Cancer de la peau Le ganglion sentinelle pour évaluer les risques d

26 mars 2007
C O M M U N I Q U E D E P R E S S E
Cancer de la peau
Le ganglion sentinelle pour évaluer les risques
d’évolution du mélanome
Cancer dont l’incidence a le plus augmenté dans le monde ces dernières années, le mélanome de
la peau est également l’un des cancers les plus agressifs.
Pour évaluer l’extension initiale de la maladie, l’Institut Curie a recours à la détection du ganglion
sentinelle. Cette technique, mise au point à l’Institut Curie pour le cancer du sein, consiste à
repérer le premier relais de la chaîne ganglionnaire gionale, qui roit les vaisseaux
lymphatiques issus du site de la tumeur primitive, afin d’y rechercher la présence éventuelle de
cellules tumorales.
Forts de leur expertise du ganglion sentinelle dans le cancer du sein, les chirurgiens de l’Institut
Curie étudient l’intérêt pronostique de cette technique, qui permet la détection précoce de cellules
tumorales dans les ganglions régionaux chez les patients atteints de mélanome.
Cette validation permettra de mieux définir les conditions d’utilisation du ganglion sentinelle lors
de la prise en charge des mélanomes de la peau.
Forme la plus meurtrière des tumeurs de la peau si elle n’est pas diagnostiqe précocement, le mélanome est
le cancer dont l’incidence connaît la plus forte augmentation dans le monde : le nombre de cas double tous les
12 à 15 ans. Une des causes est l’exposition violente au soleil dès l’enfance, particulièrement chez les sujets à
peau claire. D’après l’Organisation Mondiale de la Santé, 132 000 mélanomes de la peau sont diagnostiqués
chaque ane dans le monde.
En France, en 2000, 3 066 nouveaux cas de mélanomes de la peau chez les hommes et 4 165 cas chez les
femmes ont été dénombrés.
De la difficulté d’évaluer les risques de dissémination
L’acte chirurgical reste l’intervention la plus efficace contre le mélanome de la peau. Plus le traitement est
précoce, plus les chances de grison sont élevées. L’épaisseur du mélanome au moment de la prise en
charge est l’un des facteurs déterminants du risque évolutif ultérieur et de la prescription éventuelle de
traitements complémentaires.
Si l’extension de la maladie est peu probable chez les patients ayant un mélanome d’une épaisseur inférieure à
1 mm, il est en revanche difficile de conclure pour les autres : environ 20 % des patients dont le mélanome a
une épaisseur comprise entre 1 mm et 4 mm ont une dissémination de leur tumeur au niveau de la chaîne
ganglionnaire la plus proche.
De l’intérêt du ganglion sentinelle
Précurseur du développement du ganglion sentinelle dans les cancers du sein, l’Institut Curie utilise
désormais cette technique pour déterminer les risques d’invasion métastatique chez les patients ayant
un mélanome de la peau. La procédure permet de repérer un ganglion caractéristique de la chaîne
ganglionnaire avec une gêne post-opératoire limitée et acceptable (voir page suivante « Le ganglion sentinelle :
une chirurgie légère»). Le ganglion sentinelle est enlevé au cours de l’acte chirurgical desti à traiter le
mélanome cuta primitif, mais contrairement au cancer du sein, l’analyse ne peut pas avoir lieu pendant
l’opération.
Lorsque le ganglion sentinelle est indemne, le pronostic est favorable et une surveillance clinique gulière sans
autre traitement est alors mise en place. En revanche, si l’analyse du ganglion sentinelle montre la présence de
cellules cancéreuses, l’ablation complète de la chaîne ganglionnaire est alors pratiquée au cours d’une nouvelle
intervention. Un traitement adjuvant peut être proposé secondairement en fonction des protocoles.
L’ensemble des patients, adressés par le Service de dermatologie et véréologie du Groupe Hospitalier
Cochin - Saint-Vincent de Paul (AP-HP, Pavillon Tarnier) dirigé par le Pr Marie-Françoise Avril et qui sont
ensuite pris en charge pour les aspects chirurgicaux par le Dr Angélique Girod et le Dr Benoît Couturaud à
l’Institut Curie, bénéfice de cette technique.
Le ganglion sentinelle nécessite en effet une collaboration
multidisciplinaire entre dermatologues, médecins nucléaires, chirurgiens et anatomo-pathologistes, s’intégrant
dans une démarche globale depuis le diagnostic préopératoire jusqu’à l’indication des traitements adjuvants.
Les avantages1 de cette technique pour pdire lévolution du mélanome de la peau ont récemment été
démontrés par une étude du John Wayne Cancer Institute de Los Angeles (Californie, Etats-Unis).
Les médecins de l’Institut Curie évaluent désormais si le résultat de la procédure du ganglion sentinelle modifie
les modalités de surveillance des malades, et/ou la décision de proposer un traitement adjuvant. Ils entendent
également terminer si la technique a des conséquences sur la qualité de vie des patients et l’évolution de la
maladie.
Cette évaluation permettra de définir la place de la produre du ganglion sentinelle lors de la prise en
charge des lanomes de la peau de plus de 1 mm d’épaisseur en France.
Face au mélanome, la prévention reste de rigueur. Plus un mélanome de la peau est repéré tôt, plus sa prise en
charge est facilitée. Le Syndicat National des Dermato-Vénéréologues organise tous les printemps, une
journée nationale de dépistage gratuit. Le neuvième rendez-vous aura lieu le jeudi 24 mai 2007.
Par ailleurs, il est important de rester prudent vis-à-vis des expositions prolongées au soleil et de respecter les
recommandations pour protéger les enfants.
Mélanome de la peau
I. Gorin/Tarnier-Cochin
Coupe histologique d’un mélanome de la peau
X. Sastre/Institut Curie
Le ganglion sentinelle : une
chirurgie légère
Concrètement, cette technique
consiste à injecter un produit coloré
ou radioactif le techtium pour les
mélanomes de la peau au niveau
de la tumeur. Ce produit migre
ensuite progressivement par les
vaisseaux lymphatiques vers la
chaîne ganglionnaire régionale. En
observant par scintigraphie sa
diffusion à un temps donné, les
médecins peuvent repérer le
ganglion caracristique de la chaîne
ganglionnaire et le retirer pour
analyse.
Pedro Lombardi/Institut Curie
Contacts presse :
Institut Curie
Céline Giustranti
Fax 01 44 32 41 67
service.presse@curie.fr
1 Une étude récente du John Wayne Cancer Institute (Morton DL et coll. “Sentinel-node biopsy or nodal observation in melanoma.” New England
Journal of Medicine, 28 septembre 2006, vol. 355, p. 1307-1317) a prouvé que l’analyse du ganglion sentinelle permettait d’identifier les patients
ayant un risque évolutif accru.
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