Groupe dépistage Ligue nationale contre le cancer
www.ligue-cancer.net
DEPISTAGE DU CANCER DU COL UTERIN
Qu’appelle-t-on appareil génital féminin ?
Un certain nombre d’organes sont réunis sous le terme général d’appareil génital :
- la vulve et le vagin.
- l’utérus qui est un muscle creux, à parois épaisses. Il est divisé en deux parties:
• une partie basse que l’on peut atteindre au fond du vagin : c’est le col de l’utérus ;
• une partie plus haute : c’est le corps de l’utérus, organe à forte musculature qui
augmente de volume de façon considérable pendant la grossesse puisque c’est dans
l’utérus que l’embryon puis le fœtus vont se développer. Il se prolonge, de chaque côté,
à sa partie supérieure, par les trompes sur lesquelles se greffent les ovaires.
- les ovaires qui sont deux glandes profondément situées dans la cavité pelvienne. L’ovaire a
deux fonctions: sécréter les hormones et “pondre" l’ovule qui sera acheminé dans l’utérus par
l’intermédiaire des trompes.
Quels sont les cancers de l’appareil génital féminin ?
Les tumeurs sont relativement rares au niveau de la vulve, du vagin et de la trompe ; par
contre, elles sont assez fréquentes sur :
- le col utérin (environ 3.070 nouveaux cas et 1.070 décès par an en France (chiffres 2005) ;
- le corps utérin (5.770 nouveaux cas par an et 1.800 décès) ;
- les ovaires (4.375 nouveaux cas annuels et 3.180 décès).
Sources : Ligue nationale contre le cancer - Institut National du CAncer - Fédération Nationale des Observatoires Régionaux de Santé
Validation par le groupe dépistage de la Ligue Nationale contre le cancer : Mmes Drs Faivre, Sancho-Garnier, Weil – MM. Drs
Arnal, Bastien, Catanzano, Dancourt, Hirsch, Janser, Mme Le Cain, M. Delaunay. mai 2008
Groupe dépistage Ligue nationale contre le cancer
www.ligue-cancer.net
Le cancer du col de l’utérus
Le col de l'utérus constitue la partie inférieure de l'utérus et communique avec le vagin.
En France, le cancer du col de l'utérus se situe au 10ème rang des cancers féminins.
Moins fréquent que le cancer du corps utérin, on recense tout de même 3.070 nouveaux cas par
an soit 7,1 femmes pour 100.000 (*). Son taux d’incidence annuel a diminué de 2,9 % entre
1980 et 2005.
La mortalité affecte 1.070 femmes chaque année soit 1,9/100.000 (*), mais ici encore on
relève une baisse du taux d’évolution annuel de 4 % entre 1980 et 2005 qui se poursuit encore
entre 2000 et 2005, avec une diminution de 3,2 % par an.
Le cancer du col de l’utérus est l’un de ceux pour lesquels il y a eu les plus grandes avancées au
cours des 20 dernières années. On constate on effet :
- qu’il existe un test de dépistage, simple, non douloureux, efficace : le frottis cervico-utérin
- que ce test permet également de reconnaître les états précurseurs du cancer du col utérin.
Ces maladies, appelées dysplasies (ou lésions intra-épithéliales de bas grade ou de haut grade)
précèdent le plus souvent le cancer de 10 à 15 ans. Leur traitement permet d’éviter leur
transformation en cancer invasif du col utérin.
Aussi en France, comme dans de nombreux autres pays européens, on enregistre depuis plus
de 20 ans, grâce aux frottis cervico-utérins de dépistage, une importante diminution de la
fréquence de ce cancer.
(*) Taux standardisé selon la structure d’âge de la population mondiale et exprimé pour
100.000 personnes-années
Diagnostic
La tumeur siège, le plus souvent, sur la partie du col qui fait saillie dans le vagin. Il s’agit de la
partie directement accessible par le toucher vaginal et visible à l’inspection directe après la mise
en place d’un écarteur vaginal (spéculum).
Parfois, la tumeur siège à l’intérieur du col dans le canal qui relie le col à la cavité utérine
proprement dite (endocol). Cette localisation à l’intérieur du col, moins accessible, peut
entraîner un retard dans le diagnostic.
Enfin, quelquefois. le cancer peut se développer sur un moignon de col laissé en place après
une ablation partielle de l’utérus pratiquée quelques années auparavant (par exemple une
hystérectomie sub-totale pour fibrome). Ces patientes doivent donc aussi bénéficier du
dépistage exactement dans les mêmes conditions que les personnes non opérées.
