitées, le nombre estimé d’AVC survenant sur une période de 5 ans est d’environ 3 cas pour 1000 femmes âgées de 50 à 59 ans
et de 11 cas pour 1000 femmes âgées de 60 à 69 ans. Pour les femmes traitées par l’association œstrogènes conjugués et MPA
pendant 5 ans, on estime que le nombre de cas supplémentaires se situera entre 0 et 3 (meilleure estimation = 1) pour 1000 femmes
âgées de 50 à 59 ans et entre 1 et 9 (meilleure estimation = 4) pour 1000 femmes de 60 à 69 ans. Il n’est pas certain que cette
augmentation du risque s’applique aux autres THS.
Cancer de l’ovaire
L’utilisation à long terme (au moins 5 - 10 ans) d’un THS composé d’œstrogènes seuls chez les femmes hystérectomisées a été
associée à un risque accru de cancer de l’ovaire dans certaines études épidémiologiques. On ignore si l’utilisation à long terme d’un
traitement hormonal substitutif combiné entraîne un risque différent de celui des œstrogènes seuls.
Autres conditions
• Les œstrogènes peuvent induire une rétention de liquide et, par conséquent, les patientes atteintes d’un dysfonctionnement cardiaque
ou rénal seront étroitement surveillées. Les patientes atteintes d’insuffisance rénale terminale doivent être étroitement surveillées car les
taux circulants des composants actifs de Femoston Conti sont susceptibles d’augmenter.
• Les femmes ayant une hypertriglycéridémie pré-existante doivent être étroitement surveillées lors d’un traitement œstrogénique seul
ou d’un traitement hormonal substitutif, en raison de l’observation sous œstrogénothérapie de rares cas d’augmentation importante des
triglycérides plasmatiques pouvant être responsables de pancréatites.