Dosage du PSA, biopsie, cancer et hypertrophie bénigne de la

Progrès
en
urologie
(2014)
24,
572—580
Disponible
en
ligne
sur
ScienceDirect
www.sciencedirect.com
ARTICLE
ORIGINAL
Dosage
du
PSA,
biopsie,
cancer
et
hypertrophie
bénigne
de
la
prostate
en
France
PSA
testing,
biopsy
and
cancer
and
benign
prostate
hyperplasia
in
France
P.
Tuppina,,
S.
Samsona,
A.
Fagot-Campagnaa,
B.
Lukacsb,
F.
Allaa,
H.
Allemanda,
F.
Paccaudc,
J.-C.
Thalabardc,
É.
Vicautc,
M.
Vidaudc,
B.
Millatc
aCaisse
nationale
d’assurance
maladie
des
travailleurs
salariés
(CNAMTS),
direction
de
la
stratégie
des
études
et
des
statistiques,
26-50,
avenue
du
Professeur-André-Lemierre,
75986
Paris
cedex
20,
France
bService
d’urologie,
hôpital
Tenon,
Assistance
publique—Hôpitaux
de
Paris,
75020
Paris,
France
cMembres
du
groupe
de
travail
du
conseil
scientifique
de
la
CNAMTS,
75986
Paris
cedex
20,
France
Rec¸u
le
11
f´
evrier
2014
;
accepté
le
11
mars
2014
Disponible
sur
Internet
le
16
avril
2014
MOTS
CLÉS
Cancer
de
la
prostate
;
Biopsie
de
la
prostate
;
PSA
;
Hypertrophie
bénigne
de
la
prostate
;
Étude
observationnelle
;
France
Résumé
Introduction.
La
fréquence
des
tests
du
prostate-specific
antigen
(PSA)
est
élevée
en
France.
Cette
étude
a
permis
d’estimer
leur
fréquence
et
celles
de
biopsies
et
de
cancer
de
la
prostate
(CPr)
nouvellement
diagnostiqués
selon
l’existence
d’une
hypertrophie
bénigne
(HBP)
traitée.
Patients
et
méthodes.
Cette
étude
observationnelle
a
concerné
les
hommes
de
40
ans
et
plus
couverts
par
le
régime
général
(73
%
de
la
population
de
cet
âge).
Les
informations
prove-
naient
du
système
national
d’information
inter-régimes
de
l’Assurance
maladie
(SNIIRAM)
qui
rassemble
de
fac¸on
individuelle
des
informations
sur
les
prescriptions
et
prestations
rembour-
sées
aux
assurés
des
différents
régimes
et,
à
l’aide
d’un
chaînage,
celles
de
leurs
éventuelles
hospitalisations
fournies
par
le
programme
de
médicalisation
du
système
d’information
(PMSI).
Résultats.
La
fréquence
des
hommes
sans
CPr
diagnostiqué
(10,9
millions)
avec
au
moins
un
dosage
du
PSA
était
très
élevée
en
2011
(40
ans
et
plus
:
30
%,
70—74
ans
:
56
%,
85
ans
et
plus
:
33
%
et
hors
HBP
:
25
%,
41
%
et
19
%).
Les
hommes
avec
une
HBP
totalisaient
9
%
des
hommes
de
Auteur
correspondant.
Adresse
e-mail
:
(P.
Tuppin).
http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2014.03.004
1166-7087/©
2014
Elsevier
Masson
SAS.
Tous
droits
réservés.
Dosage
du
PSA,
biopsie,
cancer
et
hypertrophie
bénigne
de
la
prostate
en
France
573
l’étude
en
2011,
18
%
de
ceux
avec
au
moins
un
test
du
PSA,
44
%
pour
la
biopsie
et
40
%
pour
un
CPr
nouvellement
diagnostiqué.
En
trois
ans
et
hors
CPr,
88
%
des
hommes
avec
une
HBP
avaient
eu
au
moins
un
dosage
du
PSA
et
52
%
trois
ou
plus
et,
pour
ceux
sans
HBP,
52
%
et
15
%.
