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« optimale » du traitement d’induction, intérêt d’un traitement « adjuvant » post-
chirurgical). On note uniquement dans l’étude de Lippman (ne portant que sur
51 patientes !), que la durée médiane de traitement avant obtention d’une réponse
complète clinique était de cinq cycles et la durée moyenne avant obtention d’une
réponse partielle de quatre cycles (15). Il s’agit d’une notion importante car si la chi-
miothérapie néo-adjuvante est indiquée dans les formes localement avancées de
cancer du sein, elle ne doit pas retarder le traitement loco-régional en cas de non-
réponse et, surtout, de progression. Poursuivre au-delà de trois mois un traitement
qui ne marche pas n’est pas justifié et ne pas envisager le traitement loco-régional
en cas de progression non plus. L’objectif d’un traitement néo-adjuvant est de per-
mettre au mieux l’expression des bénéfices apportés par le traitement loco-régional
(amélioration du contrôle local pré-opératoire et action sur les micro-métastases).
L’évaluation de la réponse complète histologique, tant au niveau du site tumoral
que du site ganglionnaire, est apparue comme un élément de comparaison essentiel
entre les différents régimes de chimiothérapie. L’obtention d’une réponse complète
histologique après traitement néo-adjuvant est un facteur de meilleur pronostic et
est statistiquement, fortement corrélé à la survie (16-18).
L’intérêt des taxanes a également été évalué, soit dans des essais de phase 2
(monothérapie, ou association avec anthracyclines), soit dans des essais de phase 3
(comparaison de schémas à base d’anthracyclines avec ou sans taxanes).
Ces essais sont hétérogènes quant aux critères d’inclusion (stade de la maladie et
caractères biologiques de la tumeur). Il semble toutefois que :
– l’adjonction de taxanes améliore le taux de réponse cliniques et histologiques
complètes (17-19) ;
– le schéma séquentiel (à pleine dose toutes les trois semaines) semble préférable
(taux de réponse complète histologique pouvant atteindre 30 %) (17, 18, 20, 21) ;
– le schéma hebdomadaire semble préférable en cas d’utilisation du paclitaxel (taux
de réponse complète histologique de l’ordre de 30 %) (22).
Tout concourt en fait vers la validation d’un schéma permettant l’administration
optimale de la dose, de la fréquence et de la séquence de chimiothérapie.
Traitements anti-hormonaux
En ce qui concerne le traitement systémique anti-hormonal, il est indiqué chez
toutes les patientes porteuses de cancer ayant des récepteurs hormonaux positifs.
Toutes les patientes avec un cancer du sein localement avancé sont également can-
didates à une chimiothérapie, et de ce fait la question posée n’est pas de savoir s’il
faut choisir entre chimiothérapie et/ou traitement anti-hormonal, mais selon quelle
séquence. Les comparaisons indirectes de ces deux méthodes semblent indiquer une
nette supériorité de la chimiothérapie en terme de taux de réponse clinique et his-
tologique sans toutefois prendre en considération des critères de non-réponse à la
chimiothérapie adjuvante et des critères forts de réponse aux traitements anti-hor-
monaux (14). On rappellera, dans l’étude de l’institut Bergonié ayant évalué le
tamoxifène en situation néo-adjuvante, que parmi les 200 patientes traitées, la
moitié de la population avait initialement une tumeur T4. Avec un recul médian de