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Novembre 2014
#11
Thèmes clef, scénarios et allocation d’actifs
L’année 2014 a pour une grande partie, con rmé certaines des tendances
lourdes qui prévalent depuis un peu plus de 3 ans désormais : la recherche
de rendement et de spreads, la faiblesse de la reprise économique en zone
euro, la meilleure santé de bon nombre de pays périphériques, les divergences
économiques à l’intérieur de la zone, mais aussi entre Europe – États-Unis –
Asie, le resserrement des spreads (crédit et dette souveraine), l’impossible
remontée des taux courts et longs, la dif culté de sortie des programmes de
Quantitative Easing (QE)…
Elle a aussi remis au goût du jour des facteurs de risque essentiels comme le
danger dé ationniste, les craintes de « grande stagnation », le « risque d’erreur »
de communication et d’action de la Réserve Fédérale, les dysfonctionnements
des canaux de transmission des politiques monétaires, les craintes / doutes
sur la valorisation des actifs risqués, le caractère peu protecteur des stratégies
longues en duration, la remontée de la volatilité nancière…
Le repli des indices de prix, y compris aux États-Unis, ainsi que d’assez mauvais
indicateurs économiques publiés au cours de l’été ont fragilisé les marchés
nanciers, in uencés également par de nouveaux doutes sur l’ef cacité des
politiques monétaires. Au retour de l’été, l’ensemble des marchés ont subi une
correction sévère, in uencés également par des facteurs techniques aisément
identi ables. Même si la chute a nalement été de courte durée, ce coup de
semonce (première réelle correction depuis le début de l’année) a laissé des traces.
Certaines questions de fonds demeurent, et nous allons tenter d’y répondre
clairement. Nous conclurons sur les scénarios en présence et sur les
recommandations d’allocation d’actifs pour 2015… et au-delà.
10 thèmes essentiels seront ainsi traités :
- Thème # 1 Zone euro : le danger de la dé ation généralisée
n’est pas encore écarté
- Thème # 2 La zone euro est-elle en train de se japoniser ? Si oui, quel
Japon : celui des années 1990 ou celui des années 2010 ?
- Thème # 3 La croissance est redevenue un déterminant important
de la valorisation des actifs risqués
- Thème # 4 Réformer maintenant pour une meilleure croissance
plus tard… facile à dire mais encore dif cile à faire
dans certains pays
- Thème # 5 Stagnation séculaire : causes, stratégies de sortie et
conséquences sur les classes d’actifs
- Thème # 6 Politiques monétaires conventionnelles : peut-on miser
sur un retour de leur ef cacité ? Le cas de la zone euro
- Thème # 7 BCE : entrée durablement dans une phase de taux bas
et d’ajouts de liquidités
- Thème # 8 Fed : la sortie du QE est un exercice dif cile
- Thème # 9 Prime de risque, coût du capital et valorisation
des actifs risqués
- Thème # 10 Lowflation, déflation, récession, reflation: scénarios et
stratégies d’investissement
L’essentiel
L’année 2014 a pour une grande partie,
con rmé certaines des tendances
lourdes qui prévalent depuis un peu
plus de 3 ans désormais : la recherche
de rendement et de spreads, la
faiblesse de la reprise économique en
zone euro, la meilleure santé de bon
nombre de pays périphériques, les
divergences économiques à l’intérieur
de la zone, mais aussi entre Europe
– États-Unis – Asie, le resserrement
des spreads… Elle a aussi remis au
goût du jour des facteurs de risque
comme le danger dé ationniste, les
craintes de « grande stagnation », le
« risque d’erreur » de communication
et d’action de la Réserve Fédérale,
les dysfonctionnements des canaux
de transmission des politiques
monétaires, les craintes / doutes sur
la valorisation des actifs risqués…
Pour 2015 et au-delà, on retiendra que le
danger de la dé ation généralisée en zone
euro n’est pas encore écarté, et que la
croissance est redevenue un déterminant
important de la valorisation des actifs
risqués. Le thème de la stagnation séculaire
est incontournable, et les voies de sortie
(QE, réformes…) ont des conséquences
importantes et bien différentes que ces
réformes se traduisent ou non par de
nouveaux dé cits. Dans ces conditions, il
semble bien établi que la BCE est entrée
durablement dans une phase de taux bas et
d’ajouts de liquidités. Nous ne misons pas
non plus sur des hausses rapides de taux
aux États-Unis. L’environnement de taux bas
pousse à un « repricing » des actifs. Au total,
nous restons positionnés dans un scénario
de « re ation » dans un monde de faible
croissance.
2015 et au-delà : dé ation, « low ation »,
re ation ou stagnation séculaire ? Conséquences
pour les allocations d’actifs
PHILIPPE ITHURBIDE, Directeur Recherche, Stratégie et Analyse – Paris
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