
LE JOURNAL DE 
L’INSTITUT CURIE
04,
INSTITUT CURIE
actualités
TRAITEMENT
RendRe aussi  
la RadiofRéquence 
plus efficace  
Tuer les cellules tumorales sous 
l’action de la chaleur : tel est le 
principe de la radiofréquence. 
Toutefois, son efficacité décroît 
avec la taille de la tumeur. Marie 
Dutreix, biologiste à l’Institut 
Curie, a donc observé si les 
molécules Dbait, qu’elle a conçues, 
n’augmenteraient pas l’effet de  
la radiofréquence. Ces molécules 
« trompent » les cellules 
tumorales – et uniquement elles –, 
en leur faisant croire que, suite  
au traitement, elles sont plus 
endommagées qu’elles ne le  
sont réellement. Résultat :  
les molécules Dbait accroissent la 
destruction par la radiofréquence 
des cellules tumorales dans un 
modèle de cancer du côlon.  
Les études doivent se poursuivre 
pour qu’à terme débute un essai 
clinique avec des patients. 
Issue de la collaboration entre 
Curie-Cancer et sa start-up DNA 
Therapeutics, une première 
molécule basée sur la technologie 
Dbait est déjà évaluée, avec des 
résultats encourageants, en 
association avec une 
radiothérapie, chez une vingtaine 
de patients atteints de mélanome 
métastatique résistant à la 
chimiothérapie.
h Source : Science to Practice et 
Radiology, avril 2014.
 Nathalie Boissière
 Àl’Institut Curie, Ludger Johannes 
dirige la récente unité de recherche 
Chimie biologique des membranes et 
ciblage thérapeutique. Son équipe 
étudie le mécanisme par lequel la 
cellule absorbe de grosses molécules 
(les « cargos »). Le va-et-vient de ces 
molécules permet à la cellule 
d’échanger et de communiquer avec ses 
consœurs. Les protéines de la famille 
galectine, dont l’une s’appelle Gal3, sont 
connues pour monter la garde à l’entrée 
des cellules : « Nous venons d’élucider 
un mécanisme incompris depuis trente 
ans, en expliquant comment Gal3 capture 
les “cargos” et provoque l’incurvation de 
la membrane cellulaire », résume le 
chercheur. Ce qui ouvre de nombreuses 
pistes de traitements, comme 
transporter des médicaments dans 
certaines cellules, ou donner de « faux » 
messages aux cellules tumorales 
puisque le transit des « cargos » est un 
moyen de communication… Ces 
perspectives obligent les chercheurs à 
transcender les frontières entre pays et 
entre disciplines. Ainsi Ludger Johannes 
et trois équipes, américaine, danoise  
et indienne, ont obtenu un financement  
de l’organisation Human Frontier 
Science. Une aide importante pour 
améliorer les connaissances sur  
les membranes cellulaires.
A. C.
h Source : Nature Cell Biology, mai 2014
Un espoir pour « contrôler »  
les cellules tumorales
 ,BIOLOGIE
Christophe Hargoues / Institut Curie
        Marie Dutreix, chef de l’équipe 
Recombinaison, réparation et cancer : de 
la molécule au patient, à l’Institut Curie.
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 ,MÉTASTASES
Un mystère de  
la dissémination  
s’éclaircit 
des chercheurs de l’Institut Curie ont 
étudié une forme de cancer  
du sein parmi les plus agressives, 
résistante aux traitements. Menés  
par Carine Rossé et Philippe Chavrier, 
biologistes, en collaboration  
avec Anne Vincent-Salomon, médecin-
chercheuse, ils ont ainsi découvert deux 
protéines (PKC et MT1-MMP) impliquées 
dans la dissémination tumorale.  
Ces dernières sont « surproduites » 
chez les patientes atteintes de cancers à 
pronostic défavorable. En les repérant, 
il serait possible d’identifier très tôt les 
tumeurs enclines à provoquer des 
métastases, ces cellules cancéreuses 
qui s’échappent de la tumeur d’origine. 
PKC et MT1-MMP deviennent aussi  
une cible thérapeutique potentielle pour 
bloquer la dissémination de ces 
métastases. Ces travaux originaux sont 
menés dans le cadre du programme 
« Cancer du sein : invasion et motilité », 
financé grâce à la générosité du public 
envers l’Institut Curie.
Isabelle Ampart
h Source : PNAS, avril 2014.
Christophe Hargoues / Institut Curie
        Anne Vincent-Salomon et Philippe Chavrier.
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