Octobre 2015 Financial News Financial Mei 2015 News www.nagelmackers.be Sommaire En bref 1 Quel impact a le ralentissement de la croissance chinoise sur l’économie mondiale ? Economie 2 La frilosité de la Fed Marchés des actions 3 Marchés obligataires 5 Pas de hausse des taux et une inflation faible soutiennent les obligations d’Etat Marchés des changes 7 Matières premières 7 Glossaire 8 Pire trimestre des quatre dernières années En bref Quel impact a le ralentissement de la croissance chinoise sur l’économie mondiale ? Les marchés financiers sont d’humeur maussade vis-à-vis de l’économie chinoise. Nous ne partageons pas entièrement cette vision. Certes, l’offre est excédentaire dans l’industrie, mais le secteur des services se redresse modestement et les dernières mesures de stimulation commencent à se répercuter sur l’économie réelle. Nous brossons ici le risque qui découle du ralentissement de la croissance chinoise. Les prévisions pessimistes pour la Chine préfigurent un scénario à la japonaise. L’économie japonaise a connu un sérieux ralentissement, passant d’une croissance moyenne de 4,5% dans les années 1980 à péniblement 1,5% dans les années 1990. Vu l’ampleur de l’économie chinoise, la croissance mondiale pourrait sérieusement s’essouffler. Une maigre croissance de 1,5% sur les cinq prochaines années pourrait déjà se traduire par une petite différence d’un pour cent pour le reste du monde. Avec 15% du PIB nominal mondial et 10% des importations de la planète, la Chine contribue en effet chaque année à un tiers de la croissance mondiale. Cette contribution reste élevée, car malgré le ralentissement de la croissance, le volume de l’économie chinoise est aujourd’hui cinq fois plus élevé qu’il y a 10 ans. Indépendamment de ce poids économique, une baisse de la demande chinoise comprimerait aussi la demande moyenne dans le reste du monde. Un recul des importations chinoises résultant d’une diminution des investissements ou d’une faible consommation pourrait pousser la politique monétaire chinoise vers une forte dévaluation du yuan, qui handicaperait sérieusement la compétitivité des autres régions et grèverait donc aussi leur croissance. D’un autre côté, les prix des matières premières industrielles vont rester faibles longtemps, si bien que les pays industrialisés consommateurs vont profiter plus longtemps de ce rabais. A priori, le risque d’une déflation tenace semble augmenter, mais il n’est peut-être pas aussi élevé qu’on le pense. Les importations chinoises ne représentent que 5% du PIB des pays industrialisés. Autrement dit, si la Chine dévalue le yuan de 20%, cela fera baisser l’inflation des pays industrialisés de 1%, et ce durant une période d’un an seulement. Les revenus réels des pays industrialisés s’en trouveront augmentés et cela prolongera la politique d’assouplissement monétaire. Ce tableau représente un risque, mais il n’est pas complètement négatif pour les pays industrialisés. Sommaire Economie La frilosité de la Fed La banque centrale américaine (Fed) ne touche pas à ses taux. Le 1er relèvement des taux depuis près de 10 ans devrait être reporté. Les analystes estiment la probabilité de cette intervention en décembre à 30% seulement. La présidente, Janet Yellen, n’est pas au rendezvous, renforçant ainsi les inquiétudes concernant l’état de l’économie mondiale. Le dernier rapport sur l’emploi, faisant état de 142 000 nouveaux emplois contre les 200 000 attendus, renforce l’hypothèse d’une abstention de la banque centrale américaine cette année. Les marchés financiers réagissent d’abord avec beaucoup de tiédeur, mais ils voient tout de même la politique monétaire accommodante comme un élément positif pour les marchés d’actions. Nous n’allons pas nous prononcer sur la pertinence de cette