ont conduit les économistes américains Larry Summers et Robert
Gordon à défendre l’hypothèse de « stagnation séculaire », évoquée par
Alvin Hansen en 1938, au cœur de la Grande Dépression.
Larry Summers comme Robert Gordon voient dans la baisse des taux de
croissance potentiels des économies développées une tendance lourde.
Sept ans après les débuts de la grande crise, la prédiction d’Alvin Hansen
semble se réaliser : l’insuffisance de la demande rend difficilement
rentable l’investissement, et donc l’introduction de nouvelles
technologies. Dans ces conditions, l’économie croît durablement en
dessous de son potentiel.
Larry Summers voit dans l’atonie de la croissance, malgré des taux
d’intérêt proches de zéro, un effet de la faiblesse de la demande due à la
stagnation des revenus et à un moindre recours à l’endettement des
ménages.
Les politiques monétaires cessent d’être efficaces pour stimuler
l’économie, les baisses de taux d’intérêt conduisent à l’apparition de
trappes à liquidités. Seule une politique poursuivant un niveau
d’inflation plus élevé et une baisse des taux d’intérêt nominaux peut
provoquer une chute des taux d’intérêt réels, à même de stimuler à
nouveau l’investissement et la croissance.
OBSTACLES À LA CROISSANCE
Robert Gordon, quant à lui, explique les moindres gains de productivité
et de croissance par la panne du progrès technique. La
révolution Internet induirait de moindres effets sur l’activité que la
révolution électrique ou mécanique des siècles précédents.
De fait, les données empiriques sur le rendement de l’innovation, tant
dans les nouvelles technologies de l’information que dans les sciences du
vivant, paraissent lui donner raison : la croissance exponentielle des
coûts de développement d’un nouveau composant électronique ou d’un
nouveau médicament est telle que les conditions de leur rentabilisation