Un
an
après
un
test
du
PSA,
ceux
de
55—69
ans
avec
une
HBP
avaient
plus
fréquemment
une
biopsie
de
la
prostate
que
ceux
sans
HBP
(5,4
%
vs
1,8
%)
et
aussi
un
CPr
nouvellement
diagnostiqué
(1,9
%
vs
0,9
%).
Conclusion.
En
France,
les
fréquences
de
dosages
du
PSA
sont
élevées
même
après
exclusion
des
hommes
avec
une
HBP.
Ces
derniers
avec
des
fréquences
plus
élevées
de
dosages
du
PSA
et
de
biopsies
sont
plus
susceptibles
d’avoir
un
CPr
pris
en
charge.
Niveau
de
preuve.
4.
©
2014
Elsevier
Masson
SAS.
Tous
droits
réservés.
KEYWORDS
Prostate
cancer;
PSA
testing;
Prostate
biopsy;
Benign
prostatic
hyperplasia;
Population-based
study;
France
Summary
Introduction.
Prostate-specific
antigen
(PSA)
testing
is
high
in
France.
The
aim
of
this
study
was
to
estimate
their
frequency
and
those
of
biopsy
and
newly
diagnosed
cancer
(PCa)
according
to
the
presence
or
absence
of
treated
benign
prostatic
hyperplasia
(BPH).
Patients
and
methods.
This
study
concerned
men
40
years
and
older
covered
by
the
main
French
national
health
insurance
scheme
(73%
of
all
men
of
this
age).
Data
were
collected
from
the
national
health
insurance
information
system
(SNIIRAM).
This
database
comprehensively
records
all
of
the
outpatient
prescriptions
and
healthcare
services
reimbursed.
This
information
are
linked
to
data
collected
during
hospitalisations.
Results.
The
frequency
of
men
without
diagnosed
PCa
(10.9
millions)
with
at
least
one
PSA
test
was
very
high
in
2011
(men
aged
40
years
and
older:
30%,
70—74
years:
56%,
85
years
and
older:
33%
and
without
HBP:
25%,
41%
and
19%).
Men
with
treated
BPH
totalized
9%
of
the
study
population,
but
18%
of
the
men
with
at
least
one
PSA
test,
44%
of
those
with
at
least
one
prostate
biopsy
and
40%
of
those
with
newly
managed
PCa.
Over
a
3-year
period,
excluding
men
with
PCa,
88%
of
men
with
BPH
had
at
least
one
PSA
test
and
52%
had
three
or
more
PSA
tests
versus
52%
and
15%
for
men
without
BPH.
One
year
after
PSA
testing,
men
of
55—69
years
with
BPH
more
frequently
underwent
prostate
biopsy
than
those
without
BPH
(5.4%
vs
1.8%)
and
presented
PCa
(1.9%
vs
0.9%).
Conclusions.
PSA
testing
frequencies
in
France
are
very
high
even
after
exclusion
of
men
with
BPH,
who
can
be
a
group
with
more
frequent
managed
PCa.
Level
of
evidence.
4.
©
2014
Elsevier
Masson
SAS.
All
rights
reserved.
Introduction
Au
début
des
années
1990,
le
dépistage
du
cancer
de
la
pros-
tate
(CPr)
par
dosage
sérique
du
prostate-specific
antigen
(PSA)
a
connu
une
diffusion
importante
dans
de
nombreux
pays
[1—3].
Il
en
a
résulté
une
augmentation
de
l’incidence
des
CPr,
surtout
ceux
de
faible
volume
et
indolents
[4].
Ce
dernier
point
ainsi
que
les
résultats
divergents
d’études
randomisées
à
propos
de
l’impact
du
dosage
du
PSA
sur
la
mortalité
par
CPr
et
les
effets
indésirables
des
traitements,
alimentent
un
débat
autour
du
surdiagnostic
et
du
surtraite-
ment
du
CPr
[4—8].
