
Pour en savoir plus
La prédisposition génétique aux cancers du sein et/ou de l’ovaire
La recherche de mutation génétique permet soit de rassurer les sujets
non porteurs et leurs descendants, soit d’améliorer le suivi et la prise en
charge des sujets porteurs.
Dans ce domaine, les outils du généticien sont l’analyse de l’histoire
médicale de la famille puis l’étude des gènes impliqués.
Les éléments importants à prendre en compte dans l’histoire familiale
sont : le nombre de cas de cancers, leur distribution sur l’arbre
généalogique, les sites tumoraux, les âges au diagnostic, la taille de la
famille.
Puis, lorsque l’histoire familiale est effectivement évocatrice, une analyse
moléculaire, communément appelée « test génétique », est proposée.
Les limites et les enjeux de l’analyse sont expliqués au consultant qui
dispose alors d’une période de réflexion. Enfin, son consentement est
recueilli. La prescription des tests génétiques est encadrée par les lois de
bioéthique de 1994 et ses décrets d’application.
Les altérations génétiques sont différentes d’une famille à l’autre. En
revanche, on retrouve la même mutation chez les membres d’une même
famille. Il y a donc deux types de tests génétiques : la première
recherche de mutation familiale et le test individuel.
La première analyse moléculaire dans une famille est une étape longue
car le nombre de mutations possibles est proportionnel à la taille du
gène : sur le gène BRCA1, plus de 900 mutations ont déjà été mises en
évidence. En revanche, dès lors qu’une altération a été identifiée chez un
des membres de la famille, un test individuel peut être proposé aux
apparentés : l’analyse est alors rapide et d’interprétation simple (porteur
ou non porteur de la mutation familiale).
Un suivi très spécifique est ensuite proposé aux personnes prédisposées.
A l’Institut Curie, une prise en charge globale et multidisciplinaire
En 2000, le Service de Génétique Oncologique, dirigé par le Dr Dominique Stoppa-Lyonnet, a réalisé plus de 800
consultations d’oncogénétique et près de 500 tests génétiques. La majorité de son activité concerne l’étude des
prédispositions aux cancers du sein et de l’ovaire (l’Institut Curie est le premier centre européen dans la prise en charge des
cancers du sein). Ce service mène également des activités de recherche dont l’objectif est de mieux comprendre l’origine
des prédispositions (amélioration des techniques de détection, recherche de facteurs modificateurs des risques…). Il fait par
ailleurs partie du groupe « Génétique et Cancers » de la Fédération Nationale des Centres de Lutte Contre le Cancer,
chargé d’une réflexion sur le déroulement des tests génétiques et la prise en charge des femmes à risque.
Le suivi des femmes prédisposées génétiquement, coordonné par le Dr Pascale This, gynécologue-endocrinologue,
s’appuie sur les réflexions du groupe multidisciplinaire réunissant les oncogénéticiens, les cliniciens, les radiologues et les
psychologues de l’Institut Curie. Il s’agit de mettre en place une stratégie de surveillance individuelle.
§ Concernant le cancer de l’ovaire, on conseille d’effectuer une échographie pelvienne annuelle à partir de l’âge de 35 ans.
D’autre part, on recommande actuellement d’enlever les ovaires (ovariectomie prophylactique) si possible à partir de 40
ans (quand les projets de maternité sont accomplis).
§ Concernant le cancer du sein, la surveillance doit être plus précoce, plus fréquente et plus spécialisée que dans la
population générale : on conseille un examen clinique 2 fois par an dès l’âge de 20 ans ; une mammographie et une
échographie annuelle dès 30 ans, voire plus tôt dans certaines familles.
En prévention, deux traitements d’hormonothérapie, le Tamoxifène et le Raloxifène, sont actuellement à l’étude aux
Etats-Unis et donnent de premiers résultats prometteurs.
La mammectomie prophylactique bilatérale (ablation préventive des deux glandes mammaires) est une intervention très
rarement pratiquée en France. Elle n’est jamais recommandée, mais reste une option possible, à discuter au cas par cas,
au terme d’une réflexion multidisciplinaire.
Dans tous les cas et à tous les stades de la démarche, les femmes sont invitées à rencontrer les psycho-oncologues.
§ 5 à 10 % des femmes atteintes de cancer
du sein seraient porteuses d’une
altération génétique (BRCA1, BRCA2 et
d’autres gènes non identifiés), soit au
moins une personne sur 200 dans la
population générale.
§ Pour le gène BRCA1, le pourcentage est
de 2,5 à 5 %, soit environ 500 à 1 500
cancers du sein par an.
§ La fille d’une femme porteuse d’une
mutation a 50 % de risque d’être elle-
même porteuse.
§ Selon l’expertise collective
INSERM/Fédération Nationale des
Centres de Lutte Contre le Cancer (1998),
lorsque la mutation génétique sur BRCA1
est établie, le risque de développer un
cancer du sein serait de 50 % à l’âge de
50 ans et atteindrait 85 % à 75 ans.
§ Identifiés respectivement en 1994 et
1995, BRCA1 (chromosome 17) et
BRCA2 (chromosome 13) sont impliqués
dans la réparation de l’ADN, comme le
gène p53, et jouent un rôle dans le
contrôle de la prolifération cellulaire.
L’Institut Curie : Face au cancer, l’union d’un Hôpital et d’un Centre de Recherche
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