Financial News
Mei 2015
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Sommaire
En bref 1
Quel impact a le ralentissement de la croissance chinoise
sur l’économie mondiale ?
Economie 2
La frilosité de la Fed
Marchés des actions 3
Pire trimestre des quatre dernières années
Marchés obligataires 5
Pas de hausse des taux et une inflation faible
soutiennent les obligations d’Etat
Marchés des changes 7
Matières premières 7
Glossaire 8
Financial
News
Octobre 2015
En bref
Quel impact a le ralentissement de la croissance
chinoise sur l’économie mondiale ?
Les marchés financiers sont d’humeur maussade vis-à-vis de
l’économie chinoise. Nous ne partageons pas entièrement
cette vision. Certes, l’offre est excédentaire dans l’industrie,
mais le secteur des services se redresse modestement et
les dernières mesures de stimulation commencent à se
répercuter sur l’économie réelle. Nous brossons ici le risque
qui découle du ralentissement de la croissance chinoise. Les
prévisions pessimistes pour la Chine préfigurent un scénario
à la japonaise. L’économie japonaise a connu un sérieux
ralentissement, passant d’une croissance moyenne de 4,5%
dans les années 1980 à péniblement 1,5% dans les années
1990. Vu l’ampleur de l’économie chinoise, la croissance
mondiale pourrait sérieusement s’essouffler. Une maigre
croissance de 1,5% sur les cinq prochaines années pourrait
déjà se traduire par une petite différence d’un pour cent pour
le reste du monde. Avec 15% du PIB nominal mondial et 10%
des importations de la planète, la Chine contribue en effet
chaque année à un tiers de la croissance mondiale. Cette
contribution reste élevée, car malgré le ralentissement de la
croissance, le volume de l’économie chinoise est aujourd’hui
cinq fois plus élevé qu’il y a 10 ans. Indépendamment de
ce poids économique, une baisse de la demande chinoise
comprimerait aussi la demande moyenne dans le reste du
monde. Un recul des importations chinoises résultant d’une
diminution des investissements ou d’une faible consommation
pourrait pousser la politique monétaire chinoise vers une
forte dévaluation du yuan, qui handicaperait sérieusement la
compétitivité des autres régions et grèverait donc aussi leur
croissance. D’un autre côté, les prix des matières premières
industrielles vont rester faibles longtemps, si bien que les pays
industrialisés consommateurs vont profiter plus longtemps
de ce rabais. A priori, le risque d’une déflation tenace semble
augmenter, mais il n’est peut-être pas aussi élevé qu’on le
pense. Les importations chinoises ne représentent que 5%
du PIB des pays industrialisés. Autrement dit, si la Chine
dévalue le yuan de 20%, cela fera baisser l’inflation des
pays industrialisés de 1%, et ce durant une période d’un
an seulement. Les revenus réels des pays industrialisés
s’en trouveront augmentés et cela prolongera la politique
d’assouplissement monétaire. Ce tableau représente un
risque, mais il n’est pas complètement négatif pour les pays
industrialisés.
Economie
La frilosité de la Fed
La banque centrale américaine (Fed) ne touche pas à ses taux. Le 1er
relèvement des taux depuis près de 10 ans devrait être reporté. Les
analystes estiment la probabilité de cette intervention en décembre
à 30% seulement. La présidente, Janet Yellen, n’est pas au rendez-
vous, renforçant ainsi les inquiétudes concernant l’état de l’économie
mondiale. Le dernier rapport sur l’emploi, faisant état de 142 000
nouveaux emplois contre les 200 000 attendus, renforce l’hypothèse
d’une abstention de la banque centrale américaine cette année. Les
marchés financiers réagissent d’abord avec beaucoup de tiédeur,
mais ils voient tout de même la politique monétaire accommodante
comme un élément positif pour les marchés d’actions. Nous n’allons
pas nous prononcer sur la pertinence de cette frilosité, mais corrigés
de l’inflation, les taux réels seront de toute façon toujours négatifs
après un premier relèvement des taux.
Valse des fusions/acquisitions
Alors que le ralentissement de la croissance économique ravive les
inquiétudes et que les entreprises reportent leur introduction en
Bourse, le marché des acquisitions se porte toujours comme un
charme. Cette année, le volume total des transactions atteint 3 000
milliards de dollars ; il s’agit déjà d’une année record depuis
l’éclatement de la crise en 2008.
Redressement du marché immobilier européen
La baisse du chômage et la politique très accommodante se
répercutent sur les achats des ménages européens. D’après la BCE,
les prix immobiliers sont en hausse dans les Etats membres. Des
pays comme l’Espagne et l’Irlande où une crise de l’immobilier a fait
rage voient le marché se redresser. La BCE tient à l’œil certains pays
comme l’Allemagne, l’Autriche et la Belgique, car les prix immobiliers
y ont fort augmenté ou sont assez chers par rapport aux revenus.