De
nombreux
pays
ou
sociétés
savantes
ne
recommandent
pas
ce
dépistage
en
population,
particu-
lièrement
chez
les
hommes
de
75
ans
et
plus
ou
avec
une
espérance
de
vie
inférieure
à
10
ans
[7,8].
En
France,
la
Haute
Autorité
de
santé
(HAS)
a
confirmé
en
2010
l’absence
d’opportunité
d’un
dépistage
du
CPr
en
population
par
le
dosage
du
PSA
sérique
total
en
termes
de
bénéfice
sur
la
mortalité
globale.
Elle
précisait,
sur
des
arguments
indi-
rects,
qu’une
démarche
de
dépistage
individuel
pourrait
dans
certains
cas
apporter
un
bénéfice
au
patient,
au
cas
par
cas,
et
informé
[9].
Les
études
sur
la
fréquence
des
dosages
du
PSA
dans
un
but
de
dépistage
portent
sur
des
hommes
sans
CPr
diagnos-
tiqué
et
ceux
avec
des
symptômes
du
bas
appareil
urinaire
comme
l’hypertrophie
bénigne
de
la
prostate
(HBP)
peuvent
être
inclus
ou
exclus.
Ils
sont
rarement
individualisés
pour
évaluer
leur
impact
sur
la
fréquence
des
tests
du
PSA,
des
biopsies
et
des
CPr
pris
en
charge.
Cette
étude,
observationnelle
à
partir
de
données
admi-
nistratives,
a
pour
but
d’estimer,
dans
une
très
large
population,
les
fréquences
des
tests
du
PSA,
de
biopsies
et
de
CPr
nouvellement
pris
en
charge
et
leurs
successions
dans
le
temps,
et
aussi
selon
l’existence
ou
non
d’une
HBP
traitée.
Patients
et
méthodes
Le
système
national
d’information
inter-régimes
de
l’assu-
rance
maladie
(SNIIRAM)
rassemble
de
fac¸on
individuelle
des
informations
sur
les
prescriptions
et
prestations
rem-
boursées
aux
assurés
des
différents
régimes
et,
à
l’aide
d’un
chaînage,
celles
de
leurs
éventuelles
hospitalisations
574
P.
Tuppin
et
al.
fournies
par
le
programme
de
médicalisation
du
système
d’information
(PMSI).
Il
renseigne
aussi
sur
la
présence
de
certaines
maladies
par
l’existence
ou
non
d’un
statut
d’affection
de
longue
durée
(ALD)
mais
aussi
par
les
diag-
nostics
codés
lors
d’éventuels
séjours
hospitaliers.
L’identification
des
assurés
avec
un
CPr
défini
comme
pris
en
charge,
soit
«
diagnostiqué
et/ou
traité
»,
était
basée
sur
la
présence
d’au
moins
un
paramètre
parmi
les
suivants
:
l’existence
d’un
code
de
la
Classification
internationale
des
maladies
(CIM10)
de
CPr
(C61),
de
CPr
in
situ
(D07.5)
ou
de
tumeur
à
évolution
imprévisible
ou
inconnue
de
la
prostate
(D40.0)
lors
d’un
séjour
hospitalier
en
diagnostic
princi-
pal
ou
associé
significatif
ou
pour
une
ALD
;
ou
la
présence
d’un
d’acte
de
vésiculo-prostatectomie,
de
pulpectomie
testiculaire,
de
curiethérapie
spécifique,
une
séance
de
chi-
miothérapie
ou
radiothérapie
avec
un
CPr
codé
en
diagnostic
relié
;
ou
d’un
remboursement
de
médicament
spécifique
au
traitement
du
CPr
(Gnrh,
antiandrogènes,
estrogènes,
estra-
mustine).
Le
dosage
ambulatoire
du
PSA
total
ou
libre
a
été
identifié
par
son
remboursement
et
la
biopsie
de
la
prostate
par
son
code
d’acte
spécifique.
