f) Zurich : C’est la ville la plus riche du monde, toutefois elle figure parmi celles où l’on
utilise le plus les transports en commun. Cela remet en question l’idée reçue selon
laquelle seuls les moins bien nantis utilisent le transport en commun.
g) Séoul : Un des ses maires a fait une campagne de réappropriation urbaine,
transformant ainsi de grandes portions du système routier en réseau de transport en
commun et en espaces verts. Ce cas démontre les possibilités du leadership individuel.
h) Houten (Pays-Bas) : Développement impressionnant de l’infrastructure et de
l’utilisation du vélo, notamment la canalisation et les aires de stationnement pour vélos
aux arrêts d’autobus et aux stations. Les systèmes de transport en commun où l’on doit se
rendre en voiture aux points d’embarquement, tel que le Bay Area Rapid Transit,
annulent pratiquement toute économie d’émission de GES, puisque la majorité des
émissions ont lieu au cours de 3 ou 4 premiers kilomètres de déplacement.
Conclusion : Non seulement ces innovations urbanistiques aident-elles à réduire
l’émission des GES, mais elles favorisent aussi la sécurité dans les quartiers, le
développement économique, une économie de temps (tout en réduisant le temps de
pollution) et un meilleur accès à la mobilité urbaine (rappelons qu’une personne sur trois
aux États-Unis ne possède pas de voiture).
Discussion : Les questions adressées à M. Cervero portaient sur de nombreux sujets tels
que le rôle de la Chine et de l’Inde, les différentes formes de gouvernance, l’influence de
la privatisation et les façons de mettre en marche les changements. Le cas de la Chine
demeure énigmatique, car tout en y construisant de nombreuses autoroutes gigantesques,
elle fait figure de leader dans les innovations en matière de transport en commun (par
exemple, la récupération des plus-values pour le transport en commun à Hong Kong ou
les projets de « PIB vert » aux échelons municipaux). La complexité de cette situation
vient en partie de la division des pouvoirs entre les gouvernements central et municipaux.
Dans plusieurs cas, les municipalités ont la liberté d’innover dans les transports en
commun selon leurs besoins et intérêts propres. Les exemples cités par M. Cervero
témoignent aussi de la diversité politique dans laquelle chacun d’eux a lieu, allant des
démocraties socialistes ou capitalistes aux régimes totalitaires. M. Cervero souligne que,
peu importe le cadre politique, l’important est de voir les possibilités de planification
stratégique à long terme. L’équilibre entre le public et le privé est une question
importante : le secteur privé peut offrir plus efficacement les services tout en assumant un
part des risques d’investissement, mais il doit être étroitement surveillé par le secteur
public. Les associations public-privé sont primordiales pour les initiatives de récupération
des plus-values, comme dans le cas de Hong Kong. Finalement, les questions au sujet du
réaménagement de l’environnement urbain à partir de l’aménagement actuel (tel que
soulevé à la première séance) ont refait surface. Il n’y a pas de réponse facile, mais cela
ne veut pas dire qu’il est impossible d’y arriver; le cas de Séoul l’illustre bien. En deux
ans, le gouvernement municipal a réussi à transformer de vastes étendues routières en
parcs et en zones piétonnières. Les changements peuvent avoir lieu progressivement et
les résultats devraient pouvoir offrir un éventail d’avantages accrus pour les citoyens.
Président de séance et compte rendu : Jason Morris-Jung, Université de la Californie, Berkeley, boursier
Trudeau
Transports et environnement 3