Dossier Atteintes ostéoarticulaires induites par les traitements par anti-aromatases au cours du cancer du sein Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Serge Perrot1, Rose-Marie Javier2, Marc Marty3, Othmane Mejjad4, Christophe Tournigand5, Françoise Laroche6 CEDR (Cercle d’étude de la douleur en rhumatologie) 1 Service de médecine interne et thérapeutique, Hôtel Dieu, Université Paris Descartes <[email protected]> 2 Service de rhumatologie, Hôpital Hautepierre, Strasbourg 3 Service de rhumatologie, Hôpital Henri Mondor, Créteil 4 Cercle d’étude de la douleur en rhumatologie (CEDR), et cabinet de rhumatologie, Rouen 5 Service de cancérologie, Hôpital Saint Antoine, Paris 6 Centre de traitement et d’évaluation de la douleur, Hôpital Saint Antoine, Paris Six auteurs (5 rhumatologues spécialistes de la douleur issus du CEDR (Cercle d’étude de la douleur en rhumatologie) et un cancérologue) se sont réunis pour rédiger un texte consensuel sur les atteintes rhumatologiques observées sous anti-aromatases prescrits pour cancer du sein. Les traitements par anti-aromatases (AA) au cours du cancer du sein sont à l’origine de manifestations rhumatologiques de plus en plus souvent décrites, à type d’arthralgies ou de douleurs diffuses. Ces complications ne sont pas exceptionnelles (entre 20 et 50 % des cas) et peuvent parfois conduire à l’arrêt ou à une modification des traitements par anti-aromatases. La prise en charge de ces douleurs doit passer par une analyse précise des symptômes, car plusieurs tableaux rhumatologiques très différents peuvent survenir et l’on devra dans tous les cas au préalable éliminer des douleurs liées à une évolutivité du cancer. Le traitement sera adapté au type de douleur, allant si besoin jusqu’à une prise en charge multidisciplinaire associant un cancérologue et un rhumatologue. Les approches seront pharmacologiques (antalgiques, anti-inflammatoires, corticoïdes, antidépresseurs) et non pharmacologiques (kinésithérapie, physiothérapie, exercice physique). Mots clés : cancer du sein, anti-aromatase, douleur, atteinte articulaire doi: 10.1684/met.2008.0172 L mt Tirés à part : S. Perrot e cancer du sein est le cancer de la femme le plus fréquent ; en France, le nombre de nouveaux cas estimés en 2000 est de 41 845. L’hormonothérapie fait partie intégrante des traitements médicaux des patientes ayant un cancer du sein, utilisée en situation adjuvante ou en situation métastatique. Environ 70 % des cancers du sein invasifs présentent des récepteurs aux œstrogènes et/ou à la progestérone positifs au moment du diagnostic, permettant de définir une hormonosensibilité. Pendant plus de mt, vol. 14, n° 5-6, septembre-décembre 2008 30 ans, le tamoxifène est resté le traitement anti-œstrogène de choix, que ce soit en situation adjuvante ou en situation métastatique. Le tamoxifène inhibe de façon compétitive la fixation des œstrogènes sur leur récepteur, mais il possède également un effet œstrogénique agoniste partiel, pouvant être responsable de cancers de l’endomètre ou d’accidents thromboemboliques. – Les inhibiteurs de l’aromatase de troisième génération ont été introduits plus récemment. Leur méca- 271 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Dossier 272 nisme d’action consiste à bloquer l’aromatase, une enzyme présente au niveau du tissu adipeux, du foie, du muscle, du cerveau et du tissu mammaire. Les inhibiteurs de l’aromatase bloquent l’enzyme, empêchant ainsi la conversion de la testostérone et d’autres androgènes en œstrogènes. – On distingue deux types d’inhibiteurs de l’aromatase : les anti-aromatases stéroïdiens et non-stéroïdiens. Les anti-aromatases stéroïdiens réalisent une inhibition compétitive et irréversible de l’enzyme (exemestane) et les anti-aromatases non-stéroïdiens réalisent une inhibition réversible de l’enzyme (létrozole, anastrozole). De nombreuses études ont démontré la supériorité des inhibiteurs de l’aromatase sur le tamoxifène, en situation métastatique ainsi qu’en situation adjuvante. – Chez les patientes ménopausées ayant des métastases et chez qui une hormonothérapie est indiquée, les inhibiteurs de l’aromatase létrozole et anastrozole sont recommandés en première intention. L’exemestane est indiqué en cas d’échec du tamoxifène. – En situation adjuvante, chez les patientes ménopausées, un inhibiteur de l’aromatase est indiqué soit d’emblée (létrozole, anastrozole) pour une durée de 5 ans, soit après 2 ans de tamoxifène (exemestane, anastrozole), soit à l’issue des 5 ans de tamoxifène, chez les patientes ayant une atteinte ganglionnaire (létrozole, anastrozole) [1]. Les douleurs sous anti-aromatases : fréquence, épidémiologie La fréquence des