ACTUALITÉ
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Santé-MAG
N°12 - Novembre 2012
Le lien entre cancer et thrombose est
aussi ancien qu'avéré. La maladie
thrombo-embolique veineuse (MTEV)
constitue un facteur majeur de mauvais
pronostic, chez les patients atteints de
cancer et plus grave encore, repré-
sente la deuxième cause de morta-
lité au cours du cancer. C'est ce qu’a
rappelé le Pr. Ismaïl Elalamy, chef du
service d'hématologie biologique de
l'Hôpital Tenon à Paris, en marge de la
rencontre des experts organisée par le
laboratoire LEO Algérie, à l’hôtel Hilton
d’Alger.
Regroupant des spécialistes en onco-
logie, médecine interne, réanimation,
cardiologie, chirurgie et pneumologie,
cette réunion d’experts, qui a été mo-
dérée par le Pr. Elalamy, a permis de je-
ter les jalons, pour l’amélioration de la
prise en charge de la thrombose, chez
les patients atteints de cancer. Ainsi,
ce comité d’experts, dont les travaux
sont parrainés par LEO Pharma Algé-
rie, s’est donné pour tâche de réfléchir
à la formalisation des bonnes pratiques
dans la prévention et la prise en charge
de cette «dualité infernale».
«La science ne vaut que si elle est pra-
tiquée», rappelait le modérateur, qui a
axé son intervention sur la formation du
médecin, qui doit avoir une vision élar-
gie pour pouvoir prendre en charge le
patient, dans sa globalité. La formation
continue, la participation régulière aux
EPU sont, plus que jamais, nécessaires,
au vu de la progression continuelle des
connaissances, dans le domaine de la
médecine et de la science. La prise en
charge de la thrombose, chez les pa-
tients atteints de cancer, s’appuie sur
ces nouvelles connaissances et permet
une approche personnalisée, par la
stratification du risque, qui s’adapte à
l’évolution de la maladie
Cancer et thrombose:
rencontre nationale
des experts a alger
Cancer et thrombose,
une dualité naturelle,
mais délétère
Pr. Ismail Elalamy,
Chef du service d'hématologie
biologique de l'Hôpital Tenon à Paris
L'existence d'un cancer, le fait de subir
une chirurgie (comme la chirurgie
orthopédique, qui est particulièrement
thrombogène), ou l'immobilisation, par
un plâtre «sans appui», constituent
des circonstances précipitantes et des
contextes pourvoyeurs de thrombose.
C’est la raison pour laquelle la prise
en charge des patients doit passer,
avant toute chose, par la prise de
conscience de ces dimensions.
Le praticien pourra, alors, opposer,
à cette menace potentielle,
une stratégie adaptée.
Santé mag: Quel est le lien entre can-
cer et thrombose? Est-il établi depuis
longtemps?
Pr. I. Elalamy: La notion du lien entre
la thrombose et le cancer est ancienne.
Dès la moitié du 19ème siècle, un bril-
lant sémiologue français, Armand
Trousseau, a été le premier à relater à
ses élèves que la survenue de throm-
boses veineuses, récidivantes ou bila-
térales signaient la nature néoplasique
chez un patient se plaignant d'épigas-
tralgies et que, dans ce cas, la lésion
gastrique traduisait la présence d'un
cancer. Ironie du sort, Armand Trous-
seau devait décéder, deux ans après
cette communication, d'un cancer de
l'estomac, alors qu'il avait, lui-même,
présenté des phlébites à répétition. Il
a donc, ainsi confirmé et validé, lui-
même, sa constatation de médecin:
c'était un homme d'expérience !
La thrombose contribue au dévelop-
pement du cancer et le cancer profite
de la thrombose, pour progresser. Le
risque vasculaire, associé au cancer,
est tout aussi sournois et une embolie
pulmonaire peut survenir brutalement,
avec des conséquences dramatiques:
on parle de la «mort silencieuse».
Un traitement antithrombotique peut,
ainsi, permettre d'éviter au patient la
survenue d'une embolie pulmonaire,
qui est mortelle une fois sur deux. Je
ne dis pas que donner un traitement
anti-thrombotique permet de traiter
le cancer, mais cela pourrait, d'une
part, limiter la prolifération de la tu-
meur, et d'autre part, favoriser l'im-
pact du traitement anti-cancéreux.
Quelle est la prévalence de la throm-
bose, chez le patient cancéreux?
La thrombose est intimement asso-
ciée au développement tumoral: le
cancer profite de la thrombose pour
grossir, croître et se disséminer.
C'est pourquoi, on estime que 20%
des patients atteints de cancer (tous
cancers confondus) développent une
thrombose. Ce risque thrombotique
varie selon le type de tumeur et son
stade évolutif. Chez le patient atteint
de cancer, le risque de récidive throm-
botique est, aussi, trois à quatre fois
supérieur, par rapport à un patient
sain. En cas de chirurgie, le sujet
atteint de cancer a trois à quatre fois
plus de risque de faire une throm-
bose post-opératoire qu’en l’absence
de cancer.
Entretien réalisé par Tanina Ait
à Santé Mag
ACTUALITÉ
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Chafik Oussedik
Directeur Général LEO Pharma Algérie, à Santé Mag
Estimez-vous que les praticiens
prennent, suffisamment, en consi-
dération le risque thrombotique
chez un patient atteint de cancer?