Les
patients
traités
pour
des
troubles
urinaires
liés
à
une
hypertrophie
bénigne
ont
été
repérés
soit
par
un
remboursement
d’alpha1-bloquants,
d’inhibiteurs
de
la
5-
alpha
réductase
ou
de
phytothérapie
par
Serenoa
repens
ou
Pygeum
africanum,
ou
par
un
code
d’acte
correspondant
à
une
résection
endoscopique
de
prostate
ou
une
adénomec-
tomie
par
voie
chirurgicale.
La
population
cible
de
l’étude
était
celle
des
assurés
de
40
ans
et
plus
du
régime
général
hors
sections
locales
mutualistes
et
autres
régimes
entre
2009
et
2011,
soit
73
%
des
hommes
de
cette
classe
d’âge.
Cette
restriction
sur
le
champ
était
due
au
manque
de
complétude
à
l’époque
pour
les
ALD
mais
surtout
pour
la
date
de
décès
dans
le
SNIIRAM
pour
les
autres
régimes.
L’identification
des
patients
nouvellement
pris
en
charge
pour
un
CPr
s’est
basée
sur
l’absence
des
paramètres
retenus
ci-dessus
pour
l’identification
de
CPr,
ceci
sur
la
période
précédant
la
survenue
de
l’évènement
étudié
entre
2009
et
2011
ou
sur
l’ensemble
de
la
période.
De
plus,
les
informations
de
l’année
2008
pour
ces
hommes
ont
aussi
été
prises
en
compte
afin
d’éliminer
les
CPr
déjà
pris
en
charge.
La
population
a
fait
l’objet
de
diverses
sélections
lors
d’analyses
destinées
à
répondre
aux
objectifs.
Les
fré-
quences
annuelles
de
dosage
du
PSA
et
de
biopsie,
hors
CPr,
puis
celles
de
CPr
nouvellement
pris
en
charge
ont
été
cal-
culées
pour
2009,
2010
et
2011.
Seules
celles
de
2011
ont
été
rapportées
au
vu
des
faibles
variations
entre
ces
années
(Tableau
1).
L’étude
des
répétitions
de
tests
du
PSA
sur
une
période
de
trois
ans
(2009—2011)
a
porté
sur
les
assurés
sans
CPr
pris
en
charge,
toujours
au
régime
général
et
vivants
à
la
fin
2011
(Tableau
2).
L’étude
de
la
succession
sur
un
an
entre
le
test
du
PSA,
la
biopsie
et
la
nouvelle
prise
en
charge
d’un
CPr
a
concerné
les
hommes
sans
CPr
avant
leur
premier
test
du
PSA
en
2010
(Tableau
3).
À
l’inverse,
la
fréquence
des
tests
du
PSA
chez
les
patients
avec
ou
sans
un
CPr
nou-
vellement
pris
en
charge
en
2011
a
été
calculé
sur
les
deux
années
antérieures
à
la
découverte
du
CPr
en
2011
ou,
pour
ceux
sans
CPr,
avant
le
30
juin
2011.
Les
fréquences
ont
été
comparées
à
l’aide
de
tests
du
Chi2.
Les
données
ont
été
analysées
à
l’aide
du
logiciel
SAS
Entreprise
Guide
4.3,
SAS
Institute
Inc.
Cary,
NC.
Résultats
En
2011,
parmi
les
10,9
millions
d’hommes
de
40
ans
et
plus
sans
CPr
pris
en
charge,
30
%
ont
eu
au
moins
un
test
du
PSA,
0,53
%
au
moins
une
biopsie
de
la
prostate
et
0,37
%
un
CPr
nouvellement
pris
en
charge
(Tableau
1).
Après
exclusion
des
hommes
avec
une
HBP
traitée
ces
fréquences
étaient
alors
respectivement
de
25
%
(18
%),
0,30
%
(43
%)
et
0,22
%
(40
%).