Le réal brésilien au plus bas depuis 30 ans
A plus de 4 réaux le dollar, la devise brésilienne a sans doute atteint
son plus bas niveau en plus de 30 ans. Cette devise est la plus faible
parmi les pays émergents cette année. L’agence de notation S&P a
abaissé la note des emprunts d’Etat brésiliens au statut spéculatif ;
l’inflation élevée tenace ainsi que la chute des prix des matières
premières contribuent aussi à la dépréciation de la devise. Vu la
perspective d’un premier relèvement des taux aux Etats-Unis et le
malaise persistant au pays de la samba, il semble que le réal ne se
rétablira pas rapidement.
Le Premier ministre japonais annonce de nouvelles mesures
Le Premier ministre japonais annonce de nouveaux chantiers. Leur
mise en œuvre est encore assez vague, mais ils devraient subvenir à
plusieurs besoins de l’économie japonaise. Le Premier ministre
entend faire passer la croissance nominale de 5 000 milliards à 6 000
milliards de yens (sans fixer de calendrier). Le taux de fécondité doit
passer de 1,43 à 1,8. Les infrastructures pour les soins aux personnes
âgées doivent être étendues pour inciter les membres de la famille
en congé pour assistance médicale à travailler plus. Vu le flou qui
l’entoure, cette annonce est interprétée comme une fuite en avant,
afin de dissimuler la lenteur des progrès des réformes en cours.
Perspectives
économiques
Croissance
écono mique
(évolution an-
nuelle du PIB)
Inflation (évo-
lution annuelle
des prix à la
consommation)
2015 2016 2015 2016
Monde 2,8% 3,2% 1,6% 2,6%
Zone euro 1,5%1,6%0,1%1,2%
Allemagne 1,6%1,9% 0,3% 1,4%
France 1,1%1,4% 0,2% 1,1%
Belgique 1,3%1,5% 0,5% 1,6%
Royaume-Uni 2,6% 2,4% 0,1%1,4%
Etats-Unis 2,5% 2,6% 0,2% 1,9%
Japon 0,7% 1,2% 0,8% 1,0%
Russie -3,8% 0,3% 15,3% 7,9%
Brésil -2,5% -0,7% 8,8% 6,4%
Chine 6,8% 6,5% 1,6% 2,0%
Inde 7,4%7,5 % 6,2% 5,0%
Afrique du Sud 1,5%1,8% 4,8% 6,1%
Tableau 1 (Données au 30/09/2015)
2
Graphique 1 (Données au 30/09/2015)
Redressement du marché immobilier européen
Source : Thomson Reuters Datastream
Sommaire
Evolution du marché des actions Devise 1 mois Depuis le 01/01/2015 1 an 3 ans
Monde USD -3,86% -7,47% -6,86% 6,45%
Zone euro EUR -5,17% -1,45% -3,88% 8,10%
Allemagne EUR -5,84% -1,48% 1,96% 10,21%
France EUR -4,25% 4,27% 0,88% 9,92%
Belgique EUR -3,43% 1,80% 3,82% 12,11%
Royaume-Uni GBP -2,98% -7,68% -8,47% 1,82%
Etats-Unis USD -2,64% -6,74% -2,65% 10,05%
Japon JPY -7,95% -0,36% 7,51% 25,15%
Pays émergents USD -3,26% -17,18 %-21,21% -7,56%
Russie RUB -5,20% 17, 6 4 % 16,43% 4,06%
Brésil BRL -3,36% -9,89% -16,74% -8,68%
Chine (Hong Kong) CNY -3,80% -11,69% -9,10% 0,01%
Inde INR -0,49% -4,89% -1,79% 11,71%
Afrique du Sud ZAR 1,20% 2,07% 1,63% 12,50%
Tableau 2 (Données au 30/09/2015)
Marchés des actions
Pire trimestre des quatre dernières années
Europe et Etats-Unis
Après la déception du mois d’août, les marchés d’actions n’ont
pas fait mieux en septembre. Le troisième trimestre est donc
le plus mauvais trimestre de ces quatre dernières années.
