Cancer de la prostate
Existe-il des signes cliniques?
Le cancer localisé de la prostate est asymptomatique et c’est le plus souvent une élévation du
PSA qui permet le diagnostic. Le PSA est une protéine secrétée par la prostate normale ou
pathologique. C’est un composant du sperme qui participe à la liquéfaction de celui-ci après
l’éjaculation. Il est présent normalement en faible quantité dans le sérum. Le taux sanguin
augmente proportionnellement au volume de la prostate, transitoirement en cas de traumatisme
ou d’infection de la prostate (prostatite) ou en présence d’un cancer de prostate. C’est donc un
marqueur sanguin non spécifique du cancer et l’interprétation d’un taux élevé doit tenir compte
des antécédents, de l’histoire clinique et de la cinétique d’évolution du marqueurs si plusieurs
dosages sont disponibles.
La valeur normale a été fixée de façon un peu arbitraire à 4ng/ml, mais un cancer peut être
présent pour des valeurs inférieures.
8 à 15% des hommes de plus de 50 ans ont un PSA au delà de 4 ng/ml. Pour un homme entre
50 et 70 ans, le risque d’avoir un cancer de prostate pour un PSA entre 4 et 10 ng/ml est de
25%. Pour un PSA de plus de 10 ng/ml, il est de 50%. Mais pour un PSA de 2 et 3 ng/ml, il est
de 15%. Il n’y a donc pas de valeur du PSA excluant formellement un cancer de la prostate
mais un risque de cancer croissant avec l’augmentation du PSA.
C’est la raison pour laquelle il est proposé aux patients qui le souhaitent un Dépistageindividuel
avec le risque de détection de tumeurs latentes non cliniquement significatives, de surtraiter des
tumeurs d’évolution lente compte tenu âge des patients, de la morbidité des traitements curatifs
(c’est à dire la survenue d’effets secondaires). Mais c’est la seule façon de diagnostiquer et
traiter des cancers agressifs potentiellement mortels. Aujourd’hui avec la surveillance active et
les traitements focaux, la chirugie d’exérèse complète de la prostate ou la radiothérapie peuvent
être évités dans certains cas.
En pratique les recommandations de l’AssociationFrançaise d’Urologie sont:
- jamais de dépistage avant 50 ans sauf prédispositions génétiques
- jamais de dépistage si espérance de vie < 10 ans (en théorie âge 70-75 ans)
- entre 50 et 70 ans, le dépistage est possible pour les patients:
- qui en font la demande
- a qui on en a expliqué l’intérêt
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