On consid`ere ainsi qu’ils sont dot´es de ¯
Lheures de temps (e.g. 24 par jour, ou 16 si l’on d´eduit le
temps de sommeil), qu’ils peuvent allouer `a leur consommation (C) ou `a leur loisir (ℓ). Les deux
biens apportent de l’utilit´e. Ils vont donc faire en sorte que le dernier euro d´epens´e en loisir1et
le dernier euro d´epens´e en consommation leur apportent autant d’utilit´e (si ce n’´etait pas le cas,
il vaudrait mieux d´epenser un peu moins dans le bien qui apporte marginalement moins d’utilit´e
que l’autre). Si U′
ℓ(C, ℓ) et U′
C(C, ℓ) repr´esentent l’utilit´e marginale procur´ee par respectivement la
derni`ere unit´e de loisir et la derni`ere de bien consomm´ees, alors la condition de maximisation de
l’utilit´e des m´enages est :
U′
ℓ(C, ℓ)
w=U′
C(C, ℓ)
p.
Comme l’utilit´e marginale du loisir (ℓ) est ´egale au signe pr`es `a la d´esutilit´e marginale du travail
(L), soit U′
ℓ(C, ℓ) = −U′
ℓ(C, ¯
L−L), alors la condition de maximisation peut ˆetre r´e´ecrite :
−U′
ℓ(C, ¯
L−L)
w=U′
C(C, ℓ)
p,
i.e. que la d´esutilit´e engendr´ee par le dernier euro gagn´e doit ˆetre compens´ee strictement par l’utilit´e
apport´ee par la quantit´e de biens que permet de consommer ce dernier euro gagn´e. Plus l’individu
va consommer de loisir (ℓ), moins il va offrir de travail (L=¯
L−ℓ).
Il est clair (au vue de la condition de maximisation) que l’offre de travail (soit la demande de
loisir) et la demande de biens de consommation d´epend du salaire r´eel :
−U′
ℓ(C, ¯
L−L)
U′
C(C, ℓ)=w
p.
On peut distinguer deux effets de la variation du salaire r´eel (e.g. une augmentation) sur l’offre de
travail :
•Un effet revenu. Si le salaire r´eel augmente, l’individu est virtuellement plus riche (puisque sa
dotation en heures ¯
Lreste ´equivalente mais elle est d´esormais valoris´ee `a un prix wplus ´elev´e
par rapport `a pqu’avant). L’individu peut donc consommer plus de biens de consommation
et plus de loisir. Or, consommer plus de loisir revient `a travailler moins.
•Un effet substitution. Une augmentation du salaire r´eel signifie une modification des prix
relatifs : le loisir est dor´enavant relativement plus cher que le bien de consommation. En
cons´equence, l’individu va dans son panier de consommation substituer du bien de consom-
mation au loisir. Il va donc consommer plus du bien de consommation et moins de loisir, i.e.
offrir plus de travail.
Au final, les deux effets se conjugent. L’effet global d´epend des pr´ef´erences de l’individu. Dans
tous les cas, si w/p augmente, il consommera plus de biens de consommation. Par contre, les deux
effets sont de sens contraire pour ce qui concerne le travail. Si l’effet substitution est sup´erieur `a
l’effet revenu, l’offre de travail augmente. Si l’effet revenu est sup´erieur `a l’effet substitution, l’offre
de travail diminue.
1Le loisir a un coˆut : le salaire nominal. Il s’agit d’un coˆut d’opportunit´e : dire que l’individu ach`ete une heure
de loisir revient `a dire qu’il ne travaille pas pendant une heure, il perd donc l’´equivalent du salaire nominal horaire.
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