La décision de la Fed de ne pas toucher à ses taux est vue
comme le signe d’une croissance encore trop fragile, mettant
à mal la confiance du marché. De plus, le marché a affaire
avec le scandale Volkswagen des moteurs truqués. Depuis le
sommet du mois de mars, le cours de l’action du constructeur
automobile a perdu plus de la moitié de sa valeur. L’ensemble
du secteur automobile en fait les frais, avec une perte mensuelle
de plus de 12%. Enfin, l’avertissement sur résultats du
producteur d’acier finlandais Outokumpu a encore fait plonger
les actions liées aux matières premières. L’Euro Stoxx 50 a
clôturé sur une perte de plus de 5%. Le S&P 500 a cédé près
de 3%. Aux Etats-Unis, le secteur pharmaceutique a été secoué
après qu’Hillary Clinton a annoncé qu’elle allait s’attaquer aux
prix exorbitants des médicaments.
Asie
La consolidation du yen japonais par rapport au dollar
américain met la Bourse japonaise sous pression. Le MSCI
Japon a terminé le mois sur une perte de plus de 9%. Le Japon
est ainsi la région affichant la plus mauvaise performance.
Il n’y a toutefois pas lieu de paniquer, car les résultats des
entreprises conservent leur solide dynamique. Les résultats
d’exploitation des entreprises chinoises accusent leur baisse la
plus importante en quatre ans. Avec le repli de plus de 40% du
Shanghai Stock Exchange, la valorisation de l’indice est revenue
à un niveau acceptable, avec un ratio cours-bénéfices de 15. Le
FMI met en garde contre la recrudescence des faillites sur les
marchés émergents après la frénésie d’emprunts des dernières
années. La vague de vente d’actions semble toutefois avoir
atteint un plancher. Le MSCI Emerging Markets a pu limiter
la perte à 3%. Néanmoins, avec une perte de 17%, les pays
émergents présentent la plus mauvaise performance depuis le
début de l’année.
ZONE EURO - Positif
+ Les marges bénéficiaires de la zone euro sont peu élevées
par rapport aux Etats-Unis. Elles laissent encore de la place
pour une amélioration, essentiellement grâce à la croissance
dérisoire des salaires, aux faibles coûts de financement et à
la croissance attendue des chiffres d’affaires.
+ La trésorerie des entreprises européennes est au plus haut
depuis 2008.
+ La BCE a revu à la baisse ses prévisions de croissance
économique et d’inflation. Il n’est pas exclu qu’elle prolonge,
voire étende son programme de rachat.
- Sur la base des divers paramètres, les actions de la zone
euro sont correctement valorisées pour le moment, mais
ne sont plus bon marché en tout cas.
- Dans les prochains mois, l’euro plus faible va jouer un rôle
moindre dans la croissance des bénéfices des entreprises
européennes car la baisse s’est interrompue. Cela se
traduit par un gommage progressif de la baisse de la baisse
de l’euro dans les comptes annuels.
- L’instabilité politique et le ralentissement de la croissance
structurelle dans les pays émergents vont accentuer la
volatilité.
3
Sommaire
ETATS-UNIS - Neutre
+ Au deuxième trimestre, la croissance de l’économie
américaine a encore été positive, passant de 3,7% à
3,9% grâce à la reprise des activités dans le secteur
de la construction et à une hausse des dépenses de
consommation.
+ La Fed a décidé de maintenir sa politique de taux actuelle.
Nous pensons que les futurs relèvements des taux seront
modérés et progressifs.
+ Par rapport aux autres régions, les entreprises américaines
génèrent les plus faibles chiffres d’affaires à partir des pays
émergents.
- Les résultats d’exploitation américains sont en sommet de
cycle.
- La hausse de la productivité ralentit, tandis que les charges
salariales augmentent. Cela se répercute sur la croissance des
bénéfices et pourrait handicaper les investissements à terme.
- Le marché américain des actions est cher. Le potentiel
haussier semble donc plutôt limité vu l’évolution en dents de
scie des bénéfices.
JAPON - Positif
+ La croissance des bénéfices des entreprises japonaises s’est
améliorée et les prévisions restent positives.
+ Les réformes structurelles progressent : les entreprises
visent un rendement supérieur sur fonds propres
(actuellement 9,2%), une baisse de l’impôt des sociétés se
profile et le taux d’activité des femmes augmente.
+ Le yen a récemment pris de la valeur, mais il devrait
redescendre en raison des divergences entre les politiques
monétaires américaine et japonaise.
+ Un redressement potentiel des salaires réels pourrait
relancer la consommation.
- Malgré la trésorerie substantielle que conservent les
entreprises et la hausse des bénéfices, les investissements
restent timides.
- Les institutionnels japonais et les investisseurs étrangers
manifestent actuellement peu d’enthousiasme pour la
future introduction en Bourse de la poste japonaise.
- La baisse persistante des prix des matières premières et les
maigres dépenses des ménages contiennent l’inflation et
vont imprimer une tendance baissière dans les prochains
trimestres. De nouveaux incitants monétaires s’imposent
toujours.
PAYS ÉMERGENTS - Négatif
+ La valorisation des marchés émergents reste intéressante.