Sources : Ligue nationale contre le cancer - Institut National du CAncer - Fédération Nationale des Observatoires Régionaux de Santé
Validation par le groupe dépistage de la Ligue Nationale contre le cancer : Mmes Drs Faivre, Sancho-Garnier, Weil – MM. Drs
Arnal, Bastien, Catanzano, Dancourt, Hirsch, Janser, Mme Le Cain, M. Delaunay. mai 2008
Groupe dépistage Ligue nationale contre le cancer
www.ligue-cancer.net
Il faut distinguer deux situations différentes:
1 - Le cancer du col découvert en l’absence de signe d’alerte
C’est celui qui est dépisté par un examen gynécologique systématique. C’est dire l’importance
du rôle du médecin traitant ou du gynécologue, cet examen pouvant être pratiqué dans le cadre
de consultations gynécologique ou de médecine générale. Le frottis cervico-utérin est l’examen
le plus important pour dépister un cancer du col ou les états précurseurs de ce cancer. Le
recueil des cellules au niveau du vagin et du col de l’utérus se fait grâce à une petite spatule en
bois ou à une brossette. Cet examen, absolument indolore, est pratiqué après la simple mise en
place d’un spéculum. Après étalement des prélèvements sur une lame de verre, on peut
analyser l’échantillon (examen cytologique) et connaître la nature des cellules recueillies par le
frottis.
Cellules normales Cellules cancéreuses
Une classification internationale a été établie, appelée du nom anglais cervical intra-epithelial
neoplasia” (CIN) CIN I. CIN Il, CIN III. Si le frottis signale des anomalies, le diagnostic doit être
confirmé par un examen histologique fait sur une biopsie (prélèvement indolore à la pince d’un
fragment de tissu). Le repérage précis du siège du prélèvement est aidé par un examen à la
loupe binoculaire, appelé colposcopie. C’est grâce au frottis cervico-utérin que l’on découvre de
plus en plus de lésions précancéreuses ou de cancers à un stade intra-épithélial, ce qui entraîne
bien entendu une diminution des cancers découverts à un stade invasif.
Cependant il y a encore une lacune importante dans le dépistage des cancers du col utérin. En
effet 6 millions de frottis environ sont réalisés chaque année. Ceci permettrait en théorie
d’assurer un dépistage efficace. Malheureusement on constate une répartition inégalitaire de la
réalisation de ces frottis avec parfois une répétition annuelle de l’examen chez des personnes à
faible risque, alors que des populations à risque plus élevé ne sont pas sensibilisées à la
nécessité de la surveillance gynécologique.
Il est également regrettable que la pratique du frottis cervico-utérin soit abandonnée le plus
souvent après l’âge de 50 ans, alors que le risque de cancer du col utérin augmente après cet
âge. Ainsi, on estime que 60 % seulement des femmes qui devraient bénéficier de frottis
cervico-utérins réguliers se soumettent à cet examen de dépistage. Il est important de
sensibiliser les 40 % restants.
Sources : Ligue nationale contre le cancer - Institut National du CAncer - Fédération Nationale des Observatoires Régionaux de Santé
Validation par le groupe dépistage de la Ligue Nationale contre le cancer : Mmes Drs Faivre, Sancho-Garnier, Weil – MM. Drs
Arnal, Bastien, Catanzano, Dancourt, Hirsch, Janser, Mme Le Cain, M. Delaunay. mai 2008
Groupe dépistage Ligue nationale contre le cancer
www.ligue-cancer.net
0
5
10
15
20
25
30
35
40
0 5 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 85
0
10000
20000
30000
40000
50000
60000
0 5 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 85
Ages de découverte
du cancer invasif
Ages de pratique
du frottis du col utérin
Age des femmes pratiquant des frottis cervico-utérins (Source : Fédération des Crisap)
2- Le cancer révélé par des signes cliniques
Ces signes sont relativement discrets au début et se caractérisent essentiellement par des
pertes anormales. Le plus souvent, ce sont de légers saignements de très faible quantité
survenant entre les règles ou après la ménopause. Ces petits saignements ont une grande
valeur d’alarme. Ils peuvent être provoqués par de légers traumatismes : rapports sexuels,
voyages, toilettes.
Même si ces saignements vaginaux sont de très faible abondance, ils doivent être considérés
comme un signal d’alarme et justifier systématiquement une consultation médicale. Il est faux
de parler d’hémorragie, au sens où l’entend le grand public «saignement abondant» avec
présence de caillots, ce symptôme caractérisant des formes beaucoup plus évoluées ou une
lésion très différente, notamment un fibrome.
Quelquefois, les saignements sont remplacés par de petites pertes rosées ou brunâtres qui
doivent également alerter. La prudence doit donc faire pratiquer un examen gynécologique pour
toute perte sanglante, ou non, quelle que soit son abondance et quel que soit l’âge de la femme
(ménopausée ou non).