frilosité, mais corrigés de l’inflation, les taux réels seront de toute façon toujours négatifs après un premier relèvement des taux. entend faire passer la croissance nominale de 5 000 milliards à 6 000 milliards de yens (sans fixer de calendrier). Le taux de fécondité doit passer de 1,43 à 1,8. Les infrastructures pour les soins aux personnes âgées doivent être étendues pour inciter les membres de la famille en congé pour assistance médicale à travailler plus. Vu le flou qui l’entoure, cette annonce est interprétée comme une fuite en avant, afin de dissimuler la lenteur des progrès des réformes en cours. Redressement du marché immobilier européen Valse des fusions/acquisitions Alors que le ralentissement de la croissance économique ravive les inquiétudes et que les entreprises reportent leur introduction en Bourse, le marché des acquisitions se porte toujours comme un charme. Cette année, le volume total des transactions atteint 3 000 milliards de dollars ; il s’agit déjà d’une année record depuis l’éclatement de la crise en 2008. Source : Thomson Reuters Datastream Graphique 1 (Données au 30/09/2015) Redressement du marché immobilier européen La baisse du chômage et la politique très accommodante se répercutent sur les achats des ménages européens. D’après la BCE, les prix immobiliers sont en hausse dans les Etats membres. Des pays comme l’Espagne et l’Irlande où une crise de l’immobilier a fait rage voient le marché se redresser. La BCE tient à l’œil certains pays comme l’Allemagne, l’Autriche et la Belgique, car les prix immobiliers y ont fort augmenté ou sont assez chers par rapport aux revenus. Le réal brésilien au plus bas depuis 30 ans A plus de 4 réaux le dollar, la devise brésilienne a sans doute atteint son plus bas niveau en plus de 30 ans. Cette devise est la plus faible parmi les pays émergents cette année. L’agence de notation S&P a abaissé la note des emprunts d’Etat brésiliens au statut spéculatif ; l’inflation élevée tenace ainsi que la chute des prix des matières premières contribuent aussi à la dépréciation de la devise. Vu la perspective d’un premier relèvement des taux aux Etats-Unis et le malaise persistant au pays de la samba, il semble que le réal ne se rétablira pas rapidement. Le Premier ministre japonais annonce de nouvelles mesures Le Premier ministre japonais annonce de nouveaux chantiers. Leur mise en œuvre est encore assez vague, mais ils devraient subvenir à plusieurs besoins de l’économie japonaise. Le Premier ministre Perspectives économiques Inflation (évolution annuelle des prix à la consommation) 2015 2016 2015 2016 Monde 2,8% 3,2% 1,6% 2,6% Zone euro 1,5% 1,6% 0,1% 1,2% Allemagne 1,6% 1,9% 0,3% 1,4% France 1,1% 1,4% 0,2% 1,1% Belgique 1,3% 1,5% 0,5% 1,6% Royaume-Uni 2,6% 2,4% 0,1% 1,4% Etats-Unis 2,5% 2,6% 0,2% 1,9% Japon 0,7% 1,2% 0,8% 1,0% Russie -3,8% 0,3% 15,3% 7,9% Brésil -2,5% -0,7% 8,8% 6,4% Chine 6,8% 6,5% 1,6% 2,0% Inde 7,4% 7,5% 6,2% 5,0% Afrique du Sud 1,5% 1,8% 4,8% 6,1% Tableau 1 (Données au 30/09/2015) 2 Croissance écono­mique (évolution annuelle du PIB) Sommaire Marchés des actions Pire trimestre des quatre dernières années Europe et Etats-Unis Après la déception du mois d’août, les marchés d’actions n’ont pas fait mieux en septembre. Le troisième trimestre est donc le plus mauvais trimestre de ces quatre dernières années. La décision de la Fed de ne pas toucher à ses taux est vue comme le signe d’une croissance encore trop fragile, mettant à mal la confiance du marché. De plus, le marché a affaire avec le scandale Volkswagen des moteurs truqués. Depuis le sommet du mois de mars, le cours de l’action du constructeur automobile a perdu plus de la moitié de sa valeur. L’ensemble du secteur automobile en fait les frais, avec une perte mensuelle de plus