Raymond, met en perspective la décision de
l'actrice américaine. Plus...
On la disait enceinte. La star
annonce qu'elle a subi une ablation des
ovaires, en raison d'un risque de cancer
élevé. Plus...
Avec réalisme mais sans pathos, Lætitia Mendes raconte l’accompagnement de
sa mère dans la maladie, puis son décès. La narratrice évoque aussi sa décision,
immédiate et irrévocable, de la double mastectomie, le jour où elle apprend
qu’elle est porteuse de la mutation. Mais, à l’époque, toucher à des tissus sains,
de surcroît à la poitrine et chez quelqu’un d’aussi jeune, relève presque du
sacrilège en France. «J’ai cherché longtemps quelqu’un qui accepte de pratiquer
l’intervention, et qui sache la faire.» Elle ne cache rien du parcours qui suivra,
entre difficultés postopératoires et séparation d’avec son mari et père de sa fille.
Mais elle tient bon, se reconstruit, et fonde Charism, une agence de conseil en
images qui aide notamment les personnes complexées ou atteintes dans leur
intégrité physique. Aujourd’hui, elle ne regrette rien. «Connaître mon risque a
été une chance pour déjouer les pièges de cette hérédité.»
Comme elle, de plus en plus de femmes veulent savoir. «Partout dans le monde,
les consultations d’oncogénétique ont augmenté de 50% depuis l’annonce
d’Angelina Jolie», indique Pierre Chappuis, responsable de l’unité
d’oncogénétique et de prévention des cancers aux Hôpitaux universitaires de
Genève. Avec dans la plupart des cas «des antécédents personnels ou familiaux
qui justifiaient cette démarche, poursuit le spécialiste. Certaines femmes avaient
mis ça de côté pendant des mois, voire des années, et se sont décidées à ce
moment-là.»
Les médecins saluent cet effet préventif à large échelle: «Il y a une femme
identifiée parmi les plus belles du monde qui a une mutation génétique. Ça nous
permet de discuter plus ouvertement avec les patientes. Souvent, avant, le
cancer était caché dans les familles. Or, plus les femmes sont informées, mieux
elles peuvent décider», estime Sheila Unger, médecin au service de génétique du
CHUV.
Patrice Mathevet, chef du service de gynécologie obstétrique du CHUV, a noté
aussi «une augmentation des demandes de patientes porteuses de la mutation
pour l’ablation des seins». Une option qui n’est pas privilégiée en Suisse (lireci
dessusàdroite). Comme l’épouse de Brad Pitt, Lætitia Mendes projette aussi
l’ablation des ovaires. Mais pas tout de suite. Elle aimerait d’abord un deuxième
enfant. Pour éviter de transmettre le gène, elle souhaite bénéficier de la
procréation médicalement assistée. Mais ça, c’est un autre combat. (24 heures)
(Créé: 07.04.2015, 12h00)