Ces
diminutions
étaient
plus
importantes
chez
les
hommes
les
plus
âgés.
Pour
l’ensemble
des
4,156
millions
de
tests
du
PSA
effec-
tués
en
2011
chez
les
hommes
de
40
ans
et
plus
sans
CPr,
87
%
ont
été
prescrits
par
un
médecin
généraliste,
3,6
%
par
un
urologue
et
le
reste
par
un
autre
spécialiste.
Parmi
eux,
21
%
correspondaient
à
un
dosage
du
PSA
libre.
Il
concer-
nait
43
%
des
dosages
du
PSA
prescrits
par
les
urologues
(7
%
de
l’ensemble
des
dosages
du
PSA
libre)
et
20
%
pour
les
médecins
généralistes.
La
proportion
des
dosages
du
PSA
libre
était
plus
importante
en
présence
d’une
HBP
(30
%)
que
sans
(19
%).
Pour
les
urologues,
53
%
des
dosages
du
PSA
libre
étaient
prescrits
chez
des
hommes
avec
une
HBP
et
26
%
pour
les
médecins
généralistes.
Si
les
hommes
avec
une
HBP
traitée
totalisaient
9,1
%
de
ceux
de
40
ans
et
plus
sans
CPr
pris
en
charge
en
2011,
leur
part
était
de
18
%
parmi
ceux
avec
au
moins
un
test
du
PSA,
de
44
%
pour
ceux
avec
au
moins
une
biopsie
de
la
prostate
et
de
40
%
pour
ceux
avec
un
CPr
nouvellement
pris
en
charge
(Fig.
1).
Chez
les
hommes
sans
CPr
pris
en
charge,
la
répétition
de
dosages
du
PSA
sur
une
période
de
trois
ans
(2009—2011)
étaient
plus
importante
chez
ceux
avec
une
HBP
traitée
(Tableau
2).
Pour
ceux
de
40
ans
et
plus,
43
%
n’avaient
pas
eu
un
test
du
PSA
au
cours
de
ces
trois
années,
38
%
avaient
eu
1
ou
2
tests
et
19
%
au
moins
trois
tests.
En
présence
d’une
HBP
traitée,
ces
fréquences
étaient
respectivement
de
12
%,
37
%
et
52
%
et
en
l’absence
d’HBP
traitée
de
48
%,
38
%
et
15
%.
Les
deux
années
précédant
la
prise
en
charge
d’un
CPr
en
2011,
54
%
des
hommes
de
40
ans
et
plus
avec
une
HBP
avaient
eu
au
moins
trois
tests
du
PSA
et
43
%
de
ceux
sans
HBP
(59
%
et
45
%
entre
55
et
69
ans).
Pour
ceux
sans
CPr,
ces
fréquences
étaient
plus
faibles
mais
l’écart
était
plus
important
entre
ceux
avec
ou
sans
HBP
avec
respecti-
vement
24
%
et
4
%
(Tableau
3).
La
proportion
des
hommes
avec
deux
biopsies
ou
plus
les
deux
années
précédentes
était
de
6
%
pour
ceux
avec
un
CPr
et
une
HBP,
de
4
%
pour
ceux
avec
un
CPr
et
sans
HBP,
de
0,2
%
pour
ceux
sans
CPr
mais
avec
une
HBP
et
inférieure
à
0,1
%
pour
ceux
sans
CPr
et
sans
HBP.
Par
ailleurs,
parmi
l’ensemble
des
hommes
avec
un
CPr
nouvellement
pris
en
charge
en
2011,
10
%
avait
eu
un
trai-
tement
chirurgical
d’une
HBP
l’année
précédente
(7
%
chez
ceux
de
60—64
ans
et
18
%
chez
ceux
de
80—84
ans)
et
pour
84
%
d’entre
eux
sans
biopsie.
