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les exportations comme les importations s’étant contractées en g.a.
chaque mois depuis mai.
Le deuxième canal de transmission du ralentissement chinois est
celui du tourisme. Les entrées de visiteurs en provenance de la
Chine continentale, qui représentent près de 80% de l’ensemble des
visiteurs à Hong Kong et près de la moitié de ses ventes de détail,
ont marqué le pas depuis 2013, conséquence de la campagne anti-
corruption menée par Pékin. En outre, les conditions d’obtention de
visas ont été durcies depuis le printemps 2015 (réduction du nombre
de visas multi-entrées, dans le cadre de la lutte contre les
transactions transfrontalières frauduleuses). La progression des
entrées de touristes chinois sur le territoire a ainsi ralenti de 25% en
moyenne en g.a. sur la période 2010-2012 à 17% en 2013-2014 et
5% au S1 2015, pour finalement devenir négative (-8% en g.a.) en
juillet-août 2015. Cette détérioration pourrait se poursuivre dans les
prochains mois, sous l’effet notamment de la dépréciation du CNY
par rapport au HKD. Son effet négatif sur les exportations de
services de Hong Kong ainsi que sur ses ventes de détail devrait
donc persister. Celles-ci ont à peine augmenté sur l’ensemble de
2014. Alors que des signes de redressement étaient apparus à la fin
de 2014 et au S1 2015 (cf. supra), la dynamique devrait s’inverser à
court terme, puisqu’au recul des dépenses des touristes chinois
devraient s’ajouter les effets de richesse négatifs liés à la baisse des
cours boursiers. L’indice Hang Seng a en effet chuté de 25% entre
son point haut de fin avril et fin septembre 2015 (cf. graphique 2).
La correction sur les marchés d’actions de Hong Kong s’explique
largement avec le krach boursier en Chine (cf. page 9) et la montée
des inquiétudes sur l’ampleur de son ralentissement. Plus
généralement, les effets de transmission des difficultés de
l’économie chinoise via le canal financier sont beaucoup plus
importants à Hong Kong que dans la plupart des autres marchés
émergents. Sur les marchés d’actions, la contagion est d’autant plus
élevée que les effets de richesse liés à la valeur du patrimoine
financier sont non négligeables pour les ménages et que la
corrélation entre les indices boursiers chinois et hongkongais est
forte. Celle-ci s’explique par l’importance des entreprises chinoises
cotées à Hong Kong (environ 40% de sa capitalisation boursière) et
ainsi que par la récente augmentation des flux d’investissements de
portefeuille entre les deux marchés (hausse progressive des quotas
d’investissements accordés par les autorités chinoises, lancement du
Shanghai-Hong Kong Stock Connect fin 2014).
Plus généralement, le secteur financier hongkongais est devenu
extrêmement dépendant des développements économique et
monétaire en Chine, du processus d’ouverture de son compte de
capital (qui conduit à l’augmentation des entrées et sorties
d’investissements directs and financiers à partir de, et vers, Hong
Kong) et d’internationalisation de sa monnaie (Hong Kong est de fait
le premier centre financier pour le yuan offshore). Enfin, les banques
hongkongaises sont directement exposées aux risques de crédit liés
à des contreparties chinoises. Leurs prêts aux entreprises et
banques chinoises représentaient 32% des actifs bancaires totaux
fin 2014, contre 10% en 2009.
■ … et hausse des taux américains
Hong Kong est doté d’un système de Currency Board (le taux de
change HKD contre USD est fixe) et sa politique monétaire est donc
dépendante de celle des Etats-Unis. Une hausse des taux d’intérêt
et un resserrement des conditions de crédit sont donc attendus dans
les prochains mois.
Les effets combinés du ralentissement de l’activité, de la correction
sur le marché actions et du resserrement monétaire pourraient être
particulièrement sévères dans le secteur immobilier. Celui-ci est en
effet en situation de surchauffe : l’indice des prix immobiliers a
quasiment triplé depuis fin 2008, la demande restant soutenue par
des conditions de crédit extrêmement accommodantes et l’offre de
nouveaux logements restant structurellement limitée. Le taux
d’accessibilité au logement des ménages s’est fortement dégradé
depuis cinq ans. Le risque d’une très forte correction des prix
immobiliers est donc élevé à court terme. Les volumes de
transactions ont d’ailleurs affiché une importante baisse (-15% en
juin-juillet 2015 par rapport à la même période en 2014), largement
par effet de contagion de la correction en bourse. Les prix restent
pour l’instant clairement orientés à la hausse (+19% en g.a. sur la
période juin-août 2015).
L’exposition des banques hongkongaises au secteur immobilier est
très élevée (environ 40% des prêts domestiques). Néanmoins, les
risques associés à une correction des prix immobiliers devraient
rester limités, d’une part, par des règles prudentielles très strictes
imposées par les autorités (le ratio moyen de loan-to-value pour les
nouveaux prêts au logement est par exemple passé de 62% fin 2009
à 50% en août 2015) et, d’autre part, grâce à la très longue
expérience des banques en matière de gestion des risques dans le
secteur immobilier. En outre, le secteur bancaire dans son ensemble
affiche de bons indicateurs de qualité de ses actifs, y compris de ses
prêts immobiliers, ainsi que de solides ratios de solvabilité, qui le
protègent contre les chocs et atténuent les risques systèmiques.
Christine Peltier
3- Tendances de long terme des prix d’actifs
Indices, janvier 2005 = 100
▬ Prix immobiliers ▬ Cours boursiers (indice Hang Seng)
Sources : CSD, Hong Kong Stock Exchange, BNP Paribas
30
80
130
180
230
280
330
380
1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014