3/47
Je suis psychologue de formation et, après quelques années en mission
humanitaire à l’étranger, je travaille aujourd’hui au siège de « Médecins du
Monde » à Paris. Je n’exerce pas sur le terrain, m’occupant à l’heure actuelle
de la gestion des missions internationales, en l’occurrence des expatriés. Je
cherche maintenant à changer de poste et à être active sur les missions en
France de Médecins du Monde ou d’une autre organisation. C’est la raison
pour laquelle j’ai décidé cette année de suivre ce Diplôme Universitaire, afin
d’avoir de nouveaux outils pour travailler avec des populations migrantes en
France. J’ai également besoin de mieux comprendre l’attitude que j’ai pu
avoir lorsque je travaillais à l’étranger (que j’analyse comme ayant été bien
souvent très ethnocentriste !) et faire une analyse de mes pratiques.
Ne travaillant pas sur le terrain aujourd’hui, j’ai eu des difficultés à trouver un
sujet et ai par conséquent décidé de travailler sur une thématique qui
m’intéresse, mais autour de laquelle je n’exerce pas du tout aujourd’hui.
J’avoue que j’ai ressenti certaines difficultés au fil de ce travail, car je ne suis
pas expérimentée dans ce domaine et ai eu parfois du mal à avancer et
étayer ma réflexion.
J’ai réalisé avoir énormément mûri tout au long de ce DU. La façon dont j’ai
abordé mon mémoire le montre bien : au début de l’année, je souhaitais
comprendre comment étaient vécus la grossesse et l’accouchement selon
les origines culturelles des mères. Ce travail n’aurait probablement été qu’un
état des lieux de différentes pratiques culturelles et aurait sûrement abouti à
de nombreux préjugés avec le risque de « ghettoïser » certaines des femmes
rencontrées. Il n’aurait pas permis d’étudier notre pratique de soignants. J’ai
petit à petit intégré le fait que le but de ce diplôme était de nous faire réfléchir
à la façon de mieux prendre en charge des patients de culture différente et
non pas de connaitre pour chaque pays les rites et pratiques utilisés ni d’être
« spécialiste » de tel continent. J’ai par conséquent fait évoluer mon travail
sur le vécu que les femmes ont de l’accouchement en France, sur celui des
sages-femmes qui les prennent en charge et sur la relation que ces acteurs
peuvent établir au sein des maternités françaises.