Contrainte par le haut degré d’« euroisation » de l’économie croate, la Banque centrale poursuit depuis 2000 une politique
de change de bande étroite pour assurer la stabilité de la kuna face à l’euro. Le secteur bancaire est très concentré, les
six premières banques représentent 80% du total des actifs. La consolidation du secteur devrait se poursuivre avec la mise en
place des nouvelles normes de Bâle III. Cependant la capitalisation des banques est globalement élevée avec un ratio
d’adéquation du capital de l’ordre de 20%, bien supérieur au seuil préconisé par Bâle III. Le crédit au secteur privé
connait une baisse qui se prolonge depuis mi-2012. Le rythme de cette baisse est cependant plus faible en 2015 (- 0,7 %
en avril), le crédit aux ménages repartant à la hausse en 2015 (+ 0,8 % en avril) tandis que la progression des crédits aux
entreprises reste négative (- 3 %). Cette évolution s’explique par la faiblesse de la demande intérieure liée à un endettement
élevé et par une dégradation de la qualité du portefeuille de prêts des banques (hausse du ratio de prêts non performants de
11 % en 2011 à 16,7 % fin 2014) qui a conduit les banques à une plus grande sélectivité dans leur offre de crédit.
Dans ce contexte dégradé et contraint par la consolidation budgétaire imposée par la
procédure de déficit excessif, seule la poursuite des réformes structurelles, conjuguée
à une relance des investissements et la mobilisation des fonds communautaires,
permettra à la Croatie de renouer avec la croissance
Le rapport « Doing Business » 2015 de la Banque mondiale, qui évalue l’environnement des affaires, classe la Croatie en
65ème position sur 189 pays, en avant dernière position parmi les pays de l’Union Européenne. Sont notamment pointées les
difficultés d’obtention des permis de construire, de transfert de propriété et de création d’entreprises. Des réformes
structurelles significatives ont pourtant été mises en place depuis 2013. Pour 2015, les réformes prévues par le
gouvernement poussées par la Commission Européenne dans le cadre du Programme National de réforme de la Croatie
sont les suivantes : une réforme du système de retraite, une réorganisation du système de santé, un renforcement de la
gouvernance des entreprises publiques, une légère hausse des taxes locales liées à l’immobilier, une réforme du
système de sécurité sociale et du dispositif d’aides sociales, une rationalisation de la fonction publique, un
renforcement du cadre de pré-insolvabilité et d’insolvabilité pour les entreprises, et une réduction des taxes
parafiscales et la suppression d’obstacles administratifs pour les entreprises. Cependant le contexte politique actuel, avec
les prochaines élections législatives programmées fin 2015 ou début 2016, est peu propice à des réformes structurelles
significatives. Une absorption efficace des fonds structurels européens pourrait constituer un complément de
croissance significatif pour la Croatie.
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