Depuis 1995, le ratio cours-valeur comptable n’a été
inférieur au niveau actuel que dans quelques situations
exceptionnelles (9/11/2001 ; crise financière asiatique de
1997).
+ La vague de vente d’actions semble avoir atteint un
plancher. Le statu quo de la politique des taux de la Fed
y participe. De plus, les banques centrales et les pouvoirs
publics ont encore de la marge pour déployer des mesures
de stimulation.
- Les prévisions de bénéfices ont encore été revues à la baisse.
Pour la première fois cette année, on table désormais sur
une croissance négative des bénéfices pour 2015 (-0,26%).
- La croissance ralentit fortement en Chine. Il est probable
que les autorités chinoises dévaluent encore le yuan. Pour
le moment, elles maintiennent davantage une politique
réactive que proactive.
- Des dettes intérieures élevées durant un cycle de hausse des
taux de la Fed risquent de brider la croissance future.
4
Graphique 2 (Données au 30/09/2015)
Pire trimestre des quatre dernières années pour les marchés des actions
Source : Thomson Reuters Datastream
Graphique 3 (Données au 30/09/2015)
Le scandale des moteurs truqués de Volkswagen touche l’ensemble du
secteur automobile
Source : Thomson Reuters Datastream
Sommaire
Marchés obligataires
Pas de hausse des taux et une inflation faible
soutiennent les obligations d’Etat.
Le taux à 10 ans américain a été pour la première fois endéans
les 5 mois sous les 2% suite au report de la première hausse des
taux US. La faiblesse des chiffres économiques en provenance
d’Asie et le rapport décevant du marché du travail américain
ont également atténué la perspective d’une hausse des taux
d’intérêt dans les prochains mois. Dans la zone euro, l’inflation
était à nouveau en dessous de zéro et cela ravive la spéculation
que la BCE pourrait augmenter son programme d’achat. Les
élections grecques et espagnoles ont eu un effet mineur sur
les taux de ces pays. De l’autre côté de l’univers de crédit, les
obligations à haut rendement ont fortement souffert. La baisse
de l’appétit au risque a été associée à des sorties de capitaux
dans ce segment et à une baisse des volumes des nouvelles
émissions.
BCE : plus d’achats et plus rapidement ?
Le rapport de la réunion de la BCE début septembre, indique
que la banque centrale pourrait augmenter ses achats. Ces
achats sont destinés à soutenir la croissance économique et à
augmenter l’inflation. Récemment, la BCE a revu à la baisse
ses chiffres de croissance et d’inflation. Le rapport montre
qu’il existe un consensus autour d’une augmentation des
risques de dégradation en raison de la faiblesse dans les pays
émergents. Les membres du conseil d’administration tiennent
à souligner à nouveau que la BCE est prête à intervenir. Au
cours des prochaines réunions (octobre ou décembre), il n’est
pas impossible que la BCE nous laisse entrevoir ses plans. Pour
obtenir un programme similaire à celui des Etats-Unis et du
Royaume-Uni, la BCE devrait acheter jusqu’à 100 milliards
d’euros par mois. Aujourd’hui, on est à 60 milliards d’euros par
mois.
Taux d’intérêt 3 mois 2 ans 10 ans
Zone euro 0,0% -0,3% 0,6%
Allemagne -0,04% -0,3% 0,6%
France -0,04% -0,2% 1,0%
Belgique -0,04% -0,2% 0,9%
Royaume-Uni 0,3% 0,6% 2,1%
Etats-Unis 0,6% 0,6% 1,8%
japon 0,1% 0,0% 0,3%
Russie 9,7% 10,3% 10,3%
Brésil 14,4% 15,5% 15,4%
Chine 3,2% 2,7% 3,3%
Inde 7,0%7,5 %7, 5 %
Afrique du Sud -7,0% 8,2%
Tableau 3 (Données au 30/09/2015)
Evolution des marchés obligataires devise 1 mois 3 mois Depuis le
01/01/2015 1 an 3 ans
Obligations d’Etat - zone euro EUR 1,5% 2,8% 1,3% 4,0% 6,8%
Obligations d’Etat - Etats-Unis USD 1,0%2,1%1,8% 4,2% 1,4%
Obligations d’entreprises de bonne solvabilité EUR 0,2% 0,0% -3,3% -3,6% -0,2%
Obligations d’entreprises à haut rendement USD -2,6% -4,6% -3,2% -5,4% 2,7%
Pays émergents devises fortes USD -1,1% -1,4% -0,8% 0,5% 1,6%
Pays émergents devises locales USD 0,3% -3,0% -2,7% -3,5% -0,4%
Tableau 4 (Données au 30/09/2015)
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