de 12%. Enfin, l’avertissement sur résultats du producteur d’acier finlandais Outokumpu a encore fait plonger les actions liées aux matières premières. L’Euro Stoxx 50 a clôturé sur une perte de plus de 5%. Le S&P 500 a cédé près de 3%. Aux Etats-Unis, le secteur pharmaceutique a été secoué après qu’Hillary Clinton a annoncé qu’elle allait s’attaquer aux prix exorbitants des médicaments. Asie La consolidation du yen japonais par rapport au dollar américain met la Bourse japonaise sous pression. Le MSCI Japon a terminé le mois sur une perte de plus de 9%. Le Japon est ainsi la région affichant la plus mauvaise performance. Il n’y a toutefois pas lieu de paniquer, car les résultats des entreprises conservent leur solide dynamique. Les résultats d’exploitation des entreprises chinoises accusent leur baisse la plus importante en quatre ans. Avec le repli de plus de 40% du Shanghai Stock Exchange, la valorisation de l’indice est revenue Evolution du marché des actions à un niveau acceptable, avec un ratio cours-bénéfices de 15. Le FMI met en garde contre la recrudescence des faillites sur les marchés émergents après la frénésie d’emprunts des dernières années. La vague de vente d’actions semble toutefois avoir atteint un plancher. Le MSCI Emerging Markets a pu limiter la perte à 3%. Néanmoins, avec une perte de 17%, les pays émergents présentent la plus mauvaise performance depuis le début de l’année. ZONE EURO - Positif + Les marges bénéficiaires de la zone euro sont peu élevées par rapport aux Etats-Unis. Elles laissent encore de la place pour une amélioration, essentiellement grâce à la croissance dérisoire des salaires, aux faibles coûts de financement et à la croissance attendue des chiffres d’affaires. + La trésorerie des entreprises européennes est au plus haut depuis 2008. + La BCE a revu à la baisse ses prévisions de croissance économique et d’inflation. Il n’est pas exclu qu’elle prolonge, voire étende son programme de rachat. - Sur la base des divers paramètres, les actions de la zone euro sont correctement valorisées pour le moment, mais ne sont plus bon marché en tout cas. - Dans les prochains mois, l’euro plus faible va jouer un rôle moindre dans la croissance des bénéfices des entreprises européennes car la baisse s’est interrompue. Cela se traduit par un gommage progressif de la baisse de la baisse de l’euro dans les comptes annuels. - L’instabilité politique et le ralentissement de la croissance structurelle dans les pays émergents vont accentuer la volatilité. Devise 1 mois Monde USD -3,86% Zone euro EUR -5,17% Allemagne EUR -5,84% -1,48% France EUR -4,25% 4,27% 0,88% 9,92% Belgique EUR -3,43% 1,80% 3,82% 12,11% Royaume-Uni GBP -2,98% -7,68% -8,47% 1,82% Etats-Unis USD -2,64% -6,74% -2,65% 10,05% Japon Depuis le 01/01/2015 1 an 3 ans -7,47% -6,86% 6,45% -1,45% -3,88% 8,10% 1,96% 10,21% JPY -7,95% -0,36% 7,51% 25,15% Pays émergents USD -3,26% -17,18% -21,21% -7,56% Russie RUB -5,20% 17,64% 16,43% 4,06% Brésil BRL -3,36% -9,89% -16,74% -8,68% Chine (Hong Kong) CNY -3,80% -11,69% -9,10% 0,01% Inde INR -0,49% -4,89% -1,79% 11,71% Afrique du Sud ZAR 1,20% 2,07% 1,63% 12,50% Tableau 2 (Données au 30/09/2015) 3 Sommaire ETATS-UNIS - Neutre + Au deuxième trimestre, la croissance de l’économie américaine a encore été positive, passant de 3,7% à 3,9% grâce à la reprise des activités dans le secteur de la construction et à une hausse des dépenses de consommation. + La Fed a décidé de maintenir sa politique de taux actuelle. Nous pensons que les futurs relèvements des taux seront modérés et progressifs. + Par rapport aux autres régions, les entreprises américaines génèrent les plus faibles chiffres d’affaires à partir des pays émergents. - Les résultats d’exploitation américains sont en sommet de cycle. - La