manifestations articulaires survenant sous anti-aromatases est très variable dans la littérature depuis la description princeps de Donnellan et al. en 2001 [2], avec des arthralgies survenant chez 16 % des 77 femmes dans les deux mois suivant le début du traitement. Deux types de données très différentes sont disponibles : – Au cours des essais cliniques visant à démontrer l’efficacité des anti-aromatases en traitement adjuvant du cancer du sein, la prévalence des douleurs varie de 5,4 % à 35,6 %, principalement parce qu’il n’y a aucune recherche systématique, ni évaluation de la douleur. Seules les données musculosquelettiques recueillies comme événements indésirables sont disponibles pour les 3 molécules commercialisées. Sous létrozole, 5,6 % d’arthrites, 21,3 % d’arthralgies et 11,8 % de myalgies sont rapportées pour respectivement 3,5 %, 16,6 % et 9,5 % sous placebo avec des différences statistiquement significatives pour tous ces items [3]. Pour l’exémestane [4] 5,4 % d’arthralgies sont rapportées par rapport à 3,6 % sous tamoxifène avec une différence statistiquement significative. Pour l’anastrozole, dans l’étude ATAC, à 68 mois 35,6 % d’évènements musculosquelettiques sont survenus sous anastrozole après un délai moyen de 13,9 mois et pour 10,6 % il s’agit d’évènements sévères, 2,1 % menant à l’arrêt du traitement [5]. – Dans les quelques études transversales et les études prospectives, les fréquences des douleurs articulaires sont plus élevées, entre 47 % des cas dans une étude transversale avec questionnaire systématique [6, 7] et 45,4 % à 12 mois chez les 100 premières patientes de l’étude prospective COBRA évaluées systématiquement par des échelles de douleur et de qualité de vie et, si besoin, un examen rhumatologique [8]. Ces douleurs articulaires ont débuté en moyenne après 1,6 mois de traitement, avec une EVA de douleur moyenne à 51 mm, allant dans 13 cas sur 100 jusqu’à un arrêt de traitement pour toxicité articulaire. Au total, la prévalence des manifestations articulaires survenant sous anti-aromatases est proche de 45 % sans donnée comparative entre molécules à ce jour. Description des douleurs sous anti-aromatases Il existe peu de précisions sur la symptomatologie et la localisation exactes des manifestations rhumatologiques douloureuses survenant sous anti-aromatases (AA), publications en majorité issues de la littérature cancérologique, principalement centrées sur les problèmes oncologiques. Les douleurs sont rapportées dans 23 à 61 % des cas [6, 7, 9], et apparaissent ou s’aggravent dans un délai de 8 semaines en moyenne (2 semaines à 19 mois) après le début des AA [9, 11]. – Les signes fonctionnels les plus fréquents [6-8, 10, 11] sont des arthralgies et myalgies avec sensation de raideur articulaire pouvant s’améliorer après des étirements, dérouillage matinal et impression de gonflement des doigts. De localisation le plus souvent symétrique, touchant par ordre décroissant les mains (articulations interphalangiennes proximales et métacarpo-phalangiennes des doigts) et les poignets, les genoux, le rachis lombaire, les épaules, et plus rarement le bassin avec les hanches, les pieds et les chevilles [6-8, 12, 13]. Il existe parfois des synovites et des ténosynovites [14, 15], voire d’exceptionnelles polyarthrites évoluant vers une polyarthrite chronique d’allure rhumatoïde [16]. Les analyses biologiques sont le plus souvent normales [8]. Il existe également des tableaux douloureux diffus proches du syndrome fibromyalgique. – Les diagnostics évoqués lors de ces atteintes rhumatologiques sont nombreux : arthrose (des genoux, des doigts en particulier rhizarthrose), doigts à ressaut, canal carpien, bursite, trochantérite, tendinite (coiffe des rota- mt, vol. 14, n° 5-6, septembre-décembre 2008 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. teurs, poignets, coudes), ténosynovite ou syndrome fémoro-patellaire [8, 12, 15]. – La sévérité des symptômes ne conduit que rarement à l’arrêt du traitement par AA : dans 2 à 5 % des cas pour l’étude ATAC [11], mais jusqu’à 20 % des patients pour d’autres auteurs [14]. Le plus souvent, l’intensité est modérée ou moyenne, les atteintes sont observées surtout au début du traitement et peuvent céder après quelques semaines, en général après 3 à 18 mois d’AA [5, 10]. Facteurs de risques de survenue de douleurs articulaires liées à la prise d’anti-aromatase de 3e génération Peu d’études spécifiques ont été conduites pour tenter d’identifier d’éventuels facteurs de risque de survenue de complications rhumatologiques sous AA. L’âge, la race, le mode de survenue de la ménopause (naturelle vs. chirurgicale), l’ancienneté de la ménopause, le type de d’AA et