
C r o a t i e : S i t u a t i o n é c o n o m i q u e à l ’ a u t o m n e 2 0 0 9 – O c t o b r e 2 0 0 9 © DGTPE
A M B A S S A D E D E F R A N C E E N C R O A T I E - S E R V I C E É C O N O M I Q U E
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augmenté de près de 14%. Dès les premières manifestations de la crise
à l’automne 2008, la Banque centrale de Croatie a assoupli sa
politique monétaire, afin d’éviter une contraction trop forte du crédit.
Néanmoins, l’essentiel des fonds libérés ont servi au financement de
l’Etat, forçant les entreprises à se tourner vers les marchés extérieurs.
La dette publique interne atteint 32,4% du PIB. Bien que ce niveau
apparaisse soutenable, il convient de noter une tendance à
l’accélération depuis le dernier trimestre 2008 : +20% entre juin 2008
et juin 2009. Cette hausse s’explique par l’accroissement des emprunts
sur le marché local et l’émission en grand nombre de bonds du trésor.
Surtout, l’accroissement de la dette sera nourri au second semestre
2009 et au premier semestre 2010 par le déficit budgétaire et les
besoins courants de l’Etat.
La dette extérieure à fin juin, en hausse de 15,3% sur 1 an, atteint
désormais plus de 90 % du PIB. Le risque doit cependant être nuancé
par le fait que 85 % des engagements sont à long terme. Cet élément,
conjugué à un niveau de taux d’intérêt réel à court terme positif, a
permis à la Banque centrale de stabiliser le niveau de la kuna sur les
marchés des changes. Les réserves de change restent à un niveau
satisfaisant (8,8 Mds d’€) mais ont chuté de 15% depuis 1 an.
S’agissant de la politique budgétaire et fiscale, le gouvernement a
dû réviser à trois reprises la loi de finance votée initialement en
décembre 2008, ces hésitations montrant une mésestimation initiale de
l’impact de la crise. Les pouvoirs publics ont ensuite tenté de différer
des coupes budgétaires impopulaires mais qui se sont avérées
inévitables.
Le dernier budget retenu table sur un déficit en hausse de près de 1
Mds d’€, les recettes fiscales diminuant de plus de 15 %,
notamment la TVA. Dans le même temps, les dépenses réalisées
durant le 1
er
semestre 2009 ont continué de progresser de près de 8 %,
du fait, notamment de l’évolution positive des salaires, des allocations
sociales et de santé, et des subventions accordées aux entreprises
publiques mais aussi, dans une moindre mesure, aux entreprises du
secteur privé. 73% des dépenses correspondent ainsi au paiement
des salaires, retraites, pensions et dépenses de santé. Dès lors, le
nécessaire ajustement apparait comme un défi au plan social.
Pour financer le déficit et refinancer d’autres échéances, le
gouvernement a déjà procédé à plusieurs emprunts en 2009 : un crédit
syndiqué auprès des banques locales à hauteur de 750 M d’€ et une
émission obligataire du même montant. Un nouvel emprunt obligataire
est prévu pour novembre (1 Md USD). Le gouvernement a également
accepté l’utilisation d’un DTS équivalent à la quotepart de la Croatie
au FMI (470 M USD). Le Budget de 2010 (qui prévoit, peu ou prou,
les mêmes recettes que pour 2009 et une cible du déficit de 2.3% du
PIB) sera soumis aux turbulences liées à la campagne pour les
élections présidentielle et à l’accélération nécessaire du rythme des
réformes compte tenu de l’agenda européen.