hausse de la productivité ralentit, tandis que les charges salariales augmentent. Cela se répercute sur la croissance des bénéfices et pourrait handicaper les investissements à terme. - Le marché américain des actions est cher. Le potentiel haussier semble donc plutôt limité vu l’évolution en dents de scie des bénéfices. JAPON - Positif + La croissance des bénéfices des entreprises japonaises s’est améliorée et les prévisions restent positives. + Les réformes structurelles progressent : les entreprises visent un rendement supérieur sur fonds propres (actuellement 9,2%), une baisse de l’impôt des sociétés se profile et le taux d’activité des femmes augmente. + Le yen a récemment pris de la valeur, mais il devrait redescendre en raison des divergences entre les politiques monétaires américaine et japonaise. + Un redressement potentiel des salaires réels pourrait relancer la consommation. Pire trimestre des quatre dernières années pour les marchés des actions - Malgré la trésorerie substantielle que conservent les entreprises et la hausse des bénéfices, les investissements restent timides. - Les institutionnels japonais et les investisseurs étrangers manifestent actuellement peu d’enthousiasme pour la future introduction en Bourse de la poste japonaise. - La baisse persistante des prix des matières premières et les maigres dépenses des ménages contiennent l’inflation et vont imprimer une tendance baissière dans les prochains trimestres. De nouveaux incitants monétaires s’imposent toujours. PAYS ÉMERGENTS - Négatif + La valorisation des marchés émergents reste intéressante. Depuis 1995, le ratio cours-valeur comptable n’a été inférieur au niveau actuel que dans quelques situations exceptionnelles (9/11/2001 ; crise financière asiatique de 1997). + La vague de vente d’actions semble avoir atteint un plancher. Le statu quo de la politique des taux de la Fed y participe. De plus, les banques centrales et les pouvoirs publics ont encore de la marge pour déployer des mesures de stimulation. - Les prévisions de bénéfices ont encore été revues à la baisse. Pour la première fois cette année, on table désormais sur une croissance négative des bénéfices pour 2015 (-0,26%). - La croissance ralentit fortement en Chine. Il est probable que les autorités chinoises dévaluent encore le yuan. Pour le moment, elles maintiennent davantage une politique réactive que proactive. - Des dettes intérieures élevées durant un cycle de hausse des taux de la Fed risquent de brider la croissance future. Le scandale des moteurs truqués de Volkswagen touche l’ensemble du secteur automobile Source : Thomson Reuters Datastream Graphique 2 (Données au 30/09/2015) 4 Source : Thomson Reuters Datastream Graphique 3 (Données au 30/09/2015) Sommaire Marchés obligataires Pas de hausse des taux et une inflation faible soutiennent les obligations d’Etat. Le taux à 10 ans américain a été pour la première fois endéans les 5 mois sous les 2% suite au report de la première hausse des taux US. La faiblesse des chiffres économiques en provenance d’Asie et le rapport décevant du marché du travail américain ont également atténué la perspective d’une hausse des taux d’intérêt dans les prochains mois. Dans la zone euro, l’inflation était à nouveau en dessous de zéro et cela ravive la spéculation que la BCE pourrait augmenter son programme d’achat. Les élections grecques et espagnoles ont eu un effet mineur sur les taux de ces pays. De l’autre côté de l’univers de crédit, les obligations à haut rendement ont fortement souffert. La baisse de l’appétit au risque a été associée à des sorties de capitaux dans ce segment et à une baisse des volumes des nouvelles émissions. Taux d’intérêt 3 mois 2 ans 10 ans Zone euro 0,0% -0,3% 0,6% Allemagne -0,04% -0,3% 0,6% France -0,04% -0,2% 1,0% Belgique -0,04% -0,2% 0,9% Royaume-Uni 0,3% 0,6% 2,1% Etats-Unis 0,6% 0,6% 1,8% japon 0,1% 0,0% 0,3% Russie 9,7% 10,3% 10,3% Brésil 14,4% 15,5% 15,4% Chine 3,2% 2,7% 3,3% Inde 7,0% 7,5% 7,5% - 7,0% 8,2% Afrique du Sud BCE : plus d’achats et plus rapidement ? Le rapport de la réunion de la BCE début septembre, indique que la banque centrale pourrait augmenter ses achats. Ces achats sont destinés à soutenir la croissance économique et à augmenter l’inflation. Récemment, la BCE a revu à la baisse ses chiffres de croissance et d’inflation. Le rapport montre qu’il existe un consensus autour d’une augmentation des risques de dégradation en raison de la faiblesse dans les pays émergents. Les membres du conseil d’administration tiennent à souligner à nouveau que la BCE est prête à intervenir. Au cours des prochaines réunions (octobre ou décembre), il n’est pas impossible que la BCE nous laisse entrevoir ses plans. Pour obtenir un programme similaire à celui des Etats-Unis et du Royaume-Uni, la BCE devrait acheter jusqu’à 100 milliards d’euros par mois. Aujourd’hui, on est à 60 milliards d’euros par mois. Tableau 3 (Données au 30/09/2015) Evolution des marchés obligataires devise 1 mois 3 mois Depuis le 01/01/2015 1 an 3 ans Obligations d’Etat - zone euro EUR 1,5% 2,8% 1,3% 4,0% 6,8% Obligations d’Etat - Etats-Unis USD 1,0% 2,1% 1,8% 4,2% 1,4% Obligations d’entreprises de bonne solvabilité EUR 0,2% 0,0% -3,3% -3,6% -0,2% Obligations d’entreprises à haut rendement USD -2,6% -4,6% -3,2% -5,4% 2,7% Pays émergents devises fortes USD -1,1% -1,4% -0,8% 0,5% 1,6% Pays émergents devises locales USD 0,3% -3,0% -2,7% -3,5% -0,4% Tableau 4 (Données au 30/09/2015) 5 Sommaire ETATS - Négatif + La Banque centrale européenne a revu à la baisse ses prévisions de croissance et d’inflation. Des indicateurs précurseurs indiquent que l’inflation va rester faible. + Il n’est pas exclu que la BCE accélère la cadence des rachats d’obligations et qu’elle prolonge son programme de rachat actuel au-delà de septembre 2016. + Vu les récents événements (Volkswagen, Chine, matières premières, etc.), l’appétit du risque est retombé. Malgré les bons résultats économiques au sein de la zone euro, l’impression reste bonne vis-à-vis des emprunts d’Etat. ENTREPRISES HIGH YIELD - Positif + Etant donné les très faibles rendements sur les obligations de bonne solvabilité, les obligations high yield représentent une solution de remplacement intéressante en raison de l’échéance plus courte et du rendement supérieur. + Le secteur de l’énergie étant fortement représenté, le rendement sur les obligations américaines a grimpé à plus de 8%, soit trois fois plus que le rendement de dividende attendu pour l’indice large des actions américaines. - Les obligations d’Etat européennes offrent toujours un rendement inférieur à leurs équivalents américains et elles sont relativement moins intéressantes. - La BCE parvient à ses fins et favorise l’accroissement du crédit au sein de la zone euro à travers les rachats d’obligations d’Etat, l’objectif étant de doper la croissance et l’inflation. - L’évolution vers un refinancement sur de plus longues échéances rehausse le profil de risque des emprunts d’Etat. cause des inquiétudes concernant l’économie mondiale et les marchés d’actions en berne. Les primes de risque ont donc augmenté et pourraient encore suivre cette courbe ascendante. - La normalisation de la politique des taux américains va durcir les conditions de crédit. Elle pourrait entraîner une hausse du taux de faillite et entretenir la baisse de la liquidité. - Les nouvelles émissions visent davantage le financement des acquisitions que le refinancement des dettes. ENTREPRISES DE BONNE SOLVABILITÉ - Positif + La situation financière de la plupart