la durée de traitement par AA ne semblent pas être des facteurs de risque prouvés de la survenue de douleurs articulaires liées à la prise d’antiaromatase de 3e génération [6, 7, 25]. Des données sur le poids ont été publiées de façon contradictoire [6, 7, 16]. La prise préalable de tamoxifène ne paraît pas être un facteur de risque et pourrait même réduire le risque de survenue de manifestations rhumatologiques [6, 7, 10] au contraire d’un traitement hormonal substitutif antérieur qui serait pour certains un facteur de risque majeur [17]. De façon plus nette, une chimiothérapie préalable expose à un risque plus important de complications rhumatologiques avec un délai d’apparition des symptômes plus court [18], en particulier après la prise de taxane [6, 7, 19]. Par contre, la radiothérapie préalable ne serait pas un facteur de risque [17]. Physiopathologie des douleurs ostéoarticulaires survenant sous anti-aromatases La physiopathologie précise des douleurs ostéoarticulaires induites par les anti-aromatases de 3e génération n’est pas précisément connue. Ces douleurs semblent être liées à un effet de classe, quelle que soit la molécule. Deux grands mécanismes physiopathologiques peuvent être identifiés – Un phénomène général de diminution du seuil de la douleur par suppression de l’effet antinociceptif des estrogènes (chute de leur taux circulant). Les estrogènes ont une action sur le système nerveux central de modulation du système de la douleur : il existe un effet de renforcement du système opioïde [20, 21]. Les estrogènes ont aussi une action sur les systèmes dopaminergique et sérotoninergique central [22, 23]. La chute brutale du taux d’estrogènes induite par le traitement par AA modifie donc le système de transmission du message douloureux et peut induire des douleurs diffuses. – Un effet plus spécifique sur le cartilage par suppression de l’effet trophique des estrogènes sur le cartilage (liés à l’existence de récepteurs aux estrogènes dans le cartilage) [6, 7] et suppression de l’effet immunomodulateur de l’œstradiol. Les douleurs articulaires sous AA sont proches de celles observées lors de la diminution des taux circulants d’estrogènes (lors de la ménopause, lors de traitements par agoniste de la gonadolibérine (leuprolide), à l’arrêt de traitements hormonaux substitutifs [20]), c’est ce que l’on appelle « rhumatisme de la ménopause ». – Un effet inducteur de pathologies auto-immunes : les souris Knock-Out pour le gène de l’anti-aromatase présentent des signes de pathologie auto-immune lymphoprolifératives [24], mais l’induction de pathologies autoimmunes chez les femmes traitées par anti-aromatases ayant développé des douleurs articulaires est controversée [8, 12, 16, 24]. L’inhibition estrogénique pourrait par ailleurs favoriser localement au niveau articulaire la sécrétion de cytokines pro-inflammatoires (IL6, AntiTNFα, IL1β, IL10) [12, 20]. Conduite pratique du traitement par anti-aromatases lors de la survenue de manifestations rhumatologiques Lors de l’apparition de douleurs sous anti-aromatases, il conviendra de faire une évaluation particulièrement approfondie du type de douleurs et des manifestations associées. Le premier élément est bien sûr d’éliminer une pathologie évolutive néoplasique (métastases ?) ou inflammatoire rhumatologique. Dans ce contexte, l’avis spécialisé du cancérologue suivant la patiente et éventuellement d’un rhumatologue dans un deuxième temps sera nécessaire. Si l’on a éliminé toute pathologie néoplasique ou rhumatologique spécifique, on pourra évoquer le diagnostic de douleurs liées au traitement par antiaromatase. Les conditions de l’arrêt du traitement par antiaromatase seront décidées d’un commun accord entre la patiente, son cancérologue et un rhumatologue. En présence de douleurs importantes avec retentissement majeur sur la qualité de vie, malgré une prise en charge médicamenteuse et non médicamenteuse, la discussion de l’arrêt du traitement par anti-aromatase se posera. Le traitement par anti-aromatase est habituellement prescrit pour une durée minimale de 3 à 5 ans. Si ce traitement est arrêté, il pourrait être après repris après un arrêt de 2 à 3 mois, soit avec la même molécule soit avec un autre anti-aromatase (changement d’un anti-aromatase mt, vol. 14, n° 5-6, septembre-décembre 2008 273 Dossier Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. non stéroïdien vers un stéroïdien, ou inversement). En effet, pour certains auteurs, le changement de molécules pourrait atténuer les symptômes [24]. En fonction du risque de rechute évalué par l’oncologue, l’antiaromatase pourra éventuellement être remplacé par du tamoxifène. Ainsi, pour tout traitement par