Après
le
premier
test
du
PSA
de
2010,
les
hommes
avec
une
HBP
avaient
plus
fréquemment
une
biopsie
de
la
pros-
tate
comparativement
à
ceux
sans
HBP
surtout
chez
les
plus
jeunes
(55—69
ans
:
5,4
%
pour
1,9
%,
70
ans
et
plus
:
2,9
%
pour
1,8
%)
(Tableau
4).
Après
le
dosage
du
PSA
et
la
biop-
sie
prostatique,
un
CPr
nouvellement
pris
en
charge
dans
l’année
était
aussi
plus
fréquent
en
présence
d’une
HBP
(55—69
ans
:
1,9
%
pour
0,9
%).
Néanmoins,
un
an
après
une
biopsie,
ils
avaient
moins
souvent
un
CPr
pris
en
charge
(55—69
ans
:
35
%
vs
48
%).
Dosage
du
PSA,
biopsie,
cancer
et
hypertrophie
bénigne
de
la
prostate
en
France
575
Tableau
1
Fréquences
des
hommes
avec
au
moins
un
test
du
prostate-specific
antigen
(PSA),
une
biopsie
de
la
prostate
ou
un
cancer
de
la
prostate
nouvellement
pris
en
charge
en
2011
selon
la
présence
d’une
hypertrophie
bénigne
de
la
prostate
traitée
(HBP)
ou
non
au
cours
de
l’année
précédente.
Âge
Total
Avec
une
HBP
Sans
HBP
nb%
na%
na%
Au
moins
un
test
du
PSA
en
2011a
40—44
0,060
3,3
0,002
0,1
0,058
3,1
45—49
0,160
9,0
0,007
0,4
0,153
8,7
50—54
0,406
26,0
0,019
1,2
0,386
24,7
55—59
0,529
37,1
0,046
3,2
0,483
33,8
60—64 0,656
47,9
0,096
7,0
0,560
40,9
65—69 0,515 54,2
0,113
11,8
0,402
42,3
70—74
0,397
56,4
0,110
15,6
0,288
40,9
75—79
0,308
53,9
0,102
17,8
0,206
36,1
80—84
0,179
46,1
0,068
17,6
0,110
28,4
85
0,091
33,3
0,039
14,4
0,052
18,9
55—69 1,704
45,4
0,255
6,8
1,445
38,6
Total
3,309
30,4
0,602
5,5
2,698
24,8
Au
moins
une
biopsie
en
2011a
n
%
n
%
n
%
40—44
99
0,01
27
0,00
72
0,00
45—49
644
0,04
223
0,01
421
0,02
50—54
3358
0,21
1126
0,07
2232
0,14
55—59
8102
0,57
2971
0,21
5131
0,36
60—64
14
003
1,02
5812
0,42
8191
0,60
65—69
12
919
1,36
5876
0,62
7043
0,74
70—74
9387
1,33
4582
0,65
4805
0,68
75—79
5795
1,01
2908
0,51
2887
0,50
80—84
2224
0,57
1214
0,31
1010
0,26
85
905
0,33
520
0,19
385
0,14
55—69
35
024
0,93
14
659
0,39
20
365
0,54
Total
57
436
0,53
25
259
0,23
32
177
0,30
Cancer
nouvellement
pris
en
charge
en
2011
n
%
n
%
n
%
40—44
131
0,01
13
0,00
118
0,01
45—49
394
0,02
81
0,00
313
0,02
50—54
1476
0,09
337
0,02
1139
0,07
55—59
3782
0,27
1009
0,07
2773
0,19
60—64
7366
0,54
2501
0,18
4865
0,36
65—69
7852
0,83
3055
0,32
4797
0,50
70—74
6997
0,99
3049
0,43
3948
0,56
75—79 5809
1,02
2801
0,49
3008
0,53
80—84 3561
0,92
1888
0,49
1673
0,43
85
2635
0,96
1393
0,51
1242
0,45
55—69
19
000
0,51
6565
0,18
12
435
0,33
Total
40
003
0,37
16
127
0,15
23
876
0,22
aSans
cancer
de
la
prostate
pris
en
charge
entre
2009
et
2011.
bMillion.
