Cette technique a été approuvée par l’US Food and Drug Administration comme
méthode permettant de détecter les lésions précancéreuses bronchiques.
Ce n’est qu’en 1995 que la technique arrive dans notre pays, à Rouen
(Pr L. Thiberville) et à Paris (Dr M. Leroy).
En 1999, deux nouveaux systèmes, le Pentax Safe 1000 et le D-light de Storz,
plus simples d’utilisation, font leur apparition. Dans ces deux derniers systèmes, la
source laser est remplacée par une lampe Xénon. La lumière blanche émise est
filtrée, ne laissant passer que la lumière bleue. En 2002, le système Dafe de Wolf
modifie les habitudes en montrant les anomalies de la muqueuse en rouge sur fond
jaune. Cette année voit se profiler une nouvelle génération de Xillix, l’ONCO-LIFE.
Dans ce système, la muqueuse normale émet toujours une fluorescence verte et la
muqueuse anormale une fluorescence rouge qui est amplifiée.
Sensibilité et spécificité de l’autofluorescence bronchique
Il est maintenant parfaitement démontré que l’endoscopie sous autofluorescence
est plus sensible que l’endoscopie conventionnelle pour un facteur allant de 1,6 à
6,3 dans le diagnostic des lésions prénéoplasiques (21, 22).
Lam et al. ont reporté l’expérience de plusieurs équipes réparties dans le monde
entier utilisant le système LIFE sur la base d’examens portant sur plus de 1000
patients (21, 23-27). Le pourcentage de lésions repérées par bronchoscopie conven-
tionnelle seule s’élève à 40 %. Il existait une certaine disparité dans les résultats
entre les équipes concernées : le pourcentage était de 27 % pour les équipes nord-
américaines, 47 % pour les équipes européennes et 51 % pour les équipes japo-
naises. L’utilisation de la fluorescence se traduisait par une amélioration du taux de
détection égale à un facteur 2. Là aussi, il existait des différences en fonction des
équipes concernées. Le taux de détection était de 71 % aux États-Unis/Canada (2,6
fois plus que l’endoscopie conventionnelle), 83 % en Europe (1,8 fois) et 88 % au
Japon (1,7 fois). Ces résultats n’étaient pas influencés par l’ordre des examens effec-
tués (fluorescence avant ou après bronchoscopie conventionnelle) (28). Dans une
étude plus récente, la séquence des examens et les endoscopistes eux-mêmes ont été
randomisés (29), ni l’ordre des examens ni les endoscopistes avaient une influence
significative sur les résultats obtenus : la fluorescence se traduisait par une meilleure
sensibilité dans la détection des lésions de tout grade, sauf pour les in situ et les
dysplasies sévères.
Une étude prospective multicentrique randomisée a été initiée pour évaluer le
système Storz D-Light (30); 1173 patients ont été inclus et répartis en deux groupes
après randomisation. Un premier groupe était examiné par bronchoscopie conven-
tionnelle puis par fluorescence, le deuxième groupe était examiné en bronchosco-
pie conventionnelle seule. Les résultats étaient exprimés en termes de prévalence.
La prévalence des lésions diagnostiquées dans le premier groupe (endoscopie
conventionnelle suivie de fluorescence) était 1,4 fois supérieure que celle mise en
évidence par l’endoscopie conventionnelle. La prévalence pour les dysplasies
76 Le dépistage du cancer bronchique