anti-aromatase, il importera d’expliquer aux patientes l’intérêt de maintenir le traitement par anti-aromatase pendant une durée suffisante, en mentionnant les objectifs de ce traitement, ses inconvénients éventuels et la prise en charge possible des complications éventuellement observées. Approche non pharmacologique des douleurs sous anti-aromatases L’approche non médicamenteuse des douleurs, qu’elles soient directement ou non liées aux AA, est indispensable et il faut mentionner aux patientes qu’elle peut être aussi efficace que les approches médicamenteuses. Plusieurs principes sont importants : – prévoir des traitements physiques adaptés aux types de douleurs : application d’agents physiques froids ou chauds sur les articulations ou les zones douloureuses, stimulation physique, ultrasons… – prescrire de la kinésithérapie, indispensable pour éviter la désinsertion physique, avec proposition en particulier de kinésithérapie de reconditionnement musculaire ; – proposer des orthèses nocturnes notamment pour le pouce, en cas de douleurs inflammatoires touchant les extrémités ; – conserver une activité physique avec si besoin la prise d’antalgique avant l’activité physique ; – expliquer des techniques de relaxation, d’hypnose, voire proposer une approche psychothérapique si contexte de stress ou d’anxiété est important ; – envisager des mesures sociales d’adaptation du travail et d’ergonomie dans le cas d’un retentissement psychosocial important. Aucun essai thérapeutique spécifique n’a été conduit pour étudier l’effet des traitements sur les manifestations rhumatologiques observées sous AA, mais on peut actuellement conseiller les approches suivantes : – Les antalgiques de palier I ou II (dextropropoxyphène, codéine, tramadol) et les anti-inflammatoires peuvent être utilisés dans la plupart des douleurs avec leurs précautions d’emploi habituelles. Dans l’étude ATAC, près de 90 % des patients ont utilisé des AINS. – Dans le cas de douleurs tendino-musculaires chroniques diffuses associées à des troubles du sommeil et de la fatigue, des anti-épileptiques ou des antidépresseurs peuvent être proposés à visée antalgique. – Dans le cas de douleurs articulaires inflammatoires, avec ténosynovites des mains, un traitement par faibles doses de corticoïdes pourra être envisagé : 5 à 10 mg de prednisone au maximum de façon transitoire, au maximum 4 semaines. – Les anti-arthrosiques d’action symptomatique lente peuvent éventuellement être proposés si des lésions arthrosiques sont associées. – Une ou plusieurs infiltration(s) de corticoïdes pourront être réalisées, ainsi que l’application topique d’AINS en cas de douleurs ou d’inflammation localisée. – Les bisphosphonates, utilisés pour la prévention de l’ostéoporose liée aux anti-aromatases, pourraient également avoir des effets sur les douleurs articulaires [27-29]. Conclusion Les manifestations rhumatologiques survenant sous anti-aromatases sont de mieux en mieux décrites et connues. La physiopathologie de ces atteintes est un champ expérimental qui permet d’analyser les liens entre le système hormonal, le système de la douleur et l’appareil locomoteur. De nombreuses recherches sont en cours. Il faut en priorité définir les approches thérapeutiques préventives et curatives efficaces pour permettre aux patientes atteintes de cancer du sein de bénéficier au mieux du traitement par anti-aromatases, pendant 3 à 5 ans, avec la meilleure tolérance. Approches pharmacologiques des douleurs sous anti-aromatases Références Les stratégies de prise en charge des douleurs rhumatologiques survenant sous anti-aromatases ne sont pas définies de façon consensuelle [19, 26], mais des recommandations ont été proposées [18]. Les traitements pharmacologiques seront décidés après une analyse précise de la sémiologie douloureuse et le traitement devra être adapté à la durée et l’intensité des symptômes, au besoin avec l’aide d’un rhumatologue. 274 1. http://cours-saint-paul.fr/10/recommandations/texte-integral.pdf. 2. Goss PE, Strasser K. Aromatase Inhibitors in the Treatment and Prevention of Breast CancerGoss and Strasser. J Clin Oncol 2001 ; 19 : 881-94. 3. Goss PE, Ingle JN, Martino S, et al. A randomized trial of letrozole in postmenopausal women after five years of tamoxifen therapy for early-stage breast cancer. N Engl J Med 2003 ; 349 : 1793-802. mt, vol. 14, n° 5-6, septembre-décembre 2008 4. Coombes RC, Hall E, Gibson LJ, et al. A randomized trial of exemestane after two to three years of tamoxifen therapy in postmenopausal women with primary breast cancer. N Engl J Med 2004 ; 350 : 1081-92. 5. Buzdar AU and ATAC Trialists’Group. 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