Discussion
La
fréquence
d’au
moins
un
dosage
annuel
du
PSA
chez
les
hommes,
sans
antécédent
de
CPr,
avec
une
HBP
traitée
ou
non,
est
très
importante
en
France
comme
dans
certains
autres
pays
qui
bénéficient
pourtant
de
recommandations
d’absence
de
dépistage
systématique
en
population
[1,2].
L’inclusion
des
hommes
avec
une
symptomatologie
du
bas
576
P.
Tuppin
et
al.
Tableau
2
Parmi
les
hommes
sans
cancer
de
la
prostate
pris
en
charge
et
toujours
vivants
à
la
fin
2011,
fréquence
entre
2009
et
2011
du
nombre
de
tests
du
prostate-specific
antigen
(PSA)
selon
la
présence
ou
non
d’une
hypertrophie
bénigne
de
la
prostate
traitée
(HBP)
traitée.
Âge
Nombre
de
tests
du
PSA
Total
Avec
une
HBP
Sans
HBP
0
1—2
3
0
1—2
3
0
1—2
3
na%
%
%
n
%
%
%
na%
%
%
40—44 1,38 88,1 11,3
0,7
9392
53,9
37,6
8,4
1,35
88,7
10,7
0,5
45—49 1,34 68,1 28,9 3,0 17
474 30,6 47,7 21,7
1,30
69,4
28,1
2,5
50—54 1,24 39,2 49,2 11,6 36
297 13,7 46,5 39,8 1,16
40,8
49,1
10,1
55—59
1,21
27,3
51,0
21,7
76
479
8,9
39,7
51,5
1,08
29,6
51,9
18,5
60—64
1,11
20,1
47,6
32,3
131
054
6,7
34,4
58,9
0,91
23,0
50,0
27,0
65—69
0,74
17,6
43,4
39,1
133
345
6,3
32,6
61,1
0,55
21,4
46,4
32,2
70—74
0,62
17,4
41,0
41,6
141
171
7,0
33,1
59,9
0,43
21,9
43,8
34,2
75—79
0,49
21,8
40,5
37,7
132
482
10,7
36,9
52,4
0,31
27,8
42,0
30,2
80—84
0,29
30,3
40,0
29,8
90
649
18,0
40,3
41,7
0,18
38,0
39,3
22,7
85
0,16
42,8
37,1
20,1
53
792
29,8
41,3
29,0
0,10
51,9
33,7
14,4
55—69
3,06
22,3
47,9
29,7
340
878
7,0
34,9
58,1
2,53
25,5
50,0
24,5
Tous
âges
8,58
42,8
37,8
19,4
822
135
11,6
36,7
51,6
7,36
47,8
37,6
14,6
aMillion.
appareil
urinaire
comme
une
HBP
traitée
induit
toutefois
une
surestimation
de
la
fréquence
annuelle
d’hommes
avec
au
moins
un
test
du
PSA
à
visée
de
dépistage,
en
théorie
chez
des
hommes
asymptomatiques.
Cette
surestimation,
de
l’ordre
de
20
%
pour
l’ensemble
des
hommes
de
40
ans
et
plus
(30
%
vs
25
%)
est
plus
importante
pour
les
âges
élevés.
Ceci
est
en
relation
avec
l’augmentation
connue
de
la
fréquence
des
troubles
du
bas
appareil
urinaire
et
de
l’HBP
traitée
avec
Figure
1.
Fréquence
des
hommes
avec
une
hypertrophie
bénigne
de
la
prostate
traitée
entre
2009
et
2011
parmi
l’ensemble
des
hommes
de
40
ans
et
plus
et
parmi
ceux
avec
au
moins
un
test
du
prostate-specific
antigen
(PSA),
une
biopsie
de
la
prostate
ou
un
cancer
de
la
prostate
nouvellement
pris
en
charge
en
2011.
1 / 9 100%

Dosage du PSA, biopsie, cancer et hypertrophie bénigne de la

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