Groupe dépistage Ligue nationale contre le cancer
www.ligue-cancer.net
L’état qui précède le cancer infiltrant porte aussi le nom de cancer intra-épithélial, ou de cancer
in situ, ou encore de “stade O". A ce stade, les cellules cancéreuses sont strictement limitées à
leur lieu de naissance et n’ont pas franchi la frontière (membrane basale) qui les sépare des
tissus voisins. Il s’agit donc d’un cancer strictement local. Le passage au stade de cancer invasif
peut se faire après plusieurs années. On dispose donc souvent d’un temps assez long pour
dépister et pour traiter cet état en prévenant ainsi la phase invasive, destructrice et susceptible
d’essaimer à distance (métastases).
Les facteurs de risque
L’infection par le virus du papillome humain (HPV : Human Papilloma Virus) représente le
principal facteur de risque du cancer du col de l'utérus. Il en existe de nombreux types. La
contamination s'effectue à l'occasion de rapports sexuels même protégés. Elle est très
fréquente puisqu'on estime que 20-50 % des personnes qui ont une activité sexuelle seront en
contact avec le virus. Dans l'extrême majorité des cas, le système immunitaire parvient à
contrôler spontanément l'infection virale et à l'éliminer. Seules 1 à 2 % des femmes
contaminées par le virus vont développer un cancer du col de l'utérus.
Des premiers rapports sexuels à un âge précoce, et plus encore la multiplicité des partenaires,
favorisent la contamination par ce virus.
L’infection virale du col utérin provoque fréquemment chez les femmes des lésions bénignes, les
condylomes, mais favorise aussi l’apparition de lésions dysplasiques susceptibles de devenir
cancéreuses. Ceci a fait écrire à tort que le cancer du col utérin pouvait être considéré comme
une maladie sexuellement transmissible laissant supposer que les femmes qui en étaient
atteintes étaient contagieuses, ce qui est bien évidemment faux. En réalité, ce qui est
contagieux, c’est l’infection virale par le HPV. Les hommes sont souvent porteurs “sains”, c’est-
à-dire que le virus ne provoque aucune lésion chez eux mais qu’ils le transmettent à leur(s)
partenaire(s) sexuelle(s) par contact de peau à peau lors des préliminaires.
Pour mémoire, rappelons les facteurs favorisant la cancérogénèse que sont le tabagisme et
l’infection par le VIH (virus de l’immunodéficience humaine, responsable du SIDA) : les femmes
infectées par ce virus ont un risque accru non seulement de développer un cancer du col de
l’utérus mais d’avoir un cancer plus agressif.
Le dépistage
Il n’existe pas de dépistage organisé du cancer du col utérin. Par contre, chaque femme doit
avoir le souci de se soumettre régulièrement à un dépistage individuel. Il repose sur la pratique
régulière d'un frottis qui, en prélevant des cellules du col, permet leur analyse au microscope.
L'examen direct du col (colposcopie) permet également de mettre directement en évidence des
lésions suspectes. Mais seule l'analyse de ces lésions après biopsie permet d'affirmer le
diagnostic en constatant la présence de cellules cancéreuses.
Sources : Ligue nationale contre le cancer - Institut National du CAncer - Fédération Nationale des Observatoires Régionaux de Santé
Validation par le groupe dépistage de la Ligue Nationale contre le cancer : Mmes Drs Faivre, Sancho-Garnier, Weil – MM. Drs
Arnal, Bastien, Catanzano, Dancourt, Hirsch, Janser, Mme Le Cain, M. Delaunay. mai 2008