des entreprises européennes reste bonne. Les marges bénéficiaires laissent encore de la place à une amélioration au sein de la zone euro vu la faible croissance des salaires, les coûts de financement peu élevés et la croissance attendue des chiffres d’affaires. + Etant donné le rendement supérieur aux emprunts d’Etat, les obligations d’entreprises offrent un amortisseur contre l’impact négatif des hausses des taux. + La BCE a plusieurs fois modifié sa liste des obligations dignes d’achat. Il n’est pas exclu qu’elle finisse par acheter aussi des obligations d’entreprises. PAYS EMERGENTS - Négatif + Vu l’aversion au risque grandissante des derniers mois, la rémunération supérieure des obligations des pays émergents libellées en devises fortes (dollar) est devenue plus intéressante que les emprunts des pays du G7. + Les obligations sont plus résilientes qu’il y a deux ans, lorsque la banque centrale américaine avait annoncé la réduction de sa politique monétaire extrêmement accommodante (le ‘tapering tantrum’). + Le poids des emprunts locaux dans le financement des pays émergents a fortement augmenté, rendant ceux-ci beaucoup moins vulnérables aux chocs économiques. - Les obligations high yield cycliques sont sous pression à - Désengagements importants des fonds d’actions et - Le sentiment négatif qui règne sur les marchés d’actions entraîne les primes de risque des obligations d’entreprises à la hausse. - La volatilité élevée, la faible liquidité et l’aversion accrue au risque ne plaident pas en faveur des obligations d’entreprises. - Le volume élevé de nouvelles émissions met la pression sur les primes de risque par rapport aux emprunts d’Etat. 6 obligataires dans les pays émergents. - La rémunération du risque n’est pas très attrayante à la suite de la baisse des réserves de devises. Les devises locales pourraient ainsi se déprécier davantage. La situation économique des pays émergents continue de se détériorer : chiffres de production industrielle les plus faibles depuis la crise financière, sévère récession en Russie, baisse de la solvabilité du Brésil et Chine dans une période de transition difficile. Sommaire Marchés des changes Cours de change Type Dernier cours de change Evolution 1 mois 3 mois Depuis le 01/01/2015 1 an Etats-Unis EUR/USD 1,12 0,3% -0,3% 8,2% 13,0% Royaume Uni EUR/GBP 0,74 -1,1% -3,9% 5,1% 5,5% Russie EUR/RUB 73,16 -1,5% -15,8% 0,5% -31,6% Norvège EUR/NOK 9,52 -2,5% -8,0% -5,3% -14,7% Japon EUR/JPY 134,0 1,4% 1,9% 8,1% 3,4% Brésil USD/BRL 3,95 -8,3% -21,4% -32,7% -38,0% Chine USD/CNY 6,36 0,4% -2,4% -2,4% -3,4% Inde USD/INR 65,59 1,4% -3,0% -3,9% -5,8% Afrique du Sud USD/ZAR 13,9 -4,2% -12,2% -16,5% -18,5% 3 mois Depuis le 01/01/2015 1 an Tableau 5 (Données au 30/09/2015) Matières premières Matières premières Matières premières Pétrole Brent Or Argent Denrées alimentaires Dernier cours (USD) Evolution 1 mois 193,76 -4,1% -14,7% -15,7% -30,4% 47,13 -8,1% -23,2% -15,5% -49,4% 1.115,07 -1,7% -4,9% -5,9% -7,7% 14,52 -0,7% -7,7% -7,6% -14,5% 360,87 0,1% -4,5% -2,3% -14,7% Tableau 6 (Données au 30/09/2015) 7 Sommaire Glossaire Banque centrale : institution chargée par un pays ou une union monétaire de diriger la politique monétaire, surveiller la stabilité des prix, superviser la solvabilité des banques et leur respect des réglementations, jouer le rôle de prêteur en cas de crise économique. Obligations de bonne qualité de crédit (ou ‘Investment grade’) : obligations émises par des émetteurs (par exemple des entreprises) présentant un faible risque de ne pas parvenir à assurer leurs engagements (par exemple, le paiement du nominal à l’échéance et des coupons). Dépréciation/appréciation d’une monnaie : diminution/ augmentation de la valeur d’une monnaie d’un pays (ou d’une union monétaire) par