Malheureusement, en dépit de
l'amélioration de nos connaissances
sur ce lien entre le cancer et la
thrombose, la prise de conscience
dans le monde médical est parti-
culièrement limitée. Les études
révèlent que moins de la moitié
des patients médicaux à risque de
thrombose reçoivent une prophy-
laxie. Ainsi, malgré les recomman-
dations internationales et les avis
concordants d'experts, près de 70%
des patients atteints de cancer et
hospitalisés ne reçoivent pas de trai-
tement préventif anti-thrombotique.
Certains cancers sont-ils plus
thrombogènes que d'autres?
Le risque thrombotique est asso-
cié au type histologique et au degré
d'évolutivité du cancer. On sait que
les tumeurs dites solides (pou-
mon, pancréas, colon, estomac, les
adénocarcinomes en général) sont
les plus thrombogènes. La chirur-
gie, la radiothérapie, la chimio-
thérapie, et l'hormonothérapie
favorisent, aussi, le développement
d'une thrombose. C'est pour cette
raison qu'il existe des recomman-
dations internationales, pour les
patients atteints de cancer, traités,
en ambulatoire, par chimiothérapie.
Les patients bénéficiant de cette
combinaison thérapeutique doivent,
alors recevoir, systématiquement,
une prévention anti-thrombotique
adaptée, pour limiter ce risque.
Quels sont les traitements préconi-
sés?
Les recommandations interna-
tionales présentent les héparines
de bas poids moléculaire (HBPM)
comme l’outil thérapeutique de
première ligne pour la prévention
et le traitement anti-thrombotique,
chez le patient atteint de cancer. Il
faut prévenir la thrombose chez ces
malades, aussi longtemps que le
risque persiste, tout en adaptant ce
«bouclier» à l'agression qu'il y a en
face. C’est pour cette raison que les
HBPM sont recommandées, en ren-
forçant cette protection, particuliè-
rement chez les patients atteints de
cancer. Les HBPM pourraient, ainsi,
influencer l'évolution, voire le pro-
nostic, de certains cancers
LEO Pharma Algérie
Une fondation au service du patient
Pouvez-vous nous présenter LEO
Pharma?
LEO est peut-être le plus ancien labo-
ratoire du monde, puisque l’officine,
qui lui a donné le jour, a été créée en
1620, au cœur de Copenhague. . Les
apothicaires danois avaient choisi le
cygne ou le lion.
La Kjobenhavns Loveapothek (La
pharmacie du Lion de Copenhague)
fut la première autorisée au Dane-
mark. Elle a fonctionné sans discon-
tinuité jusqu’au XXème siècle pour
donner naissance, en 1908, aux labo-
ratoires LEO, devenus, par la suite,
"LEO Pharma".
Le Groupe LEO Pharma, emploie ac-
tuellement, plus de 4500 personnes à
travers ses filiales, dans 61 pays.
Aujourd’hui, près de 150 pays commer-
cialisent les produits LEO, y compris
les Etats-Unis et le Japon.
Vous confirmez bien que LEO Pharma
est une fondation ?
Absolument, LEO pharma est restée
une société familiale, jusqu’en 1983,
année où son propriétaire a créé la fon-
dation LEO et lui a fait don d’une partie
du capital, avant de le lui transmettre,
intégralement, trois ans plus tard.
Devenu fondation, le Groupe peut plei-
nement exprimer sa vocation pour
la recherche médicale et ce d’autant
mieux que n’ayant aucun actionnaire,
tous les profits réalisés restent dans
l’entreprise, pour consolider son indé-
pendance et pour financer ses pro-
grammes de recherche.
La Fondation LEO consacre, aussi, un
budget important à aider des projets
de recherche des étudiants en cours
de spécialisation, des œuvres huma-
nitaires et décerne différents prix,
comme par exemple le prix Charles
Grupper, qui récompense, chaque
année, de jeunes chercheurs ayant
publié, en langue française, dans le
domaine de la dermatologie.
A quand remonte la présence de LEO
Pharma, en Algérie?
Pertinente question !! La réponse est,
d’ailleurs, de circonstance puisque la
filiale Algérie a fêté, ce mois, sa pré-
sence depuis 10 années, en Algérie,
en tant qu’entité légale de droit Algé-
rien (SARL). Ceci m’amène à souligner
que la pénétration de LEO Pharma, en
Algérie, remonte à bien au-delà de
2002, puisque la 1ère commande, vers
lAlgérie, a été réalisée en 1963.
Quelles sont les spécialités dans les-
quelles active Leo Pharma?
Dans le monde et en Algérie, Leo
Pharma intervient dans 2 pôles théra-
peutiques, en l’occurrence: La derma-
tologie (Psoriasis, Infections cutanées)
et la Thrombose veineuse.
Depuis plusieurs années, LEO Phar-
ma, a mis au point des produits à
la fois plus efficaces et mieux tolé-
rés, dont le chef de file demeure une
association fixe unique, composée
de Calcipotriol et de Betaméthasone.
A noter que ce produit innovant est
mis à la disposition des profession-
nels de la santé en Algérie, depuis
2008, dans le domaine de l'hemostase
et de la coagulation.
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