Brouillon ne pas citer SVP !
Macroéconomie L1
Mickaël Clévenot
30 septembre 2013
Le cours de macroéconomie de première année vise à familiariser les étudiants avec des
concepts tels que le PIB, la croissance, la politique économique. Cette discipline tente
de comprendre le fonctionnement global de l’économie à partir d’agrégats, de grands
ensembles mesurés par la comptabilité nationale. L’objectif est de représenter le fonction-
nement de l’économie à travers des théories, des modèles qui permettent de comprendre
son fonctionnement et éventuellement d’offrir aux dirigeants des solutions pour sortir des
crises. La macroéconomie moderne a été enfantée par le crise de 1929.
L’économiste est donc en partie le conseiller du Prince. Cette proximité au politique
explique en partie les difficultés à établir un diagnostic consensuel des problèmes, car
tout diagnostic impose des réformes qui vont favoriser ou défavoriser certains acteurs
(économie politique). De plus, la macroéconomie malgré son appareillage statistique
demeure une science sociale où il n’est pas possible de reproduire à l’identique des ex-
périences de laboratoire. D’une part, le temps ne s’arrête jamais. Chaque pays, chaque
période connaît des particularités qui vont imposer d’actualiser en permanence les diag-
nostics de politique économique. D’autre part, les raisons éthiques imposent des limites
à l’expérimentation. Enfin, la distance objet/sujet est infime. Seule la rupture épisté-
mologique permet une prise de recul vis-à-vis de l’objet (G.Bachelard). De ce point
de vue, la macroéconomie apporte un recul par rapport à l’expérience quotidienne qui
renforce la rupture épistémologique nécessaire pour une prise de recul suffisante. Ceci
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se traduit par des paradoxes de compositions du type : les agents individuels rationnels
vont générer par leurs comportements rationnels une situation de crise. Les anticipations
vont devenir auto-réalisatrices. Ces situations nombreuses dans l’histoire économique ne
peuvent être appréhendées correctement du point de vue individuel, seul le point de vue
macroéconomique permet d’expliquer ce type de situation de défaut de coordination et
légitimer l’intervention de l’État qui lui, est sensé avoir une vue plus large pour remédier
à ces défauts de coordination. Ce sont les défauts de coordination micro-économique qui
justifient la politique économique et la macroéconomie.
Ici, on ne va pas évoquer le problème du chômage à travers la question de chômeurs pris
individuellement mais à partir du chômage dans son ensemble en soulignant les causes ma-
croéconomiques : problème de répartition des revenus, compétitivité, sous-investissement,
etc. Le message fondamentale de la macroéconomie est que l’ordre spontané de l’économie
ne conduit pas à une situation satisfaisante, et qu’il est utile de recourir à l’intervention de
l’État pour améliorer le fonctionnement de l’économie, car des problèmes de coordination
se posent au niveau de l’ensemble des interactions individuelles et que le fonctionnement
normal des marchés et l’information véhiculée par les prix ne suffisent pas à atteindre un
équilibre de plein emploi des facteurs de production.
Tous les économistes ne sont pas d’accord sur ce point. On verra dans un chapitre
introductif la controverse autour de le loi de Say ?et la naissance de la macroéconomie
moderne. Ce chapitre sera l’occasion d’un détour par l’histoire de la pensée économique
autour des grands auteurs tels que J.B Say, A. Smith, K. Marx, T.R Malthus, Sismondi
et J.M Keynes. Ensuite, on s’intéressera aux instruments conceptuels et opérationnels
qui sont mobilisés par l’État pour mettre en oeuvre la politique économique. Le cha-
pitre 2 traitera de la fonction de consommation keynésienne et du revenu permanent,
c’est à dire de la controverse entre J.M Keynes et M. Friedman sur la légitimité de la
politique budgétaire. A cette fin les notions d’accélérateur et de multiplicateur seront
également explicitées. Dans le chapitre 3, on introduit le modèle IS-LM. Ce modèle est
à la base de politique d’après guerre dans la grande majorité des pays de l’OCDE. Il
est le résultat d’une ré interprétation néoclassique de la théorie générale par J. Hicks et
Hansen. C’est pour cette raison qu’on parle de modèle de la synthèse. Dans le chapitre
4, on évoquera les limites du modèle IS-LM, rigidité des prix, économie fermée, absence
d’anticipations de la part des agents. On illustrera cette question à travers la controverse
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autour de la courbe de Philipps et le rôle de la politique monétaire. Dans le chapitre 5,
on traitera du modèle AS-AD. Dans le chapitre 6, évocation du problème de politique
économique contemporain : Le renouvellement de la politique monétaire face à la crise.
Bibliographie : Christian ?Précis de macroéconomie Éditions Ellipse 2012 ?Initiation
à la macroéconomie 9 eme Édition 2007
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Chapitre 1
Initiation à la macroéconomie
Il existe plusieurs niveaux pour réaliser une analyse économique. En partant du niveau
le plus petit on trouve l’approche microéconomique, l’approche mésoéconomique et
enfin l’approche macroéconomique qui nous intéresse dans ce cours. Le niveau microé-
conomique s’intéresse aux agents pris individuellement, un consommateur, une entreprise,
un épargnant. On va essayer de comprendre comment se comporte chaque individu ou
unité économique en terme de consommation, de production, d’épargne et d’investisse-
ment. Ici, on s’intéresse aux incitations individuelles. Si le revenu d’un individu augmente
comment va-t-il répartir ses dépenses entre les différents produits et services qui s’offrent
à lui ? Le niveau mésoéconomique s’intéresse au fonctionnement de l’économie au niveau
des filières. C’est à dire un niveau d’un groupe d’agent économique sans que ce groupe ne
rassemble l’ensemble des agents économique qui caractérise l’approche macroéconomique.
Autour de la problématique de la compétitivité, l’approche mésoéconomique un temps
délaissée est revenue sur le devant de la scène. L’approche en terme de clusters, de
district industriel (Marshall), les pôles de compétitivité a souligné que si il existe des
causes microéconomique à la compétitivité (coûts faibles), des facteurs macroéconomique
(niveau de taux de change). Il existe également de nombreux facteurs qui dépendent de
l’environnement proche des entreprises. La possibilité de bénéficier d’un bassin d’emploi
avec les qualifications nécessaires, avoir des fournisseurs de qualité à proximité. Ces
phénomènes d’entraînement positifs sont désignés par l’analyse économique par le terme
d’externalité.
Définition : externalité, terme qui désigne les conséquences de l’activité
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