rapport à d’autres monnaies. Spread : écart entre 2 taux d’intérêts (par exemple court terme et long terme, américains et européens…). Il existe aussi un spread de crédit lorsque on parle de l’écart entre le taux d’une obligation (par exemple d’entreprise) et le taux d’une obligation d’Etat dite ‘sans risque’ (par exemple le taux des obligations d’Etat allemandes). Hard/local currency : à l’inverse des devises fortes (hard currency) comme le dollar (voire l’euro), des investissements peuvent être libellés dans des devises locales (local currency) comme le réal brésilien, le yuan chinois, le baht thaïlandais, le won coréen... 12.10.2015 - Editeur responsable : Bart Beeusaert, Banque Nagelmackers S.A., Avenue de l’Astronomie 23, 1210 Bruxelles - FSMA 025573 A Inflation/déflation : hausse/baisse généralisée et sur plusieurs mois des prix des biens et services d’un pays (ou d’une union monétaire). Marchés/pays émergents : pays dont l’économie est en phase de sortie du sous-développement et ont un fort potentiel de croissance économique. On les retrouve principalement en Asie-Pacifique hors Japon, Europe de l’Est, Moyen-Orient, Amérique latine et Afrique. Obligations à hauts rendements (ou ‘High Yield’) : obligations émises par des émetteurs (par exemple des entreprises) présentant un risque de ne pas parvenir à assurer leurs engagements (par exemple, paiement du nominal à l’échéance et des coupons). Elles offrent généralement un plus haut coupon que les obligations de bonne qualité de crédit, raison pour laquelle on les qualifie d’obligations ‘à hauts rendements’. Prime de risque : supplément de rendement exigé par un investisseur afin de compenser un niveau de risque supérieur. Small Caps/Mid Caps/Large Caps : la capitalisation boursière d’une société se calcule en multipliant les prix de l’action par leur nombre en circulation. Les sociétés qui ont une capitalisation boursière moins importante sont appelées les ‘small caps’, par opposition aux plus grosses, appelées ‘large caps’. Les ‘mid caps’ étant les capitalisations intermédiaires. Taux directeurs : taux d’intérêt fixés par la Banque centrale d’un pays ou d’une union monétaire (BCE, FED). Ces taux permettent principalement aux institutions bancaires privées d’emprunter et de prêter des capitaux à court terme à leur Banque centrale. Marché baissier (bear market) : période pendant laquelle la Bourse semble orientée durablement à la baisse. Les Bourses (actions, obligations, matières premières) baissent de 20% ou plus. Les investisseurs sont pessimistes en raison de la situation économique difficile, des nouvelles négatives sur les bénéfices des entreprises ou d’un choc financier. Marché haussier (bull market) : période pendant laquelle la Bourse semble orientée durablement à la hausse. Les Bourses augmentent généralement sans corrections intermédiaires de 10%. Les investisseurs sont optimistes et achètent beaucoup d’actions, en vue de plus-values importantes. La présente newsletter a été rédigée avec le soin nécessaire, notamment à partir de sources soigneusement sélectionnées, mais sans garantie que les informations citées soient actuelles, précises, exhaustives, correctes et adaptées en toutes circonstances. Les informations citées sont toujours susceptibles de modification sans avertissement. Le contenu de la présente newsletter ne peut en aucun cas être considéré comme un conseil financier ou d’investissement, comme un conseil juridique ou fiscal, ni comme une offre de produits et/ou de services bancaires et/ou d’assurances. Le contenu de la présente newsletter se veut purement informatif et le preneur d’informations est lui-même responsable de toute utilisation éventuelle de ces informations. 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