Le Typage ADN dans l’espèce canine : un rêve ou une réalité accessible aux éleveurs
est considérable, en l’absence d’une consanguinité effrénée et chaque individu d’une espèce, à
l’exception des jumeaux monozygotes, possède une séquence ADN unique.
Les microsatellites sont à présent les marqueurs les plus utilisés dans les études de
caractérisation génétique des animaux d’élevage. De plus, leur pouvoir discriminant a permis
de conquérir de nombreux domaines comme la médecine légale, la génétique des populations,
ou encore la sélection animale.
2. Caractéristiques des séquences microsatellites
Les microsatellites appelés également SSR (répétitions de séquences simples) ou STR
(séquences répétées en tandem) consistent en une séquence d’ADN formée par une répétition
en tandem de motifs composés la plupart du temps de 2 à 10 nucléotides (par ex.
CACACACACACACACA que l’on écrit (CA)n ; avec n= 8 on écrit (CA)8). Ils sont nombreux
dans l’ensemble des génomes eucaryotes, ils représentent environ 1,6 % du génome humain
[1] et 3 % de celui de la souris [2]. Les microsatellites ont une taille relativement petite et par
conséquent, sont facilement amplifiables par PCR. Les ADN sont extraits de différentes sources
comme le sang, les poils, la peau, le cartilage … Ces séquences microsatellites sont présentes
sur l'ensemble du génome, le plus fréquemment au niveau des introns des gènes mais parfois
également au niveau des exons. La transmission génétique de ces séquences suit les lois
mendéliennes de l'hérédité. La longueur de ces séquences, c'est-à-dire le nombre de
répétitions, est variable d'un individu à l'autre et d'un allèle à l'autre chez un même individu, on
parle de polymorphisme de taille (ex. (CA)15, (CA)11 ou (CA)19). Par exemple, un individu
portera sur un locus déterminé un allèle CA15 sur un chromosome de la paire n°8 par exemple,
et un allèle CA11 sur le second chromosome de la même paire n°8; il transmettra à chacun de
ses descendants l’un de ces deux allèles ; un autre chien portera un allèle CA15 et un allèle
CA9 ; on comprend donc aisément que plus le nombre d’allèles possibles est important pour un
locus, plus celui-ci est discriminant ; et pour que l’identification soit parfaite, nous ne travaillons
pas sur un locus mais sur une dizaine de locus pour augmenter le pouvoir discriminant de cette
méthode.
Le pouvoir discriminant de ces profils génétiques est très fort. La probabilité que deux individus
pris au hasard partagent les mêmes allèles est inférieure à de 1015 [Pascal, 1998]. Cette
affirmation est en partie démentie selon les populations étudiées. Les populations canines et
félines sont des populations au sein desquelles la consanguinité est forte ; on aura donc
tendance à augmenter le nombre de loci à analyser pour maintenir un polymorphisme suffisant
en vue de l’identification.
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