L’examen clinique permet un premier bilan d’extension de la tumeur. Il est parfois nécessaire
d’endormir la patiente (courte anesthésie générale) pour faire au mieux cette évaluation. Ce
bilan clinique est complété par différent examens radiologiques.
On détermine ainsi le stade clinique d’extension de la maladie. Ce stade déterminera le
traitement à proposer :
Æ au stade I, le cancer est strictement limité au col ;
Æ au stade Il, il déborde sur la partie avoisinante, du vagin et/ou infiltre partiellement le tissu
qui entoure normalement l’utérus (les paramètres) ;
Æ au stade III, atteinte de plus des 2/3 du vagin et/ou du tissu péri-utérin jusqu'à la paroi ;
Æ au stade IV, il commence à infiltrer les organes voisins (vessie en avant rectum en arrière)
et/ou en dehors du bassin et/ou métastase à distance.
Sources : Ligue nationale contre le cancer - Institut National du CAncer - Fédération Nationale des Observatoires Régionaux de Santé
Validation par le groupe dépistage de la Ligue Nationale contre le cancer : Mmes Drs Faivre, Sancho-Garnier, Weil – MM. Drs
Arnal, Bastien, Catanzano, Dancourt, Hirsch, Janser, Mme Le Cain, M. Delaunay. mai 2008
Groupe dépistage Ligue nationale contre le cancer
www.ligue-cancer.net
L’état qui précède le cancer infiltrant porte aussi le nom de cancer intra-épithélial, ou de cancer
in situ, ou encore de “stade O". A ce stade, les cellules cancéreuses sont strictement limitées à
leur lieu de naissance et n’ont pas franchi la frontière (membrane basale) qui les sépare des
tissus voisins. Il s’agit donc d’un cancer strictement local. Le passage au stade de cancer invasif
peut se faire après plusieurs années. On dispose donc souvent d’un temps assez long pour
dépister et pour traiter cet état en prévenant ainsi la phase invasive, destructrice et susceptible
d’essaimer à distance (métastases).
Les facteurs de risque
L’infection par le virus du papillome humain (HPV : Human Papilloma Virus) représente le
principal facteur de risque du cancer du col de l'utérus. Il en existe de nombreux types. La
contamination s'effectue à l'occasion de rapports sexuels même protégés. Elle est très
fréquente puisqu'on estime que 20-50 % des personnes qui ont une activité sexuelle seront en
contact avec le virus. Dans l'extrême majorité des cas, le système immunitaire parvient à
contrôler spontanément l'infection virale et à l'éliminer. Seules 1 à 2 % des femmes
contaminées par le virus vont développer un cancer du col de l'utérus.
Des premiers rapports sexuels à un âge précoce, et plus encore la multiplicité des partenaires,
favorisent la contamination par ce virus.
L’infection virale du col utérin provoque fréquemment chez les femmes des lésions bénignes, les
condylomes, mais favorise aussi l’apparition de lésions dysplasiques susceptibles de devenir
cancéreuses. Ceci a fait écrire à tort que le cancer du col utérin pouvait être considéré comme
une maladie sexuellement transmissible laissant supposer que les femmes qui en étaient
atteintes étaient contagieuses, ce qui est bien évidemment faux. En réalité, ce qui est
contagieux, c’est l’infection virale par le HPV. Les hommes sont souvent porteurs “sains”, c’est-
à-dire que le virus ne provoque aucune lésion chez eux mais qu’ils le transmettent à leur(s)
partenaire(s) sexuelle(s) par contact de peau à peau lors des préliminaires.
Pour mémoire, rappelons les facteurs favorisant la cancérogénèse que sont le tabagisme et
l’infection par le VIH (virus de l’immunodéficience humaine, responsable du SIDA) : les femmes
infectées par ce virus ont un risque accru non seulement de développer un cancer du col de
l’utérus mais d’avoir un cancer plus agressif.
Le dépistage
Il n’existe pas de dépistage organisé du cancer du col utérin. Par contre, chaque femme doit
avoir le souci de se soumettre régulièrement à un dépistage individuel. Il repose sur la pratique
régulière d'un frottis qui, en prélevant des cellules du col, permet leur analyse au microscope.
L'examen direct du col (colposcopie) permet également de mettre directement en évidence des
lésions suspectes. Mais seule l'analyse de ces lésions après biopsie permet d'affirmer le
diagnostic en constatant la présence de cellules cancéreuses.
Sources : Ligue nationale contre le cancer - Institut National du CAncer - Fédération Nationale des Observatoires Régionaux de Santé
Validation par le groupe dépistage de la Ligue Nationale contre le cancer : Mmes Drs Faivre, Sancho-Garnier, Weil – MM. Drs
Arnal, Bastien, Catanzano, Dancourt, Hirsch, Janser, Mme Le Cain, M. Delaunay. mai 2008
1 / 7 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !